Cela fait 3 ans qu’Anna et son chéri essayent d’avoir un enfant. En parcours PMA, après plusieurs œufs clair et fausse-couches, elle continue de garder espoir. Un jour elle sera maman. Elle souhaitait partager ses ondes positives avec les lectrices du blog qui elles aussi pourraient vivre la même chose. Voici son témoignage.
{Témoignage} Parcours PMA : Garder espoir malgré les déceptions
Bonjour à toutes,
J’ai découvert ce blog quand j’organisais mon mariage et depuis que nous sommes en parcours PMA, je lis des témoignages qui m’aident beaucoup et j’ai décidé d’apporter ma pierre à l’édifice.
Voilà j’ai 30 ans et cela fait 3 ans que nous essayons de faire un enfant.
Au bout d’un an et demi, on nous envoie vers un spécialiste de la fertilité et après de nombreux tests, le résultat tombe : mon mari a le syndrome des spermatozoïdes fainéants.
Nous commençons donc les inséminations et aujourd’hui nous en avons fait 4.. résultat : 2 œufs clairs, 1 fausse-couche et une grossesse stoppée au bout de 2 mois car le cœur s’est arrêté.
Autant vous dire que toutes ces épreuves ont ébranlé mon couple et notre confiance en nous-même.. Mon mari et moi, nous avons bien du mal à nous relever de tout ça et de continuer ce parcours semé d’embûches.. parce que oui la PMA ça ne laisse pas indemne un couple.
On a l’impression qu’on nous vole tout : avec la PMA, aucun moyen de rester zen par rapport à l’ovulation (on est sans cesse en train de calculer), pas de place au hasard (l’histoire en mode « je me suis aperçue que j’étais enceinte au bout de 2-3 mois » ne pourra jamais m’arriver).
Toutes ces frustrations font naître en nous, une colère : pourquoi nous ? Pourquoi tout le monde y arrive sauf nous ?
Parce que j’y viens aux « autres », celles qui se prétendaient « amies », qui tombent enceinte très facile et qui te disent : « c’est psychologique », « c’est quand je m’y attendais pas que c’est arrivé », « ma pote est tombée enceinte et toi c’est pour quand ? »… Elles n’y peuvent rien car tant qu’on n’est pas passée par la PMA, on ne peut pas comprendre.
Serai-je un jour maman ?
Avec cette colère, viennent s’ajouter des angoisses comme « et si on n’y arrivait pas ? Que deviendra ma vie sans enfant ? », « mon utérus n’est peut pas capable d’accueillir un enfant », « et si je n’étais pas faite pour devenir maman »
Souvent on a l’impression de ne plus se reconnaître, et on tombe dans la négativité, l’envie.. On devient aigrie et on n’a plus envie de faire d’efforts, d’aller vers les autres ..
Alors à toutes celles qui sont en parcours PMA, voici ce que je retiens de cette épreuve que nous sommes en train de vivre : on a le droit d’être en colère, on passe par toutes les émotions et c’est bien normal. Mais continuez à profiter de la vie, de chaque moment de bonheur qu’elle nous offre. Il y aura forcément une issue positive à tout ça et c’est ce qui me donne la force d’avancer aujourd’hui !
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Maylis dit
Bonjour,
Je me retrouve complément dans le témoignage ci-dessus. Mon compagnon aura 40 ans dans 2 semaines, pour ma part je vais sur mes 38 ans.. Quelle angoisse, le temps qui passe, quand on est en parcours PMA..!
De notre côté, c’est fin 2016, alors que j’avais 33 ans et en essai bébé depuis 1 an et demi, que le diagnostic a été posé pour mon compagnon : azoospermie. Une biopsie nous a permis de récupérer 14 paillettes de spermatozoides epididimaires et testiculaires. Et cela fait 5 ans que nous sommes en parcours PMA. A chaque FIV, nous obtenons 2 ou 3 blastocystes (embryons de 5 jours) mais aucun ne s’accroche.. et avec la crise sanitaire, les FIV sont stoppées, et ce temps perdu n’est pas à notre avantage.. Nous envisageons de nous tourner vers le don de gamètes.. Marre d’attendre, en ce moment je suis profondément triste et découragée. Ce parcours sans fin me déprime, me fait me sentir en marge, différente, nous nous sommes éloignés de nos copains, nous n’avons pas la même vie qu’eux. Je vois mes parents qui vieillissent, les cousins et cousines qui grandissent, je suis triste.
Bon courage à toutes,
Maylis
Kate dit
Un témoignage sincère et vrai qui me fait du bien car je suis moi aussi suivie en PMA (depuis 1 an et demi…) et ce n’est pas facile tous les jours.
Merci et courage 😍
Vanessa dit
Ce parcours nous le vivons également mon mari et moi depuis déjà 3 ans. Sauf que pour nous, malheureusement l’âge est un facteur qui vient s’ajouter aux mauvaises nouvelles puisque quand on approche la quarantaine eh bien les chances diminuent considérablement. Cela engendre encore plus de stress, de doute et d’inquiétude.
Après quelques soit l’âge bien sur ça n’évite pas les remarques de l’entourage… Il faut VRAIMENT avoir la chance d’avoir un entourage ouvert d’esprit et ça n’est pas le cas pour nous c’est clair. Ce que je conseillerais aux personnes qui vivent ça (même si cela peut paraître triste) c’est de se créer une petite bulle. Evitez les personnes susceptibles de vous plomber le moral sur vos soucis car le but est de garder espoir mais pas de vous faire déprimer… sinon quel intérêt de voir du monde autant passer plus de temps en couple, discuter et se « serrer les coudes » car c’est un problème « de couple » et donc il est impératif de ne faire qu’un dans ce parcours.
Armez-vous à recevoir les remarques de l’entourage du style « Ben alors vous voulez la notice, on sait plus comment on fait les bébés ? » ou « Ben au pire vous pourrez adopter c’est pas grave » … le « c’est pas grave » étant de loin le plus blessant ….
Nous concernant maintenant tout le monde pense carrément qu’on est trop vieux et qu’on en aura pas et on ne dit même plus de nous qu’on a « pas » d’enfants mais qu’on en a « pas eu » (le coup de grace). Dur à encaisser….
Le peu de personnes qui sont au courant en viennent même à dire « T’inquiète pas maintenant avoir un enfant tard c’est plus courant qu’avant » … ultime remarque sur notre âge qui bien sur ne rassure absolument pas sur la possibilité d’en avoir un jour.
Bref que des trucs qui nous font bien bien remarquer qu’on est pas dans la « norme ».
Dans la PMA pour notre part c’est ça le plus difficile; le regard des autres et les réflexions… quand on est seul entre nous on arrive même à en rire mais c’est la famille et l’entourage qui nous font le plus de mal… et ça il faut s’y préparer car c’est bien la chose à laquelle on s’attend le moins…