« Une maman dépassée » a vécu l’enfer de la dépression post-partum. Jusqu’à avoir des envies de suicide. Et puis elle s’est rendue compte que ce mal-être impactait sur le développement de son enfant. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mes envies suicidaires pendant ma dépression post-partum
Bonjour à toutes et à tous,
Je suis maman d’une petite fille de trois ans et si je viens témoigner aujourd’hui c’est parce que j’ai souffert d’une dépression post-partum sans même m’en rendre compte ! Au fond du trou, j’étais trop mal pour réaliser ce qu’il m’arrivait, malgré les connaissances théoriques que j’avais sur le sujet (je travaille dans le Domaine de l’aide aux familles).
Voila l’histoire.
Avec chéri, nous nous connaissons depuis 15 ans. Nous sommes en couple depuis 10 ans, nous nous sommes mariés et avons acheté une maison. C’est donc naturellement que nous avons lancé le projet bébé.
Finalement, 15 jours après l’arrêt de la pilule, clac, bébé est là, je suis enceinte tout de suite sans même avoir vraiment le temps de m’y préparer. C’est d’ailleurs peut-être ça qui a tout déclenché, on ne le saura jamais. Quoi qu’il en soit, nous sommes heureux et tout se passe très bien. J’ai une grossesse sans réels maux et un accouchement qui se passe très bien, sans soucis.
Pourtant, à la naissance de petite fille, rien ne va comme prévu. Notre bébé ne mange presque pas, ne grossi pas et pleure beaucoup. Nous découvrirons plusieurs mois plus tard qu’elle souffre d’un très important RGO, ce qui complique bien évidemment cette arrivée au monde. Je tombe alors en dépression post-partum sans m’en apercevoir. J’ai des idées très noires qui me viennent comme des flashs et qui repartent : « si je mourrais, mon mari trouverai une meilleure femme qui serait sûrement une meilleure mère« , « ma petite fille mérite beaucoup mieux que moi, comment je pourrai être à la hauteur ?« , « si je me taillais les veines, en moins d’une heure ça serait réglé« , « si je ne prends pas ce virage et que j’accélère, ça passera pour un accident« .
Bref, beaucoup beaucoup d’idées noires, toujours auto-destructrices, jamais tournées vers autrui.
Je pleure quotidiennement, sous la douche, aux toiletteq, au lit, bref, en secret. Mon mari comprend ce qu’il se passe et craint de me laisser seule. Il se montre compréhensif et patient. Il essaie de me parler mais je suis dans le déni, je ne veux pas voir la réalité en face ni accepter ce qu’il m’arrive. Ma sage-femme et mon médecin aussi parlent de dépression post-partum mais je n’entends rien, je n’y arrive pas.
Ma fille grandit, évolue et au bout de 4 mois,je me rends compte qu’elle ne sourit pas et parle peu. Pourquoi ? Et là, la réponse me frappe de plein fouet : parce qu’elle est à mon contact quotidiennement et que je ne sourie jamais et parle très peu.
Cela m’a procuré une électrochoc : j’impacte négativement sur le développement de ce petit être qui n’a rien demandé, si ce n’est créer un lien avec sa maman et s’épanouir à son contact.
A partir de ce moment-là, je me force à sourire, à sortir, à prendre soin de moi et petit à petit le moral revient. Ma fille et moi apprenons a nous connaître.
J’arrive ensuite a parler de cette dépression afin d’y mettre des mots et la laisser derrière moi.
Aujourd’hui, je suis à nouveau enceinte : j’essaie de ne pas focaliser dessus afin de ne pas me gâcher la grossesse mais j’angoisse beaucoup de revivre une dépression post-partum comme c’est arrivé la première fois.
J’en parle régulièrement avec mon mari et mon médecin afin de prévenir les risques, nous verrons bien si cela porte ses fruits.
Si vous aussi vous vivez l’enfer de la dépression post-partum, ne fermez pas les yeux sur ce qui est en train de se passer. Parlez-en autour de vous et demandez de l’aide. Il n’y a pas de honte à ne pas se sentir pleinement épanouie dans son nouveau rôle de maman. Tous ces changements sont difficiles à accepter, faîtes-vous aider.
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Élodie dit
Je pense que cette maman peut bénéficier d’un suivi psychologique pendant cette grossesse. C’est arrivé à une connaissance à moi : grosse dépression postpartum et pour sa 2eme grossesse qq années après elle a été suivie en unité mère enfant de l’hôpital psychiatrique à côté de chez nous