Le second accouchement de Nounette ne s’est pas passé aussi simplement qu’elle l’imaginait. Entre le futur papa avec une gueule de bois monumentale et les aléas de la mise au monde d’un enfant… cependant la jeune maman en garde un super souvenir. Elle a donc souhaité nous le raconter sur le blog. Voici son témoignage.
{Témoignage} Accouchement : papa arrivera t’il avant la naissance ?
Bonjour à toutes les lectrices du blog
Mon accouchement s’est déroulé en juillet 2018 et comme il a été assez rocambolesque, j’avais envie de vous le raconter.
J’ai eu une grossesse surprise mais néanmoins classique, à la maison (je suis tombée enceinte pile au moment d’un énorme burn-out pro, j’ai été arrêtée toute ma grossesse.)
Papa et moi n’étions pas vraiment un couple officiel, on débutait, 2 mois de relation… j’ai un grand garçon qui avait 6 ans, d’un premier mariage.
Notre fille devait arriver pour le 17 juillet, mais le chef de papa n’a rien trouvé de mieux que de l’envoyer à Paris, soit à 300 km de la maison pile une semaine avant son arrivée présumée.
Le 10 juillet, il me laisse donc sur le canapé, échouée comme une baleine, lui promettant de bouger le moins possible jusqu’à l’arrivée de belle-maman, trop contente de venir s’occuper de moi qui couve sa première petite fille.
C’était donc pendant la coupe du monde de foot et le soir, il y avait la demie finale. Papa en a bien profité, il est rentré à l’hôtel à 4h du matin, ivre mort. Moi de mon côté, couchée de bonne heure, bien, devant un film, au calme.
Le lendemain matin, je me réveille vers 7h car petite fille gigotait beaucoup. Et un sentiment que quelque chose se trame là-dedans… pourtant j’avais des contractions depuis plusieurs semaines parfois plus douloureuses mais là, mon instinct me disait que c’était le début de sa naissance.
À 8h, j’appelle Papa pour lui demander de venir me rejoindre… il était devant son café, avec une migraine pas possible et bien sûr, la tête dans le brouillard.
Il me demande si mes contractions sont rapprochées je lui réponds « 3 minutes, régulières mais non douloureuse » et que ce serait bien qu’il rentre. Il bredouille un truc et raccroche ( j’ai appris ensuite que son collègue l’a secoué pour qu’il parte car il ne réalisait pas).
De mon côté, je me lève et essaye de ne pas affoler ma belle-mère. Sauf qu’à 10h, les contractions étaient toutes les minutes et commençaient à me faire bien mal. J’ai fait des tours de jardins encore et encore juste pour être seule et je mentais à ma belle-mère en ne comptant qu’une contraction sur deux…
Enfin 30 minutes plus tard, j’étais à 4 pattes, accrochée au canapé et je ne parlais plus pendant les contractions. Je commençais à paniquer car je me disais que Papa n’était pas encore là…
Un peu avant 11h, Papa arrive, enfin !
Il me voit souffler, respirer et voir mon ventre en forme de ballon de rugby… ok, il a pigé ! Enfin presque car monsieur a voulu fumer une cigarette et se prendre un café avant de partir.
On prend la route, on n’en a que pour 10 minutes alors je ne m’affole pas. Sauf que la voiture et les contractions ne sont pas de bonnes amies.
Sur le périphérique en haut d’un pont, je commence à gémir et me tordre, Papa a paniqué un peu, ouf 3 minutes après nous étions sur le parking de la maternité.
Papa se gare n’importe comment, hurle sur deux soignantes en pause que viiiiiiiite sa femme est en train d’accoucher (euh non chou, je vais accoucher mais j’ai encore le temps de grimper au deuxième étage).
11h30, me voilà devant le bureau des admissions au beau milieu d’une salle d’attente de pédiatrie pleine à craquer. J’essaye de donner mes informations entre deux contractions, je me souviens d’un papa avec son fils qui me fixait l’air apeuré que j’accouche là, à côté de lui.
Bref, on m’enregistre et je monte aux urgences gyneco où on m’installe en chambre pour un monitoring. Allongée, je gigotais comme pas possible, trop douloureuse. Papa arrive entre temps et s’écroule sur un fauteuil, fatigué (ah ah ah bien fait !)
Je ne tiens pas 20 minutes j’appelle pour qu’on m’examine. La sage femme entre dans la pièce et demande si tout va bien…
Moi je me tortille et Papa lui répond :
– Bof j’suis crevé ! (bah oui elle est là pour toi mon chat, tu veux que je prenne le fauteuil et je te laisse le lit ?)
La sage femme regarde et elle me dit :
– ah oui on est à 8 cm (papa devient livide), vous vouliez une péridurale ?
– QUOI ?! COMMENT ÇA « VOULIEZ » ? je crois que vous vous trompez dans le temps de votre verbe là, je VEUX une péridurale !
– oui mais madame c’est un peu tard.
– écoutez, je veux une péridurale, je refuse d’accoucher sans !
Rire de la sage femme, gentille comme un cœur qui me dit qu’elle va voir ce qu’elle peut faire. Par chance l’anesthésiste finissait dans la salle de naissance à côté de laquelle on m’installe un peu avant midi. Juste avant la péridurale, on me réexamine car j’ai l’impression que ça pousse, rien n’a bougé pas de soucis, toujours à 8 cm.
L’anesthésiste fait la piqûre pour endormir localement et enfonce l’aiguille de la péridurale qui m’envoie des décharges incroyables dans le dos. Ce n’était pas douloureux, juste hyper désagréable brrrrr.
Et en plein milieu : STOOOOOOP, elle sort, je sens qu’elle sort !!!!
On arrête tout, on m’allonge et on m’examine.
– ah oui, là madame, votre bébé arrive, je confirme ! Je vais vous chercher quelqu’un me dit un gentil monsieur.
La sage femme entre 30 seconde après (qui mont paru une éternité car j’avais envie de pousser comme jamais, même pour mon premier ce n’était pas aussi puissant ), elle me dit : ouf j’ai cru que ce bébé allait arriver sans moi, hop c’est parti Madame quand vous voulez !
Sauf que la poche des eaux n’était pas encore rompue, et c’est au moment où la sage-femme regarde que c’est arrivé, sur ses sabots !
Oups désolée !
Je pousse, tout va bien, j’applique en bonne élève ce qu’on m’a (ré)appris en préparation à la naissance… c’est quand ma fille est descendue quelque part dans mon bassin que j’ai eu la sensation qu’elle me déchirait de l’intérieur (je rappelle que je n’ai pas eu ma péridurale).
J’ai eu tellement mal que j’ai perdu tous mes repères et j’ai paniqué comme jamais (j’ai appris plus tard qu’en fait je gardais de mon premier bébé une cicatrice sur le vagin). J’ai arraché mes perfusions dans la panique, j’ai hurlé comme une folle et plus je poussais, plus j’avais mal.
J’ai perdu toute notion du temps ni de la réalité. J’avais l’impression de ne plus réussir à pousser, chaque fois, je finissais par crier. Je me souviens de la sage-femme qui tentait de me rassurer, de Papa qui stressait et gigotait.
On me dit qu’elle est coincée et que je dois pousser une bonne fois pour l’aider, moi stressée car j’ai trop mal, j’ai l’impression de ne pas pouvoir y arriver et j’ai peur pour mon bébé, surtout que Papa me sermonne un peu (je l’ai renvoyé dans ses 16 mètres !).
Alors je pousse une fois, je mets ma main pour voir où en est ma fille, je sens sa tête à moitié sortie.
Elle m’a donné des forces pour reprendre la poussée, je me transforme en superwoman !
La tête est dehors, je pousse pour que la première épaule sorte…
La suite est floue, j’ai un blanc dans l’histoire c’est Papa qui m’a raconté, parce que c’est le moment qu’il a préféré.
La première épaule est sortie et je suis allée chercher ma fille avec mes mains, je l’ai posé sur mon ventre. Je me suis étonnée de sa chaleur, et je l’ai embrasseé. Je lui ai dit comme je l’aimais.
Ensuite j’ai repris mes esprits, Papa a coupé le cordon et je l’ai gardé contre moi un long moment. La puériculture me l’a volé quelques instants pour les premiers soins. Ma fille était à moins de 2 mètres de moi et pourtant c’était un calvaire qu’elle soit si loin. De retour sur moi, elle a rampé jusqu’à mon sein et elle l’a vite trouvé !
Et voilà…
Bon, la suite est moins fun car mon placenta n’est pas sorti entièrement et plusieurs morceaux étaient encore coincés en moi, et le le hic c’est qu’en poussant je me suis déchirée de partout, pas profondément mais beaucoup et ce fut difficile de me recoudre. J’ai mis 1 mois à m’asseoir c’était l’enfer.
Un conseil aux mamans, des protections gelées entre les jambes, ça soulage un max !
Malgré tout, j’ai trouvé mon accouchement génial, vivement bébé 3 !
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Chou dit
Génial comme récit ! Merci de l’avoir partagé !