Je pensais vivre beaucoup de choses dans ma vie, mais je ne m’imaginais pas, un jour, devoir dire à ma fille qu’il ne fallait plus sortir de chez nous.
« Non ma chérie tu ne reverras pas tes amies tout de suite. Non mon amour, il n’y a plus d’école pour l’instant.«
J’ai l’impression de vivre une sorte d’apocalypse. Je sais bien que nous ne sommes pas une population à risque, mais toutes ces mesures sont extrêmement anxiogènes. Je ne dis pas qu’elles ne sont pas légitimes, cela fait déjà un moment que je pense que le confinement strict est la bonne solution, mais le mettre à exécution renforce cette impression bizarre « d’urgence ». D’ailleurs cela m’a fait la même impression avec la maladie en elle-même. Le coronavirus était pour moi quelque chose de très abstrait, je prenais la chose avec beaucoup de distance, jusqu’à voir le SAMU tout équipé débarquer chez nos voisins (qui finalement avaient une pneumopathie mais qui n’avait rien à voir). Là j’ai flippé et en un instant la pandémie est devenue réelle.
Bien avant qu’Emmanuel Macron annonce le confinement strict, je m’y étais préparée. Louise n’était pas allée à l’école depuis le jeudi, et nous avions limité nos déplacements à quelques courses nécessaires. Nous avions même préféré reporter tous les apéros entre amis. Nous n’avons pas fait cela pour nous, mais cela nous a semblé tellement évident comme mesure pour protéger les autres.
Mais comment expliquer le coronavirus à nos enfants ?
Louise a 4 ans, elle est donc largement assez grande pour qu’on lui dise les choses. Dès jeudi soir je lui ai expliqué que les semaines qui arrivaient, elle allait être en « vacances », et que l’école se ferait à la maison. Que ni elle ni ses amies, ni les gens en général ne devaient sortir de chez eux, car on pouvait être malades et surtout rendre les autres malades. Je lui ai bien expliqué qu’elle n’avait rien à craindre et que papa et maman non plus, mais que pendant quelques jours, il allait falloir rester dans notre maison, pour se protéger nous, ainsi que les autres. Pour l’instant elle n’a pas du tout l’air de s’inquiéter, elle a compris la situation et comme nous ne cédons pas à la panique en faisant des stocks de PQ démesurés (ce qui d’ailleurs va peut-être nous valoir un passage aux lingettes recyclables étant donné qu’il y a une vraie pénurie), tout a l’air ok.
(Pour revenir à cette histoire de PQ, il faudrait quand même que les gens m’expliquent ce qui leur passe par la tête. Autant les denrées alimentaires bon, ok, si vraiment vous flippez… mais du papier toilettes ??? C’est pas vital ? On peut se laver, faire avec des lingettes recyclables, du tissu… on a éradiqué le sopalin depuis plusieurs mois et cela ne nous manque pas… alors pourquoi faire des stocks de PQ ? Bref.)
Ce que nous avons mis en place pour notre enfant pendant le confinement
Nous avons la chance d’avoir notre groupe d’ami·e·s dans le quartier. Les 4 meilleures copines de Louise habitent à quelques pas de chez nous, et comme nous sommes devenus très proches avec les parents, formant une tribu réellement soudée (qui part ensemble en week-end / vacances et s’organise très régulièrement des soirées), j’avoue que l’ambiance pour nous n’est pas trop pesante. Même si on ne se voit pas physiquement, on se fait des discussions vidéo tous les soirs avec tout le groupe, ce qui permet aux filles de se voir et en plus dans la journée on s’appelle pour discuter et prendre des nouvelles. Sans compter les 200 messages pour raconter tout et n’importe quoi sur notre groupe whatsapp. On peut donc facilement évacuer ce qui nous angoisse (et s’échanger du PQ en cas de réelle nécessité). Les filles ne se reverront pas « en vrai » avant pas mal de temps mais ne perdront pas le lien, ce qui nous paraît être le plus important.
Et pour l’école ?
La maternelle n’est peut-être pas une classe importante, mais hors de questions de laisser notre loulou toute la journée devant les écrans. Avec mon mari, comme nous sommes tous les deux en télétravail, nous avons décidé de cadrer les choses dès le départ pour pouvoir bosser. Nous avons donc commencé par mettre en place un planning, avec des horaires. Pour le lever (même si on la laissera dormir le matin, qu’elle ai un repère), les temps de pauses et d’activité. Nous pensons que la journée doit être rythmée. Bien sûr, nous resterons « souples » quant aux horaires et pour pouvoir s’adapter aux envies de Louise, mais on a les grandes lignes. Nous avons également une horloge d’apprentissage, donc à chaque changement d’activité on lui explique où est la petite aiguille et la grande.
Pour ce qui est des activités en elles-mêmes, je suis allée sur Pinterest, tout simplement, où j’ai trouvé des dizaines de feuilles à imprimer pour pouvoir l’occuper. Je vous ai même créé un tableau avec quelques idées ici, si cela peut vous aider. Faire des lignes de lettres ou de chiffres, de dessins, des tableaux et des jeux pour reconnaître les lettres. Elle peut faire du découpage, du collage, de la peinture… bref il y a tellement d’activités manuelles à faire. Elle est petite donc forcément il faut trouver des activités courtes, mais bon, ça occupe bien quand même. Et puis les jours où il fera beau, on a la chance d’avoir un jardin donc nous pourrons sortir, planter des graines récupérés de citron ou d’oranges (bref de fruits et de légumes qu’on mange) et voir si ça pousse…
Pour l’instant, voilà où on en est. Je ne sais pas comment les choses vont évoluer dans les jours et semaines qui arrivent, mais si vous le souhaitez, si vous avez des idées d’activités pour les enfants (petits ou plus grands) ou par rapport à l’organisation globale de ces journées de confinement, n’hésitez pas à me les envoyer par email que l’on update cet article : la.mariee.en.colere@gmail.com
Meli-melo dit
Tournez-vous vers la bibliothèque la plus proche de chez vous. Même si le batiment est fermé, les bibliothécaires continuent de bosser =) J’alimente régulièrement la page FB de la médiathèque où je suis employée. Il y a mille et une idées pour petits et grands !