Pendant sa grossesse, Macha a fait du diabète gestationnel. Et si ce problème grossesse a été très dur à encaisser au départ, elle a fini par voir le côté très positif de cette épreuve. Un témoignage plein de résilience, qui remontera à coup sûr le moral des futures mamans se sentant obligées de se priver à cause de cette pathologie.
{Témoignage} Diabète gestationnel et résilience
Bonjour à toutes les lectrices du blog
Je m’appelle Macha, je suis enceinte et c’est ma première grossesse.
Etant en surpoids, je savais vaguement que j’avais un risque d’avoir du diabète de grossesse, mais sans trop m’en inquiéter. Ma gynécologue m’a prescrit une prise de sang bien avant le fameux test HGPO. Et le résultat est tombé… la secrétaire m’a appelé, m’a annoncé que je faisais du diabète gestationnel et qu’elle transmettait mon dossier à un diabétologue.
Diabète gestationnel : une annonce très mal vécue
Je l’ai très mal vécu au début. J’en ai pleuré, j’ai trouvé cela injuste, j’ai presque regretté d’être enceinte. Moi qui malgré ce surpoids n’avait jamais eu aucun problème de santé… j’ai commencé à me renseigner sur Internet, à regarder des sites, des forums – bien sûr ça n’a absolument pas aidé-… beaucoup de femmes le vivaient très mal leur diabète gestationnel, parlaient de l’insuline, des professionnels de santé parfois peu compréhensifs, qui jugeaient leur alimentation grossesse, se montraient autoritaires, etc. Je ne pensais plus qu’à ça. Sans parler du fait que je n’ai jamais été très à l’aise avec les aiguilles, alors l’idée de me piquer tout le temps me faisait vraiment peur …!
Nous partions deux semaines en vacances au soleil mi-janvier – autant dire que je n’en ai pas profité à 100%, réfléchissant à tout ce que je mangeais, évitant sodas, desserts, goûters, viennoiseries, etc. et pensant sans cesse à ce rendez-vous avec le diabétologue qui devait avoir lieu quelques jours après notre retour. La frustration montait. J’ai encore pleuré plusieurs fois durant ce séjour, heureusement mon mari était là pour le soutien moral.
Rendez-vous avec le diabétologue
Nous sommes rentrés, le fameux rendez-vous est arrivé. J’imagine bien sûr que cela dépend d’où on va, mais je suis tombée sur une super équipe. Pas de jugement de leur part, juste des explications claires sur les aliments grossesse interdits, de la gentillesse et de la compréhension. Si vous tombez sur un diabétologue avec qui le contact passe mal, je ne peux que conseiller d’en changer car avoir une bonne équipe en face de soi me paraît primordial dans cette situation. On m’a montré comment prendre ma glycémie, la nutritionniste m’a conseillée en me rappelant bien de ne pas me priver… et c’était parti.
Le diabète gestationnel en pratique
On ne va pas se mentir, au début ça n’a pas été facile. Même si la petite piqûre dans le doigt n’est pas vraiment douloureuse, le faire 6 fois par jour, réfléchir à comment on va s’organiser au travail, ou si on sort, etc. ce n’était pas évident ! Sans parler du régime alimentaire : arrêter le sucre, limiter les glucides… double peine pour nous qui avons du diabète, entre les restrictions dues à la grossesse et celles liées au diabète ! Il y a eu d’autres crises de larmes.
Et puis on s’y fait. On adapte son alimentation. On réalise que ça peut être frustrant, certes, mais on mange mieux. Des automatismes viennent. On fait attention, mais on trouve des astuces : manger beaucoup de légumes pour s’autoriser un dessert (pas vraiment difficile !), trouver des recettes spéciales pour diabétiques qui permettent de manger des choses qu’on aurait pas cru possibles en remplaçant certains ingrédients… même au restaurant, on trouve son bonheur ! Mes résultats étant bons, je suis passée à 4 contrôles par jour – déjà un soulagement.
Et puis ma glycémie à jeun s’est emballée
Chaque matin, l’angoisse de voir le résultat s’afficher sur l’appareil… ça ne s’est pas arrangé donc je suis passée à l’insuline lente le soir. Encore des pleurs, encore un gros coup de mou, sans parler de l’hypermédicalisation qui va avec : rendez-vous réguliers avec le diabétologue, surveillance de grossesse chaque semaine, échographies plus nombreuses, etc.
Là encore, la crise est passée.
Mon mari a appris à me faire les injections, sans aucune douleur, juste un coup à prendre. J’ai vu les contrôles réguliers à l’hôpital comme quelque chose de positif : mieux suivie, j’avais plus souvent l’occasion de « voir » ou écouter mon bébé, d’être sûre que tout allait bien. Encore une fois, j’ai la chance d’être suivie dans un hôpital vraiment bien, avec une super équipe de médecins et sage-femmes qui m’ont félicité pour mes efforts.
Au final, j’ai arrêté l’insuline car mes résultats étaient à nouveau bons.
J’ai perdu 15 kg, ce qui m’a fait beaucoup de bien sans impacter négativement mon bébé.
Alors tout le monde n’a pas cette expérience, c’est sûr, mais il faut essayer de le prendre de façon positive : le diagnostic n’est pas facile à entendre, mais il faut le voir comme une façon de mieux s’alimenter pour soi et pour son bébé. Ces efforts et ce suivi médical, ça ne dure que quelques mois. On peut y arriver !
Courage à toutes les mamans qui ont du diabète gestationnel !
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Lili dit
Bonsoir, j’ ai besoin de vos conseils, quand on se retrouve dans une situation que l’on ne peut pas éviter ( restaurant, repas de famille ou repas de travail ou même dans des fast foods de parcs avec les aînés). Faisant du diabète gesta, n’étant pas immunisé contre la toxo. Que me conseillez-vous est ce qu’il vaut mieux sauter le repas ou prendre une salade avec les risques que ca encourt (toxo) ou se dire tanpis pour la glycémie? Exemple chez un italien par exemple pizza, pâtes ou salade? Ou même chez le japonnais par exemple.
Merci pour vos réponses
Joe dit
Bonjour,
J’attends mon 2e bébé et pour mes deux grossesse, j’ai fait du diabète gestationnel et je suis pas immunisée contre la toxo. Je ne suis pas en surpoids du tout. Lorsque j’ai appris pendant ma 1ere grossesse que je faisais du diabète (mes chiffres étaient en fait à la limite mais ma maternité a quand même souhaité me faire suivre le protocole de diabète gestationnel), ce qui m’a le plus dérangé était le fait de le piquer les doigts 6 fois par jour pour vérifier ma glycémie. J’ai suivi une formation d’un jour pour gérer l’alimentation dans un service de diabetologie a l’hôpital. C’était très instructif. En fait, on peut s’autoriser quelques écarts, ce n’est pas ça qui va changer les choses. Le personnel soignant ne m’a jamais tenu rigueur de ne pas avoir pris une mesure ou deux ou de n’avoir pas respecté le régime une fois ou deux dans une semaine. Mon bébé est né à terme avec un poids idéal (3,4 kg pour 51 cm). A force, on sait ce qui est bon pour nous, ce que notre corps peut supporter ou pas. Et je ne suis pas très « salade ». Je n’ai jamais sauté un repas (mauvais pour le bébé). J’évite d’aller au restaurant japonais (riz sucré), mais m’autorise des resto italiens car j’ai remarqué que mon corps supportait bien par exemple les lasagnes végétariennes ou alors les pâtes vraiment al dente. L’avantage est qu’à près ma 1ere grossesse, je n’ai eu aucun souci pour retrouver la ligne et j’ai même perdu 1kg supplémentaire (je n’avais pris que 10-11kg). Là j’arrive à la fin de ma 2e grossesse, plus que la frustration de ne pas pouvoir manger certains aliments, c’est plutôt le stress et la fatigue qui ont joué sur mon diabète avant mon congé mat. Mais on se dit que c’est pour le bien du bébé et aussi le nôtre et finalement, ça ne dure pas longtemps. Voyez ce qui convient à votre corps (au début on tâtonne forcément un peu) et privilégiez les légumes accompagnés d’un peu de féculents cuits al dente. On n’a aucun mal à trouver des plats nous convenant dans les menus des restaurants. Courage !
Chantal dit
Au cours de ma grossesse, je suis partie de 56 kg à 74 kg. En tout, j’ai gagné près de 14 kg. À partir de combien de kilosfait-on face à un diabète gestationnel ? Est-ce que cela est également en relation avec notre état de santé et nos prédispositions ?
Anne dit
J’ai eu du diabète gestationnel pour mon fils. Enfin, j’ai dû suivre le protocole, mon taux étant à 0.01% au dessus du seuil de tolérance. Pas d’insuline, des taux quasi jamais dans le rouge (les taux d’ailleurs souvent bien inférieurs au seuil de tolérance qui m’avait foutu dedans la plupart du temps), mais des antécédents génétiques de diabète et un léger surpoids avant grossesse, suffisant pour rentrer dans les cases. Ca a été une vraie galère. N’ayant pas fait la toxo non plus (donc prise de sang mensuelle), le suivi sage femme et le suivi trimestriel… J’étais en surmédicalisation, alors que je suis très peu suivie dans mon quotidien. Tous ces rendez-vous médicaux me fatiguait.
Je ne pouvais pas aller au restaurant puisque les salades conseillés en diabète gesta, on se sait pas comment elles sont lavées pour la toxo etc.. Les repas de famille qui s’éternise pour l’anniversaire de l’un, la fête des mère de l’autre etc, pareil, on ne pouvait pas fixer d’horaire de début et de fin de repas pour prendre sa glycémie donc c’était une galère pas possible. J’ai détesté ma grossesse à cause de ce sentiment de flicage permanent et de devoir se justifier toujours.
Alors oui, ça limite la prise de poids, mais personnellement, ça m’a gâché ma grossesse alors que je n’avais pas le sentiment que ce soit justifié au regard des taux, j’avais d’avantage l’impression qu’on m’imposait un principe de précaution médicale. Et à la sortie, on m’a déjà que si j’en avais un deuxième je serais suivie de la même manière dans tous les cas simplement parce que j’avais un antécédent d’une grossesse étiquetée diabète gesta (avant même de voir le moindre taux de glycémie!)
Aurélie dit
Ce commentaire aurait pu être le mien… pareil… et j’ai (mal) vecu ça pour les 2 grossesses et 2 grossesses ayant débouché sur des fc à 3mois car ma glycemie à jeun dépassait le seuil au 1er mois pour revenir normal dès le 2nd et des taux qui restaient dans les seuils avec une alimentation normale… sucre inclus… ma diabeto m’infantilisait, ça m’a fait déprimer et j’ai fini par mentir sur mon alimentation car toutes mes glycémies étaient normales même après un dessert sucré (sans abus mais genre elle m’engueulait si j’indiquais avoir pris un yaourt sucré…). J’ai détesté ce suivi et cette non-écoute de la réaction de mon propre corps par les médecins… je n’ai jamais été sous insuline car mes taux baissaient au fur et à mesure des trimestres… le seul point positif est que j’ai quand même limité mes prises de poids.
MummyofM dit
Diabète gestationnel, mais après 4 ans de parcours PMA, le fait de devoir se contrôler n’a pas été aussi mal vécu que pour vous.
Avec toutes les injections en 4 ans, les ponctions … finalement on relativise bien vite !
Je l’ai surtout mal pris parce que justement après 4 ans de galère je rêvais d’une grossesse moins médicalisée, et « banale » contrairement à toutes ces années pour arriver jusque là.
J’ai vécu ça comme une double injustice de ne pas avoir eu la chance de tomber enceinte « comme tout le monde » de devoir autant se battre et de vivre une fin de grossesse médicalisée et surveillée.
Cela a été le comble pour moi, car j’ai un papa diabétique depuis 20 ans, insulino-dépendant on a été éduqué sans les « mauvais » sucre et ça n’a jamais été tabou, je savais comment ça fonctionnait.
J’ai toujours détester ça (je ne mange ni dessert, ni bonbon, ni boissons sucrées) donc malgré tout cela a été difficile de gérer car quand on ne mange pas tout ça quoi éliminer pour stabiliser ?
C’est là que tout le rôle des diététiciennes a été super !
Rien ne laissait présager que je ferais du diabète mise à part le facteur héréditaire (pas de pb de surpoids, je ne mange pas de sucre rapide, je suis sportive et pourtant !)
Le diabète gestationnel peut toucher tout le monde même sans aucun antécédent sans pouvoir le prévoir.
Il faut juste garder en tête que ce qui compte : c’est le bien être de bébé et qu’en suivant les recommandations ce n’est l’affaire que de quelques mois !
Melanie dit
J’ai vécu quasiment la même chose, c’est une habitude à prendre entre les piqûres de contrôle plusieurs fois par jour et l’insuline le soir mais au final on prend le rythme. Et grâce au régime spécial diabète, 6 mois après avoir accouché mon poids est inférieur à celui d’avant grossesse alors que je ne fais plus spécialement attention
elodie dit
je ressent à peu près la même chose. Je suis en obésité, un bébé issu de PMA, donc traitement hormonal, et des antécédant familiaux : tout indiquait le diabète gestationnel. Et banco, première prise de sang à 1 mois de grossesse: je commence à faire un peu de diabète…
la prise en charge par l’hôpital a été un peu repoussée mais j’ai eu un déclic dans mon cerveau et ai arrêté les sucres rapides directement. Je suis maintenant suivie par l’hôpital où est mon gyneco, où j’accoucherai. Je vois une SF tous les 10j pour suivre mes résultats et j’espère un jour alléger le rythme de test (6 fois par jour, c’est dur à tenir, mais bon, après la PMA, on s’habitue…)
A 5 mois de grossesse, j’ai pas pris un gramme, c’est super positif. Je prends cela vraiment comme bénéfique pour mon petit bébé, c’est pas plus mal qu’il soit limité en sucre en cette période de formation et de croissance.
Les courses au supermarché sont un peu un supplice par contre, je n’ai le droit à : rien !
mais, comme pour le parcours PMA, un beau sacrifice pour la santé de mon tout petit