Alors qu’elle venait juste d’apprendre sa grossesse, le papa de Manon est subitement décédé. La future maman a eu beaucoup de mal à dire au-revoir à son papa chéri, alors qu’elle portait la vie dans son ventre. Voici son témoignage.
{Témoignage} Quand tout à basculé, entre joie et tristesse.
Je m’appelle Manon, j’ai 25 ans et je suis enceinte de mon premier bébé. Avec le papa cela fait plus de 2 ans que nous sommes ensemble, nous nous sommes rencontrés à l’école en pleine reconversion professionnelle. Nous avons eu les clés de la maison que nous avons achetée en décembre 2018. Cela faisait déjà quelques mois que l’amoureux me parlait de fonder une famille, mais moi j’angoissais et je ne me sentais pas prête. Puis nous nous sommes finalement lancés (on n’est jamais prêt de toute manière !). J’arrête ma pilule le 1 décembre en me disant que cela pouvait prendre du temps.
La fabuleuse et désastreuse découverte.
Finalement il n’a pas fallu attendre longtemps, le 1 mars ne sentant pas mes règles arriver je fais un test de grossesse qui affiche positif. J’attends avec impatience le retour du papa du boulot pour lui annoncer. J’avais préparé une « boîte à papa » pour l’occasion avec plein de petites surprises dedans. Ce moment fut magique, rempli d’émotions et d’amour. On peut le dire, c’était le plus beau jour de notre vie.
Le lundi 4 mars je pars faire une prise de sang pour confirmer ma grossesse au laboratoire qui se situe près de chez mes parents. Je sors de là à l’heure du déjeuner et décide d’aller manger chez eux. Je suis excitée, mais je prétends un vaccin pour ne pas éveiller les soupçons, il est encore trop tôt pour l’annoncer. Je passe un bon moment. Je ne savais pas que c’était la dernière fois que je verrais mon père.
Entre douleur et bonheur.
Le jeudi 7 mars je reçois un appel de ma sœur me disant que notre père a fait un infarctus et que les pompiers essayaient encore de le ramener pendant un quart d’heure et qu’après ce serait finit. Le monde s’effondre autour de moi. Le temps de faire la route j’arrive au moment où les médecins et pompiers quittent la maison familiale. Je réalise alors que je vais devoir dire au revoir au premier amour de ma vie. Ce que je ressens est indescriptible, j’annonce ma grossesse à ma mère et ma sœur, ne pouvant garder le secret plus longtemps. J’étais très proche de mon papa, il avait 50 ans, était bon vivant et rien de nous préparait à ce cauchemar.
Pendant les obsèques, étant l’aînée et ayant un fort caractère, des personnes ont cru bon de me dire d’être forte pour ma mère et ma petite sœur sans savoir le drame que je vivais à l’intérieur de moi. Comment me réjouir de porter la vie alors que je porte la mort dans mon coeur. Je ne saurai jamais quel réaction aurait eut mon père à l’annonce de ma grossesse, ni même quel grand-père il aurait pu être.
A l’heure actuelle j’ai déjà passé mes premières échographies. Le bébé a était conçu le 14 février, c’est un bébé de l’amour, nous n’en doutions pas. Je commence à m’autoriser à être heureuse pour ce petit bébé qui grandit à l’intérieur de moi, même si c’est difficile de mettre mon chagrin de côté. Mon père me manque énormément et j’ai envie de partager tellement de choses avec lui à propos de son/sa petit(e) fils/fille à naître. Je me console en me disant que deux êtres aussi géniaux que mon père ne pouvaient exister, et que cet enfant sera forcément formidable, du moins à mes yeux. Ce bébé contrairement à ce que je pensais au début, est arrivé au bon moment, il me permet de continuer à avancer.
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Mélanie dit
Bonjour,
Je vous lis et j’ai les larmes aux yeux.
J’ai appris ma grossesse il y a un mois, j’ai 25ans, et semaine dernière ma tante vient diner à la maison et nous annonce qu’elle a un cancer généralisé et qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre. J’ai été effondré, on a 20 ans d’écart, elle a toujours été là pour moi, elle est encore tellement jeune. Elle se projette déjà pour l’anniversaire de sa fille le weekend de l’ascension. Notre bébé devra naitre fin juin. J’espère qu’elle sera là pour le connaitre…
Roum dit
Bonjour,
J’ai perdu mon père enceinte de 6 mois et c’est très difficile… si tu as besoin de soutien de parler je suis là… je pense qu’il faut savoir ce soutenir et ce n’est pas facile ….
Smimi
Ny dit
Nous avons nous aussi vécu une situation un peu similaire. Le papa de mon futur mari est décédé lorsque que j’étais enceinte de mon deuxième enfant. L’une de mes belles-sœurs était aussi enceinte. Mon conjoint et ma belle-sœur lui on appris les deux grossesses sur son lit d’hôpital. Il est décédé peu de temps après. Malheureusement pour nous, j’ai perdu le bébé peu de temps après. Je croyais qu’on ne pourrait pas se relever après tout sa. Et depuis, j’ai eu deux autres enfants. Et tout les 3, ils me comblent de bonheur !!! On parle de papy devant eux pour qu’ils puissent apprendre à le connaître, ils ont des photos pour pouvoir le voir. Notre mariage approche bientôt maintenant et des photos de lui seront affichées. La demande en mariage de mon conjoint a été difficile pour lui car son papa ne serait pas à nos côtés lors de ce jour !!! Mais nous continuons à le faire vivre grâce à nos souvenirs. Je vous souhaite beaucoup de courage pour ce deuil. Mais profitez de votre grossesse. Ce petit bout à venir continuera à faire vivre votre papa grâce à votre amour, souvenirs, photos… Il connaîtra son papy grâce à vous et votre entourage. Et toute mes condoléances à vous et votre famille.
mylittlebabylove dit
Mon mari a perdu son papa le jour de la première échographie de notre fils aîné… Ça a été un ascenseur émotionnel, à 11h00 nous découvrions notre bébé, à 18h00 on nous appelait pour nous annoncer la terrible nouvelle. Je pense que la perspective d’avoir bientôt un bébé a aidé mon mari à tenir le coup et à faire son deuil. Aujourd’hui il ne parle pas trop de son père à nos fils (un petit frère est arrivé depuis), mais je le fais, le grand sait qu’il a un papi qui est « au ciel » et il parle de lui normalement en l’appelant « Papi JP ». Je trouve important de continuer à faire vivre ceux que nous avons aimé mais qui nous ont quitté trop tôt, ils font aussi partie de l’histoire de nos enfants.
Ebea dit
Nous connaissons cette situation, mon mari a annoncé ma première grossesse le jour du décès de sa sœur 😢
Ce fut dur mais cela nous a aussi aidé dans ce moment très douloureux.
J’ai toujours eu peur de l’adage qui dit à chaque naissance son décès.
Je vous souhaite une très belle poursuite dans cette grossesse.
Ivanne dit
Je suis très émue par votre message, félicitations pour votre grossesse et beaucoup de courage pour le deces de votre papa. J’ai perdu mon papa le jour des 1 an de ma fille et au début je me suis dit que je ne m’en relèverais pas , que ce n’était pas le bon moment mais en fait il n’y a pas de bon moment… c’est toujours trop tôt, on est jamais prêt pour perdre un parent… ma fille m’a beaucoup aidé inconsciemment dans mon travail de deuil car elle représente la vie dans toute sa splendeur!!!! Elle a aujourd’hui 3 ans et je lui parle de son papou. Le décès de mon papa a fait de moi une maman différente de celle que j’aurais été je pense, je profite de tous les moments avec mes loulous et si ils veulent aller dans le bac à sable alors qu’ils sortent de la douche tampis, ou sortir la maison à balle alors que je viens de finir de ranger…. (euh dans la limite du raisonnable quand meme) on profite car même si je le savais avant maintenant je sais que cela n’arrive pas que aux autres et qu’il faut profiter!!!! Je suis plus optimiste dans la vie et encore plus envie de bien faire pour combler le manque de ce papou ou tout simplement pour qu’il soit fière de moi et de ses petits enfants.
Beaucoup de courage pour votre deuil même si on ne guérit jamais de la perte d’un papa, votre enfant va apporter tellement de joie dans votre vie et celle de votre maman….
Ofée dit
Je suis très émue de vous avoir lu et je n’ose imaginer la douleur que ça doit être….. Toutes mes condoléances pour votre papa et toutes mes félicitations pour votre mini vous ! J’ai perdu un proche tout juste avant ma première grossesse… Je comprends la douleur de ne pas annoncer …. Bon courage pour ce deuil mais surtout profiter de votre grossesse, du bonheur de porter la vie ! J’imagine que c’est ce que votre papa peut vous souhaiter : être heureuse et fonder a votre tour votre famille !
Stéphanie dit
Je vis présentement une situation similaire. Je devrais accoucher d´ici quelques jours, d’un bébé tant souhaité, qu’on attendait depuis plus de 5 ans. Notre premier. Le petit miracle pour lequel le parcours en fertilité fut tellement difficile. Ma conjointe et moi étions sur un nuage de bonheur, de fébrilité, dans l’attente de son arrivée. Et puis,il y a quelques jours, on apprend le destin tragique de ma belle-mère. Son cancer s’est propagé au cerveau, le verdict est sans appel, ils la transfèrent aux soins palliatifs, on lui donne quelques jours, une semaine tout au plus. On prend la route, pour aller à son chevet, à 3h de la maison. Les émotions se bousculent, le temps semble vouloir arrêter de tourner, mon cœur s’effondre. Je perds à la fois ma belle-maman, mais aussi celle qui m’avait accueillie comme sa fille, avec qui j’ai développé une connexion unique. Mais dans mon ventre bien rond, les mouvements se bousculent. Un rappel de notre rêve qui s’apprête à arriver, à tout moment. Mêlée dans les émotions, je suis incapable de départager la joie de la tristesse. Incapable de décider entre rentrer à la maison pour mes suivis de grossesse rapprochés privant ainsi ma conjointe d’être au chevet de sa mère, rentrer seule et voir naître notre premier enfant sans son soutien ou attendre, à ses côtés, que la fatalité opère. Deux événements marquants, qui se chevauchent, deux événements qui n’ont pas de date fixée. La pandémie en rajoute certes une couche. Au moment critique ou on voudrait se tenir à distance pour se préparer à la naissance (comme on l’a fait tout au long de la grossesse d’ailleurs) on s’expose plus que jamais, visites à l’hôpital, contacts avec la famille, etc. Comment vivre un deuil et une naissance en pandémie? Je suis déchirée entre mon besoin de réconfort, celui encore plus omniprésent de ma conjointe et de sa famille tissée serrée et ma responsabilité de protéger mon enfant. Jamais vécu autant de tourments, d’incertitudes. L’accouchement, qui était imminent apparaît dorénavant plus loin que jamais. D’une fille qui n’a jamais été aussi déroutée.