« T’es enceinte, pas malade« , oui sauf que des fois, la grossesse peut devenir pathologique et qu’un arrêt de travail peut être nécessaire pour préserver la bonne santé du bébé et de sa maman. Mandine a fait les frais de ces professionnels de santé qui ne veulent pas avoir un contrôle de la sécurité sociale et a failli accoucher prématurément. Voici son témoignage. Lire notre guide : grossesse au travail.
{Témoignage} Devoir pleurer pour un arrêt de travail quand on est enceinte
Bonjour,
je suis Mandine, j’ai 30 ans, je suis mariée depuis bientôt 3 ans, maman d’un petit bonhomme de bientôt 2 ans et enceinte de bébé 2 depuis 4 mois et demi.
Au moment où je vous écris, il est 4h01 très exactement, et je ne dors pas… bientôt une semaine que je traîne une crève qui ne passe pas, je suis épuisée… et là à cet instant précis, j’en ai marre ! Bon ok ne vous inquiétez pas je vous écris pas pour me plaindre d’un rhume…
Petit retour sur mon histoire… mon mari C. et moi sommes ensemble depuis bientôt 11 ans, une belle histoire pleine d’amour et de complicité, qui évolue au fil des années avec de beaux projets. Il y a 4 ans la maison, un an plus tard notre merveilleux mariage et un an après l’arrivée de notre petit bonhomme. Nous sommes comblés.
Pour ma première grossesse, je tombe enceinte du 1er coup ! Trop chouette ! Décembre 2016, nous voilà partis pour une nouvelle aventure de 9 mois ! Je travaille dans le commerce, dans un magasin où nous sommes une équipe de 3 personnes, travail polyvalent donc on touche à tout, il y a donc une majeure partie de manutention, un métier assez physique très peu compatible avec une grossesse… je sais d’avance que ça va être compliqué de tenir physiquement jusqu’à mon congé maternité en juillet. Je me dis à cette époque (très naïvement) que je vais tenir le maximum et le jour où je n’y arrive plus, étant donné les conditions physiques de mon travail que je serai certainement arrêtée.
Oui mais voilà, j’habite une petite commune du sud de la Drôme, un désert médical… après avoir grandi à Lyon, lorsque nous sommes arrivés dans le sud, impossible de trouver un médecin, ophtalmo, gynéco… on ne prend plus de nouveaux patients… je réussis à convaincre le médecin du village qui ne prend normalement plus de nouveaux patients d’être mon médecin traitant.
Au moment de ma 1ere grossesse, impossible de trouver un gynéco pour me suivre. Je fais donc un suivi classique à la maternité qui est à 25km de chez moi, avec seulement les 3 échos obligatoires et des rdv sage femme réguliers. Mais là encore il a fallu insister pour être suivie car habituellement ça ne se fait pas, sauf si on a une grossesse à risques…
Je commence à me dire que c’est quand même bien compliqué de se faire suivre dans ce coin de la France. Un goût un peu amer… ma grossesse se passe plutôt bien, je ne suis pas malade pendant le 1er trimestre, je me sens bien.
Et puis un samedi matin au début du 5ème mois, je prends la route pour le magasin et sur le trajet je commence à avoir mal au ventre, au départ je ne m’alarme pas, ça peut arriver, j’irai faire un tour aux toilettes en arrivant ^^ et puis au fil des km, les douleurs s’intensifient, je commence à avoir chaud, c’est assez douloureux dans le bas ventre et dans les reins, je me dis allez tu es bientôt arrivée et ça va finir par passer.
Arrivée au magasin ça ne se calme pas. Je suis allée aux toilettes mais ce n’est pas ça… j’ai vraiment très mal et suis incapable de commencer ma journée de travail.
Je trouve ces douleurs assez intenses, en réalité ce sont des contractions… à partir de là je ne le sais pas encore mais je vais être face à des professionnels de santé impuissants face à ma situation, bridés par la sécurité sociale…
Ce samedi là je ne vais pas pouvoir travailler et je vais tant bien que mal réussir à reprendre la route pour rentrer chez moi. Je vais dans un premier temps téléphoner à mon médecin traitant pour un rdv, et lors de la consultation je lui explique ma situation, j’ai un métier de manutention très physique, je fais beaucoup de route et je commence à avoir des contractions, je suis fatiguée.
Je ne demande pas explicitement un arrêt de travail mais plutôt qu’il me conseille ou me rassure.
Il me dit que la fatigue n’est pas un motif d’arrêt, ce que je comprends tout à fait, qu’il ne peut pas m’arrêter comme ça car aujourd’hui la sécurité sociale est derrière son dos à contrôler ses faits et gestes et qu’il ne souhaite pas se mouiller… finalement il m’arrête 15 jours, le maximum qu’il puisse faire.
J’ai toujours des contractions régulières. J’arrive à contacter une sage femme près de la maternité où je suis suivie, qui me confirme que ce n’est pas recommandé de reprendre le travail. Mais elle est tout aussi bloquée que mon médecin traitant, elle ne peut faire des arrêts que de 2 semaines maximum et « ça pourrait faire louche auprès de la sécu d’enchaîner des arrêts toutes les 2 semaines jusqu’à mon congé maternité« …
Je comprends bien tout ça, je suis moi même contre ces gens qui profitent du système à se faire arrêter à tout va… mais finalement j’ai l’impression à ce moment précis d’en faire partie. On me déconseille de reprendre le travail car c’est dangereux à ce stade de la grossesse de prendre le moindre risque, je ne suis pas à l’article de la mort mais j’ai des contractions et pour autant il n’y a pas de motif valable pour un arrêt.
Sur les conseils de mon amie à quelques jours de la fin de mon arrêt de 15 jours, je réussis à obtenir un rdv avec une gynéco, qui elle, miracle, va prendre au sérieu mes conditions de travail et de trajets quotidiens et ne va pas chercher plus longtemps, elle va m’arrêter immédiatement et ce jusqu’à mon congé maternité. Enfin quelqu’un à l’écoute, et bizarrement elle la sécu elle s’en fiche, elle préfère faire de la prévention.
Enfin arrêtée !
J’entends partout que le port de charges lourdes et les longs trajets en voiture, y a rien de pire pour la grossesse et pourtant ce n’est pas un motif d’arrêt… c’est contradictoire je trouve… et malheureusement je vais en faire les frais.
Je termine mon 6ème mois de grossesse, j’ai un rdv sage femme + une écho à la maternité. Je suis donc en arrêt depuis un mois et demi. La sage femme m’examine et me dit « votre col est ouvert« . Sur le coup je ne réalise pas trop ce que ça signifie, elle me dit que c’est pas trop grave et qu’on surveillera ça au fil des semaines.
J’enchaîne avec l’écho pendant laquelle comme à chaque écho j’ai des contractions et ça rend l’examen plus difficile à réaliser. Je préviens la gyneco qu’on vient de me m’apprendre que mon col était ouvert, et là je vois la gynéco s’agiter dans tous les sens, mon mari et moi ne comprenons pas très bien ce qu’il se passe, elle vérifie mon col à son tour et me dit « oulala votre col est ouvert non mais à ce stade de la grossesse c’est pas possible c’est bien trop tôt je vous hospitalise immédiatement vous ne rentrez pas chez vous votre mari va faire l’aller-retour pour vous rapporter des affaires« .
On est sous le choc, moi j’ai les larmes qui montent en réalisant que je ne rentre pas chez moi, que mon mari va dormir tout seul ce soir et surtout je ne sais pas combien de jours je vais devoir rester… tout est allé très vite, je rejoins ma chambre, on me fait comprendre que je vais devoir rester allongée, que la seule raison pour sortir du lit sera pour aller aux toilettes, on me fait des monitorings toutes les heures pour contrôler les contractions… je suis chamboulée, un peu perdue, mon mari si gentiment tente de me rassurer au maximum,
Ils veulent éviter un accouchement prématuré
Je débute mon 7ème mois de grossesse et le combat commence pour faire comprendre à bébé qu’il est bien trop tôt pour arriver.
Le lendemain je vais avoir les fameuses piqûres pour la maturation des poumons, je réalise avec frayeur que bébé peut arriver à tout moment et qu’à ce stade c’est dangereux pour lui et qu’on risque de passer des moments difficiles. Je cogite toute la journée puisque je n’ai que ça à faire et j’ai peur de vivre un accouchement prématuré.
Plusieurs fois on me demande ce que je fais comme travail, où je travaille et quand je raconte on me fait comprendre que je me retrouve dans cette situation à cause de ce travail et de ces trajets. Le goût amer est de retour !!! Alors voilà je me retrouve hospitalisée avec un bébé qui veut sortir trop tôt, à mon retour à la maison je vais être alitée strictement à devoir vivre dans mon lit tout ça parce que je ne me suis pas arrêtée assez tôt… oui mais j’aurais bien voulu moi être arrêtée plus tôt !!! Mais je me suis trouvée face à des professionnels de santé qui n’ont pas souhaité se faire remarquer auprès de la sécurité sociale avec des arrêts de travail préventifs dans mon cas… et voilà où j’en suis.
Alors en fait avec le recul je sais maintenant que j’aurais du aller « pleurer » pour me faire arrêter, chose que je n’ai pas faite car je ne suis pas comme ça, je n’ai pas su insister pour me faire arrêter et finalement ça a mis en danger ma grossesse… c’est difficile à accepter, je suis enceinte, pas malade, et pourtant il aurait fallu que je sois arrêtée en prévention à cause de mon travail et de mes trajets, mais ça pour la sécu et les professionnels de santé, ce n’est pas un motif valable… on tourne en rond…
Heureusement pour moi le repos et l’alitement m’ont permis de garder bébé au chaud presque jusqu’au bout et mon fils est né fin août en pleine santé.
Ma seconde grossesse
Début 2019, je retombe enceinte, toujours très rapidement.
Avec la 1ere grossesse je me dis immédiatement que cette fois-ci il ne faudra pas prendre de risque mais je sais que je vais devoir à nouveau clairement réclamer un arrêt de travail avant de me retrouver dans la situation de la 1ere grossesse. Je me persuade que cette fois j’arriverai à aller « pleurer » pour me faire arrêter au bon moment d’autant que j’ai changé de magasin et la cadence de travail y est plus intense… oui ben plus facile à dire qu’à faire…
Ma grossesse se passe dans l’ensemble bien, quelques nausées principalement pendant le 2ème mois mais tout va bien.
Je suis à 4 mois de grossesse et mon entourage et mes proches, bienveillants, me poussent à jouer la prudence et à me faire arrêter le plus tôt possible.
Et je suis en train de me retrouver dans la même situation que pour ma 1ère grossesse. Pour l’instant pas d’alerte au niveau du col, je suis suivie par la même sage femme que pour ma 1ère grossesse. Je la vois tous les mois. J’ai des contractions depuis un bon moment, elles sont supportables mais présentes chaque soir, je me sens fatiguée et ça commence à tirer. Plusieurs fois au cours des rdv, je préviens ma sage femme que je commence à fatiguer, que j’ai des contractions, elle est à l’écoute, très rassurante, je l’adore et je suis persuadée que vu les péripéties de ma 1ere grossesse, on ne fera pas les mêmes erreurs…
Mais voilà la question de l’arrêt est peu abordée et moi contre toute attente je n’arrive pas à le réclamer, pensant que comme elle me dit que tout va bien pour le moment je peux encore tenir… je sens qu’elle évite un peu de me proposer l’arrêt qui serait encore une fois seulement pour 2 semaines pas plus… donc je suis à nouveau dans cette situation où j’ai des contractions, je fatigue, mais à nouveau pour l’instant il n’y a rien d’alarmant, rien qui ne nécessite un arrêt…
Vais-je encore être alitée à cause de mon travail ?
Pourtant au fond de moi je sens que c’est le bon moment pour m’arrêter en prévention pour éviter de revivre les difficultés de ma 1ere grossesse mais je n’arrive pas à insister et à réclamer, ça ne me parait pas normal que ce soit à moi d’exiger ça.
Ça me gêne qu’on ne prenne pas en considération les conditions de travail et de trajets… on sait pertinemment qu’avec ce genre de travail c’est quasiment impossible et même risqué de tenir jusqu’au congé maternité et pourtant on ne peut pas faire de prévention… ça me désole… alors c’est toujours pareil, on attend qu’il se passe quelque chose pour réagir… décevant ! Je n’ai pas envie de me retrouver à nouveau hospitalisée avec un risque d’accouchement prématuré… d’autant que cette fois-ci nous ne sommes pas seuls, notre 1er petit bonhomme a besoin de nous…
Je me sens un peu seule face à cette situation même si mes proches me soutiennent, je me sens mal écoutée, je sens qu’on ne comprend pas vraiment pourquoi je n’ose pas demander clairement à être arrêtée.
Face à ma sage femme j’exprime mon état de fatigue, mes peurs par rapport à ma 1ere grossesse, elle m’écoute et me rassure mais je sens qu’elle est réticente à prendre elle-même la décision d’un arrêt préventif…
Voilà où j’en suis… je sais bien que ma situation n’est pas catastrophique, il y a tellement pire que moi, je ne voudrais pas passer pour une râleuse car je sais la chance que j’ai de pouvoir être maman 2 fois, mais voilà je suis un peu déçue de voir que c’est toujours pareil, on ne peut pas faire de prévention, on attendra peut être encore qu’il se passe quelque chose pour réagir, c’est ça que je regrette dans ce système… tout ça à cause de personnes mal intentionnées qui profitent trop de ce système et qui poussent la sécurité sociale à contrôler tous les faits et gestes de nos médecins… au fond je comprends ces mesures mais dans mon cas il y a un enjeu de taille, la vie d’un bébé !
Allez je suis pas la plus à plaindre on va dire que c’était mon coup de gueule de la nuit ^^ mais ça fait du bien d’en parler ^^ ça faisait un moment que ça me trottait dans la tête, fidèle à ce blog depuis un certain temps !
Merci et bonne continuation à toutes les futures mamans qui me liront.
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Whitney dit
Bonjour je suis à mon 1re moi de grossesse et 1re grossesse.
Alors voilà je suis apprenti carrossière-peinture et je crois que mon métier est à gros risque car, je respire de la peinture des solvants, des poussières, je porte des charges de plus de 10klg je pousse des voitures très lourdes, je me plie je m’accoupir, je me tend, je cour partout, ma peau est aussi en contact avec tout sa malgré les équipement de protection il ne sont pas suffisant. Je suis exposer à des rayons rouge et des lampes uv sur puissante.
Que dois je faire, j’en ai parler à mon médecin il m’a dit que (je pouvais aller jusqu’au bout) mais j’en doute fortement en vue des risque que sa représente.
Mon médecin s’en fiche royalement de ma situation je lui ai demander une prise de sang pour contrôler et pour savoir depuis combient de temps exactement, résultat j’ai aucun problème sauf que je ne sais pas depuis quand et quand je demande un rdv pas avant la saint glinglin.
J’ai bientôt rdv chez une gynécologue à l’hôpital directement à voir avec mais j’espère que sa sera un autre discours que mon médecin traitant.
Royon dit
Bonjour à toutes,
Enceinte du 5eme mois, pas une situation très évidente, j’étais en CDI dans le commerce et j’en suis partie car j’avais plus de vie de couple, et pendant mon préavis j’ai appris que j’étais enceinte de déjà un mois. Là je suis en intérim en usine ( donc démission d’un CDI pas de droits rien de rien ), douleurs au niveau du pubis, stress, contractions, fatigue je dors très mal la nuit de plus. Horaires en 3×8, j’ai demandé de me passer en 2×8 à l’intérim car s’est fatiguant ca décale le rythme, le sommeil et les douleurs je vous explique pas. Ma belle-mère me dit et répéte en parlant de moi qu’ il faut que je travailles pour l’argent même si j’en chie alors que ma propre famille me dit de faire attention de me reposer, et que moi et le bébé c’est le plus important. La belle famille pense qu’au matériel et la santé du bébé et de la maman rien à faire.
Se mettre en arrêt c’est pour se protéger, protéger notre bébé, si on va bien, notre bébé va bien ! Il n’y a rien de plus important ! Pourquoi personne ne le comprends ? Que faut -il faire pour que le monde médical nous arrête pour nous préserver nous et notre bébé ?
Heng dit
Bonjour les mamans,
J’ai lu tous vos commentaires et vous savez quoi, ça m’a fait pleurer. Je me sens moins seule maintenant…
Je suis enceinte de 4 mois, c’est ma première grossesse et j’ai mis 2 ans et demi avant de tomber enceinte à cause de mon endométriose. Je sais que pour certaines femmes ça prend beaucoup plus de temps (ne baissez pas les bras) pour moi c’était comme une bénédiction, mon mari en avait les larmes aux yeux tellement on attendait cet enfant.
J’ai un début de grossesse difficile, 1er trimestres nausées, fatigue intense, migraine interminable, je n’arrivais à rien manger, je n’avais plus de goût à rien, j’étais tellement dans le mal que j’étais allongé dans mon lit 70% du temps. J’ai réussi à me faire arrêter à presque 2 mois de grossesse (arrêt prescrit par des médecins et sages femmes différents évidemment, car comme dans vos témoignages rares sont ceux qui acceptent de nous arrêter).
Arriver à 3 mois et demi de grossesse ça va beaucoup mieux juste fatiguée, quelques vertiges mais j’ai de plus en plus mal au dos et les crampes aux ventres s’intensifient parfois, après une consultation chez l’ostéopathe, elle m’a dit que j’étais bloqué tout le côté droit et que ça date de bien longtemps avant sauf que ça a empirer avec la grossesse. Elle a ajouté que je n’aurais pas du attendre aussi longtemps. En effet j’avais déjà des douleurs dans le dos et la hanches droites depuis mes 18 ans (aujourd’hui j’en ai 28) parfois je n’arrivais même pas à marcher tellement la douleur était forte, mais ça passait au bout d’un moment donc je ne me suis pas inquiéter plus que ça car comme la plupart d’entre vous les moindre douleurs, ou maladies je prend sur moi je n’aime pas aller chez le médecin.
Aujourd’hui, je vais voir mon médecin traitant en espérant qu’elle m’arrête après lui avoir expliquer mes douleurs au dos.
Je suis agent administratif dans un bureau en logistique, je jongle entre les commandes fournisseurs, les mails, les appels téléphoniques, la gestion des créneaux des transporteurs de toute l’Europe et autres, un travail assis dans un bureau mais assez lourd de tâches et parfois bien stressant. J’ai environ 1h30 de trajet tous les jours pour le boulot. Ce n’est pas beaucoup pour certains mais quand on est enceinte ça fait plutôt pas mal de route. Enfin bref, je ne m’attendais pas à un miracle ou qu’on m’arrête jusqu’à terme mais quand même… Elle m’a arrêté seulement 3 jours… En me donnant du Doliprane et une ceinture. Pour elle « enceinte n’est pas un motif d’arrêt ».
Je ne sais pas trop quoi faire… Mon entourage m’encourage à arrêter de travailler et faire attention à mon bébé et ma santé, je connais pas mal de filles qui ont perdu leur bébés ou subi des complications lors de la grossesse parce qu’elle ne se sont pas arrêté assez tôt, même quelqu’un qui a fait un accident de voiture (à cause de fatigue du coup moins vigilante) et elle a perdu son bébé.. 😔
Je suis angoissée à l’idée de ne pas avoir le choix et de reprendre le travail.. Je ne pense qu’à ça et je sens que ça joue sur mon moral. Comme vous dites c’est dur de ne pas être écoutée…
Bon courage à toutes les mamans ❤️
Lili dit
Je veux simplement dire que la secu donne des bonus au medecin pour mettre un minimum d’arrêt et d’antibiotiques. ( ça peut aller de 4500€ a 6 6500€). Moi aussi je suis enceinte de 4 mois dans une usine en été la température peut monter jusqu’à 40% (5% de plus que dehors) répondse de ma gynécologues : boire beaucoup d’eau et porter des bas de contention !! Et même si je travaille debout en portant du poids. Quand je veux un peu me reposer je vais voir un médecin bientôt en retraite qui lui comprend.
Donc c’est pas seulement la peur de la sécu !!
Melody dit
Nous sommes nombreuses à nous retrouver dans votre témoignage. Enceinte de mon deuxième enfant à 5 mois de grossesse, la fatigue extrême et les nauseés ne sont jamais parties. Parfois des douleurs ligamentaires au niveau du pubis. En tant que vendeuse en prêt-à-porter, nous sommes debout de nombreuses heures par jour. La fatigue fait que dans mes moments personnels je n’arrive plus à profiter. J’ai l’impression de choper tous les virus, d’autant plus que ma petite de 2 ans et demi m’en rapporte pas mal de la crèche, actuellement la gastro. Mais tant que je peux tenir je n’ose pas demander un arrêt.
Cadoum dit
Vos témoignages sont tous affreux 😩 C’est désolant de voir que personne ne prend en compte nos maux et douleurs de grossesse au sérieux… pour ma part je suis COACH SPORTIF, je donne des cours collectifs toutes les semaines et la j’en suis à 7 mois de grossesse… des cours ou il faut que je saute, que je crie, que je cours, que je me lève, m’assoie, me relève, m’allonge, vérifie que tout le monde fasse bien les mouvements etc… et aujourd’hui je me suis rendue aux urgences car je présentes de fortes douleurs au niveau de mon col lorsque … je marche ! Rien que l’idée de me déplacer sur 15 m est une torture et vous savez ce que les urgences m’ont dit ? « Prenez des Doliprane ça soulagera vos douleurs » . « Prenez des Doliprane »… vous êtes mignons tout plein ! Je vous invite à tomber enceinte atteindre 7 mois de grossesse sans être arrêter avec mon métier qui est très physique et qui plus est demande de long trajet en voiture car le coaching associatif ce n’est pas à un seul endroit et prenez vos Doliprane pour voir les résultats ….. ma sage femme refuse de m’arrêter, les urgences refusent de m’arrêter, mon médecin traitant n’a pas de place pour me recevoir avant dans 1 mois et demi, aucun gygy n’a voulu me suivre pour ma grossesse « tournez vous vers une sage femme plutôt » la position de mon bébé est basse je sers les dents j’en ch** comme pas possible et à côté de ça je connais une petite nana qui s’est fais arrêter à 2 semaines de grossesses sans pour autant avoir de « vrai gros problème de grossesse » elle est allé aux urgences dire qu’elle était fatiguée et paf elle a été arrêté toute sa grossesse (son travail est à 3 min en voiture de chez elle et c’est un métier où elle reste assise toute la journée…..)
Je vous avoue que j’ai envie de m’énerver quand je vois ca …
Lucette dit
Bonjour, je tiens moi aussi à apporter mon témoignage.Je suis enceinte de 5 mois tout pile. Je met 45 minutes pour me rendre au travail tous les jours, et fait de la route en plus pour effectuer des visites à domicile. Lorsque j’ai appris ma grossesse, je suis allée voir mon médecin traitant, ne sachant pas vers qui d’autre me renseigner.
L’échographie de datation a révélé un premier décollement. Suite mon insistance (ma soeur ayant déjà fait des décollements ayant abouti à des fausses couches), il a bien voulu m’arrêter une semaine. Le jour de ma reprise au travail, douleurs dans le bas ventre, je n’arrivais pas à travailler, si bien que ma cheffe de service m’a demandé d’aller aux urgences, ce que j’ai fait. Le décollement ne s’était pas encore résorbé, donc j’ai de nouveau été arrêté une semaine. N’ayant plus confiance en mon médecin, j’ai trouvé une sage femme pour mon suivi de grossesse.
Lorsque j’ai repris mon travail, ma cheffe a consenti à aménager mon temps de travail en ne travaillant que 4 jours par semaine, et en limitant mes déplacements. J’ai tenu 2 mois. A la suite d’un déplacement obligatoire, j’ai eu des petites saignements. Suite aux conseils de la sage femme, je me suis encore une fois rendue aux urgences, qui m’ont arrêté un seconde fois, car je refaisais un décollement. Tous les internes m’ont conseillé d’arrêter de travailler car la route était mauvaise. Ainsi, je suis retournée voir ma sage femme, qui m’a posé des questions sur mon travail; mes trajets, et m’a rallongé mon arrêt de 15 jours, avec pour consigne de contacter mon médecin traitant pour la suite des arrêts.
Avec appréhension, je me rend chez mon médecin traitant, qui a refusé de prendre la décision de mon arrêt sans l’avis d’un gygy (il n’a aucunement pris l’avis de ma sage femme en compte). Suite à son orientation, j’obtiens un rdv chez un de ses collègues gygy… Ca a été une catastrophe. Le gygy, en voyant l’échographie m’a dit que le décollement était résorbé (forcément, pendant trois semaines, je n’ai pas quitté mon lit suite aux consignes de ma sage femme !), donc je n’avais pas de raison de ne pas retravailler, car en France, on ne fait pas de préventif, les arrêts,c’est uniquement lorsqu’on on est malade (avec le fameux « la grossesse n’est pas une maladie »). De plus, l’incompatibilité de mon travail et de ma grossesse, c’était l’affaire de la médecine du travail qui devait me déclarer inapte temporairement. De fatigue, j’ai éclaté en sanglot, en lui disant qu’il réagirait uniquement quand je perdrai mon bébé ! Il m’a répondu qu’il n’avait pas de boule de crystal…
J’ai régulièrement des douleurs dans le bas ventre lorsque je prend la voiture, et le lui en ai fait part. Il m’a dit que l’angoisse pouvait provoquer des contractions.
Heureusement (ironiquement), le gygy a dit qu’il consentait à me prolonger, mais que se serai un faux, car il n’y a aucune raison clinique de m’arrêter ! Ainsi, aujourd’hui je suis arrêté un mois de plus, pour « troubles psychologiques liées à la grossesse », avec une orientation vers la psychologue pour une angoisse généralisée et peur des trajets…
J’ai l’impression de profiter du système alors que je n’ai jamais pris un arrêt maladie de toute ma carrière. Je culpabilise à fond d’être arrêtée. Ma douleur est totalement decrédibilisée, et j’ai l’impression d’être un enfant qui fait un caprice pour ne pas aller au travail…
Mais dans un mois, je reprendrai la route du travail…
Laetitia dit
Je suis désolée de lire toutes ces histoires qui me fendent le cœur. Moi-même enceinte de 5 mois, ma fatigue, mes maux de ventre le stress… font que j’ai besoin de repos pour bébé. J’ai moi-même eu une mauvaise image de moi, pensant que j’étais une mauvaise personne parce que je demandais à être arrêté, n’en pouvant plus. Mon médecin traitant m’avais mis en arrêt 15 jours pour fatigue mais qu’il ne pouvait pas faire davantage car il n’y avait pas de raison particulière à un arrêt prolongé, hors j’étais tellement fatigué que je n’ai jamais autant pleuré devant une tiers personne quant il m’a indiqué son refus et, m’as gentiment dit : » je ne peux pas jauger de votre état d’esprit, c’est d’un psychiatre que vous aurez besoin si vous souhaitez un autre arrêt ». Je ne me suis jamais sentie autant Humiliée et honteuse, et je n’ai eu le choix que de reprendre le chemin du travail. 4 semaines plus tard, suite à ma 2ème écho, mon conjoint a demandé à ma gyneco de me mettre en arrêt (je n’osais même plus demandais, trouvant que j’exagèrai…). Ma gyneco n’a pas cherché en quelques secondes, j’avais un arrêt de 1 mois mais, celui-ci devait être renouvelé par mon médecin traitant et là, on recommence à tourner en rond… Je ne suis pas encore à la fin de cet arrêt et ne préfère pas y penser mais j’admets que mon angoisse revient progressivement parce que je n’ai pas ‘échappatoire. Dans ma campagne de aucun médecins qui prend de nouveau patient et quel médecin prendrai l’initiative de me mettre à l’arrêt sans me connaître de peur de se mettre la sécurité sociale à dos…. C’est mon premier bébé, il a du mal à venir et j’ai si peur… Le pire c’est que je suis convaincue malheureusement que mon état d’esprit est néfaste à mon petit bébé…. Bonne chance à vous les futurs mamans, mais vos témoignages m’ont au moins confirmés que je n’étais pas une personne qui souhaitait abusé du système et que c’est juste celui-ci qui est mal fait….
Amélie dit
Ton témoignage me rend malade ! J’espère que tu as réussi à te faire arrêter depuis et que la suite s’est bien passée. De mon côté je suis enceinte à 17SA, pas un travail physique du tout mais des horaires chargés (40h hebdo), je n’ai pas eu de vacances depuis 2 ans car j’ai changé de travail 2 fois, et je dors très mal (je suis à tendance insomniaque…) Le premier mois j’ai fait des nuits de 4-5h, maintenant ça va mieux je dors peut-être 6h30-7h par nuit mais ça ne me suffit clairement pas !
Je me sens au bout du rouleau, je pleure à tout bout de champ… avant d’être enceinte, quand j’habitais en ile de france et que j’étais dans cet état, je pouvais obtenir rapidement un rdv et avoir un arrêt au moins d’1 jour, parfois de quelques jours pour récupérer.
Maintenant je suis dans le loiret, désert médical, ma généraliste ne veut pas me prendre car pas d’urgence et me renvoie vers ma gynéco… gynéco que je n’arrive pas à joindre et dont je ne suis pas sûre du tout qu’elle me donnera un rdv, et en cas de rdv, un arrêt.
C’est dur dur de se lever, pleurer le matin, devoir aller bosser… certes la grossesse n’est pas une maladie mais là la fatigue me met limite en déprime et ce n’est pas bon pour le bébé… Je ne sais plus quoi faire
Loriane dit
Je n’ai pas de travail physique mais je fais de la route, cest ma 2e grossesse, j’ai eu mon rdv du 5e mois et mon gynéco ne m’a jamais demandé comment j’allais, il ne connait pas mon métier ni le temps de trajet (de 1 à 2h par jour) que je fais… heureusement le médecin traitant de mon fils (même pas le mien) n’hésite pas à m’arrêter quand il constate ma fatigue ou les vertiges liés à la chaleur et a ma petite tension….
Elodie dit
Moi aussi j’habite à la campagne et travaille à 70km de chez moi, trajet que je fais en voiture et en train… lors de ma grossesse, je l’ai annoncée assez tôt à mes patrons (des médecins, ça aide peut être mais tous ne sont pas compatissants loin de là), et on a discuté ensemble de ma date de départ. On avait un déménagement du cabinet prévu un mois avant mon congé mat et il avait convenu que je ne serai pas là pour le faire… j’ai été suivie par une sage femme toute ma grossesse, on a tjs discuté de ça à chaque consultation, et j’ai eu de la chance car je n’ai pas eu à m’arrêter avant la date butoir. Du coup elle m’a fait 15 jours d’arret (Elles ne peuvent pas faire plus c’est la loi, car elles ne sont censées suivre que des grossesses simples, qui ne nécessitent donc pas de prise en charge lourde) et j’ai ensuite pris rv avec mon médecin traitant que j’ai la chance de connaître depuis longtemps, et il m’a fait mon congé patho.
Après il ne faut pas hésiter à « pleurer ». L’annee Dernière j’etais Au bord du burn out au boulot, j’ai pris rv avec mon médecin mais c’est sa remplaçante qui m’a reçue. Je venais pour demandé un arrêt, du coup j’étais gênée car elle ne me connaissait pas et demande un arrêt dans ce contexte est difficile.. mais quand je me suis effondrée en larme elle me l’a fait sans hésiter !! Bon courage
Aethel dit
Mais c’est teeeeellement ça !
Je suis enseignante en maternelle, donc toujours debout, ou accroupie à hauteur des enfants, assise sur une mini chaise qui casse le dos dans le meilleur des cas. J’ai vu 2 de mes collègues enceintes se forcer à venir travailler en pleurant à cause des contractions. Dormir à la pause de midi sur un banc pour tenir le choc. Nous n’avons pas de médecine du travail.
Quand je suis tombée moi même enceinte, j’ai senti à 6 mois de grossesse, après une période de vacances où je me suis traînée, que ce n’était plus tenable. Le médecin traitant était aux abonnés absents, le gyneco m’a répondu « moi aussi je suis fatigué ». Finalement c’est un psy qui m’a arrêtée jusqu’au congé maternité car je faisais des crises d’angoisse à l’idée de reprendre. Heureusement, car j’ai finalement accouchée un mois plus tôt que prévu… Mon corps m’avait bien prévenue !
Bref, n’écoutez pas les médecins. On n’est pas malades, mais lors d’une maladie, à symptômes identiques (fatigue, nausées, douleurs…) on trouverait normal de nous arrêter ! Alors quelle différence, je me le demande ! Ménagez vous !
Agnès dit
Bonjour Mandine,
Je comprends totalement votre état d’esprit. J’imagine que vous n’étiez pas du genre à faire semblant d’être patraque pour éviter d’aller à l’école ou à la piscine^^ Vous aussi vous ressentez le besoin d’avoir un soucis pour vous justifier finalement, non ?
Je suis moi-même à 4 mois de grossesse et je trouve fou que vous ressentiez déjà des contractions… Si vous n’arrivez pas à assumer votre demande d’arrêt, il est préférable d’aller voir quelqu’un qui prendra les devants. Ca pourrait être bien de revoir la gyneco qui vous a prescrit votre arrêt complet la dernière fois. Vu votre historique, c’est sûre qu’elle sera attentive et préventive.
sereno dit
Bonjour
je suis enceinte et je comprends votre situation. J’ai eu plus de chance que vous car je suis tomber rapidement sur un médecin qui comme votre sage femme ne prend pas en compte la sécurité social et qui m’a arrêter en prévention.
Mais auparavant j’ai vu 2 professionnels de santé, le premier m’a arrêter 3 jours et mon médecin traitant 15jours. Avant que de moi-même je lance les démarches pour faire un mi temps thérapeutique au grand soulagement de mon médecin traitant qui je pense du coup se disait qu’effectivement sa passerai mieux auprès de la sécu qu’un arrêt complet.
l’intérêt c’est de continuer a travailler a temps partiel avec un complément de la sécu de manière a alléger le transport ou le travail effectif mai sans être en arrêt (du coup ça ne compte pas).
finalement je suis tomber sur ce gynécologue pour qui mon état justifiait un arrêt point.
sinon avez vous demander a voir le médecin du travail? certes ils ne peuvent faire d’arrêt mais soit il estime qu’il peux y avoir un aménagement de votre poste de manière a diminuer la charge auquel vous êtes exposée. soit il peux estimer que votre état est incompatible avec votre poste et faire un courrier. Du coup face a la sécu votre médecin traitant a un argument plus lourd que son propre jugement.
Roxane dit
Bonjour,
Je suis désolée pour tout la façon dont sont traitées les femmes enceintes dans ce pays.
Pour ma première grossesse, j’étais à bout, entre la fatigue et le stress. Je n’ai là soucis de l’emploi à risque, ni de la route, ni du désert médical. Et pourtant quand j’expliquais ma situation aux médecins on me disait juste de faire des siestes au boulot entre midi et deux. Un jour où ça n’allait vraiment pas, j’ai vu une sage-femme qui m’a arrêtée les fameux 15 jours. 7 jours plus tard je faisais une menace d’accouchement prématuré avec tout ce que ça implique, l’hospitalisation tout ça. Et finalement un arrêt jusqu’à mon congé maternité.
Souvent on nous rappelle qu’on n’est pas médecin et qu’on s’y prend mal avec notre grossesse ou notre bébé ensuite. Mais il faut se faire confiance, on sent, on sait les choses. On se trompe rarement. Pourquoi faut-il toujours recevoir des conseils à deux balles plutôt qu’une réelle écoute ?
Quand mon bébé est enfin né, presque à terme finalement, mais après une preeclampsie, j’ai fait une septicémie qui m’a empêché de m’en occuper pendant une semaine. Il avait un faible poids de naissance et on devait compléter chaque tétée. Et on a détecté une malformation du crâne nécessitant une opération à 8-9 mois. Alors quand tout ça a été derrière nous j’ai craqué et fait une dépression. Au bout de 4 mois d’arrêt à temps partiel (les deux derniers j’étais à 80% au travail), la sécu me donne rdv. Ils me disent : « bon 4 mois de temps partiel, ça va mieux ! Vous reprenez le travail la semaine prochaine. » Je n’ai pas pu en placer une, elle ne savait rien de mon histoire. C’est vrai ça allait mieux (grace aux médicaments et la thérapie) et je me sentais de reprendre mon travail à 100%. Mais c’est quand même très frustrant de n’être pas écoutée et pire, considérée comme un parasite ! Comme si j’avais tout simulé. Comme si tout ce que j’avais vécu n’était rien et que je n’avais pas le droit d’avoir craqué. Mais quand on voit son bébé avec une cicatrice sur toute la tête parce qu’on lui a ouvert le crâne et qu’on lui donne du lait pour enfants en malnutrition pendant un an avec les médecins qui te rejettent la faute dessus, bordel qui peut accepter ça sans broncher ?
Ouh là je ne pensais pas mettre un commentaire aussi long mais c’est vrai que ça fait du bien de vider son sac ! Y a plus qu’à espérer qu’un jour les choses changent !