Soso est enceinte de jumeaux. Mais déjà maman de deux petites filles elle a du mal à faire entendre à son entourage tout ce que la grossesse gémellaire implique. La fatigue, la menace d’accouchement prématuré… Voici son témoignage.
{Témoignage} Grossesse gémellaire et entourage
Bonjour,
Ça fait des semaines que je souhaite témoigner sur l’annonce d’une grossesse gémellaire. Mais au-delà de l’annonce, c’est plus la grossesse sur laquelle je souhaite témoigner aujourd’hui.
Maman de deux petites louloutes (3 ans et demi et 1 an et demi), on trouvait, avec mon conjoint, que nous avions encore trop de temps libre.
L’idée de faire un troisième se met en tête rapidement. Mon âge vieillissant, le désir d’avoir des enfants rapprochés, et de grosses difficultés à avoir notre première nous ont donné l’envie de lancer le projet sans traîner (bébé deux est arrivé par surprise).
Un matin, devant faire des examens médicaux importants, je fais un test de grossesse (par précaution car il ne faut pas que je sois enceinte). Surpriiiiisssseeee, un joli + inattendu.
Rendez-vous gynécologique pris, je découvre, sans trop de surprise, une grossesse gémellaire (mes taux de Bhcg étaient super élevés). Une fois l’annonce digérée (quelques jours), je découvre une autre facette de la grossesse que j’ignorais :
La grossesse médicalisée
J’avais eu deux belles grossesses, sans grosses complications.
Là on me parle de suivi très régulier, d’arrêt de travail très précoce, de repos capital et d’accouchement médicalisé (naturel pour les deux premières). Ok, bon ben on y va. L’arrêt arrive très vite car je suis malade, du matin au soir, du soir au matin… Ça n’arrête pas. A côté, je continue de gérer mes louloutes. L’homme m’aide bien sûr, mais travaille…
La grossesse avance, bien. Les jumeaux vont bien, grandissent bien. Les nausées disparaissent, la fatigue non. Je découvre un monde que j’ignorais. Le monde de la gémellité est vraiment un univers à part, très solidaire, pleins d’excellents tuyaux et bons plans, et de conseils de repos +++++++.
C’est vrai que plus les semaines passent et plus ça tire. Faire le ménage devient trop fatigant. Je mets en place l’ ADMR (réseau associatif de services à la personne). Ouff, de l’aide…. L’homme a beau faire ce qu’il peut, ça reste insuffisant pour moi. L’entourage veut m’aider, mais dès qu’il vient, manque d’initiative et du coup, je me retrouve à faire alors qu’ils sont censés m’aider. Je ne dis rien, physiquement je tiens encore…
Mais plus les jours passent, plus c’est dur
Aujourd’hui, je suis à 26 semaine d’aménorrhée, et l’angoisse de la prématurité m’envahit. J’en parle à la sage femme qui me met en garde.
Même si tout se passe bien actuellement, c’est maintenant que je joue le risque de prématurité. C’est maintenant que je dois me reposer. Je prends l’entourage et l’homme entre quatre yeux et j’explique bien cela à tout le monde. Que la chambre des jumeaux doit avancer car je dois pouvoir tout organiser avant leur arrivée, et que c’est maintenant que cela doit se faire à cause du risque de prématurité, de ce qui me reste à faire avant leur arrivée (prévoir vêtements, changes, sac de maternité….bref leur arrivée).
On me regarde comme un extraterrestre….trop stressée et surtout trop pressée…
Là, je m’énerve parce que cela fait un moment que je sens que je diminue physiquement et que le peu d’énergie présente, je désire la donner à mes filles, à mes jumeaux, et non à toute l’intendance, qui devrait se gérer plus facilement, sans stress et surtout sans précipitation.
Pourquoi attendre la dernière minute, que mon alitement soit strict ? je dramatise trop ? Je prévois trop ? J’avoue que je suis perdue ces jours ci.
Dépendre des autres ne me ressemble absolument pas, déléguer encore moins. Mais là je n’ai pas le choix, afin de préserver ces deux petits bouts qui ont encore besoin de mon ventre pour grandir, de profiter et d’accompagner mes filles qui continuent de vouloir leur maman, ce qui est parfaitement légitime.
J’ai l’impression que l’entourage ne se rend pas compte que le compte à rebours est lancé, que l’homme n’en a absolument pas conscience.
Je ne suis pas sereine… et je n’arrive pas à me défaire de ce sentiment…
Le corps médical m’entend, mais pas la famille
J’espère que la situation va s’apaiser rapidement, et réussir à avoir l’aide escomptée sans l’impression de quémander en permanence…. Des mots lourds, je me doute, mais une fatigue bien présente et usante, inutile et futile…
Merci de m’avoir permis de partager ce quotidien pas toujours évident.
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Clarisse Rouveyre dit
Je suis maman de jumeaux. J’ai accouché à 8 mois et demi de grossesse. Il ne faut pas être exigent sur le ménage, les courses et tout le reste. C’est du stress supplémentaire. Reste zen, je sais que ce n’est pas facile. Essaie de confier de temps en temps tes filles à ma famille, aux amis et repose toi bien.
Sandrine Passa dit
Félicitations!!!! Je crois que si tu a un arrêt maladie où peut être avec une assurance des heures de ménage en plus avant et après ta grossesse. Repose toi et oui délègue un maximum avec planning par exemple , soit pas trop exigeante avec ton entourage pour les tâches . Pour les courses tu peux te faire livré , tu prépare l’avenue avec Internet . Je suis enceinte de mon troisième et je lève le pied , je me prends pas la tête avec ménage et j’ai de la chance que ma maman s’occupe de mon linge. Non c!
Marie dit
Je pense qu’au delà de la gémellité, les gens, de manière honnête, n’imagine pas toujours ce que peut endurer une femme enceinte… Pour certaines qui sont déjà passées par là, la comparaison leur semble évidente, pour les autres c’est l’inconnu. Pour les hommes, je crois que même ceux dont les femmes sont passés par là, ils oublient un peu l’état de « dépendance » (maman/bébé) dans lequel nous sommes.
A titre d’exemple, j’attends mon 1er enfant, j’en suis à presque 5 mois de grossesse, mon ventre se voit tout juste. Je n’ai quasiment pas été malade au 1er trimestre, mais j’ai l’impression d’être fatiguée comme je ne l’ai jamais été… Parallèlement, la grossesse se passe symptomatiquement, à merveille hormis cette fatigue, donc même mon mari avait du mal à comprendre que je puisse être si fatiguée « avec tout ce que tu dors ». Jusqu’au jour où lorsque le réveil a sonné j’ai éclaté en sanglots parce que je ne pouvais pas me lever… Pas physiquement, mais moralement je ne pouvais plus… Ca lui a fait comme un électrochoc, je lui ai dis que je ne prendrais aucun risque pour la santé du bébé, et pour la mienne non plus. Aujourd’hui, il en fait davantage, même si ce n’est pas toujours une évidence. J’ai la chance de pouvoir aller me promener tout un après-midi avec lui, par contre le soir, c’est niet je ne bouge plus du canapé, et ça y est, il le comprend. Au travail j’ai demandé un aménagement d’horaires, j’y avais le droit mais j’ai attendu un peu. Pour beaucoup ça ne semblait pas justifié, je fais un travail de « bureau », mais moi depuis 3 semaines, je revis, et surtout, je le dis, j’en ai besoin, sinon la prochaine étape était d’être arrêté bien avant mon congé officiel.
Donc pour conclure, je pense qu’il est nécessaire d’être clair avec les personnes qui nous entourent au quotidien. Je suis quelqu’un d’assez actif, je continue à l’être plus ou moins, donc les gens ne font pas forcément « attention », parce que ça ne se voit pas que je sature… Dire les choses est tellement important 🙂
fmalho dit
Bonjour, je comprends tout à fait cette fatigue, pour avoir été enceinte de jumeaux. Aujourd’hui ils ont 15 mois mais demandent toujours autant d’attention. Au quotidien c’est difficile de tout gérer, mais la grossesse en elle même est encore plus éprouvante. Je n’ai pas trop eu de nausees, par contre, une fatigue énorme, un arrêt au 3 eme mois de grossesse, et du repos…j’ai vite pris une femme de ménage pour m’aider car je n’en pouvais plus…je dormais à longueur de journée…et puis risque d’accouchement prématuré car hypertension, détectée à 24 sa. A 28 sa je suis hospitalisée jusqu’à 32 sa puis déclenchement. Mes petits en neonat pendant 6 semaines, je fais des allers. Retours à l’hôpital rompue de fatigue. Je n’avais rien prévu de tout cela, du coup je n’ai pas pu acheter de vêtement, ni préparer la chambre, tout s’est fait dans l’urgence…donc vous avez raison d’anticiper, on ne sait jamais à l’avance le dénouement d’une grossesse. Je vous souhaite que du bonheur et une belle et sereine fin de grossesse.
Lauro dit
Moi aussi grossesse gémellaire vraies jumelles avec un placenta. Écho toutes les semaines. Déjà maman de 6 enfants devant, c’est compliqué. Et nos maris ne comprennent rien à notre fatigue et à nos douleurs. Si c’étaient eux la terre tremblerait.
Julie dit
Actuellement enceinte de jumeaux (32 sa) je comprend tout à fait ce qui t’arrive… bon courage 😁💪🤞
Ju dit
Pour ton mari, fait le venir au prochain rdv médical, si ce n’est pas déjà fais, pour que sage femme ou médecin lui explique les danger d’une grossesse gémellaire et également d’un accouchement prématuré! Et qu’il n’hésite pas a biiiien insister je dirais.
J’ai toujours trouver ça fou les gens qui ne comprennent pas qu’une grossesse peut être compliqué et dangereuse et qui ne nous croit pas (comme si on inventait des paroles au médecin!!) En plus il faut mieux en faire trop et que ton bébé soit en forme que l’inverse!!
Repose toi au max, ralenti le rythme, quitte a ce que se soit Bagdad chez toi 😉
Et si on te fais des remarque, un joli « la néonat’ et les séquelles qui peuvent aller avec nous pend au nez » remet parfois les idées en places.
Plein de courage à toi!
Claire dit
Est ce que tu aurais la possibilité d’emmener ton homme avec toi à un RDV avec SF ou gynéco ? Quelque fois ils ont besoin que ce soit le corps médical qui mette les points sur les i.
Tu as raison de vouloir te préserver, et si tu sens qu’il faut anticiper et lever le pied c’est que c’est nécessaire !
Je te souhaite tout de même une belle fin de grossesse 🙂