Ludi a eu recours à une Interruption Volontaires de Grossesse lorsqu’elle avait 19 ans. Et contrairement à ce qu’on entend souvent, pour elle, cet IVG n’a pas du tout été un traumatisme. Voici son témoignage.
{Témoignage} Une IVG peut ne pas être un traumatisme
Bonjour !
Je vous propose mon vécu concernant l’IVG, parce que, comme toute histoire de ce type, il est très unique.
Lorsque j’avais 19 ans, je suis tombée malade ; des nausées tous les jours. C’était affreux je n’avais jamais connu quelque chose d’aussi horrible. Il a fallu du temps pour que l’on comprenne que c’était une grossesse, non désirée bien évidemment. Quand le médecin a reçu les analyses, il m’a appelée aussitôt et m’a demandé de passer dans la journée dans son cabinet : il savait que je ne souhaitais pas avoir d’enfant, et on arrivait bientôt à la limite légale pour l’IVG.
Une IVG et vite !
A la seconde où il m’a annoncé que j’étais enceinte, j’ai su que je voulais avorter. Je ne sentais pas que je portais un enfant, je ne sentais pas que je pourrais être maman là tout de suite, je savais juste que je souffrais et que je ne voulais pas d’enfant. La décision était « simple ».
Lors de ma visite chez le médecin, il m’a expliqué la procédure, et il m’a dit que la loi prévoyait un délai de réflexion.
En rentrant chez moi, j’ai donc décidé qu’il fallait que je remette en cause l’évidence de la décision que j’avais prise immédiatement. J’ai fermé les yeux, j’ai mis les mains sur mon ventre, j’ai cherché un bébé dedans, j’ai pensé à un avenir. Rien, nada. Je n’étais pas une future maman. Je n’avais pas d’enfant dans ce ventre.
Je portais juste un embryon dont je ne voulais pas.
L’IVG chirurgicale ne s’est pas très bien passée. Mon col n’était pas dilaté, et ce qui aurait dû durer 5 minutes en a duré 25. Mais je n’en garde pas un souvenir traumatisant, parce que tous le personnel médical qui m’a entourée a été formidable avec moi, avant, pendant et après l’avortement. Le gynécologue était un peu pipelet, il me parlait de son métier, des raisons pour lesquelles il aimait ce qu’il faisait. Les aide-soignantes et infirmières qui avaient été appelées à la rescousse étaient pleines de tendresse et d’affection. J’ai été très écoutée.
Mon IVG n’a donc pas été difficile, puisque ma décision était évidente, et j’ai été accompagnée par de vrais bons professionnels.
Quoi, tu n’es pas traumatisée ?
Ce qui a été difficile, en revanche, ça a été le regard des autres. Les rares amis auxquels j’en avais parlé ont été super. Mais à la suite de ça, à chaque fois que j’ai lu des débats sur l’avortement, je lisais « C’est toujours un traumatisme« , et je le vivais très mal. Je ne comprenais pas pourquoi les gens disaient ça, alors que moi, je n’avais pas été traumatisée. J’avais peur que quelque chose n’aille pas, j’avais peur d’avoir renfermé des émotions graves à l’intérieur de moi que je n’arrivais pas à exprimer. Je me disais : quand je tomberai enceinte parce que j’aurais envie de devenir maman, tout va resurgir, je vais souffrir et faire souffrir mon bébé.
L’homme que j’ai fréquenté par la suite m’a aussi énormément fait culpabiliser au sujet de mon IVG. Il me disait qu’il le vivait mal.
7 ans après, je suis mariée à un homme fabuleux à qui j’ai pu parler de tout ça. Il m’a aidée à bien vivre le fait que j’aie pu bien vivre cette IVG.
Faire un enfant après une IVG
Nous avons voulu un enfant, et eu le bonheur d’accueillir une grossesse très rapidement. Dès les premières nausées, quand j’ai su que j’étais enceinte, j’ai senti la différence. J’ai senti que j’allais être maman, qu’une petite vie grandissait en moi. Ma grossesse s’est bien passée. J’ai tout de suite expliqué à ma fille ce qui s’était passé dans mon ventre avant qu’elle ne s’y installe.
Une IVG, ce n’est pas un acte anodin, et je pense que je ne le referai jamais (on ne peut pas prévoir l’avenir, bien sûr… mais c’est ce que je pressens). Parce qu’à l’époque de cette IVG, j’avais 19 ans, j’étais étudiante, célibataire, mon identité c’était ça : une jeune femme. Aujourd’hui, j’ai 26 ans, je suis mariée, et « maman » fait partie de ma nouvelle identité.
Décider de faire une IVG, c’est une décision intime, personnelle, qui peut être très bien vécue si elle est bien accompagnée. C’est en tout cas ce que j’ai ressenti à l’époque.
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Chatelet dit
Bonjour ludi,
Tu es courageuse et chacun de nos actes est en fonction de nos choix.
Le tout est de savoir si tu te sens bien avec cette décision.
Pour ma part j’ai eu recours à 2 IVG dans ma vie.
J’ai eu un fils à 21 ans en 2010, une fille en 2013, et je ne désirais plus d’enfants.
J’ai donc poser un stérilet, le stérilet Merina.
En 2014, j’ai eu des problèmes de santé à cause de ce stérilet, chute de cheveux important, dérèglement hormonal, acné, et douleurs abdominales effroyables.
J’ai donc du le retirer.
J’ai utiliser des patchs contraceptifs le temps de pouvoir trouver une solution de contraception définitive.
Mais au bout de 2 mois de rigueur avec le patch j’ai sentie des symptômes de grossesse.
J’étais enceinte de 3 semaines sans retard.
J’ai pris la lourde décision de faire l’ivg médicamenteuse, ce qui veux dire extraction naturel dans une cuvette comme un accouchement, malgré les conseils des soignants, je n’ai pas pu m’empêcher de regarder. C’était pas encore un humain formé et pas plus gros qu’une phalange, mais je me sentais horrible à en pleurer.
Durant 1 mois j’étais déboussolée, sans doute la chute des hormones.
Aujourd’hui je ne regrette pas, car je sais qu’à cd moment de la vie, c’était la bonne décision.
Ensuite j’ai fait poser un implant.
En 2015, je n’avais plus de cycles, l’implant m’avais totalement stopper mes règles.
Ma gynécologue m’avais prévenu que chez certaines patientes, les règles disparaissait.
Mais de nouvelles douleurs abdominales et aux seins étaient apparues.
Je suis aller voir ma gynécologue et elle a fait une échographie.
J’étais de nouveau enceinte sous contraceptif, mais pas de 1 de 2, j’attendais des jumeaux d’environ 1 mois et demi.
Je suis repasser par une IVG médicamenteuse.
Et rebelotte, je n’ai pus m’empêcher de regarder, cette fois c’était plus grand, il y avait 2 formes, aussi grandes et grosses qu’ un pouce je devinais les yeux, la colonne vertébrale, et un gris pamplemousse rouge marron relié aux 2 formes (Je suppose le placenta en formation).
Ça a été un moment pénible pour moi.
Encore un mois à pleuré, la faute aux hormones.
Mais comme à ma 1ere IVG, je n’ai pas regretter. Ce n’était pas désiré.
J’ai été soutenue par mon compagnon qui a été très présent, le fait qu’il soit présent aux rdv avant le jour, qu’ il soit la à ma sortie du service d’oncologie.
Qu’il me prenne dans ces bras dans les moments de pleurs à été une grande aide.
A chaque décision il était en accord avec mon choix et ne sait pas opposé.
Je lui ai juste dis que c’était la dernière fois que je passais par là que je ne voulais plus revivre ça, je c’était trop douloureux moralement. Il a bien saisi.
Étant croyant tous les 2, nous avons beaucoup prié pour l’âme de ces êtres.
J’ai eu ma période de deuil.
J’ai finalement décidé de reprendre la pilule.
En 2017, nous avons eu un petit détour, notre fils qui aujourd’hui à 2 ans et demi.
Nous avons 3 enfants et sommes heureux ainsi. depuis la naissance du dernier, nous avons fait abstention de sexe durant 6 mois.
Ayant 30 ans et 3 enfants j’ai demandé à ma gynécologue, de me stériliser par clapet, c’est une chirurgie qui consiste à fermé les trompes de familles définitivement, c’est une action irréversible. Je ne voulais plus d’enfants et plus d’ivg. Malgré qu’elle connaissant mon parcours gynécologique depuis mes 15 ans, elle a refusé en me disant que j’étais trop jeune.
J’ ai du demandé mon dossier gynécologique complet, avec celui de mon médecin concernant ma thrombose veineuse profonde à ma dernière grossesse pour aller consulter d’autres gynécologue, beaucoup ont refusé (5) car j’était trop jeune à leurs yeux.
1 homme gynécologue en polyclinique, à lu tout mon dossier, le seul qui à compris la souffrance que j’avais enduré, 3 grossesses sous contraceptif non désiré, 1 à terme (Mon petit dernier) et 2 IVG, il avait compris que je ne supportait plus l ‘idée de repasser par une IVG.
Il a entendu aussi mon homme, sur l’accompagnement qu’il a fait lors de.mes IVG.
Il a accepté et m’a opéré après 3 mois de réflexion, en juillet 2017.
J’ai enfin pu être soulagé de ne plus avoir à paniquer de tomber enceinte.
Je suis heureuse d’avoir fait ce choix.
Je revis.
J’était très fertile, malgré la contraception à 30 ans si je n’avais pas eu d IVG je serais déjà à 6 enfants. Chose insensé de nos jours, comment les élever, comment travailler, se loger… bref c’était pas pour moi.
Je me suis sentie vraiment mal, mais ce il m’a fait du bien c’est d’en parler qvec ma famille mon entourage, qu’il sache que ces pas par pur confort ou plaisir, c’est un choix et acte douloureux.
Ma belle-soeur c’est confié à moi, d’une peine inimaginable. Elle a 40 ans et est stérile.
Autant dire que je me suis sentie mal.
Elle a su comprendre m’a situation et ne m’a pas jugée, au contraire, cela a été l’une des personne les plus bienveillante.
Alors quoi que vous ayez fait, quoi que vous choisissez, prenez le temps de réfléchir, car la décision que vous prendrez vous marquera à vie !
Lex dit
Bonjour !
Honnêtement j’aurai aime être à ta place… Je pense que cette expérience n’est jamais faite de gaieté de coeur mais que selon pleins de facteurs elle peut devenir plus que traumatisante pour certaines femmes.
J’ai avorté (via curetage) à 17ans et pour moi ça a été horrible et je ne m’en suis toujours pas remise après 12ans …
Mon petit copain de l’époque ne ma pas soutenu et ma quitté, ma mère ma traité de tout les noms et ma envoyé chez mes grands parents le temps d’attendre l’intervention car selon ses propres mots « je ne veux pas vous voir , toi et ton bâtard dans le centre »…
L’hôpital où je suis allée ma gentiment dit que la prochaine fois il faudrait apprendre à fermer les cuisses et j’en passe… On ma montré mon bébé à l’écho et essayer de faire en sorte que je navorte pas… Bref je suis sortie de tout ça profondément choquée et même si je ne regrette nullement ma décision, cela reste dur aujourd’hui.
Également du fait que désormais nous essayons d’avoir un bébé avec mon Compagnon actuellement et que j’ai de grosses difficultés à tomber enceinte désormais… (OPK + maladie génétique).
Donc je dirais que nous sommes toutes différentes par rapport à cela et que ça dépend comment cela s’est déroulé..
Enfin et c’est le plus important, heureusement que nous avons ce choix en France… Cela évite bon nombre d’enfants non désiré et malheureux par la suite …
MmeTomate dit
Merci pour ce super témoignage !!!
Ça rassure, et ça montre que quand on prend une décision de manière réfléchie, en accord avec soi même et qu’on est sûr de soi, y’a pas de raison de mal le vivre !
Tout plein de bonheur à vous et votre petite famille *-*
Audrey dit
Je me retrouve dans ce témoignage j’ai vécu la même chose à 23ans pour moi ce n’était pas possible d’avoir un enfant et toute seule en plus je n’aurais pas pu lui donner de bonnes conditions de vie… j’ai fais cette ivg ma décision était prise des l’annonce de ma grossesse rapide du coup medicamenteuse, aucune traumatisme pour moi j’étais en accord ac cette décision. J’ai rencontré peut de tps après un homme (parfait lol) ac qui je me suis marié et je lui en ai parlé il a trouvé que j’avais bien fais et que c’était bien le fait que je ne regrette pas. Maintenant nous somme parents d’une petite fille 😍. Nous avons mis un an avant que cette demoiselle ne s’installe alors j’ai pensé tiens voilà ta punition pour avoir fait un ivg je me suis questionné est-ce que ça a avoir avec l’acte mais non c’est juste dame nature qui était capricieuse. Aujourd’hui 7ans après l’ivg je ne culpabilise pas je ne regrette pas. Cet enfant n’aura pas eu un belle avenir et peut être que c’est égoïste de ma part de dire ça mais je n’aurais pas la jolie vie que j’ai actuellement je n’aurais pas rencontré l’homme de ma vie car j’aurais été enceinte à ce moment….
je te comprends et me retrouve dans ce témoignage et je me dis que plutôt de faire une enfant malheureux ac une maman malheureuse cette décision était la bonne.