Pour certaines femmes, l’IVG est un choix, pour d’autres comme Némalia, la question ne se pose pas. Malade comme pas possible, à faire des malaises et perdre trop de poids, elle ne pouvait plus s’occuper de son enfant correctement. Voici son témoignage.
{Témoignage} Mon IVG n’était pas un choix mais une nécessité
Bonjour à toutes et tous,
J’ai 24 ans, et je vais bientôt me marier avec le père de Minipouce.
Ma première grossesse
Je suis tombée enceinte, sous contraception, moins d’un an après notre emménagement. J’avais 21 ans, lui un peu plus, nous étions loin de nos familles. Plusieurs heures de route, pour l’une comme pour l’autre. Je ne me voyais pas du tout être maman. LA PANIQUE ! En fait, à ce moment là, je ne voulais carrément pas avoir d’enfant.
Mais je ne me voyais pas non plus avorter, alors on a gardé le bébé. J’ai eu un début de grossesse atypique. Les nausées matinales sont restées un mythe pour moi. Personnellement, j’ai plutôt eu droit aux nausées 24h/24-7j/7. Mon gynécologue voulait même m’hospitaliser. C’est l’eau très ferreuse du robinet qui m’a sauvé de cela.
Premier trimestre
Je n’étais pas trop hôpital, mais j’ai dû m’y faire quand même. Je ne suis pas immunisée pour la toxo. Ce qui est compliqué, quand on est malade comme ça et que la seule nourriture qui nous fait envie c’est la charcuterie !
Fin du premier trimestre, fin des nausées, j’ai perdu dix kilos, c’est THE régime. Bon d’accord, j’ai une tête à faire peur mais je me sens revivre.
Et c’est là que les vrais ennuis commencent.
Échographie du début 5° mois, le gynécologue est bizarre. Il me fait revenir la semaine d’après pour un contrôle de routine. Et là il me dit que mon bébé a un petit nez avec une implantation plate. Je n’ai pas compris ce qui posait problème. Il nous explique que ça peut être un signe d’appel pour la trisomie. Mon monde s’écroule.
Je vais voir un spécialiste à deux heures de route, je ne mange de nouveau plus, j’enchaîne les rendez vous. On finit par me faire une amniocentèse. L’attente des résultats reste un des pires moments de ma vie. Surtout que les médecins et les généticiens que nous avons rencontré nous conseillent de réfléchir à ce que nous voulons faire si il y a une trisomie.
En d’autres termes, réfléchir à une Interruption Médicale de Grossesse, une IMG.
Les résultats tombent, mon bébé va bien. Mais la généticienne nous demande de revenir. On ne comprend pas bien pourquoi, mais bon. Nous nous y rendons donc.
En fait, elle ne se souvient même pas pourquoi elle nous a appelé. On lui laisse le temps de rouvrir mon dossier, on est compréhensifs, on ne doit pas être ces seuls patients. Elle nous répète les résultats ainsi que les cours de SVT du collège sur les gènes. Bon, deux heures de route aller deux retour plus la demi-journée de repos pour ça, ça fait ch…. mais je préfère me dire qu’il n’y a pas d’autres mauvaise nouvelle.
Monsieur lui bouillonne complètement.
La généticienne commence à nous dire que ça peut être autre chose. Que la « déformation faciale » et généralement liée à un problème mental. Mais surtout, qu’elle n’a pas la moindre idée de ce que cela peut être.
Retour à la case départ.
On a l’impression d’être des rats de laboratoire. Qu’on s’amuse à nous donner une bonne nouvelle, puis une mauvaise, une bonne, une mauvaise, etc…
Je pars donc pour une IRM, on continue à parler IMG. Les médecins nous demandent notre choix, au cas où. Ce sera donc une IMG en cas de problème. On nous explique la procédure.
De nouveau dans le bureau de la généticienne, Monsieur explose littéralement. Il est fou de rage. Je crois même qu’il lui a fait peur. Il faut dire qu’elle nous a dit que l’IRM était « à priori » normale. Mais qu’elle voulait faire d’autres examens. « Je ne sais juste pas encore lesquels, je vous rappelle ?«
Monsieur lui demande si on saura si notre bébé est malade avant sa naissance. On finit par comprendre, à demi mot, que non. Elle ne nous dira pas que tout va bien, par peur des procès s’il y a quand même quelque chose.
Et nous, futurs parents, on n’a pas peur peut être ?
On a pris LA décision qui nous a permis de vivre correctement la fin de ma grossesse. On arrête les examens. On dit STOP.
J’accouche.
Sans sentir les contractions. Il me faut bien un truc sympa quand même ?
Bébé va bien, petit nez oui, mais tout est normal. Jusqu’au petit arrêt respiratoire, parce que si tout ce passe bien ce n’est pas drôle. En fait juste une petite apnée, qui nous a conduit une semaine en néo nat. Où j’ai été soutenue, conseillée, je pourrais même dire choyée par l’équipe soignante.
Aujourd’hui Minipouce a deux ans, est en pleine santé, et en avance sur le développement psychomoteur moyen. Ouf…
De nouveau enceinte sous contraception
Mais je suis retombée enceinte, avant ses 1 ans, toujours sous contraception. Je sais, c’est limite digne d’une tragédie grecque.
En fait je ne supporte pas les hormones, même la pilule me rend malade, ce qui cause des défaillances si l’on peut dire.
Je suis donc de nouveau malade comme un chien, malaises à répétition puisque je ne peux rien avaler, et donc dans l’impossibilité de m’occuper de Minipouce.
On démarre la procédure pour l’IVG. Les médecins sont compréhensifs, ils m’ont déjà suivi pour Minipouce et savent dans quel état je suis le premier trimestre. Ils accélèrent donc la procédure. L’IVG en elle même se passe bien, je récupère tout de suite l’appétit et vite la forme.
Le moral va bien, pour moi l’IVG n’était pas un choix mais une nécessité.
Avec la famille loin et personne pour venir sur une aussi longue période, il fallait que je puisse m’occuper de Minipouce. Ça m’a beaucoup aidé à amoindrir le choc psychologique, ça et voir Minipouce en bonne santé et en forme tous les jours.
J’ai eu une discussion contraception avec ma sage-femme, et ai maintenant un stérilet en cuivre.
Aujourd’hui
Nous voulons un autre enfant, quand Minipouce sera à l’école et que je pourrai être malade tranquillement et sans avoir à me soucier de rien !
En espérant que cette fois-là, nous pourrons profiter de ma grossesse et ne pas devoir aller aussi souvent à l’hôpital et ne pas avoir de problème.
Dans cette optique, j’essaie de trouver un chat atteint de la toxo qui pourrait me contaminer. En auriez-vous un ?
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Sans-titre dit
Bonjour, je ne commence jamais d’ordinaire mais concernant la toxo je recommande la lecture de cet article: http://boulesdefourrure.fr/index.php?post/2011/05/15/Toxoplasmose-foutez-la-paix-aux-chats
Némalia dit
Bonjour,
Merci pour l’article, il est intéressant et explique bien. Je le garde sous le coude pour mes amies. J’étais déjà au courant personnellement. Ma remarque sur les chats était surtout de l’humour. C’est juste que j’ai toujours été entourée d’animaux, que je n’ai jamais pris de précaution particulière avant ma grossesse. Au contraire même. Et donc on a tous été surpris que je sois négative à la toxo.
Et franchement, si je pouvais la choper avant ma prochaine grossesse ça m’arrangerait. C’est surtout cela que je voulais dire… J’adore la charcuterie et je déteste les prises de sang :'(
Emily dit
Et non désolée pas de chat atteint, mais l’idée est bonne! 🤣 vous avez pris une décision en connaissance de cause, honnête avec vous vous-même et pleine d’empathie pour votre petit. Bonne continuation à vous 3 et donnez-nous des nouvelles quand dans quelques années, vous serez prête pour tenter de nouveau l’expérience.
Némalia dit
Merci beaucoup ^^