L’info est tombée semaine dernière : les petites et moyennes sections de notre département ne reprendront pas avant le 2 juin. Bon, et puis comme ça m’étonnerait qu’on renvoie les enfants à l’école pour 3 semaines avant les grandes vacances, je pense que nous pouvons considérer que définitivement, l’année est terminée.
Rendez-vous en septembre
Au tout début du confinement, j’avoue que je n’avais qu’une hâte : que l’école reprenne… et puis au fur et à mesure que l’on a commencé à s’organiser, on a pris un rythme et aujourd’hui, cela me convient très bien. Alors bien sûr, je serai très contente quand l’école pourra reprendre de manière tout à fait sereine en septembre, mais pour l’instant, nous avions de toute façon, même si on nous avait laissé le choix, décidé de garder notre fille en école à la maison.
Pourquoi ?
D’une part pour laisser la place aux personnes prioritaires.
Enfants de soignants ou de personnes indispensables à la survie du pays, mais aussi enfants d’entrepreneurs devant impérativement reprendre le travail. Mon mari est salarié dans un grand groupe qui leur a conseillé de continuer le télétravail jusqu’en septembre (au moins) et moi je travaille depuis la maison. Nos journées sont bien organisées, nous avons un très bel espace de travail (le double bureau était déjà mis en place dans une pièce dédiée quand l’ancienne community-manager du blog venait travailler à la maison -maintenant c’est Camille mais qui habite dans le Var donc je m’en sers surtout pour les DIY ou quand les copines viennent squatter pour bosser pour la journée-), Miss Loulou a tout a fait compris le rythme et nous laisse travailler quand on en a besoin, mon mari est très impliqué dans son éducation (et bien plus patient !) et s’en occupe largement autant que moi… bref, je n’ai vraiment pas de quoi me plaindre. Je ne dis pas que c’est tous les jours facile, loin de là, mais on s’organise… Alors franchement, puisque l’on n’est pas dans l’urgence, je ne vois pas l’intérêt de prendre la place d’un autre enfant à l’école.
D’autre part parce qu’on aimerait bien que Miss Loulou puisse revoir ses grands-parents sans risque.
Si nous ne faisons pas partie -à priori- de la population « à risque », nous ne souhaitons pas faire prendre de risques à notre entourage, encore moins à nos parents, plus âgés. Cela fait près de deux mois que Mademoiselle Loulou n’a pas vu ses papis et mamies et le manque se fait ressentir, donc après le déconfinement, nous comptons bien les revoir. En ne la remettant pas à l’école et en surveillant ses « fréquentations » (oui déjà à 4 ans haha), nous limitons les contacts et donc les dangers, pour le moment où nous pourrons les réunir.
Voilà où nous en sommes. La situation est extrêmement triste. Bizarre. Anxiogène. Même si nous avons la chance d’être une famille soudée et d’être confinés dans un environnement agréable, je ne pensais pas un jour vivre une expérience aussi déstabilisante. On ne sait pas quoi croire, qui dit la vérité, et surtout on n’a aucune visibilité sur l’avenir. Tout semble incertain. Je trouve cela compliqué de vivre un petit peu au jour le jour sans savoir de quoi demain sera fait, mais pour l’instant on n’a pas le choix. On met notre vie sur pause et on essaie de rendre la situation la moins stressante pour notre enfant… J’espère juste qu’un jour nous pourrons revenir à l’insouciance de l’avant confinement.
Au menu cette semaine
Côté mariage, A.viendra nous parler mercredi des tensions entre son futur époux et sa meilleure amie à l’approche du mariage. Jeudi vous pourrez retrouver le témoignage d’une future mariée en train de se faire planter par son traiteur à cause du coronavirus. Dimanche, un super outil pour vous aider à faire votre liste d’invités de mariage.
Côté maternité, nous parlerons dès demain d’un sujet encore très tabou : la dépression post-partum. Vendredi vous pourrez découvrir le témoignage de Anne qui a fait 4 fausses-couches. Et enfin samedi, un article sur un métier peu connu : les doulas.
brivet dit
Bonjour,
Quel plaisir de lire autant d’amour et de vie malgré la morosité de la situation.
Je suis moi-même maîtresse en classe de petite et moyenne section à Paris, et mon angoisse est que l’on nous oblige à prendre les enfants de ces deux niveaux.
Les contraintes sanitaires sont si dures pour des enfants de cet âge là, que faire classe dans de telles conditions ne peut être assimilé qu’à du gardiennage strict et inintéressant, même du point de vue de la socialisation.
Les enfants doivent restés assis, seuls à une table, avec leurs propres affaires, dans un environnement bâché puisqu’ils n’ont pas le droit de toucher aux jouets, accessoires de la classe. (sinon, tout doit être désinfecté immédiatement après utilisation!); dans la cour de récréation, ils doivent jouer à 3 maximum, sans se rapprocher et sans ballon, ni élastique ou corde à sauter.
Le temps nous a manqué pour tout préparer dans de bonnes conditions, les effectifs de la Mairie n’ont été connus qu’aujourd’hui, nos locaux sont exigus, tortueux car très anciens. Nos classes comptent entre 25 à 30 élèves.
Nous prenons pour l’instant les enfants dits prioritaires, tout en continuant à faire classe en distanciel: c’est fatiguant et chronophage.
Nous avons décidé de commencer avec les GS, jusqu’aux CM2 pour peut-être reprendre les maternelles, mais cela se ferait à contre cœur;
On nous demande d’être à la fois à l’école mais de continuer à faire classe aux élèves qui sont restés à la maison; nous aussi avons des enfants, qui n’ont pas encore repris le chemin de l’école, voire ne le reprendront pas selon la couleur du département.
La rentrée de septembre aura été réfléchie, les classes aménagées, les aides de la Mairie prévues et présentes.
Les medias font des annonces qui sont le reflet de la réalité pour certains endroits, mais qui ne sont pas du tout applicables dans d’autres. Par ailleurs, les enfants qui devraient revenir à l’école pour différentes raisons, refusent souvent de le faire, par peur du virus: avoir donner le choix aux parents à rendu la situation encore plus complexe.
Voilà, cela fait du bien de dire ce que l’on a sur le cœur: j’adore mon métier, j’aime mes élèves et je suis prête à me battre pour eux, mais pas au mépris de leur nature innocente, joyeuse, et surtout ignorante de la gravité réelle de la situation actuelle: les gestes barrières et notamment la mise à distance est quasi impossible à suivre sans faille toute une journée, avec ses camarades, sa maîtresse qu’on aime beaucoup, ainsi que les ATSEM. Un petit tombe, se fait mal et personne ne doit le prendre dans ses bras pour le consoler: il faut rester à distance! Les copains ne peuvent pas lui donner la main pour le réconforter…Les apprentissages à plus d’un mètre d’un petit qui apprend à tenir un crayon, à faire du graphisme sont inutiles car il faut le guider, l’assister et pour cela, lui prendre la main est nécessaire. Bref, tellement de situations devenues impossibles et dont les élèves en difficulté ont le plus besoin évidemment!
Donc, merci de croire encore en nous: car si on ne reprend pas vos petits ce n’est pas par laxisme, par facilité. C’est juste parce qu »on les aime, nos élèves!