Clémence a un message de la plus haute importance à faire passer : il faut arrêter de demander aux couples « Alors le bébé c’est pour quand ? » et le faire en insistant, de manière abusive et déplacée. Parce que peut-être que le couple est déjà en essais bébé et galère, parce que peut-être que la femme à qui vous posez cette question est en plein deuil à cause d’une fausse-couche. Clémence a vécu ces situations et elle veut vous parler de la douleur qu’elle a éprouvé. Voici son témoignage.
{Témoignage} Pourquoi cette question d’apparence anodine me brise le cœur
« Et vous alors, quand est-ce que vous faites un bébé ? »
Il existe des tas d’articles qui expliquent parfaitement bien pourquoi il ne faut pas poser cette question. Parce que c’est intime, parce que c’est une pression sociale, parce que les personnes qui ne veulent pas d’enfants n’ont pas à justifier leur choix… Le but n’est pas ici de lister toutes les raisons de ne pas poser cette question, mais d’en aborder certaines par le biais de mon expérience pour essayer de montrer que cette question est tout sauf légère et anodine.
Chéri et moi avons autour de la trentaine, nous sommes ensembles depuis plusieurs années, nous avons tous les deux un travail stable, nous avons acheté un appartement, une voiture plus grande…
Bref, tout le monde s’attend à présent à ce que nous fassions des enfants
Et pour dire vrai, ils ont raison ! Face à notre situation stable, nous entendons la question sur l’arrivée d’un futur bébé quasiment à chaque fois que nous voyons du monde. En toute honnêteté, nous adorerions y répondre par un joyeux « nous aurons un bébé dans 6 mois ! » et annoncer par la même une grossesse déjà installée.
Sauf que la réalité est toute autre.
Il y a quelques temps, cela faisait six mois que nous n’utilisions plus de contraception. Six mois qu’à chaque cycle, je réfléchissais pour savoir à peu près quand j’allais ovuler, six mois que j’étais anéantie à chaque fois que mes règles revenaient. La sage-femme m’avait pourtant prévenue : elle m’avait expliqué que la plupart des couples mettent un an pour débuter une grossesse, qu’il ne faut pas se mettre la pression, ne pas y penser tout le temps, ne pas calculer…
Mais malgré ces conseils très justes, même si j’essayais de laisser la nature faire son travail, je commençais à trouver le temps long et je ne vivais pas très bien cette attente. Si bien que, sachant qu’à chaque fois que nous voyions du monde la question du bébé revenait en force, je commençais à tout simplement ne plus vouloir voir personne, et appréhender les repas de famille ou entre amis. Mais je ne pouvais pas tout esquiver, donc je voyais quand même des gens, et j’entendais régulièrement cette fameuse questions « Et vous, vous le faites quand ce bébé ? »
Alors je mettais un masque, je souriais, je répondais « plus tard », que le boulot était un peu compliqué en ce moment, donc on allait attendre que ça aille mieux…
Sauf qu’à l’intérieur, je pleurais, je maudissais, j’insultais.
J’avais envie de crier, d’envoyer balader celui qui me posait cette question. De lui dire qu’en me demandant ça, il ne faisait que remuer le couteau dans la plaie. Qu’il me renvoyait cet échec si difficile à supporter à la figure.
Ainsi, même en étant proche d’une personne, nous ne savons pas tout de son intimité, nous ne sommes, par exemple, pas au courant qu’elle est en essai bébé et à des difficultés à tomber enceinte et poser cette question peut vraiment lui faire du mal.
Et puis un beau matin, après deux jours de retard, j’ai fait un test de grossesse, et deux traits sont apparus ! C’était le plus beau jour de ma vie ! Tout me semblait dérisoire, j’étais belle et bien enceinte ! Mais une nouvelle inquiétude est apparue : comment le cacher face à cette indiscrétion, cette fameuse question qui revenait toujours… Un jour, alors que je ne buvais pas d’alcool lors d’un repas entre amis, quelqu’un m’a demandé : « Quand est-ce que tu as eu tes règles pour la dernière fois ? ». Étant plus sereine et plus joyeuse que pendant les essais infructueux, j’ai eu la présence d’esprit que lui répondre « Il y a trois jours, mon tampon est encore dans la poubelle tu veux le voir ? ».
Mais derrière l’aspect humoristique de cet échange, je suis restée plutôt perplexe, et presque choquée de voir le manque de respect dont peuvent faire preuve certaines personnes.
Lorsqu’on demande à un couple quand est-ce qu’ils comptent faire un enfant, il se peut qu’ils essaient de cacher un début de grossesse. Au mieux, nous les mettrons mal à l’aise sans même sans apercevoir, et au pire nous risquons de percer leur secret, de leur gâcher la possibilité de nous l’annoncer d’une jolie manière et cela peut les attrister énormément.
Mais d’ailleurs, pourquoi voulions-nous cacher cette grossesse ?
Tout simplement parce que le risque de fausse couche en début de grossesse est très élevé. On dit qu’une grossesse sur quatre se termine par une fausse-couche. Ainsi, ce qui devait arriver arriva… Quelques semaines plus tard, lors de l’échographie de datation, nous découvrions que l’embryon était plus petit que ce qu’il aurait du être. J’ai fait deux prises de sang pour voir l’évolution du taux d’hormones, et le verdict est tombé : je faisais une fausse-couche.
Tout s’est écroulé, tous les rêves que j’avais, la grossesse que je m’étais imaginée, le bébé que j’avais idéalisé… rien de tout cela n’existera. Et alors que j’étais en train de saigner, au sens propre comme au figuré, un cousin a demandé à mon chéri « Quand est-ce que vous annoncerez à ta mère qu’elle sera grand-mère ? ». Lors d’un repas chez d’autres amis dans les jours qui ont suivis, j’ai entendu « Je suis déçue, je pensais que tu ne boirais pas d’alcool ce soir ! ».
La claque !
Ils ne savaient pas, évidemment. Ils ne pensaient pas à mal en faisant ce genre de remarques sur le ton de l’humour. Mais je n’avais même pas la force de faire bonne figure, j’ai baissé la tête, n’ai rien répondu, et ai compté sur le fait qu’il y avait d’autres personnes autour de la table pour relancer la conversation.
Je sentais le regard de chéri posé sur moi, plein de tendresse et d’amour.
Ça me faisait du bien, heureusement qu’il était là. J’étais comme vidée, je ne ressentais plus rien. Cette fois, je n’avais pas envie de crier, d’insulter… je voulais juste pleurer. Et puis un jour, quelques semaines plus tard, alors que je mangeais avec mes meilleures amies, j’ai craqué. La fameuse question est revenue, comme toujours. J’ai seulement répondu « pas tout de suite », j’ai baissé la tête et je n’ai rien pu contrôlé. Je me suis mise à pleurer. J’ai senti mes amies paniquer, leurs ventres se sont contractés, leur yeux ont commencé à rougir… elles avaient compris…
On tient peut être ici l’une des pires, ou des meilleurs raisons de ne pas demander à un couple quand est-ce qu’ils comptent faire un bébé. Elle a peut être fait une fausse-couche la semaine précédente, le mois ou l’année d’avant. Dans tous les cas, la douleur est vive et peut rester longtemps. Si vous le saviez, envisageriez-vous de poser la question ?
Aujourd’hui, cela fait presque un an que nous essayons de faire un bébé.
J’ai appris malgré moi à lâcher prise.
Je crains toujours d’entendre cette question « Et vous, c’est pour quand le bébé ? » et je réfléchis souvent à des façons de faire comprendre aux gens pourquoi il ne faut pas poser cette question.
J’ai trouvé ici une solution.
J’ai bien conscience qu’un an ce n’est pas grand chose à côté du combat de certains couples face à l’infertilité et la PMA. Je ne développerai pas davantage le sujet car ce n’est pas le propos ici et que je ne suis absolument pas légitime pour le faire. Mais après cette lecture, nous pouvons aisément imaginé le mal que nous ferions en posant ce genre de question à un couple concerné.
Des raisons il y en a encore davantage.
Alors, s’il vous plaît, arrêtez de demander à un jeune couple : « Et vous, c’est pour quand ? ».
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Laetitia dit
Bonjour,
Tout d’abord je vous souhaite beaucoup de courage.
J’ai les larmes aux yeux en vous lisant car je pense à ma propre expérience.
Je me suis mariée avec mon chéri et même pas un mois après le mariage les gens on commencé à sortir le fameux « alors toujours pas de bébé »?
J’ai fais une fausse couche très compliqué qui a duré plus d’un mois et demi et fini par un curtage. Et pendant tout ce temps je me prenais ce genre de réflexion et j’avais envie de crier que en fait si il y a un bébé mais il ne se développe pas mais malgré tout ne veux pas laisser sa place.
Un peu après le curtage à une réunion de famille j’ai quelqu’un qui est carrément arrivé devant moi à mis sa main sur mon ventre et m’a demandé si il n’y avait pas un petit bébé dedans par hasard. Je suis resté figée, heureusement mon mari était à côté et à détourné l’attention. Heureusement parce qu’honnetement je ne sais pas comment j’aurais réagi si il n’avait pas été là.
Vu que j’ai des problèmes génétiques on a ensuite été suivi pour une Dpi (fiv avec analyse génétique des embryons) certains proche ont été mis au courant du coup plus de questions de leurs part (ils savent que ça met du temps) et pour les autres au fur et à mesure de l’avancée du projet ça allait mieux pour répondre aux indiscrétions. Surtout que certains posaient la question à ma maman plutôt qu’à nous et qu’elle répondait assez sèchement histoire que les personnes comprennent qu’il ne fallait pas aborder le sujet.
Les gens ne sont vraiment pas délicats et c’est parfois très compliqué à gérer. Encore une fois je vous envoie tout mon courage et pleins de pensées positives.
Noémie dit
Bon courage !! Je crois que c’est un grand classique. Les gens adorent poser ce genre de questions pour discuter, « juste comme ça ». Quand j’étais à ta place, je répondais « on est jeunes, on a le temps !! » Alors que pas du tout. On a essayé 3 ans et j’ai fait 2 fausses couches. Mes très proches étaient au courant. Les autres se contentaient de cette réponse évasive. J’aurais parfois aimé ruer dans les brancards mais faut faire selon son caractère.
Il y a quelques jours j’ai essayé de venir en aide à une connaissance qui subissait le fameux « et vous, vous y pensez ? » Balancé tel quel gratuitement par une autre connaissance, parce que ça faisait bien dans le contexte… On était 2 nanas à lui être venue en aide, j’espère que ça l’a soulagé un peu de pas rembarrer toute seule cet indélicat dans l’indifférence générale.
Si tu nous reconnais, d’ailleurs, courage à vous aussi pour ce genre de commentaires indélicats, j’espère que ça t’a aidé 😘
Et je vous souhaite à toutes celles qui attendent une issue positive et à toutes celles qui n’en veulent pas de subir le moins possible de remarques et questions indélicates et déplacées !
Christelle dit
J’ai dû passer au bloc il y a 4 jours pour une aspiration, nous avons appris le 26 juin (à 9SA) que bébé était lui resté à 6SA… Aujourd’hui je viens de subir pour la première fois la question que je redoutais tant « Est-ce…? » en faisant le signe d’un ventre qui s’arrondit. J’ai répondu non (en hurlant à l’intérieur de moi). « Oh t’inquiète pas ça viendra » 💔
missnounours dit
Les gens et leur indélicatesse c’est vraiment abusé parfois. J’ai eu le droit à certaines réflexions indélicates de la part de mon entourage avant d’avoir mon fils mais je me considère chanceuse car ça n’a jamais été trop embêté. De toute façon les gens ont toujours quelque chose à redire sur notre façon de vivre. J’ai souvent des réflexions à deux balles pour savoir quand mon fils aura un petit frère ou une petite soeur et j’avoue que parfois ça me démange d’envoyer balader la personne mais je me retiens car pas envie de parler de ce genre de choses. Perso je ne pose jamais la question aux couples de mon entourage qui n’a pas d’enfant, Je respecte ces personnes et je me dit que si elles veulent en parler, elles le feront d’elles même (j’ai un couple d’amis qui est en PMA). Et surtout je ne veux pas mettre mal à l’aise ces personnes. Après c’est clair que la meilleure arme face à ces indélicats c’est de les mettre mal à l’aise face à leur question intrusive.
Ciann dit
Bonjour, idem pour moi. 37 ans, mariés, une bonne situation, un appartement… Pas d’enfant. Bref, une anomalie pour bon nombre de personnes dans notre entourage, et des gens que tu ne connais parfois pas qui se permettent des remarques déplacées. Quelle impolitesse. Personnellement, j’ai décrété qu’à mon (grand) âge, j’avais passé l’âge de me justifier. Un cinglant « qu’est ce qui te dit qu’on n’essaye pas et que ta question est totalement déplacée ? » Généralement, ça calme direct et pour longtemps. Quant à passer pour la mégère/frustrée de service, ma foi… J’ai passé l’âge de tenir compte de ce qu’on pense de moi et mes très proches ont depuis longtemps compris qu’ils auraient des infos quand on aurait envie d’en donner. Bon courage à toutes et à tous !!
Leati dit
Bonjour, j aimerai juste ajouter quelque chose; la sage femme vous a dit que la plupart des couples mettent 1 an pour concevoir c est faux. La moyenne est de 6 à 7 mois. J ai souvent entendu des gynéco dirent 1 an et du coup les couples attendent 1 an et plus pour etre sur et reviennent ensuite vers un spécialiste . Cela retarde les éventuels examens ou traitement de plusieurs mois… donc évitez de trop attendre ( je m adresse là à tout le monde) . A l epoque mon gynéco m avait dit que la moyenne en France c est 6mois et que passé 6 mois je devais revenir vers lui.
Pour c3 qui est de la fameuse question mon mari avait tendance à la poser histoire de parler. Je lui ai expliqué ce qui pouvait se jouer derriere, de la souffrance de ne pas pouvoir en avoir ou le fait de ne pas vouloir d d’enfant tout simplement… à dire vrai il n avait pas reflechit plus loin mais depuis il ne pose plus cette question..
Grivault dit
Merci de mettre des mots…. En espérant que des prises de conscience soient faites… 🙏
Anays dit
Coucou ton témoignage est très touchant, j’ai une amie proche dans ce cas et je ne lui pose jamais de questions je la laisse m’en parler quand elle le désire. Elle est en PMA et elle sait que je suis là si elle a besoin de soutien. Mais je ne me permets pas de lui poser trop de questions je lui demande juste si ses rdv se passent bien quand elle me tient informer en général et c’est tout. Je ne veux pas la forcer à parler de choses qui lui font du mal. Je connais le ressenti, je déteste cette question. Ce n’est pas pour les mêmes raisons, moi c’est parce que je ne veux pas d’enfant. Mais c’est très mal perçu et on s’en prend plein la tête quand on ose le dire.
Courage je te souhaite que du bonheur pour l’avenir et que tes rêves se réalisent.
Marie dit
Je suis très touchée par ce témoignage car j’ai vécu de nombreux moments similaires. Après 4 ans d’essai dont deux de pma et 3 fausses couches avant d’avoir ma fille…milieu de trentaine, mariage, maison… évidemment les remarques fusaient!! Je me souviens qu’à un mariage où j’étais en plein cycle piqûres et cie, la mariée s’est précipité folle de joie sur une copine enceinte qui venait de l’annoncer en lui disant « c’est super! J’ai demandé à mon mari d’observer toutes mes copines pour voir lesquelles ne buvaient pas d’alcool ! Du coup il m’avait dit pour toi ! » Et la discrétion des premières semaines où on annonce pas la grossesse, on en fait quoi… J’étais tellement choquée. Pourquoi tant d’intrusion dans la vie des gens ? Je connais bcp d’amies qui hélas vivent la stérilité ou les fausses couches. Soyons féministes. Soyons solidaires. Respectons.
A dit
Je n’ai jamais eu à subir ce genre de questions mais les circonstances ont sans doute aidé. J’ai rencontré mon mari à 26 ans donc histoire récente malgré un âge qui avance (il avait 31 ans), pas de question. Après 3 ans on a annoncé qu’on allait se marier, pour les amis/famille gros projet en cours donc pas de question sur les enfants. Et le jour de mon mariage, lors de la cérémonie laïque, il a été clairement énoncé qu’on allait essayé à la suite. En effet, il n’y a pas eu de demande de mariage, juste une discussion où j’énonçais à mon futur mari qu’il fallait peut-être qu’on se fiance maintenant selon mon rétro planning car je voulais être mariée avant d’avoir des enfants et qu’il fallait commencer à essayer pas trop tard car ça pouvait prendre du temps XD Il a trouvé ça très logique et on a lancé la machine. Bref le jour du mariage, tout le monde a entendu cette histoire de rétroplanning et du coup ils nous ont laissé la paix.
Il y en a toujours qui guettent les signes mais j’avais une excuse en béton pour ne pas boire d’alcool (j’avais déjà dû arrêter de boire pendant 9 mois à cause d’un problème de foie, tout le monde devrait utiliser cette excuse^^).
Quant à moi, je ne me suis jamais permise ce genre de question, ni mon mari. On laisse aux amis le temps de faire les choses à leur rythme. Je dirai même on ne guette pas. Il y a quelques mois à un BBQ en petit comité, une amie prend le talon du rôti et je lui demande si elle préfère sa viande bien cuite, elle ne boit pas d’alcool non plus. J’ai du partir à la fin du repas et quelques heures plus tard mon mari m’annonce qu’en fait cette amie est enceinte et que je l’avais sûrement remarqué pendant le repas. En vérité, je n’avais rien remarqué du tout alors que les signes étaient là, ma question sur la viande était tout à fait anodine mais cette amie avait pensé que j’avais deviné à cause de ma question.
Pour le coup, plusieurs amis se sont confiés à nous sur leurs futurs essais, sur des fausses couches, sur le fait qu’ils attendaient un bébé alors qu’ils le savaient depuis quelques semaines seulement, car ils savent qu’ils peuvent compter sur notre discrétion et sur notre soutien. On ne juge jamais, quelque soit le sujet.
Tif dit
Bonjour, votre article est tellement vrai. J’ai subit le même genre de remarques de la part de ma famille et du travail plus particulièrement. On essaie de faire bonne figure mais c’est pas toujours simple.
Après avoir moi même subit une fausse couche, je sais ce que l’on peut ressentir. Il s’est passé plus d’un an avant que je ne retombe enceinte. Et c’était très dur psychologiquement. Car quand un collègue te dit bon c’est pour quand, il serait temps de t’y mettre m, l’horloge tourne. On a envie de crier si tu savais.
J’ai rien dit comme vous, je disais c’est pas le moment, on verra, ….
Enfin tout ça pour dire qu’après l’avoir vécu je me suis promise de ne jamais poser de questions. En effet on est pas dans le couple. Et puis cette pression sociale du « tu bois pas d’alcool, tu es enceinte ». On est pas obligé d’en boire tout le temps si ???
Même quand j’ai eu des doutes sur la grossesse d’amies j’ai attendu par respect.
Merci pour votre article, si vous ne l’aviez pas fait j’aurais pu le faire.
Courage à vous et pleins de bonnes ondes pour vos essais bébé.
Emily dit
Je l’ai subit aussi, bien trop souvent. Quand à 34 ans vous n’avez pas d’enfant et que vous allez vous marier, que vous achetez une maison, les gens ne peuvent pas s’empêcher de vous demandez quand allez vous concrétiser « la suite logique » de votre vie!
Comme si la vie était écrite pour tout le monde.
Évidemment tout ça sans savoir que j’étais en insuffisance ovarienne et que je n’allais peut être jamais pouvoir donner la vie.
Mes réponses étaient cependant beaucoup plus cinglantes: « je suis stérile », « est-ce que je te demande ou en sont tes ovaires/testicules? », « depuis quand ma vie sexuelle intime te regardes ».
Ces questions intrusives, je les ai maudites. Aussi, quand il m’est arrivé de demander à un homme ou une femme dans une conversation s’ils avaient des enfants (question que j’évite la plupart du temps), quand la réponse était négative, je ne la posais plus jamais et surtout, je me passais de commentaires déplacés (« ah bon mais pourquoi, c’est que vous n’en voulez pas? », « je serais vous, j’attendrai pas trop, l’horloge tourne »…)
Aujourd’hui je suis enceinte, par chance rapidement. Mais il m’a fallu aussi « cacher » ma grossesse. Les personnes les plus déplacées ont été mes collègues de travail. Contre qui j’ai fini par exploser, littéralement.
Je vous souhaite bien du courage. J’espère qu’alors que vous nous lisez, un espoir viendra très bientôt illuminer vos vies.