Maman Loutre a eu une grossesse de rêve, et elle pensait que son accouchement se passerait de la même manière… mais entre hémorragie du placenta et cœur de bébé qui ralentit, c’est une césarienne « code rouge » qui a été déclenchée. Cela a été tellement violent qu’elle a ensuite fait un baby-blues. Voici son témoignage.
{Témoignage} Grossesse idyllique, césarienne code rouge et Baby-blues
Coucou à toutes les lectrices du blog !
Je suis maman Loutre, j’ai 31 ans.
Le projet bébé a commencé en décembre 2017 et je suis tombée enceinte en juillet 2018 après avoir réglé quelques soucis de thyroïde !
Une grossesse magique !
9 mois tout simplement parfaits. Je n’ai jamais été aussi épanouie qu’enceinte. Je n’ai pas été malade. Mon ventre s’est arrondi pour mon plus grand plaisir sans trop de kg superflus. Immunisée contre la Toxo en prime. Le luxe. J’ai travaillé au Max en m’arrêtant 3 semaines avant le terme et non 6. Ultra en forme jusqu’au bout. Magique.
Tout s’est passé comme je l’espérais car j’avais hâte de vivre cet état. Je me sentais au meilleur de moi même c’était incroyable. 5 jours avant le terme quelques contractions qui nous ont conduit à partir à la maternité. En arrivant on m’a dit que je pouvais rentrer et marcher ! Parfait j’adore ça !!!
Un accouchement différent de ce que j’imaginais
Puis ils ont décidé comme j’étais là de faire un monitoring et là tout a commencé à changer. Le rythme de bébé n’était pas régulier et baissait aux contractions. Et on m’a finalement annoncé qu’on allait m’hospitaliser pour sans doute déclencher l’accouchement le lendemain. J’ai un peu accusé le coup car on perdait en magie et en « naturel » mais j’ai accusé le coup j’aurai ma fille dans les bras demain… la nuit a été atroce les contractions ne se sont pas arrêtées je n’ai pas dormi.
Le lendemain matin on m’ausculte les contractions n’ont quasi rien fait avancer. Déclenchement maintenu… mon mari arrive et on m’installe en salle d’accouchement. La péri est posée il est 11h et on me lance le produit de déclenchement. Le monito montre toujours des problèmes de rythme cardiaque pour mon bébé. On me tourne dans tous les sens pour voir la meilleure position pour le cœur de bébé.
Un césarienne en code orange
Mon col ne s’ouvre pas… on me rompt la poche des eaux. Rien ne change … les minutes passent. La gynéco décide de faire une prise de sang dans la tête de mon bébé pour voir son oxygénation. Il doit être 15h15. L’oxygénation est ok. On continue. Il doit être 15h25 quand la gynéco dit aux équipes « on arrête on passe au bloc. Césarienne code orange ». Là elle vient m’expliquer que le cœur du bébé baisse et qu’il vaut mieux le sortir.
On me remet une grosse dose de péri. Je commence à trembler de tout mon corps. Je pleure tout ce que je peux. J’ai peur j’ai froid et je voulais pousser, je voulais lui donner la vie naturellement. Montrer à mon mari toute cette force que j’avais en moi pour la faire naître. En 3 minutes je suis sur un brancard au bloc. Je n’ai jamais eu aussi froid. Heureusement mon mari est là. On me met le champ. La gynéco annonce à ses équipes « on n’a pas de temps à perdre. Code rouge. » il ne faut pas regarder baby-boom parce que je savais que c’était grave. A 15h50 on m’ouvre je ressens qu’on extrait quelque chose de mes entrailles.
Je n’ai pas mal mal mal physiquement mais psychologiquement c’est une tornade. A 15h52 ma fille est née on me la montre et elle part avec mon mari. Je ne réalise pas… la gynéco m’annonce que j’ai fait une hémorragie du placenta et que je vais être d’autant plus fatiguée mais que tout s’est bien passé… on m’installe en salle de réveil je suis frigorifiée. C’est horrible. Je suis malheureuse.
Traumatisme post-accouchement et Baby-blues
Mon mari arrive une heure après avec ma fille mais je n’arrive pas à savourer ce moment que j’attendais tant. J’ai mal partout et je pleure de l’intérieur. Je ne savais pas ce que seraient les jours à venir… la sonde urinaire, l’impossibilité de me lever (et tomber dans les pommes au premier pied posé), l’impossibilité surtout de m’occuper de ma fille. Mon mari a été merveilleux et s’est occupé d’elle. Je me sentais tellement nulle, inutile. Tout s’écroulait.
Je passais de super femme enceinte à une maman totalement affaiblie et incapable de quoi que ce soit. Il m’aura fallu plusieurs jours pour réaliser tout ce qu’il m’était arrivé. Sans parler des difficultés à allaiter, auxquelles je n’étais pas prête et la fatigue n’a pas aidé. Bref. Ça a été très violent psychologiquement.
J’ai fait un énorme baby blues, je disais à mon mari qu’il allait me quitter vu ce que j’étais devenue. J’avais peur de tout.
Mais aujourd’hui, tout ça est derrière moi. Je voudrais surtout que mon témoignage puisse permettre de se préparer à ce qui peut aussi arriver et dont on parle que trop peu. Il est important de pouvoir dire à son compagnon ce qu’on ressent et ne pas s’enfermer dans son mal être qui n’arrive pas forcément le premier jour après l’accouchement. Une psychiatre était passée me voir 2 jours après pour savoir comment j’allais car une césarienne en urgence pouvait être traumatisante et sur le moment je lui ai dit « mon bébé va bien tout va bien » ! Tu parles !!!
Courage à toutes. Voir nos bébés grandir et évoluer et la plus belle des choses 🙂
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Emmanuelle dit
Bonjour,
Je suis justement à la maternité j’ai accouché hier matin à 9h28 en code rouge.. je ne m’attendais pas à ça. Pareille grossesse top top rien à dire quelle chanceuse et avant hier je fissure la poche en route pour les urgences je rigolais tellement j’avais tellement hâte super heureuse. J’arrive aux urgences il me garde en pré travail la je commence à bien sentir les contractions très douloureuse bas des Rhins je fais du ballon je marche je suis fière de moi! Col se dilate super vite pour un premier en 7h dilation complete péri posé au top mon conjoint est la, je suis installé je me met à pousser de toutes mes forces et bébé bloque… 1x 2x 3 x et bloque son petit coeur n’aime pas il ralenti le médecin arrive elle prend les forceps et recommence … et la répareil le chirurgien cri alors “code rouge” on n’y vas allé allé , je me mets à pleurer à trembler de tout mon corps je suis perdu, on m’ouvre je sens rien mais c’est assez violent des gens parlent dans tout les sens je vois pas bon bébé ils partent en courant avec je pleure je suis perdu… au final tout c’est bien fini mais tout le monde me dit sois heureuse tu as ton beau bébé. Elle a des petits soucis mais ça va passer. Je suis très heureuse je la regarde elle est magnifique la mais tout le monde me dit de mettre ça dans mon passer mais c’était hier matin je regarde ma poupee je suis dans ma chambre de maternité et je pleure .. ton témoignage me rappel le miens j’espère ne pas faire de gros babyblouse ça me fait peur . Je la regarde je l’aime tellement mais je suis toute douleurs je n’arrive pas à uriner mon corps à souffert voie basse et cicatrice la totale. J’aurais aimé la mettre au monde de façon douce mais je n’ai rien pu y faire. Je l’aime je suis contente qu’elle soit là ça fait du bien de pleurer et de raconter.
Désolé pour le pavé j’en avait besoin 🙂
Joyeuse st Valentin
Ophélie dit
Effectivement une grossesse peut parfaitement se dérouler et la naissance se compliquer…
Je suis enceinte de mon deuxième enfant et hyper malade (hyperemese gravidique).
J avais déjà été touchée par cette pathologie pour mon premier et je n’ ai qu une hâte c est d accoucher depuis le 1er jour… A part cela m’a grossesse c était passée sans autres problèmes mais la naissance a été declanchée et instrumentalisée… J avais choisi une maternité de stade 3 dans cette éventualité et heureusement…. Malgré tout je déteste tellement être enceinte que le baby blues ne passe pas par moi quelque soit l’issue de l accouchement…
Dans ce témoignage je n’ ai pas trop compris ce besoin de paraître forte, intouchable etc…
Moi je suis tout le contraire quand je suis enceinte vu que je suis gravement malade et donc très dependante… Nous sommes des êtres humains et pas des super women! Je pense qu’il n y a rien a prouver surtout durant ce temps particulier de la grossesse alors il ne faut pas culpabiliser si l’on est archi malade ou bien si l accouchement nous laisse alitée… Je nous trouve déjà bien courageuses de devoir passer par toutes ces étapes pour être parents alors que les hommes n ont que le bon côté, je me demande comment ils seraient eux s ils devait être enceints! Je pense que se serait un véritable cataclysme du début à la fin alors NO CULPABILITÉ !
Je suis aussi d accord avec le fait que l on est pas assez informée des éventuels problèmes lors de l accouchement et aussi des suites de couches…. Je suis restée totalement incontinente car paralysés au niveau de la région du bassin un bon mois a cause de mon accouchement instrumentalisé et j’aurai aimé savoir que cela pouvait exister afin de ne pas prendre peur…
Pour ma part je trouve qu il y a encore bcp a faire quand a la prise en charge de la femme pendant la grossesse et après l’accouchement…
Bcp d avancée concernant les soucis d infertilité et ensuite hop! Plus rien! Bon courage a toutes
Camille dit
Salut maman Loutre,
Je me reconnais aussi beaucoup dans ton témoignage, césarienne code rouge après déclenchement suite à une grossesse de rêve en 2017… sur le coup je l’ai pas trop mal vécu mais c’est sûr que ça reste un moment très stressant, j’ai eu peur de ne jamais tenir mon bébé dans les bras…
Je trouve dommage qu’on ne parle pas de cette éventualité en cours de préparation à la naissance, surtout sur l’après et le fait qu’on est quand même très diminuées physiquement (enfin, ça dépend des mamans) ! Comme toi, j’ai eu beaucoup de peine à me lever, j’étais incapable de m’occuper de mon bébé. Même si super Papa a pris le relais avec bonheur, j’ai craqué le jour de la sortie car j’espérais faire le dernier bain avant le départ et je n’ai pas pu car j’avais trop mal. Finalement ce n’est pas si grave quand on met les choses en perspective mais il ne faut pas hésiter à extérioriser notre ressenti. Oui, le bébé va bien et nous aussi, oui c’est le principal mais c’est loin d’être un scénario idéal de naissance, on a le droit de mal le vivre. Profitez à fond de votre puce. Ici, je viens d’avoir mon 2ème, césarienne de nouveau mais pas code rouge et on se remet mieux et plus vite !
Gaëlle dit
Je comprend tout à fait ce que tu as pu ressentir, j’ai vécu la même chose à la naissance de ma fille. On a beau te dire (et se dire) que c’est bon, nous et bébé allons bien, le traumatisme reste. Pour ma part, j’ai mis à peu près un an à « accepter » , mais quand je repense à mon accouchement ou que je le raconte, encore aujourd’hui l’émotion est intacte (et je pense qu’elle le restera à vie). Et nous sommes beaucoup dans ce cas ! Comme toi je trouve que la césarienne d’urgence n’est pas assez appréhendée et expliquée lors des cours de préparation ou avec les médecins, et c’est en partie ce qui rend l’expérience encore plus traumatisante car on se retrouve face à l’inconnu, au stress alors qu’on s’était imaginé un accouchement idéal. Bien sûr il y a des situations bien pires, mais chaque mal être mérite d’être considéré et non minimisé comme c’est souvent le cas. Je te souhaites beaucoup de courage, mais surtout beaucoup de bonheur et d’épanouissement dans ta maternité ! Concentrons nous sur les petits bonheurs du présent ❤️ (désolée pour la tartine 😅)