Sophie a tendance à vouloir que tout soit super organisé dans sa vie. Alors pour son accouchement, elle tenait également à ce que tout soit parfait. Une chose après l’autre, dans l’ordre… et puis, à un moment, elle a du se laisser porter par les évènements, tout simplement. Voici son témoignage.
{Témoignage} Conseil pour l’accouchement : laissez-vous porter !
Bonjour à toutes les lectrices du blog,
Après coup, on en rigole. Je vous promets, on en rigole. Quand on a raconté cette histoire à nos amis et nos familles, ils ont ri. Et on en rit maintenant avec eux. Mais sur le moment, je ne voyais pas comment faire autrement. Très sincèrement, je ne voyais pas. Ce n’est pas pour me jeter des fleurs ou m’entendre dire que je suis une wonderwoman… Non non, je le promets, j’ai fait seulement ce que ma tête, ou plutôt mon « TOC », me disait de faire ce jour-là… ! Il faut savoir que je suis quelqu’un de très carrée, de très organisée. Tout est toujours (parfois trop !) minutieusement préparé. Et là, ce jour-là, mon accouchement n’a (en partie du moins) pas dérogé à la règle…
J’ai eu une grossesse que l’on pourrait très probablement qualifier de facile.
Des nausées pendant le premier trimestre mais peu de fatigue et j’ai pu décaler à un peu plus tard mon congé maternité…
Quand j’ai arrêté la pilule, j’avais dans ma classe (je suis maîtresse d’école) un élève très mal dans sa peau, en cours de bilans divers pour trouver la source de son mal-être et le traitement adapté. C’est un enfant qui m’appelait au secours avec les cris déchirants d’un enfant de 7 ans en proie à des tiraillements intérieurs, le dépassant totalement… Un enfant qui pouvait hurler, frapper, jeter des objets ou des meubles… Tous les jours de classe étaient stressants, je n’étais ni sereine ni au top de ma forme psychologique. On s’est dit, avec mon mari, qu’on pouvait quand même commencer les essais bébé, et qu’on verrait bien le temps que cela prendrait. Et puis je suis tombée enceinte.
Nous avons suivi les cours de préparation à l’accouchement
Bref tout le parcours classique, bien balisé, et qui me permettait d’être rassurée et de m’enlever du stress à chaque étape. J’ai appris à respirer et ma sage-femme a essayé de m’apprendre à me détendre, à me laisser simplement guider par la vie… Dur dur quand on a besoin que tout soit planifié d’avance ! La veille de l’accouchement, j’ai dû passer ma journée en voiture, à sillonner ma ville en long, en large et en travers pour régler un problème de contrôle technique… Quoi ? Je ne devrais pas faire tout ce cirque à J-6 de mon terme ? Très certainement… Et pourtant, comment faire autrement ? C’est la question que je me suis posée si souvent mais à laquelle je n’ai pas trouvé de réponse… J’espérais juste que tout se passe bien. Ce soir-là, je me suis sentie fatiguée. Je me suis écroulée dans mon canapé.
Les contractions ont commencé vers 1h30 du matin. Rien ne les faisait passer, pas même ma bouillotte habituelle. Elles montaient par vagues, très régulières… Comme quoi, mon organisation psychorigide avait aussi déteint là-dessus… Je regardais le réveil à chaque début de vague, toutes les 10 minutes à la seconde près.
J’ai appelé la maternité à 6h30 quand mon mari s’est levé pour partir travailler mais je m’attendais à leur réponse : contractions pas suffisamment rapprochées : « Restez chez vous tranquillement Madame, ça peut durer un moment ! »… Finalement, mon mari part au travail et je me recouche. A chaque début de vague, je regarde mon réveil : toutes les 10 minutes à la seconde près ! Décidément…
Je finis par me lever en me disant « si je dois accoucher aujourd’hui, je dois avoir les cheveux propres ! ». Me voilà rendue pliée en 2 au-dessus de la baignoire (avec des contractions toujours à chaque 10 minutes…), pour ne me mouiller que les cheveux (psychorigide que je suis, je vous dis !). Après mon brushing, je me dis que peut-être que je pourrais tenter le bain pour me faire du bien… Et là, POP ! J’ai perdu les eaux dans mon bain… Il était 9h à peu près. « Ouf, tu t’es évité un passage de serpillière ! » m’a dit, après coup, ma meilleure amie. Pas faux ! Mais là, c’est le DRAME : je fais comment avec les soucis de voiture et le reste ? Eh oui, c’est là que je me suis laissée envahir par le stress et par ces questions bassement matérielles alors que…
J’aurais dû me concentrer sur l’arrivée de mon bébé…
Je n’ai rien trouvé de mieux à faire que d’appeler en premier le garage qui avait récupéré ma voiture la veille au soir… Heureusement qu’ils me connaissaient… Après, j’ai appelé la maternité… La sage-femme m’a bien dit de venir cette fois. Et enfin, j’ai quand même appelé mon mari… Rendu pour son travail à 80 km… Dépendant de son collègue pour tout déplacement etc… Je suis sortie tant bien que mal de ma baignoire, je me suis habillée tant bien que mal également (quelle tenue était vraiment appropriée ?!)… Stress suivant : il faut que je range la table de la cuisine où il y avait mon petit déjeuner et que je refasse mon lit… Ensuite, il faut que je vérifie que tous les volets sont fermés… Et puis il faut que je sois sûre que ma maison est propre pour que je parte… Quand je vous dis que le stress est envahissant…
La liste de mes stress à résoudre n’était pas si longue mais pliée en 2 sur le ballon à chaque contraction (toutes les 2 minutes désormais !), ça fait perdre un sacré temps… Bref, vers 11h, je me décide à tout mettre dans la voiture qui était encore dispo à la maison et là, nouveau stress : je n’ai pas ma carte de groupe sanguin ! On ne me l’avait jamais faite faire pendant la grossesse, j’avais eu un rendez-vous en urgence au laboratoire d’analyses la veille (au milieu des garages automobiles !) et le laboratoire m’avait dit de venir la chercher le lendemain… « Eh bien, la chance ! Le labo est sur la route de la maternité ! » me dis-je en montant dans la voiture. Oui oui, je suis partie, seule, et au volant pour parcourir les 15 km séparant mon domicile de la maternité. A aucun moment, je n’ai eu l’idée d’appeler qui que ce soit à la rescousse. Non pas que je ne voulais pas voir les gens, je ne me suis simplement pas posé la question. Bah non, ce n’était pas prévu ! (si on pouvait tout prévoir……)
Le trajet fut ponctué d’arrêts sur le bas-côté de la route quand les contractions montaient… Arrivée au laboratoire : l’infirmière me dit « Vous n’allez quand même pas accoucher ici ! » Je n’ai pas été très cool dans ma réponse « Bah justement, j’y vais ! Filez-moi ma carte !!! » Arrivée à la maternité, personne pour m’ouvrir la porte… Je reste à la porte… Mais comment je vais faire ? La douleur devenait insupportable et j’étais seule… La sage-femme a fini par venir m’ouvrir et m’a conduite en salle d’accouchement.
Et là, j’ai accepté d’arrêter de me poser des questions
Maison rangée ? Voiture réparée ? Péridurale ? Pas de péridurale ? STOP ! J’ai finalement demandé la péridurale et je me suis laissée guider par la sage-femme, si gentille et apaisante, et par mon mari qui avait enfin pu arriver. Notre fille est née à 18h21 et depuis, si quelque chose de non planifié arrive, tant pis, je laisse couler !
Conseil pour les futures mamans qui vont accoucher : écoutez-vous, restez à l’écoute de votre « moi » intérieur. Vous seules savez ce que vous pouvez faire et ce qui vous libérera l’esprit pour vivre ce moment le mieux possible. Profitez, vivez, soyez heureuses !
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