L. a eu un accouchement catastrophique. Son bébé a eu une dystocie des épaules, le personnel médical n’a eu que quelques minutes pour agir avant que l’accouchement ne tourne au drame… en plus elle n’avait pas de péridurale. Alors si on lui demande si la naissance de son enfant était le plus beau jour de sa vie… elle a du mal à dire que Oui ! et ça se comprend. Voici son témoignage.
{Témoignage} La dystocie des épaules lors de l’accouchement
Bonjour à toutes,
J’ai 27 ans et suis l’heureuse maman de deux enfants. Petit dernier est né le 3 juin dernier.
J’ai donc accouché il y a plus d’un mois et je le cris haut et fort, NON, la naissance de mon fils n’a pas été le plus beau jour de ma vie… Cette journée a été synonyme de peur et de douleur tout le long.
Lundi 3 juin ; au réveil, je me fais encore la réflexion que c’est peut-être pour aujourd’hui J-10 !!
Ma fille a l’école, mon conjoint au travail, je trouve le temps long à la maison.
Heureusement, il rentre déjeuner avec moi ce midi-là. En rigolant, il me dit que ce n’est pas le bon jour pour accoucher parce qu’il croule sous le travail.
14h : Même scénario que pour ma fille, la poche des eaux se fissure. Vite Papa, rejoins moi !
Je finis vite ma valise, m’inquiète de la garde de ma fille et hop en voiture pour la maternité à 15 min de chez nous.
15h : Arrivés à la maternité, nous sommes placés en salle d’examens. Premier touché vaginal, col encore fermé mais poche des eaux bien fissurée. Suite au monitoring d’une heure, j’ai bien des contractions non douloureuses qui n’agissent pas encore sur le col… La sage femme me sort la même chose que pour mon premier accouchement : cela peut prendre du temps et si d’ici 24h il ne se passe rien, je serais déclenchée.
Je suis persuadée du contraire.
16h : Nous sommes installés en salle de travail et suivant les conseils de la sage femme, nous allons arpenter les couloirs de l’hôpital. Mon visage se ferme rapidement, les contractions arrivent, nous remontons donc en chambre.
17h : Cela fait une heure que je suis placée sous monito et que je deviens folle ! Les contractions sont très rapprochées et je n’arrive pas à les gérer correctement. Le papa me remémore les conseils de respiration des cours de prépa mais je n’y arrive pas.
La sage femme revient vérifié mon col, je suis à 3 ! SUPER! Nous pouvons aller en salle d’accouchement et je vais pouvoir avoir la péridurale.
Mais je vais vite déchanter… A peine la porte passée, j’ai une énorme envie de pousser, la sage femme m’accompagne tant bien que mal en salle.
Je suis dilatée à 7, bonne ou mauvaise nouvelle…
Je ne peux plus avoir la péridurale…l’anesthésiste est bloqué avec quelqu’un d’autre.
Accoucher sans péridurale
Mon conjoint essaie tant bien que mal de me rassurer, je suis dans ma bulle, certaine de ne pas y arriver…
C’est parti.. je peux pousser ! Déjà un premier obstacle : Bébé ne regarde pas où il faut (comme sa soeur), la sage femme essaie tant bien que mal de « l’incliner’ correctement, j’ai super mal et je répète un certain nombre de fois que je vais mourir. Je veux rentrer chez moi et que l’on me laisse tranquille… Et oui… On en sort des trucs absurdes dans ces moments là !
Le temps passe et Bébé ne sort toujours pas. Quelques minutes plus tard, j’arrive à sortir la tête.
Mais la sage femme fait signe à l’auxiliaire qu’il y a un problème (c’est mon conjoint qui me racontera ça après), elles ne nous disent rien et mon conjoint essaie d’intercepter leur messes basses. Elles vont devoir appeler le gyneco.
Accouchement & dystocie des épaules
Arrive alors l’heure de la relève et de tout ce monde qui jette un œil à mon accouchement… Il y a énormément de personnes… Le gynéco m’explique rapidement que les épaules ne passent pas (dystocie des épaules dans leur jargon..) J’hurle une nouvelle fois de douleur. Il va devoir agir et vite, la césarienne n’est pas possible, Bébé a la tête coincée dehors… Nous n’avons plus que quelques minutes avant que cela ne tourne au drame. Sans outils, seulement ses mains, je ne vous fait pas de dessin, il se met à faire des manœuvres avec le bébé. Une sage-femme m’appuie d’une force inouïe sur le ventre (et aujourd’hui je ne sais pas si je dois la remercier ou non de cet acte barbare)
20h27 : Bébé est là ! Rapidement, transporté en salle de soin parce qu’il est sonné et surtout tout bleu. Papa le suit très inquiet. Et je me retrouve là, « seule » mais très entourée par tout ce monde en blouse. On s’active autour de moi, mon esprit à quitté mon corps, je ne réagis à rien, je veux seulement mon bébé. Pour couronner le tout, le placenta a du mal à sortir… Le gynéco essaie de me rassurer et tout se termine.
Papa me rejoint enfin avec notre fils !
Pendant ces 2 heures de surveillance, le gynéco repassera nous voir pour « débriefer », d’après lui l’accouchement a été très compliqué (sans blague…) 1h30 de poussée ! Cela aurait pu finir tragiquement et j’en suis bien consciente. Pendant le séjour à la maternité, nous avons eu la visite des différents acteurs de cet accouchement et tous et toutes ont le même discours : c’était extrêmement sportif. Certains nous proposent même la visite d’un psychologue et je prends alors conscience de la violence de cet accouchement.
Alors, est-ce que la douleur s’oublie quand on nous pose bébé sur le ventre ? Pour moi, non…
Plus d’un mois après la souffrance est encore présente dans mon esprit. Je ne souhaite cela à personne, pas même à ma pire ennemie.
Aujourd’hui, il ne se passe pas une journée sans que je le prenne dans mes bras et que je lui dise que je suis fière de lui ! Avec une arrivée comme celle ci, c’est certain mon bébé est un petit champion.
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Chassagne dit
Bonjour
J’ai vécu la même chose y’a 6 ans.
Et je n’arrive toujours pas à oublier.
Peut-être que si j’avais toute les réponses à mes questions sa m’aiderai.
J’ai des flashs je revois toute ces personnes autour de moi. Une qui me soulève la jambe gauche l’autre la droite une devant moi. Et encore une sur moi a appuyé sur mon ventre. C’était horrible, je suis vraiment marqué a vie, je ne retiens pas leur visage, mais le souvenir de l’odeur de la personne qui étais sur moi me hante. Je ne savais plus où j’étais. J’entends encore et je vois mon conjoint paniquer.
Quand elle m’as fais pivoter ma fille le douleur est inexplicable.
Quand il on réussi à faire sortir ma fille elle étais sans vie. Ils l’ont prise et sont parti avec elle en courant, mon conjoint les as suivi,
Elle étais en réanimation, massage cardiaque intubation et après elle est restée pratiquement une semaine sous aide respiratoire. Mon homme a tous vu, alors autant vous dire a qu’elle point ça la marquer….
Aujourd’hui tous va très bien elle as juste un petit souffle au coeur es ce que c’est du a l’accouchement ? Je l’ignore . elle est géniale c’est une petite fille extraordinaire gentil je vie ma meilleure vie grâce à elle et son frère bien évidemment.
Une chose est sûr c’est qu’après l’accouchement les discours tenue par le corps médical me laisse penser que mon accouchement est une série d’être, je n’est jamais eu le courage d’aller chercher cette vérité et aujourd’hui je regrette. J’ai besoin de pointer un coupable. Car même si aujourd’hui elle va très bien ma princesse je n’arrive toujours pas à pensé à autre chose même 6 ans après.
Je vous souhaite tous pleins de bonheur avec vos enfants
Delphine dit
Je partage ton avis sur le corps médical aussi parce qu’on cherche un coupable et pour mon dossier médical, rien n’est marqué et la femme qui s’occupait de cet écrit après mon accouchement pendant qu’on me recousait à dit à la gynécologue traumatisée et toute désolée pour moi car dechirure ++++ j aurai pas dû tirer le bébé comme ça….lui a dit en pensant peut être que j étais inconsciente ou completement exténuée, ne t inquiète pas c’est moi qui écrit alors je ne dirai que très peu de chose et ne t’inquiète pas aussi car ça n’apparaîtra pas ni de nom. Résultat mon dossier est très léger de presque 1 mois d hospitalisation je suis passée sur ce papier à deux jours et soins super appropriés ce qui n’a pas été le cas du tout. Seule ma mère qui a assisté à mon accouchement peut en témoigner donc tu sais, parfois, il ne vaut mieux pas savoir et vivre au mieux comme on peut… je reste encore choquée de cette faille voire incompétence et ce manquement dans un dossier qui est mon corps celui qui à donné la vie
Gigi dit
Mon dieu.. J’ai accouché en août 2019 et j’ai également rencontré ce problème…
Après 24h de travail, est venue l’heure de pousser… Ce que je fais très bien.. en 10 minutes, la tête était sortie. Mais problème : les épaules ne passent pas. Moi qui pensais avoir vécu le pire avec les contractions ignobles pendant 8h (la péri ne fonctionnait plus que sur le haut du ventre donc je sentais tout)… et bien là a commencé l’enfer.
L’obstétricien arrive et tord le bébé dans tous les sens.. Je pousse un cri animal. Je n’ai jamais autant souffert de ma vie. J’ai sincèrement cru que j’allais mourir. Mon compagnon commençait à avoir les larmes aux yeux car il voyait que je n’en pouvais plus. Il y avait un nombre impressionnant de personnes autour de moi. L’équipe d’anesthésie, sage-femme, équipe de gynéco, aide soignante… Je me souviens avoir eu un masque sur le visage et qu’ils comptaient m’endormir..
J’ai entendu le gynéco (interne) dire « faut qu’on me remplace, j’ai des fourmis dans les bras ».. Moi je hurlais de douleur. La titulaire prend le relais et la sage femme me parle et me demande de la regarder dans les yeux et de me concentrer sur elle. Je ne sais pas comment mais je me détends malgré la douleur. La titulaire arrive à attraper le bras de ma fille et la fait sortir.
Après tout est flou… Ma fille part avec l’équipe. Score de 4… puis 10. Je ne la vois pas avant 10 minutes.
Pour couronner le tout, j’ai le droit à une délivrance artificielle du placenta avec révision utérine… sans plus d’anesthésie. J’ai perdu 700ML de sang avec une énorme anémie. J’ai dû être transfusée.
Je tiens à préciser qu’à AUCUN moment, on ne m’a proposé de consulter un psychologue. Et pourtant j’en aurais eu besoin.
Dans les suites de couches, on m’a sorti le sempiternelle « On oublie vite ». Et bien non.. 2 ans après, je n’ai rien oublié et j’en arrive à avoir peur de tomber enceinte.
Le gynéco interne a été désagréable pendant tout le travail. Je souffrais le martyr. Les contractions me terrassaient. Alors que je n’étais dilatée qu’à 7, il m’a sorti » Mais ça fait mal un accouchement, c’est comme ça. Va peut-être falloir faire quelque chose pour qu’elle descende parce que c’est n’importe quoi là ». Et c’est lui qui m’a accouchée. Toute ma haine va vers lui depuis 2 ans. Je ne comprends pas comment un mec comme ça peut avoir le droit de parler à des patientes.
Bref, je crois que je serai marquée à vie. Aujourd’hui ma fille va très bien. Aucune séquelle. Son bras a très bien bougé dès le début. Mais avec le recul, je me dis que ça aurait pu être catastrophique…
Coudert Jessica dit
Merci de partager votre dur témoignage.
J ai donné naissance à mon fils il y a quelques jours, et notre histoire est similaire.
18h de contractions sans dormir. Jai eu une perurale après une dizaine d’heures. Complément absente pour pousser… je n’ y arrive plus. Je ne suis plus là. Je signe des papiers après qu’on m explique des chose que je ne comprends pas. Mon copain m explique, on change d aviske Doc reviens, on parle , mon copain valide, il faut faire vite. on me transfert on me parle de césarienne, on m anesthésie localement. On me demande si c’est bien ma signature. Je ne vois rien, mon copain confirme. Finalement le bébé est descendu. On me dit de pousser, je comprend que je dois réagir, je sais pas si je pousse ou pas, je ne sens pas mon corps, on m encourage, puis forceps, et d un coup une deuxième équipes qui arrive en urgence, agitation autour de moi… le docteur réussi à sortir le bébé. On ne le pose, il pleut as, il l embarque. j ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Il reviennent, il va bien. Il était choqué, mais je l entend crier !
J’ oublie tout.
La docteur en chef m explique mais je me dis que tout va bien. Je comprend pas pourquoi on m explique tout encore et encore. J impression qu’ils cherchent à se protéger ? Y a eu une erreur ? Ça aurait pu être différent ?
Pas du tout en fait.
Puis le lendemain encore on me redis que je peux avoir un rdv dans 6semaines pour revenir veut ce qui s c’est passé. Je comprend toujours pas.
Pis la docteur reviens encore, même discours.
Je fini par comprendre que j ai vécu quelques choses de traumatisant, des flash me reviennent. Mon copain lui a tout vu, il me raconte. Je réalise doucement.
Cela a du être plus traumatisant par pour mon copain que pour moi, car lui ne a rien oublié, il était présent 100% du temps.
Désolée pour les fautes, je ne me relirais pas.
baby's dit
Merci pour ce partage !
Il y a deux ans , j ai donné naissance a ma fille qui est née avec une dystocie des épaules. un accouchement sans péridurale.
Je n oublierai jamais cette douleur, cette impression d être broyé de l intérieur, sentir que l on vous introduit un bras entier à vif à l intérieur de votre vagin et que l on fait tourner votre enfant: Quelle horreur.
Oui, nous sommes aussi passés pas loin du drame. Nous avons eu « de la chance ».
Notre fille s’en est remise quelques jours après sa naissance. Aucune séquelle.
Aujourd’hui on me propose une césarienne pour donner naissance a son petit frère.
Je ne sais pas si il est possible de guérir d ‘un tel traumatisme?
Plus la nouvelle naissance approche, plus les souvenirs et les douleurs reviennent.
J’aurai tellement aimé avoir un accouchement « normal ».
Dabouze Darline dit
Je me sens toucher par ta douleur parce que j’ai eu la meme complication durant mon accouchement mais le probleme mon fils ne bouge pas encore son bras a cause de son dystocie 🤦je prie chaque jour a fin qu’il bouge son petit bras
Pomme dit
Votre témoignage me parle. j’ai 2 enfants et mon second accouchement a été très similaire au vôtre, plus rapide encore cependant. Mon petit (et moi!) a également subit une dystocie des épaules. Deux différences cependant: je ne souhaitais pas de péridurale et n’en ai pas eu, j’étais peut être mieux préparée à la douleur (la douleur normale d’un accouchement pas celle si particulière de la dystocie!) et j’ai accouché avec une sage femme libérale (en clinique) c’est elle qui a géré la sortie acrobatique (avec la main également, rien que d’y repenser je frémis…) pas besoin d’appeler du renfort et d’attendre qui que ce soit, le petit est sorti en 30 secondes. Les 30 secondes les plus longues de ma vie!
Pas de suite particulière à part un long débriefing avec la sage femme et mon mari sur nos ressentis à tous car avec un peu de recul, comme on dit « on est pas passé loin ».
Au regard de cette expérience, j’ai d’autant plus de mal a comprendre les femmes qui choisissent d’accoucher seules.
Maurier dit
Je vous lis avec émotion car j ai eu 2 accouchements barbares avec dystocie des épaules à chaque fois et la seconde fois, le gynécologue a carrément brisé l humérus de mon fils pour le sortir. Il a du eu Le Bras en écharpe à la naissance et pendant un long moment.Je ne pourrais que vous assurer que le temps apaise toutes ces choses et douleurs qui sont en vous aujourd’hui. Il ne sera jamais un bon moment mais l important c est bien que vous soyez vivants tous les deux. Et à vous lire et de mes malheureuses expériences, cela aurait pu tellement tragiquement finir.
Je vous souhaite plein de bonheur en famille