Pour donner naissance à sa fille, E. a été déclenchée. Cela duré 3 jours et à la fin, lorsqu’enfin la délivrance a pointé le bout de son nez, elle était trop épuisée pour pouvoir s’occuper de son bébé. Cela n’a duré que quelques heures mais elle culpabilise de ne pas avoir pu accompagner son bébé dans les premières heures de sa vie. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon accouchement s’est mal passé, je culpabilise
Bonjour à toutes,
Voilà quelque temps que je lis les nombreux témoignages sur ce blog. Cela m’a fait beaucoup de bien de me reconnaître à travers vos récits. J’ai eu envie de partager mon histoire à mon tour, parce que je pense que pouvoir vider mon sac me fera également du bien 🙂
Je suis maman d’une petite choupette de 8 mois maintenant. J’avais envie de partager le récit de mon accouchement, parce que la frustration qui en résulte me poursuit encore aujourd’hui, même si j’ai appris à relativiser au fil des mois.
Après une grossesse plutôt sereine (les petits aléas classiques), me voilà arrivée au terme de ma grossesse mais toujours pas de signe de naissance pour bébé. Je n’ai pas la moindre contraction, pas d’ouverture, rien de rien. La gynéco m’explique qu’elle veut bien dépasser le terme d’une semaine mais pas plus, pour éviter tout risque pour bébé.
Nous convenons alors avec la gynéco que nous tentons un déclenchement avec pastille dans une semaine, espérant que notre petite choupette se décide d’elle-même. Elle me prévient que si ça ne fonctionne pas, elle a plusieurs options devant elle avant de pratiquer d’office une césarienne.
Et là je me dis, pas de césarienne, je veux pousser ! Au fond de moi, j’ai l’impression que je n’arriverai pas à me rendre compte que c’est mon enfant si je n’accouche pas par voie basse…
Une semaine après, malgré avoir fait le grand nettoyage, une marche, des exercices sur ballon, de la piscine… rien de rien !
Je rentre donc à l’hôpital sachant que quoi qu’il arrive, je repars avec bébé. Nous sommes excités et un peu stressés à la fois… Je suis un peu déçue car j’espérais que les choses se déclenchent naturellement. Mais le principal, c’est que bébé va bien.
Accouchement jour 1 : de la marche pour ouvrir le col de l’utérus
Jour 1 : On nous installe dans une chambre de travail et on me place la pastille d’hormones. Je dois marcher, bouger pour que les choses se mettent en route. Je commence à avoir des contractions. Cela dure toute la journée où je marche, je fais des exercices sur le ballon, je commence à fatiguer, j’ai plein de contractions qui s’intensifient et je me dis « allé ça va marcher« , je suis pleine d’espoir. Fin de journée, même pas une mini ouverture de mon col. Rien ! Je suis dégoûtée, fatiguée, j’ai mal. Je passe la nuit dans la chambre de travail (mon compagnon n’a qu’un petit fauteuil à sa disposition).
Accouchement jour 2 : tentative de déclenchement par ballonnet
Jour 2 au matin : La gynéco propose de placer un ballonnet pendant 12h. Il s’agit d’un petit ballon que l’on place de part et d’autre du col de l’utérus et qu’on gonfle d’eau, cela doit agir sur le col en vue de déclencher le travail de manière « mécanique ». N’ayant pas d’ouverture, il a fallu forcer… C’était soit ça, soit la césarienne. Toujours avec l’espoir d’un accouchement voie basse je prends sur moi.
Encore une fois, je dois marcher … je fais des kilomètres dans l’hôpital, je fais des exercices avec les sages femmes, les contractions reprennent, de plus en plus fort. 12h après, le ballonnet est toujours en place (à 4 cm d’ouverture, il est censé tomber tout seul). Finalement, vu que les contractions se rapprochent, on décide de me le laisser 12h de plus.
Et moi, je fatigue… Mais bébé va toujours bien.
Accouchement jour 3 : la délivrance
Jour 3 au matin : La gynéco vient retirer le ballonnet après une nuit de contractions où j’ai tenté de « me reposer ». Je suis à 3 cm d’ouverture. Le travail a commencé ! Victoire me dis-je …
La gynéco me met sous péridurale directement ainsi que sous ocytocine afin d’accélérer le travail. Je suis clouée au lit.
3h après, je suis seulement à 4cm. Ça n’avance pas. Si ça continue ainsi, il faudra passer en césarienne. Je désespère.
Bébé ne regarde pas dans le bon sens, on me retourne toutes les demi heures avec une caisse entre les jambes pour l’inviter à se retourner. Début d’après-midi, je n’ai plus la force de me soulever, je suis épuisée.
Finalement, on perce la poche des eaux… début d’après-midi.
Vers 22h, j’arrive enfin à ces foutus 10 cm d’ouverture. Bébé va arriver et moi, je suis au bout de ma vie. Je veux rentrer à la maison, je veux qu’on me laisse dormir … Je suis prise de panique.
23h : Salle d’accouchement. A 5 personnes pour me porter sur la table d’accouchement car je n’ai plus de force pour me hisser dessus. Ça se passe dans le calme, je ne sais pas comment, mais je pousse. La sage femme pousse sur mon ventre en même temps. Et voilà, je peux attraper mon bébé.
Je suis épuisée, je panique, je tremble, je veux dormir. La péridurale cesse son effet, et là, toute la douleur se réveille. La gynéco a fait de la couture entre mes jambes pendant qu’on s’occupait de bébé… J’ai mal, vraiment très mal.
J’étais pleine d’espoir, pleine d’attente sur ce moment magique où j’allais rencontrer bébé et l’aimer instantanément de toutes mes forces mais … Non… Je suis épuisée, j’ai mal, je suis prise de tremblements incontrôlables et je regarde ce petit être et au fond de moi, je veux juste dormir. Je panique, je ne suis pas en état de m’en occuper, je suis perdue face à la fatigue et la douleur.
On nous amène dans la chambre de maternité où une autre sage femme nous prend en charge. C’est la nuit, il n’y a qu’elle de garde.
Je fais une tétée d’accueil avec bébé, je veux allaiter, c’est très important pour moi. Mais j’ai mal, je tremble.
Je n’arrive pas à garder bébé en peau à peau, moi qui voyais ces premiers instants comme magiques, sacrés. Je tremble tellement.
Et la sage- femme, « vu que maman ne veut pas prendre bébé« , la met en peau à peau avec papa.
Affaiblie, je me mets à pleurer, pleurer, sans arrêter
Je supplie la sage femme de me soulager, je tremble, j’ai été déchirée, j’ai un hémorroïde de la taille d’un œuf qui est ressorti … Et j’ai mal au sacrum, aucune position ne me soulage. Bref, mon corps n’est que douleur. « Si vous voulez allaiter, faut assumer« . J’ai droit à un Dafalgan et de l’homéopathie.
Papa s’occupe de bébé, lui aussi est épuisé.
Finalement, après une nuit blanche, la sage femme du matin arrive et fait enfin le nécessaire pour me soulager. Je prends peu à peu mes marques avec bébé.
Une énorme vague de culpabilité m’a ensuite envahie. Je n’étais pas là pour mon enfant dans ces premiers instants. Je ne me souviens pas de tout. J’ai le sentiment de l’avoir « rejetée », d’avoir été égoïste.
Je ne sais toujours pas pourquoi le déclenchement a été si compliqué, la gynéco n’a jamais répondu à mes questions. (je change de gynéco d’ailleurs)
A refaire, j’accepte une césarienne directement. Après ces 3 jours, j’étais totalement épuisée.
J’ai le sentiment d’avoir raté les premiers instants de mon bébé et j’en garde une grosse frustration.
Néanmoins, je ne trouve pas normal la réaction de la sage femme, je ne trouve pas normal de n’avoir à ce jour aucune explication sur le déroulement de mon accouchement.
Et surtout, je trouve qu’on prépare beaucoup à l’accouchement, mais pas assez à gérer l’après qui n’est pas forcément rose bonbon comme on l’imagine parfois naïvement …
Mais au final, j’ai relativisé. Mon bébé était en super forme et j’ai toute la vie pour lui montrer à quel point je l’aime. Je n’ai pas vécu un choc émotionnel d’amour instantané comme on veut nous vendre… Mais au fil des jours, des semaines et des mois, cet amour ne cesse de grandir. Ma fille a complètement bouleversé mon cœur et je souhaite à tout le monde de connaître ce bonheur 🙂
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Murielle dit
Quelle épreuve ! Peut-être que tu as eu la sensation de ne pas être là pour ton bébé les premiers jours parce que ce sont les mots que la sage-femme a soufflé dans ta bouche sans même une once d’empathie et de sympathie.
Et le silence du gynécologue…
Heureusement qu’écrire est une thérapie et peut-être que tu es un peu plus en paix avec toi-même. C’est tout ce que je te souhaite 🙂
E. dit
Bonjour,
Merci pour votre témoignage …
En effet, j’ai appris à prendre du recul et je me dis que nous allions bien toutes les deux, qu’il n’y a jamais eu de gros stress et c’est finalement le principal.
Je me rends compte aussi que pour beaucoup de femmes, les premières heures qui suivent l’accouchement ne sont pas faciles et je pense que j’idéalisais ces instants … Depuis l’envoi de mon témoignage, je suis allée voir une autre gynéco qui a pu répondre à mes questions et qui a fait preuve d’énormément d’empathie. Elle m’a rassurée par rapport à un 2ème bébé et au fait qu’elle m’accompagnerait en sachant que je serais d’office un peu angoissée dû à cette première expérience … Même si ce n’est pas encore du tout d’actualité pour moi, ça m’a fait beaucoup de bien !
Concernant la fameuse sage-femme, je pense que je n’ai pas eu de chance et les autres sages-femmes se sont montrées adorables. Mais entre la fatigue, la douleur, les hormones, on est plus nous même et on est faible face à des remarques pareils …
Merci beaucoup pour votre témoignage, cela fait vrmt du bien de partager son expérience et de se sentir comprise 🙂
ClemG dit
Je me retrouve tellement dans votre témoignage. Tout comme vous mon accouchement a dû être déclenché et tout comme vous je n’ai pas été en état d’accueillir mon bébé. Contrairement aux estimations qui m’annonçaient un bébé de petit taille, mon bébé faisait plus de 4kg à la naissance, et j’ai eu une grosse déchirure. Quand mon fils est sorti, je n’ai pas du tout savouré l’instant, le bonheur d’être enfin maman n’a pas du tout été immédiat, j’etais comme en état de choc, choquée parce ce qu’il venait de m’arriver, et c’est donc le papa qui a dû prendre le relai. Les premiers jours à la maternité ont été difficiles, j’avais mal et je ne pouvais pas me tenir debout, marcher ou me baisser, porter bébé était une épreuve et c’est mon mari qui a prodigué tous les soins. Moi, j’avais besoin de temps pour digérer tout ça et faire le deuil de l’accouchement rêvé que je n’avais pas eu. Je trouve aussi que lors des cours de préparation à l’accouchement on ne nous prévient pas suffisamment de la difficulté des suites de couches. Désormais, je ne culpabilise plus de ces premiers moments ratés, je sais que j’avais besoin de prendre ce temps pour moi, que cela était nécessaire pour ne pas faire de cet accouchement un traumatisme. Je rattrape chaque jour ces instants perdus en prenant soin de mon fils et en ayant décidé de prendre un congé parental. Mon mari a une très belle relation avec son fils et je me dis que le fait qu’il ait dû gérer seul les premiers jours de vie de notre fils n’y est pas pour rien.
NN dit
Bonjour,
Comme les autres commentaires votre témoignage me touche car j’ai vécu un traumatisme similaire pour n°1, avec un comportement de certains soignants à la limite de l’humanité… Pré-éclampsie, déclenchement qui dure des heures, tension à 22/11, souffrance foetale, péri qui ne fonctionne plus au bout de 12H, bébé manipulé dans mon ventre pour mieux le positionner et faciliter la descente par 2 internes gloussant comme des folles parce que « wahhh ils vont être trop dégoûtés les autres quand ils vont savoir qu’on a manipulé un foetus en souffrance toutes seules. Faut pas qu’on l’étrangle avec son cordon hein, hihihi!!! », 1H15 de cours de couture, etc.
Entre les médicaments, le traumatisme et la fatigue inhérente à la naissance j’ai mis 6 semaines à réussir à m’occuper de mon bébé normalement. Et mon mari en est sorti traumatisé également.
J’ai réussi à me réconcilier avec moi-même quand j’ai réussi à dissocier la naissance de mon fils (immense joie) et mon accouchement (pire évènement que j’avais connu).
C’est la SF qui m’a fait ma rééducation qui m’a aidée, je lui ai tout raconté et elle a tout repris, point par point pour m’expliquer de manière professionnelle ce qui s’était passé et pourquoi ce n’était pas normal que ça se passe ainsi mais que j’étais loin d’être un cas isolé.
Je sais que par ailleurs il y’a des psy qui proposent de faire ce travail sur les accouchements traumatisants pour aider les patientes à passer à autre chose et surtout à déculpabiliser vis-à-vis d’elles même et de leur bébé.
Ensuite on ne le dit pas assez mais il n’y a jamais 2 accouchements qui se ressemblent. Ma n°2 est arrivée en 2H sans péri (mais avec des complications en post partum), il aura fallu n°3 pour avoir un accouchement « normal » et profiter pleinement de mon bébé tout neuf. 2H après avoir accouché je chantonnais sous la douche, débout sur mes deux pieds et 24H après je n’avais presque plus aucune douleur nulle part. Et j’ai pété le feu pendant tout mon congé mat, ma revanche !!
Donc garde confiance, tu as fait ce que tu as pu et c’est ce qu’il fallait. Ton bébé n’a manqué de rien, et cette sage-femme est une sorcière de te dire ça!
N’hésite pas à en parler à un professionnel, sage-femme ou autre (en général elles sont plus douces et bienveillantes) parce que tu n’es ni fautive ni un cas isolé
Courage et surtout félicitations pour ta fille
Bretonne dit
Votre accouchement n’est certainement pas celui que vous souhaitiez mais c’est le votre. Vous ne pourrez rien changer alors l’important c’est d’aller de l’avant et de profiter de tous ces beaux moments de maman, surtout que vous n’avez aucune raison de culpabiliser, vous avez fait tout ce que vous pouviez.
Vous dites que si vous pouviez, vous choisiriez la césarienne. Personnellement j’en ai eu une: j’ai l’impression de ne pas avoir vraiment accouché, de ne pas avoir été à la hauteur et je regretterai toute ma vie de ne pas avoir connu la poussée. Surtout, je n’ai pas pu m’occuper de mon enfant comme je le souhaitais durant les 1ers jours (je ne pouvais pas le porter, le changer, je n’ai pas pu lui donner son 1er bain). Chacune idéalise sans doute ce qu’elle n’a pas connu mais nous avons toutes des beaux moments et des regrets durant notre grossesse et notre accouchement, il faut garder le meilleur et se dire que notre histoire est unique.
Belle continuation dans votre vie de maman .
E. dit
Bonjour Bretonne,
Merci pour votre commentaire ! En effet, j’ai relativisé en me disant que j’avais atteint mon objectif en évitant la césarienne. Je me rends compte en lisant vos commentaires que pour beaucoup de femmes, les premières heures après l’accouchement sont loin d’être simple et je m’estime heureuse qu’il n’y ai eu finalement pas eu de stress, que bébé et moi allions très bien … Même si comme pour vous, je n’ai pas assisté au premier bain car je ne tenais pas debout … c’est Papa qui s’est occupé d’elle non stop sauf pour l’allaitement … Heureusement, de ce côté là ca a super bien fonctionné et j’ai allaité 6 mois et demi 🙂
Veronica dit
Bonjour !
Mon premier accouchement ressemble au tien. Arrivée au terme toujours rien, j’avais donc rdv tous les deux jours à la maternité jusqu’à J+4 où ils m’ont gardé pour me déclencher.
Mon col n’était pas prêt et bébé allait bien. On m’a mis en place un tampon qui n’a eu aucun effet, et au bout de 24h j’ai fissuré la poche des eaux. Évidemment j’etais positive au staphylocoque B et j’ai donc été perfusée avec la pression de devoir accoucher au plus tard dans 48h en raison du risque infectieux.
Ils ont alors commencé les injections d’ocytocine.
J’ai enfin rompu la poche des eaux au bout de 40h de déclenchement avec du coup douleurs horribles car pas de péri que j’ai supplié d’avoir en pleurant (attente pendant une heure dans des douleurs difficiles à gérer car provoquées non naturellement).
Le travail a duré 10h et arrivé à la poussée impossible d’etre efficace. Au bout d’une heure de poussée (alors qu’on nous dit en cours de prépa à l’accouchement que ça dure max 20 minutes) j’ai eu du coup médecin avec forceps, épisiotomie puis comme le placenta ne descendais pas révision utérine et hémorragie.
Je n’ai pas du tout profité de mon bébé les premières heures, le papa est parti avec et j’etais « seule » avec une dizaine de personnes qui s’agitaient autour de moi pour gérer les suites de couches compliquées.
Je n’ai donc pas vu les premiers tests sur bebe, le premier biberon, et c’est papa qui a habillé bébé.
Tout ce que je voulais c’etait dormir sachant qu’on m’en empêchait car je faisais une hémorragie et ils voulaient être sûrs que je n’etais Pas en train de partir.
Bref, des suites de couches difficiles avec la cicatrice qui me faisait mal et pour ma part le papa est resté les 2 premières nuits et a quasiment tout fait (les couches, les biberons, le premier bain…)
Au début je me sentais mauvaise mère incapable de rien et j’ai fais un gros baby blues.
Puis j’ai appris à m’occuper de mon bébé, à le comprendre et à avoir confiance en moi.
Aujourd’hui tout va bien. Il a même une petite sœur qui est né à J+1 donc j’ai cru que je passerais encore au déclenchement mais mademoiselle est finalement venue d’elle même 😉
Un accouchement naturel et rapide, sans épisiotomie, sans instruments et une première tétée dans la foulée. Je me suis réconciliée avec l’accouchement même si il n’etait pas lui non plus parfait (j’ai encore fait une hémorragie).
Ce que je trouve dommageable dans ton histoire c’est les réflexions et le manque d’accompagnement des sages femmes de ta maternité. Elles ont un rôle à jouer important dans notre début de vie de maman et le peu de soutien que tu as reçu t’as forcément fragilisé par la suite, surtout pour un premier.
Il faut savoir que c’est finalement rare que l’acc se passe exactement comme on l’imagine et le plus important après tout est que tout le monde aille bien à la fin.
Désolé pour le pavé et plein de bonheur avec votre bébé !
E. dit
Merci beaucoup pour votre pavé 🙂 Ca m’a fait beaucoup de bien de lire votre témoignage, je m’estime vrmt heureuse de ne pas avoir eu de complications aussi graves et qu’il y ai jamais eu de stress quant à mon état de santé ou celui de bébé …
En effet, je n’ai pas eu de chance avec la sage femme, ca n’a sans doute pas aidé à reprendre le dessus au début..
Depuis mon témoignage, j’ai pu rencontré une autre gynécologue avec qui j’ai eu des explications et avec qui je me suis sentie vrmt comprise. Je n’envisage pas encore un 2ème bébé mais je suis déjà moins en panique à l’idée de remettre ça 😉
Finalement, on idéalise tout ça et on se met énormément la pression ….
Hanna dit
D’accord sur vous avec la préparation beaucoup trop centrée sur la grossesse-l’accouchement…puis l’après, on en parle rapidement, mais surtout on parle de bébé car seul lui compte visiblement
je me rappelle encore d’un cours qui parlait de comment s’occuper de bébé quand il arrive (bain/soins/couches/alimentation)…j’avais l’impression d’avoir un mode d’emploi qui recensait une liste de choses à faire et à ne pas faire; évidemment à peine sortie du cours j’avais zappé la moitié et j’étais surtout paniquée d’avoir zappé la moitié.
J’avoue que je n’aurai pas voulu qu’on me donne le détail de tout ce qui allait m’arriver après, mais il est vrai qu’on parle très peu de la maman (et du papa aussi finalement) car on nous donne l’impression que seul ce petit être a besoin de toute l’attention possible au point de se dire qu’on doit s’oublier pour tout lui donner
Et du coup on s’imagine avoir le coup de foudre pour notre bébé dès le premier regard et quand on ne l’a pas-on culpabilise.
Comme vous j’ai eu un accouchement difficile (difficile à ma hauteur bien sur, je ne compare pas):12h de travail pour finir en césarienne avec un bébé gigantesque à la clé;j’étais juste lessivée pendant le premier mois et je n arrivais pas à porter ce bébé beaucoup trop lourd car elle appuyait sur ma cicatrice. Mais comme j’étais la maman que je « devais » m’occuper d’elle car « une maman sait tout », je me suis bornée à vouloir tout faire et j’ai explosé en plein vol 1 mois après l’accouchement, mon mari m’a récupérée en miettes et moi je me suis éloignée de ma fille car je lui en voulais au fond de moi et au final j’ai eu beaucoup de mal à me positionner dans ma relation avec elle, j’ai dû consulter pour me faire aider et ça a décanté beaucoup de choses.
Tout ça pour dire qu’il faut arrêter de faire croire aux femmes que l’accouchement est un moment magique, il peut l’être pour certaines, mais selon moi il faut garder en tête le côté médical de l’acte et arrêter de mystifier la maman en tant que personne toute puissante qui donne naissance à une merveille et qui doit combattre toute la fatigue pour être au top et s’oublier pour se donner à son enfant.
L’accouchement est fatiguant, long parfois, l’après est parfois difficile à gérer (hormones, gestes chirurgicaux dont il faut se remettre…), le papa morfle aussi, il faut se dire que les parents doivent d’abord être biens pour ensuite s’occuper de leur enfant
et ce bien être passe par une meilleure prise en charge de la maman après l’accouchement (comme pour vous par exemple où vous aviez besoin d’explications sur le déroulement de l’accouchement)
on bassine les femmes pendant leur grossesse avec la toxo, la listériose, tests sanguins à faire, précautions à prendre et une fois qu’elles ont accouché, on « bâcle » leur rétablissement pour se tourner uniquement vers le bébé.
ne culpabilisez pas sur une chose que vous ne contrôlez plus, concentrez vous sur la suite avec votre enfant car d’autres moments magiques vous attendent!
désolée pour le long commentaire …
E. dit
Bonjour et merci beaucoup pour votre commentaire !
Je me sens vraiment moins seule pour le coup ^^
En effet, je crois qu on se met beaucoup trop la pression …
Finalement, j’ai une relation fusionnelle avec ma fille … Je devrais d’ailleurs apprendre à lâcher prise mais j’ai l’impression que tout ce vécu à renforcer ce besoin d’être auprès d’elle. J’ai pu l’allaiter 6 mois et demi, et reprendre le travail à 7 mois. Même si ca n’a pas été facile tous les jours, je suis devenue maman chaque jour un peu plus et tout cet amour est tellement fort que je ne regrette pas une seconde toutes ces difficultés…
J’ai récemment pu rencontrer une autre gynécologue et lui faire part de mon vécu et de mes interrogations surtout pour un bébé deux … Je me suis sentie vraiment comprise et même si bébé 2 n’est pas encore dans mes projets, je suis déjà moins en panique à l’idée de remettre le couvert 😉
On ne refera pas l’histoire, tout s ‘est bien terminé et c’est vrmt le principal …
Merci en tout cas pour votre témoignage 🙂