Mrs_B en est à sa deuxième Grossesse Extra-Utérine et elle désespère de pouvoir un jour mener à terme une grossesse « normale ». Voici son témoignage.
{Témoignage} GEU ou d’une maladie trophoblastique gestationnelle
Pourquoi moi ?
La joie d’être mère… une joie immense qui s’éloigne un peu plus de moi à chaque tentative de grossesse échouée…
Utérus, ovaires, trompes, Fibrome, ablation, GEU (Grossesse Extra-Utérine), échographies… tant de mots qui résonnent dans mon cerveau….
J’ai toujours grandi avec cette peur sous jacente de ne pas pouvoir donner la vie. Cette peur n’a fait que grandir lorsque j’ai rencontré celui qui deviendrait mon mari. Un véritable papa poule à en devenir.
Nous avons toujours à l’esprit l’envie que nos peurs les plus inavouables s’avèrent fausses, la petite voix d’un ange sur notre épaule droite qui nous dit de ne pas nous en faire, que tout ira bien, qu’il faut garder la foi.
Seulement lorsque nos peurs se concrétisent c’est comme si tout un monde s’abattait sur nous… comme si nos cauchemars devenaient réalité.
En vérité, on se retrouve coincé par ses propres pensées qui se matérialisent.
C’est ainsi que j’ai découvert avec émoi ma première grossesse extra-utérine
Tout avait pourtant si bien commencé… quelques symptômes de grossesse discrets, un retard de règles puis un test de grossesse positif, une annonce à mon mari, des larmes de bonheur et tout ça sans forcer.. LE RÊVE.
Les quelques gouttes de sang retrouvées dans mes sous-vêtements et les douleurs horribles ressenties pendant quelques jours avaient néanmoins suffit à anéantir mon enthousiasme. Ni une ni deux je planifie prises de sang et rendez-vous médicaux en espérant avoir le contraire de ce que je pensais au fond de moi… une mauvaise nouvelle.
S’en est ensuite suivi les allers-retours à l’hopital, les choix aussi vitaux que difficiles à faire, les piqûres, les prises de sang pour ensuite finir sur le billard…
Viennent ensuite les émotions, la tristesse, le post-partum sans partum ou encore la dépression lorsque j’ai appris que la trompe en cause n’avait pas pu être gardée bien que mes espérances de grossesses futures ne soient pas altérées.
3 mois « d’arrêt » des essais bébé à compter les jours, à les cocher dans mon calendrier et à rêver du jour où je deviendrai moi aussi maman…
C’est ainsi qu’à l’issue de ces 3 mois « d’abstinence » que je découvre avec grande surprise, grâce à ce petit instinct, qu’une petite croix s’est formée sur un fameux test de grossesse.
Entre choc et réalisme, je suis heureuse sans trop l’être et l’annonce à mon mari en lui apprenant la nouvelle en plein vol. Autant dire que nous ne y attendions pas de si tôt. Et pourtant… Consciencieuse et responsable c’est d’un pas déterminé que ce même jour je me rendais aux urgences gynécologiques de l’hopital qui m’avait pris en charge la première fois. A la vu de l’étonnement de l’interne sur ma visite précoce, je retournais donc les talons vers chez moi avec comme conseil de revenir dans une semaine pour « vérifier tout ça ». Assidue comme je suis, je planifie donc une journée de RTT au travail afin de consacrer cette fameuse journée. C’est là que le cauchemar s’est répété…
Echographie endovaginale, utérus, ovaires, fibromes, utérus vide, tant de mots que je ne cessais d’entendre… J’étais une fois de plus sous le choc…
J’aimerais tellement qu’un miracle se produise..
Mais visiblement dans mon cas, les miracles n’existent que dans les films.
Me revoilà comme il y a 3 mois dans la même situation avec les mêmes doutes, les mêmes questionnements et les mêmes appréhensions…
On me parle d’une nouvelle GEU ou d’une maladie trophoblastique gestationnelle car on n’aperçoit rien à l’échographie à part des fibromes qui ne font que gâcher la vue (et me gâcher la vie au passage). On me fait attendre à jeun des heures durant et on m’ausculte dans tous les sens, me fait faire et refaire des échographies et des piqûres pour comprendre ce qu’il se passe dans ce corps que je ne sais contrôler.
On me dit qu’avec un taux aussi élevé on DEVRAIT voir quelque chose : une masse, un sac, un tache n’importe quoi mais quelque part. Je suis confuse, je me sens vide et une fois de plus piégée par ce corps qui n’empêche d’accéder au bonheur de pouvoir donner la vie. On me demande alors d’attendre encore de vérifier dans quelques jours par des nouvelles analyses et des nouvelles échographies pour pouvoir établir un diagnostic.
Le plus frustrant est qu’à l’heure actuelle je ne ressens absolument rien… je n’ai aucun symptôme évocateur d’une des deux grossesses anormales. Une partie de moi essaye de prier pour un miracle pour que ce petit être daigne enfin pointer le bout de son nez mais une autre a déjà jeté l’éponge et se sent une fois de plus trahie par ce corps qui lui en veut…
J’aimerais tellement pouvoir porter au moins 1 enfant…
Je me sens misérable.
Avoir tous les symptômes de grossesse sans avoir la chance de l’être… je me sens tellement inutile.
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Emily dit
Gardez espoir, rien n’est fini. Même si cette grossesse devait ne pas se poursuivre, rien n’est perdu.
Y’a pas de miracle, de trucs et astuces, de remèdes de grand-mère pour favoriser tout ça. Vous allez y arriver. Je vous envoi, à votre mari et vous, toutes mes ondes postives.