Marielle a mis au monde son bébé en maison de naissance. Par voie basse, sans péridurale et tout s’est très bien déroulé. Elle souhaite donc parler aux lectrices du blog des bienfaits de ces accouchements physiologiques. Personnellement, je trouve cela très bien que les maisons de naissance se développent en France MAIS, par rapport à ce témoignage, ce que je souhaite dire, c’est que chaque maman doit faire comme elle le ressent. Certaines se sentent dépossédées de leur corps dans les accouchements à l’hôpital. Pour ma part (et je connais plein d’autres mamans dans ce cas), tout s’est hyper bien passé et pourtant j’ai accouché dans la plus grosse maternité de Bordeaux, à l’hôpital public ! Oui j’avais une péridurale, mais très bien dosée qui m’a permis de bouger, non, je n’ai pas eu d’épisio ou autre acte chirurgical…. et je referai la même chose parce que c’est ce qui me convenait. J’ai un très bon souvenir de mon accouchement.
Ce genre de témoignage est donc très bien pour ouvrir un nouveau de champ de possibilités à certaines mamans qui voudraient essayer ce genre d’accouchement, mais si vous ne le sentez pas, si vous pensez que vous aurez besoin d’une péridurale (perso je pensais que j’arriverai à faire sans et franchement, heureusement que je l’ai eue), alors ne vous en privez pas. Le plus important c’est que tout se passe bien. Voici son témoignage.
{Témoignage} J’ai accouché en maison de naissance
Bonjour Nathalie,
Et bonjour à toutes les lectrices∙eurs du blog.
Toute jeune maman, je tiens à parler de mon expérience d’accouchement, parce que celle-ci a été particulièrement forte et heureuse, mais aussi parce que je suis en passe de devenir « militante » sur la question.
Il m’a fallu longtemps avant de me décider à faire un enfant et mon amoureux a du faire preuve de patience pour me convaincre. Plusieurs raisons expliquent mes réticences mais, a posteriori, je réalise que l’une des principales était liée au suivi et au déroulement des accouchements en France. J’avais très peur d’être dépossédée de mon corps et de mes décisions. Je craignais beaucoup de devoir faire ce qu’on me dit et de n’avoir aucune prise sur la manière dont se dérouleraient ma grossesse et mon accouchement.
J’ai la chance d’avoir dans mon entourage une amie sage-femme, qui – lorsqu’elle était au début de sa carrière – m’avait parlé des pratiques en matière de naissance dans d’autres pays et notamment au canada où les maisons de naissance sont courantes. Mais à l’époque, ça n’existait pas encore en France ! Après des années de bataille, une loi a été votée récemment pour lancer une expérience. 9 maisons de naissance ont été créées, pour 5 ans et leur retour sur expérience sera décisif pour la suite.
Pour faire court, les maisons de naissance sont des lieux d’accueil des futures mamans, gérées par des sages-femmes. Elles proposent un accompagnement global à la naissance et un accouchement entièrement physiologique, dans un cadre serein et chaleureux, au plus proche d’un accouchement à la maison MAIS dans l’enceinte d’une maternité, avec les personnes qui ont assuré le suivi d’un bout à l’autre de la grossesse. Cela implique évidemment d’avoir une grossesse sans pathologie. La moindre complication oblige à transférer la maman et son bébé à la maternité « classique ». En résumé, on accouche comme à la maison, mais dans le cadre sécurisé d’une maternité.
La plupart des maisons de naissance ont leur site internet, je vous invite à les visiter
J’ai la chance de vivre dans l’une des villes qui est dotée d’une maison de naissance, c’est ce qui m’a aidé à me décider à faire un bébé. J’ai donc contacté les sages-femmes qui la gèrent à la fin de l’été dernier, immédiatement après avoir eu la confirmation de ma grossesse. Heureusement pour moi, je remplissais tous les critères et j’ai donc pu bénéficier du dispositif, jusqu’au bout.
J’ai été écoutée, mon projet de naissance a été absolument respecté et même si mon accouchement ne s’est pas du tout déroulé comme je l’avais fantasmé, tout s’est passé selon nos désirs à moi et à mon compagnon, qui a été complètement inclus au suivi de « notre » grossesse et de « notre » accouchement.
Je suis quelqu’un de très instinctif, je crois profondément que notre cerveau et notre corps ont des capacités qui nous dépassent totalement et que, parfois, il faut les laisser faire et ne pas chercher à les dompter. Je me refusais à subir le traditionnel combo péri / épisio / autres interventions médicales dans la position qui convient au personnel soignant (enfin une tradition bien française, qui n’a même pas 40 ans contre des millions d’année d’accouchements partout dans le monde qui ont été suffisamment nombreux pour conduire à la survie de l’espèce). On commence à réaliser que toutes ces interventions créent des complications pour les mamans, pour les bébés, elles génèrent du stress et des angoisses…
Attention, je ne dénigre pas du tout les progrès de la médecine. Je n’aurais pas pu accoucher chez moi, j’avais besoin de savoir qu’en cas de problème, tout pourrait être mis en œuvre au plus vite pour que mon bébé et moi recevions les meilleurs soins. Mais je dénonce les dérives des praticiens. Je pense qu’en France, les femmes ont été dépossédées de leur corps et qu’on leur a confisqué leur plus grand pouvoir : mettre au monde des enfants naturellement, et ce pour le confort et la sécurité des médecins avant ceux des mamans et des bébés.
On a fait de la naissance une pathologie, une sorte de maladie
Au nom du sacro-saint principe de précaution, on en oublie l’essentiel : la mise au monde d’un enfant, c’est l’acte fondamental de la vie ! Bien sûr, il peut arriver que des complications nécessitent l’intervention de médecins. Mais en réalité, la nature est bien faite et si les femmes pouvaient se ré-approprier la naissance et se débarrasser de ces peurs qu’on leur a instillé…
J’ai préparé mon accouchement avec mon compagnon et mon bébé à qui j’ai beaucoup parlé pour lui expliquer ce qu’on allait vivre, j’ai accouché par voie basse, sans péridurale, dans la douleur donc, mais pas dans la souffrance, sans cesser de marcher jusqu’à me retrouver à quatre pattes parce que c’est ce que l’instinct (= la douleur) m’a soufflé, dans une ambiance très calme et sereine, entourée d’amour et d’affection. Et tout s’est bien passé… pas comme je le fantasmais donc, mais comme je le voulais : instinctivement, intensément et sans intervention inutile. Mon bébé est très zen, moi aussi, et je suis infiniment reconnaissante envers ces femmes qui nous ont merveilleusement accompagnés et avec qui nous avons créé un lien de vie qui ne pourra jamais être défait.
J’ai envie de vous dire : futurs parents, reprenez le pouvoir !
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Amandine dit
Bonjour à tous,
J’aurais voulu laisser ce commentaire directement sous le post de présentation « Accouchement : vous êtes sûrs que ça va passer ? » mais c’est impossible. Par défaut, je le mets donc ici.
Nathalie y parle rapidement en présentation de l’accouchement à domicile (AAD), et si je la rejoins complètement sur la nécessaire présence d’une sage-femme, nul besoin en revanche d’un ange gardien. Ou alors, si on va par là, toutes les femmes qui accouchent ont besoin d’un ange gardien.
J’ai accouché à domicile pour mon premier enfant, je compte faire de même pour le 4ème (prévu pour début août). (J’ai eu des jumeaux en deuxième grossesse, accouchement à l’hôpital donc.)
En ce qui concerne l’éloignement d’un centre médical, l’une des conditions pour accoucher chez soi est justement de ne pas être trop loin d’une maternité, pour pouvoir être transférée rapidement en cas de problème. L’AAD en France est encadré par des règles strictes, ce n’est pas parce qu’on accouche chez soi que le suivi est fait par-dessus la jambe. Je vois mes sages-femmes (elles travaillent en binôme) toutes les trois semaines, j’ai comme toutes les femmes enceintes analyses mensuelles de sang et d’urine, trois échographies minimum, rendez-vous avec l’anesthésiste au 8ème mois, j’ai d’ailleurs dû m’inscrire à la maternité la plus proche de chez moi afin qu’ils aient un dossier à mon nom en cas de transfert, etc.
Bref, tout ça pour dire qu’on a droit nous aussi à un vrai suivi médical, et donc pas plus besoin d’un ange gardien que les autres…
Marielle dit
Bonjour à toutes ! je suis Marielle…
Entendons-nous bien : vraiment je ne suis pas contre la médicalisation, au contraire !
J’étais très rassurée d’accoucher dans l’enceinte de la maternité. Je savais qu’au moindre souci je serais prise en charge au plus vite. Pas de jugement non plus dans mon propos : ce que j’aimerais, c’est que chaque future maman ait le choix, en pleine conscience ; c’est à dire, en ayant connaissance de toutes ses options, sans le biais de la position des professionnels vis à vis de telle ou telle méthode. Or, l’accouchement physiologique, en France, même si ça évolue, c’est encore loin d’être gagné dans beaucoup de maternités…
Je précise que j’ai été accompagnée de bout en bout par une sage-femme FANTASTIQUE y compris pendant la naissance (à genoux derrière moi, elle a tout à fait pu contrôler ce qui se passait : c’est aussi son choix de pratiquer de cette façon !) et que ça a beaucoup contribué à la réussite de mon accouchement. Mon autre souhait, c’est donc l’accompagnement global systématique !
Cyrielle dit
Votre projet est très beau et c’est formidable que vous ayez eu l’accouchement que vous souhaitiez.
En revanche comme vous le dites, chaque femme a le droit de prendre les décisions en rapport avec son corps et personnellement je suis l’inverse de vous, j’étais terrorisée par l’accouchement et la seule chose qui m’a fait me lancer c’est de me dire que je pourrai avoir la peridurale et que je serai encadrée par une équipe soignante.
Essayez de ne pas juger celles qui ne voient pas les choses comme vous …
Claire dit
J’ai également accouché en maison de naissance et à 4 pattes. Petite information, la sage femme surveillait quand même malgré ma position, certes elle se contorsionnait un peu et tenait la sonde du monitoring à la main pour écouter de temps en temps le cœur du bébé mais ce n’était pas long, juste le temps de l’expulsion !
Par contre je vous rejoins sur le fait que c’est fantastique que cela existe mais ça reste une possibilité parmi les autres, la médicalisation est parfois nécessaire.
Sarah dit
Je suis d’accord avec le fait qu’il est positif que des maisons de naissance s’ouvrent en France afin que celles qui le souhaitent puissent y accoucher. En revanche, non, la nature n’est pas toujours bien faite. Sinon il n’y aurait pas de bébés mort-nés, ou nés prématurément, pas de femmes mortes en accouchant, pas 1 couple sur 6 qui souffre d’infertilité.
PARENT Elodie dit
C’est chouette de lire ce genre de témoignages aussi! Qui ouvre le champs des possibles … ici 1ère naissance il y a 3 ans à la maison et j’espère pouvoir faire de même pour la seconde si on se lance….
Sereno dit
Je suis très heureuse que tout se soit bien passé pour vous. Mais meme si je comprend les arguments qu’un accouchement est quelque chose de naturel et de non pathologique il suffit d’un rien pour que tout bascule.
Je ne nie pas les dérives de certains centre médicaux ou de certains médecins mais j’ai du mal a croire que ce soit une majorité qui abusent surtout que les dérives sont maintenant dénoncé depuis quelques années et que beaucoup d’actions ont été mise en place et des changements se font
Je lit très régulièrement les témoignages ici et la et ce avant même d’être moi même enceinte et ce qui reviens le plus dans les souffrances racontées ce n’est pas a main mise médicale, ni la posture imposé c’est le décalage entre l’accouchement fantasmé et idealisé et la réalité et c’est pire quand la réalité impose la césarienne d’urgence
A trop faire croire aux femmes qu’un accouchement est naturel, physiologique et instinctif, on nie la mort de milliers de femmes de par l’histoire mortes en couche, on oublie que encore aujourd’hui il y a des décès de femme lié a l’état de grossesse ou pendant l’accouchement
Oui je vais peut-être être dépossédée de mon corp dans quelques mois (j’ai pas le choix, je suis enceiinte de jumeaux) mais de mon point de vue, peu importe le problème de santé c’est toujours le cas, le medecin donne son diagnostique, il donne le traitement.Quand mon médecin me dit c’est une appendicite , on vous opere je ne lui repond pas « non c’est une gastroenterite, donnez moi des antibiotiques et ça ira ».
Même si l’accouchement n’est pas une maladie , quand le médecin ou n’importe quel personnel soignant me dira faites ci faites cela ou on va faire ci moi je dirai ok car je ne suis pas obstétricienne ni sage femme que je n’ai jamais vu un accouchement de ma vie et que eux sont des professionnels en qui je vais devoir avoir confiance pour mon bien et celui de mes bébés.
Militer pour la prise en compte de plus de naturel c’est une action louable, mais ne diaboliser pas trop les médecins et leur limites (je ne vois pas trop un médecin ou une sage femme allez s’allonger par terre pour contrôler ce qui se passe pendant que vous etes a 4 pattes, donc oui la posture gynécologique qui n’est as la plus confortable pour la mere ni la plus physiologique pour l’accouchement reste la plus pratique pour la surveillance qui parfois est incontournable)
car aussi naturel que soit un accouchement, personne ne sait a l’avance que tout se passera bien
Camille dit
Bonjour Marielle,
Je trouve votre témoignage très beau et c’est fantastique que vous ayez vécu votre accouchement à 100%, comme vous le souhaitiez. Toutefois je rejoins un peu la note de Nathalie plus haut: accoucher dans un hopital n’est pas forcément de nos jours une expérience qui nous dépossède de ce moment, et heureusement !
Pour ma part j’ai accouché en clinique et au départ je ne voulais pas de péridurale, je voulais être active pendant le travail et laisser le bébé descendre tranquillement tout en gérant ma douleur. Je me suis préparée à cela pendant une grande partie de ma grossesse, aidée par une sage femme qui est à fond pour ce genre d’accouchement. J’ai fait des exercices de respiration, du yoga, des exercices sur le ballon, des massages… et pourtant, le jour J, au bout de 8h de contractions je n’en pouvais plus, la douleur était juste insupportable et je n’arrivais plus du tout à la gérer. La sage femme qui était avec moi m’a alors parlé de péridurale et m’a dit qu’il n’y avait pas de mal à avoir essayé de faire sans et à changer d’avis. Elle n’a pas essayé de me convaincre mais elle a bien vu que la seule raison pour laquelle je résistais à ne pas la demander et parce que j’avais dit que je ne le ferait pas, et plus par conviction… Je l’ai donc prise et j’avoue que c’est à partir de ce moment la que j’ai la sensation d’avoir un peu plus profité de mon accouchement, de mon mari qui était tout près de moi et qui pouvait à nouveau me toucher, et de ce qui était en train de se passer, des derniers moments avec mon bébé en moi. Résultat: accouchement par voie basse sans soucis car le col s’est ouvert comme une fleur une fois que j’ai pu me détendre, pas d’épisio ni de déchirure, un bébé très réveillé dès les premières heures et qui n’a eu aucun soucis à téter. J’ai moi même pu me déplacer rapidement sans aucun soucis.
Par la suite j’ai appris que la sage femme qui m’avait coaché n’avait elle même jamais accouché ni même assisté à un accouchement, et j’avoue que ça m’a mis un coup… Je n’avais officiellement pas eu l’information « un accouchement ça peut faire tellement mal qu’on peut décider finalement de lacher prise et de demander à être soulagée ». Alors certes j’aurais pu le deviner par moi même, je ne dis pas qu’elle n’a pas bien fait son métier, mais la façon dont nous avons préparé mon accouchement m’a mené, sur le coup, à me sentir très coupable, lâche et faible d’accepter la péridurale. Toutefois je connais des femmes qui ont réussi à accoucher sans et je n’ai que profond respect pour elles, maintenant que je sais ce que c’est… Le plus important est vraiment de suivre, sur le moment, ses besoins et savoir ce qu’on est capable d’endurer pour ne garder qu’un bon souvenir de ce moment.
Bref, tout ça pour dire que ça peut également très bien se passer en milieu très médicalisé, ils font aujourd’hui beaucoup d’effort pour justement éviter d’être trop intrusif dans le déroulement de l’accouchement et laisser au maximum la maman, le papa et le bébé dans leur bulle. C’est en tous cas mon expérience et j’espère qu’elle rassurera certaines femmes qui ont choisi (ou ne peuvent pas faire autrement) d’accoucher à l’hopital et en clinique.