Une grossesse extra-utérine qui s’est bien finie

On entendu souvent des histoires assez affreuses concernant les grossesses extra-utérines (GEU). Trompes qui éclatent, opérations en urgence, hémorragies… Mais non, parfois, la GEU peut presque passer inaperçue et s’évacuer naturellement. C’est ce qui est arrivé à Caroline. Elle a souhaité vous en parler pour rassurer les futures mamans qui liraient son histoire. Voici son témoignage.

{Témoignage} Une grossesse extra-utérine « simple »

Bonjour à toutes,

Je voulais apporter mon témoignage de grossesse extra-utérine qui s’est bien terminée.

Je vais être très factuelle parce que c’est de ça dont j’ai eu besoin quand ça a commencé à mal tourner et que j’ai cherché sur internet de quoi me rassurer un peu.

Ma grossesse extra-utérine

13 août : Début des règles

24 août : Jour d’ovulation

07 septembre : (4 semaine d’aménorrhée): J’ai des crampes assez douloureuses dans le bas du ventre et de très légères pertes marrons (spotting), je comprends ça comme le début de mes règles, je me dis que ça n’a pas marché, que je ne suis pas enceinte et que mes règles arriveront sûrement le lendemain.

08 septembre : Plus rien et internet me renseigne : il parait que le spotting annonce plutôt un début de grossesse. Je fais un test de grossesse : je suis enceinte. Joie, bonheur, je suis enceinte dès le premier mois d’essai bébé : nous savourons notre chance.

Tout va hyper bien jusqu’au :

17.09 et 18.09 (5 SA) : le spotting recommence (pertes marrons filamenteuses qui tiennent sur un protège slip, et qui sont présentes à chaque fois que je vais aux toilettes) avec des crampes dans le bas ventre.

19.09 et 20.09 : J’ai moins mal mais les pertes continuent à être un petit peu plus conséquentes chaque jour. Ça dure tout le week-end.

21.09 (6 SA): Ce lundi, j’appelle tous les gynécos pour essayer d’obtenir un rendez-vous urgent pour me rassurer sur la situation. Heureusement je profite d’un désistement et passe voir une gynéco à 11h.
Echographie, la sentence tombe : Forte suspicion de grossesse extra-utérine, il n’y a rien dans l’utérus.
Elle me dirige immédiatement aux urgences et je sens à sa voix que c’est urgent et sérieux.
Devant le cabinet, je tremble, je pleure, j’appelle mon mari qui comprend entre deux sanglots que ça ne va pas. Il court me retrouver.
Aux urgences 12h30. Prise de sang, mon taux d’Hormones HCG est à 80UI et de nouveau échographie. Ils ont un peu plus de mal à voir la grossesse extra-utérine mais c’est à surveiller de très près. Ils me donnent rendez-vous 2 jours plus tard.

22.09 : Je saigne beaucoup, ce n’ai plus du tout les spottings des précédents jours. A chaque fois que je vais aux toilettes c’est pour m’essayer 5-6 fois de gros volumes visqueux rouge sang. J’ai peur de tout, j’ai l’impression de sentir des choses sur mon coté gauche, j’ai peur de l’hémorragie…

23.09 : Je vais aux urgences comme prévu. Prise de sang, le taux HCG baisse à 33UI.
La suspicion de GEU est à droite donc j’ai complètement halluciné sur la douleur à gauche, ça me rassure un peu.
Pour info, lors d’une grossesse le taux hCG augmente de jours en jours , en GEU il a tendance à stagner et il baisse en fausse-couche. Le médecin dit que l’on peut attendre encore deux jours voir si ça peut s’évacuer naturellement plutôt que de me donner le méthotrexate (médicament en injection pour arrêter une grossesse et qui demande d’attendre 3 mois avant de recommencer de faire un enfant).

25.09 : Je retourne à la maternité, le taux hCG est maintenant à 13UI, je n’ai plus mal et les saignements sont moins abondants. Les médecins sont encourageants. Ils ne voient plus rien à l’écho.

28.09 : Taux hCG est à moins de 2UI, c’est fini. Je revis, tout est redevenu comme avant ou presque. Je ne sens libérée de mon corps et de tout ce que je ne pouvais pas maîtriser à l’intérieur de moi, de la crispation musculaire que je m’infligeais par stress. J’aborde l’avenir plus sereinement. Je sais maintenant comment réagir aux signes, et j’ai eu de la chance que mon corps se soit chargé tout seul de régler cette petite anomalie.

J’ai voulu vous témoigner cette histoire parce qu’il existe en effet des cas de GEU qui se passent mieux que ce qu’on pourrait espérer. Peut-être même que si je n’étais pas allée voir de gynéco je ne l’aurai pas su et j’aurai alors cru à une fausse-couche classique. Mais je ne regrette pas d’être allée le plus tôt possible voir un professionnel de santé, j’ai été consciente du danger dans lequel je me trouvais et je ressens d’autant plus de soulagement d’y avoir échappé.

Je pense bien à vous toutes qui lisez peut-être que ces lignes pourront vous rassurer du diagnostique récent de votre gynéco. Ne vous en faites pas, le personnel soignant sait très bien comment réagir, faites leur confiance et bon courage.

Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.