Lorsqu’Angie a accouché de sa petite fille, elle s’est sentie très fatiguée. Et, après quelques recherches, elle a découvert qu’elle était atteinte d’un lymphome de Hodgkin stade II. Un témoignage poignant, quelle force !
{Témoignage} Découvrir mon cancer à la naissance de mon enfant
Mon histoire, pour commencer, est assez banale si je puis le dire. J’ai 28 ans, je suis mariée depuis 1 an et demi et jeune maman depuis 6 mois. J’ai une maison, un mari formidable, une famille aimante et un bébé magnifique. Bref, tout ce que la vie peut nous offrir !
Mon histoire aurait pu rester banale si seulement…
Pour comprendre un petit peu mon histoire :
Je suis tombée enceinte au mois d’août 2018. Nous étions si heureux ! Nous vivions chaque étape de ma grossesse avec beaucoup de joie et nous n’avions qu’une hâte : rencontrer notre bébé.
Par un matin banal, alors enceinte de 6 mois, je me masse la nuque et là, je sens une « boule » au dessus de la clavicule. Bon. Pas de douleurs, rien. Cela ne m’alarme pas plus que ça.
Un jour, en allant chez le médecin, je décide quand même de lui montrer.
Il s’avère que cette boule est un ganglion.
Cela l’interpelle mais étant à 7 mois de grossesse, on décide de reporter à plus tard.
Le 7 mai, j’accouche de ma petite fille par césarienne et sous anesthésie générale. Les suites de couches sont un peu douloureuses comme beaucoup de femmes. Mon corps a vécu un sacré chamboulement donc je décide de le laisser s’en remettre tout doucement. Nous rentrons de la maternité, soulagés d’être enfin à la maison.
Cependant, je n’arrive pas à remonter la pente. Je suis extrêmement fatiguée, j’ai de gros vertiges et un peu de fièvre. Les nuits sont horribles : j’ai de grosses sueurs nocturnes à devoir me changer, mon ganglion me fait tellement mal, de même que ma mâchoire, mon bras…
Je remets ces symptômes sur mon accouchement bêtement « Normal que tu sois fatiguée, tu viens d’accoucher et tu te lèves la nuit ! », « Les sueurs sont surement liées au changement hormonal ! » etc. Les jours passent, en vain. Les nuits, je me lève, je donne le biberon à mon bébé, en pleurs. Parfois, je suis tellement mal que je ne sais même pas m’occuper de ma petite. Je pleurs d’autant plus, me sentant incompétente. Je sens que quelque chose ne tourne pas rond. Je suis malade mais, c’est étrange. Que se passe-t-il ? Je décide, une nuit vers 3h du matin, totalement désespérée, d’aller voir sur internet (Oui, le truc à ne JAMAIS faire !).
Je tape mes symptômes et je tombe sur un tas de résultats traitant du « lymphome »
Je panique encore plus, je pleurs encore plus. Au fond de moi, c’était ça, j’avais trouvé. C’est inexplicable mais là j’ai su. Je regarde mon bébé qui n’avait alors que quelques jours… Je commence à me faire une raison.
N’en pouvant plus, je retourne voir mon médecin traitant fin mai. Je lui parle alors de mes symptômes. Je sens bien son inquiétude et dans son regard que cela ne présage rien de bon. Nous commençons alors le grand marathon des examens.
Après 1 radio, 2 échographies, 3 prises de sang, 1 scanner… Le diagnostique se précise. Il n’était pas encore officiel que je savais déjà. Le résultat du scanner était trop éloquent.
Dans ma tête, c’était fait : j’avais un cancer.
Mon cas, devenant sérieux, fut transféré dans un plus grand hôpital, en service hématologie. L’hématologue, après osculation, me lâche alors le mot « lymphome » tout en me disant bien que c’est qu’une supposition. Mon marathon des examens continue. Je passe alors un TEP scan qui m’oblige à m’éloigner pendant 24h de mon bébé âgé de 1 mois et demie. 1 semaine plus tard, je me fais hospitaliser pour enlever le ganglion pour une biopsie (24h encore loin de mon bébé). 2 semaines plus tard, nous sommes appelés à nous rendre à l’hôpital. J’apprends alors le 14 août 2019 que j’ai un cancer : un lymphome de Hodgkin stade II.
Le jour de l’annonce, pas une larme. J’étais prête. J’avais même préparé au préalable ma famille à ce résultat. Je me souviens même avoir dit « Si vous me dites, « vous commencez la chimio demain », je suis prête c’est parti ! ». J’ai énormément surpris mon entourage par ma force. Alors, oui j’ai pleuré durant le 1er mois de vie de ma petite, mais je m’étais faite une raison depuis longtemps. Faut aller de l’avant et se préparer à ce combat. J’étais plus déterminée que jamais. On m’a posé le fameux PAC le 6 septembre et le 7, je faisais ma 1ère séance de chimio. J’étais donc partie pour 8 chimiothérapies et 3 semaines de rayons.
Ma vie quotidienne avec la maladie
Il a fallu un peu dans la précipitation s’organiser. Tout s’est accéléré. J’ai dû m’organiser du côté de mon travail et contacter mon Inspection pour leur annoncer ma maladie, prévenir mes collègues que je ne serai pas parmi eux pendant une année minimum. Il a fallu trouver une nounou qui accepte de prendre ma petite 1 jour et demi par semaine pour mes soins (et pas facile de trouver une nounou qui accepte ce genre de contrat…).
A l’heure où je vous parle, je suis à ma 7ème séance de chimiothérapie. J’ai trouvé mon rythme entre mon traitement et ma vie de famille.
Ce n’est évidemment pas facile tous les jours, la maladie dirigeant mes journées. Les jours suivants mes chimios sont très durs. Je suis extrêmement fatiguée, certains effets secondaires font leurs apparitions de temps à autres. Je mets parfois 3 jours pour me remettre de ma séance, d’autres fois, 1 semaine… Par moment, je me sens tellement nulle en tant que maman… Je craque. C’est tellement dur de ne pas savoir prendre sa fille, d’être fatiguée au point de ne pas savoir la changer… Dur de devoir déléguer, de voir les amis et membres de ma famille prendre le relais et moi, à côté, impuissante.
Heureusement, je suis magnifiquement bien entourée.
Ma famille est très présente pour moi mais également pour mon bébé.
L’une de mes meilleures alliées est ma mère. Présente depuis le début, (je dirai même depuis toujours en faite…) elle m’accompagne à chaque chimio, prend soin de moi les jours suivants, me chouchoute ainsi que ma petite… Ça doit être tellement difficile pour des parents de voir leur enfant souffrir et cela à n’importe quel âge… Malgré la tristesse, elle se démène énormément pour mon bien et me soulager au quotidien : je ne la remercierai jamais assez pour cela.
Mon mari également est juste extraordinaire !
Cela a été très difficile pour lui évidemment. Il ne voulait pas accepter que je puisse tomber malade. Je tentais pourtant de le préparer mais pour lui, par amour, ce n’était pas concevable. Le jour du résultat ça été un coup de massue pour lui. 1 an et demi de mariage, 6 mois comme jeune papa et sa femme malade d’un cancer… Il m’est d’une aide précieuse au quotidien. C’est un papa et un mari formidable (d’ailleurs, j’écris cet article à côté de mon mari et mon bébé qui sont venus s’installer à côté de moi).
Je pense également à tous les membres de ma famille et mes amis qui chaque jour pensent à moi par leur message, appel… Le soutien de ma famille et de mes amis m’est primordial. Ils sont pour moi des alliés précieux. J’ai crée d’ailleurs une page privée pour les tenir informés et regrouper tous leurs encouragements. Cela m’aide énormément. Je sais qu’ils me liront alors je vous le dis encore : MERCI !!
Je voulais terminer cet article en vous annonçant que je suis, aujourd’hui, en rémission complète ! Je suis « sauvée » même si je dois aller jusqu’au bout de mon traitement. Encore 1 séance de chimio puis 3 semaines de rayons et nous pourrons reprendre une vie « normale » enfin, avec notre bébé.
Je pense évidemment aux mamans qui mènent ce dur combat (j’ai lu énormément de témoignage et j’ai été consternée par le nombre de jeunes mamans confrontées à la même maladie que moi…). Je pense évidemment à toutes les femmes et les hommes confrontés à la maladie mais aussi à leur entourage !
Entourez vous des meilleurs, vous n’êtes pas seuls, soyez forts !
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposezvotre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Nadia dit
Une femme incroyable ma sœur, je serai toujours là pour toi 💗
HELLIET dit
Bravo de votre courage, tout le meilleur pour vous et votre petite famille ❤️
Sandra dit
Je vous souhaite tout le bonheur du monde ! Vous êtes formidable !
Greg dit
Ce témoignage est vraiment bouleversant, et nous fait relativiser sur nos petits soucis quotidien et qui nous prenne la tête pour rien du tout. Je suis admiratif de votre courage et de votre combativité.
Avec cette rémission, une nouvelle vie s’offre à vous avec plein de bonheur pour vous et votre famille.
missnounours dit
Merci pour cet article qui malheureusement me fait écho à ce que j’ai pu vivre ces derniers mois avec un mélanome de stade 2. Je suis d’accord avec vous Angie, on se découvre une force mentale insoupçonnée lorsqu’on apprend ce genre de nouvelle et surtout on se demande comment à quelle sauce on va être manger par cette saleté de crabe. Je suis heureuse pour vous que vous êtes hors de danger et bon courage pour la dernière ligne droite de votre chimiothérapie qui je pense doit être difficile à supporter (j’ai eu « la chance « d’en échappé mais un ami ayant eu la même maladie l’a eu et à subi l’immunothérapie). Je vous souhaite un bon rétablissement et de profiter de votre famille et en particulier de votre petite fille.
Grand papy dit
j’ai une petite fille FORMIDABLE
Angiie dit
Merci Papy ❤
Krys dit
Bonjour Angie, je ne peux que comprendre tout ce que vous avez traversé et enduré ! Vous êtes une battante et suis ravie de savoir que vous êtes en rémission. Ne culpabilisez pas ! Vos enfants se souviendront de votre victoire pas de votre fatigue à ne plus savoir changer une couche ! Je le sais car je l’ai vécu ! Courage à vous et à vos proches ! Je suis de tout coeur avec vous.
MATHILDE dit
Quel courage et rage de vivre! Je vous souhaite à vous et votre famille le meilleur!