Après un an d’essais bébé, Anne a fini par tomber enceinte mais malheureusement cette grossesse s’est soldée par une fausse-couche. Mal accompagnée que ce soit au niveau physique ou moral, la jeune femme a très peur de se relancer à nouveau dans des essais bébé. Voici son témoignage.
{Témoignage} 1 an d’essais bébé et une fausse-couche
Bonjour à toutes les lectrices,
Je souhaite témoigner de ma fausse-couche survenue il y a peu, pour m’aider à cicatriser et en espérant que ça aidera d’autres lectrices.
Je vais fêter mes 33 ans dans une semaine. Je me suis mariée il y a un an et demi, en septembre 2019, avec un colombien dont je suis folle amoureuse. Nous commençons notre vie de jeunes mariées en Colombie, tout va merveilleusement bien. On ne commence pas tout de suite les essais bébé parce qu’on me diagnostique des nodules au niveau de la thyroïde. Après 5 mois d’examens, les médecins concluent que tout va bien. La gynéco me donne le feu vert.
Je peux commencer les essais bébés.
Quelques semaines plus tard le covid frappe. On est enfermés pendant 3 mois, alors je me dis que ça va venir vite. Avec l’enfermement, on a des rapports très fréquents. Et puis rien n’arrive. On passe les premiers six mois. Et la frustration commence à se faire sentir. Je pleure après chaque arrivée de règles. On a dû repousser notre lune de miel à cause du Covid, nous partons finalement en Novembre, 7 mois après le début des essais. Beaucoup de stress au boulot aussi, je me dis que ça me fera beaucoup de bien.
Nous voilà donc parti pour Tahiti, trois semaines, malgré le covid. On passe des super vacances. J’oublie un peu les calculs d’ovulation. Mes règles qui sont naturellement très régulières sont en retard de 3 jours, je me dis que ça y est. Fausse alerte, quelques jours avant notre retour, les règles réappairaissent. C’est un gros coup dur.
De retour à Bogota, nous consultons ma gynéco, qui nous fait faire des tests de fertilité
Réserve d’ovules, spermatozoïdes, … Je découvre qu’un spermatozoïde peut ne pas avoir de queue ou de tête. Tout est normal, nous sommes soulagés mais le poids de l’incompréhension augmente. Je reste très frustrée et triste. Un vide s’installe en moi. Mon mari ne sait pas vraiment quoi faire pour que je ne sente mieux. Je commence à remettre en cause ma féminité. Je me trouve grosse, moche, … Sans grande surprise, la gynéco nous informe donc qu’elle ne peux rien faire. Qu’il faut continuer les essais. Une fois tous les 2 jours. Quelques semaines plus tard, mes règles apparaissent de nouveau, et c’est la goutte qui fait déborder le vase. Je m’effondre complètement, ne dors pas de la nuit. Et décide de jeter les tests d’ovulation, de ne plus regarder et de me résigner.
Fin février pourtant, mes règles sont en retard, et c’est la délivrance. Le test de grossesse est positif. Je cours à la clinique pour faire une prise de sang, qui confirme la grossesse. Pendant les deux premières semaines, tout se passe bien. Mes hormones de grossesse croient normalement, je n’ai pas de nausées, je dors comme un bébé, heureuse. Je sens aussi le soulagement de mon mari.
Puis pendant la 6eme semaine d’aménorrhée, je perds un peu de sang
Je cours aux urgences, difficile de diagnostiquer quoi que ce soit, l’embryon est encore trop petit. Je tombe sur un médecin qui me met dans la tête que je fais un œuf clair. Alors je fais des contrôles de bêta HCG. Et le second se relève trop faible. Panique à bord de nouveau, je fonce chez ma gynéco, qui ce jour là entend le cœur du bébé et me rassure: tout va bien, le bébé croit à un rythme normal. Elle se rend compte par contre que j’ai un hématome qui commence à grandir sur le côté gauche de mon utérus et me prescrit un arrêt de travail. Je suis assez rassurée, je pense qu’en restant allongée tout ira bien, le sac de grossesse était placé à droite. J’ai étudié les maths à l’a fac, je connais les probabilités. A ce moment là je me dis que j’ai déjà trop enchaîné les galères : mettre un an pour être enceinte, avec une hématome, la malchance est derrière moi, tout ira bien. En plus on a une bonne étoile moi et mon mari, qui nous suit depuis le début. On s’est rencontrés complètement par hasard lors de vacances en Colombie. 2 ans après j’ai démissionné de mon boulot pour aller vivre avec lui dans l’inconnu et j’ai trouvé un boulot cool rapidement. J’ai du mal à croire que cette bonne étoile nous ai lâchée.
Malheureusement, deux semaines plus tard, lors de mon contrôle, l’hématome a beaucoup grossit. Il fait maintenant tout le tour du sac de grossesse. Nous pouvons tout de même écouter le cœur. On me prolonge alors mon arrêt maladie. Je suis complètement alitée : je ne peux plus cuisiner, je me lève pour aller aux toilettes et me doucher. Mon mari à ce moment-là est formidable. Il s’occupe extrêmement bien de moi. Mais le stress de faire un mouvement de trop reste dur à vivre. La distance avec ma famille et mes amies commence aussi à me peser. J’aimerais pouvoir partager avec eux sans avoir de problèmes de décalage horaire et que ce soit à travers d’une caméra.
Une semaine plus tard, je commence à ressentir des douleurs de règles
Je n’aime pas trop ça. Mais je reste persuadée que tout ira bien, que j’ai déjà trop enchaînée. Le lendemain matin je perds du sang au réveil. Nous partons aux urgences, pour apprendre, après une longue attente, que le cœur de notre bébé s’est arrêté et que c’est fini. On me prescrit les médicaments pour avorter, sans vraiment d’accompagnement, et surtout sans expliquer la douleur. Nous sommes vendredi 16. J’expulse le sac le soir, mais un truc cloche. Je ne perds pas beaucoup de sang, je sens que quelques chose ne va pas. Le lundi après midi, des douleurs très fortes commencent, des contractions qui deviennent vite très violentes. Je comprends qu’en effet je n’avais pas tout perdu. La gynéco me demande d’attendre une heure, si dans une heure je n’ai pas perdu de sang je dois consulter. Je ne perds toujours rien, et dois retourner faire une échographie, où l’on m’annonce que j’ai encore beaucoup de restes et qu’il faut reprendre des comprimés. Je suis en mode zombie. On me demande d’écarter les jambes, on introduit les comprimés et on me renvoie chez moi sans vraiment d’explications. Je suis complètement tétanisée par la douleur physique, la douleur mentale et la douleur de voir mon mari souffrir de se sentir impuissant et de ne pas réussir à soulager ma douleur. Ces comprimés font effet plus rapidement et le process est beaucoup plus douloureux. Je passe 3 heures pliée en deux. Enfin, je finis par libérer une boule de sang coagulée énorme après avoir vomit, ce qui donnera fin à mes douleurs.
J’ai ensuite perdu du sang pendant 10 jours. C’était il y a tout juste un mois. Nous allons repartir dans les essais bébés et j’ai terriblement peur. Que ce soit long de nouveau, que je me stresse, et que ce soit source de tensions dans mon couple. Bon courage à toutes celles qui sont dans une situation similaire. Merci pour votre soutien.
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Cassandre973 dit
Plein de courage à toi.
Sans minimiser du tout ta douleur qui transparaît dans ton témoignage, sache qu’il faut en moyenne un an aux couples pour que la femme tombe enceinte. Rien de choquant ou d’anormal donc de ce que je lis, même si tu avais visiblement hâte que cela vienne plus tôt. Oui, cela prend du temps.
Mais une grossesse n’est pas l’autre. 18 mois pour attendre mon fils à 34 ans, 1 mois à 38 ans pour ma fille…bon, ça ne cadre pas du tout avec les stats, mais ne te décourage pas d’avance, surtout qu’en général on connaît un petit pic de fertilité après une fausse couche.
Perso, si je suis exacte, ca a été en réalité pour ma fille grossesse au bout d’un mois, fausse couche, puis grossesse juste après le retour des règles. J’ai bénéficié du coup de pouce.
J’étais aussi prête : psychologiquement, je savais qu’une grossesse sur quatre se solde par une fausse couche et qu’une femme sur trois en vit une. Donc que cela pouvait m’arriver, d’autant que je ne sentais pas que ma deuxième grossesse arriverait à terme. Je ne l’ai donc pas mal vécue. Mais je comprends à 100% que ce soit plus douloureux pour d’autres femmes, et je le respecte.
Je te souhaite plein de courage surtout que tu n’es pas entourée comme tu pourrais en avoir besoin. N’hésite pas à en parler, tu verras que nous sommes nombreuses à l’avoir vécu, et tu trouveras sans doute des personnes pour te soutenir.
Alice dit
Bonjour,
Je ne peux que vous comprendre…
J’ai également fait une fausse couche il y a environ 3mois. Gros coup dur puisque cela faisait 3,5ans que nous étions en essai et cela est arrivé juste avant de commencer les FIV.
3,5 ans d’examens en tout genre, d’operations, de profonde solitude, d’angoisse, de tristesse et j’en passe…Nous sommes actuellement en plein protocole FiV, l’avenir nous en dira plus.
Même si c’est dur, il faut continuer à s’accrocher, à se battre, à y croire.
Bon courage à vous et ne désespérez pas. Être tombée enceinte est déjà quelque chose de positif en soi !
Christelle dit
Anne,
Qu’elle tristesse de lire votre récit, alors que je mon mari vivons une période de sensiblement pareil à la vôtre.
Ce qui m’interpelle en lisant votre récit, c’est que nous sommes toutes les deux tomber enceinte après avoir mis les tests d’ovulation de côté.
Pour ma part cela a été beaucoup plus rapide (5 mois) mais nous avons réellement essayé que 4 mois, puisqu’en février, au moment où j’ovulais, notre chatte s’est fracturée le fémur, avec lourde convalescence et soins).
Après 4/5 mois d’essais donc, j’ai mis les tests d’ovulations de côté. Nous avons fait notre déménagement dans notre maison que nous avons fait construire, avec notre chattoune en fin de convalescence (sur le point de découvrir une grande maison après 10 ans en appartement), je savais que j’ovulais aux environs du déménagement. Le timing était parfait !
Le 20 mai, mon mari était en déplacement, j’ai laissé le chat dormir avec moi (une première depuis 3 mois). J’avais 6 jours de retard, je décide de faire un test. Il est positif. Je fonds en larme seule dans mes toilettes !
Je vais prendre ma douche, et lorsque je ressors de la salle de bain, je constate que quelque chose ne va pas avec le chat, et fini par voir qu’elle boîte de nouveau. Je pleure toutes les larmes de mon corps toute la journée, ma mère nous accompagne à la clinique vétérinaire (et moi je me dis p*** pourquoi aujourd’hui, sans vouloir dire à ma mère que je suis enceinte, tant que mon mari ne le sait pas, et tant qu’il n’y a pas de prise de sang qui le confirme).
Le chirurgien confirme une nouvelle fracture, nouvelle opération.
Le soir, lorsque mon mari rentre de déplacement nous parlons évidemment du chat puis au bout d’une heure, lui demande de regarder sous son oreiller, où j’avais caché le test de grossesse positif. Ascenseur émotionnel !
Je fais ma prise de sang le lendemain matin, le soir la nouvelle est confirmée, je suis enceinte.
Entre-temps, le chirurgien nous avait rappelé. Suspicion de cancer des os pour le chat, il prévoit une biopsie pendant l’opération le mardi.
Finalement après un weekend à avoir angoisser pour le chat, rien décelé pendant l’opération, simple refracture, cependant plus net suivi post-op moins compliqué pour elle et pour nous.
Début juin nous faisons notre première écho, nous découvrons un fœtus de 6,6 mm, un battement de cœur et décelé mais nous ne l’entendons pas.
Samedi dernier, 2e écho, ma gynéco a du mal à le trouver et me demande si j’ai perdu du sang. Je commence à me poser des questions… Elle finit par le trouver, mais constate qu’il a toujours la même taille, plus aucune vascularisation, plus de battement de cœur.
Je m’effondre, mon mari me serre dans ses bras. Elle nous dit d’aller à l’hôpital pour être prise en charge.
Seule dans le service gynéco (mon mari interdit d’accès) et bien que le personnel était très compatissant, je comprends qu’on ne me prendra pas en charge aujourd’hui car il ne s’agit pas une fausse couche. On me dit de revenir lundi prendre rendez-vous, lundi, jour de mon anniversaire…..
Le lundi je retourne donc à l’hôpital. On me donne un rendez-vous pour le jeudi sans me dire ce qu’il se passera (est-ce une simple consultation ou est-ce que ça sera fini jeudi).
Elle me demande ma date d’anniversaire, très compatissante, elle me dit avec beaucoup de peine que c’est aujourd’hui, je lui réponds que si on m’avait proposé la consultation aujourd’hui, j’aurais refusé, ce qu’elle a compris.
Je demande si mon mari peut m’accompagner, elle me dit que ça dépend des médecins…
Hier jeudi je vais donc en consultation, mon mari est en salle d’attente avec moi. Lorsque la porte s’ouvre je demande s’il peut venir avec moi, le médecin accepte.
Il nous présente les deux méthodes (médicamenteuse ou chirurgicale) pour mettre fin à la grossesse, avec les avantages et inconvénients de chacune des méthodes. Très compatissant également, il préconise la voie médicamenteuse étant donné la taille du fœtus et du sac gestationnel.
Je lui pose des questions, il me dit que les douleurs sont semblables aux règles (j’attends de voir).
J’ai pris le premier comprimé qui prépare l’utérus à l’expulsion. Il me donne des deux autres à prendre samedi pour expulser le fœtus et le sac gestationnel.
Mon mari me suggére d’annuler mon repas d’anniversaire de samedi midi. Je fais le choix de maintenir, car il n’y aura que mon frère et sa femme (qui a vécu la même chose) et ma meilleure amie avec son compagnon. Moralement je serai entouré, et si physiquement ça ne va pas, je sais qu’ils sauront s’éclipser.
Je doit faire un contrôle dans 3 semaines pour vérifier que tout est bien parti, sinon ils feront une aspiration.
Depuis l’annonce de l’interruption de cette grossesse, je me suis interrogée s’il pouvait y avoir un lien avec ma pathologie (maladie auto-immune, associé à un phénomène de Raynaud, car après une courte recherche dans la semaine, elle semble visiblement propice à de nombreuses fausses couches).
À la sortie de l’hôpital hier, j’ai informé à ma gynéco avoir bien été prise en charge et lui ai demandé de prévenir les deux médecins qui me suivent sur Paris pour ma maladie, savoir si préconise un préventif avant de recommencer les essais, ou si il veut faire des examens dans un service spécialisé dans un hôpital parisien.
Étant donné notre âge, je viens d’avoir 34 ans et mon mari en aura 37 en février, nous souhaitons reprendre les essais rapidement. Cependant, depuis que j’ai trouvé que ma pathologie pouvait amener à des fausses couches multiples, je souhaite avoir le retour de mes médecins avant de nouveaux essais.
Autre anomalie du calendrier. Le jour où le médecin me donne un médicament pour préparer à mettre un terme définitif à cette première grossesse, une des soeurs de mon mari accouche de son 4e enfant à 40 ans…
Cha dit
Coucou Anne,
Je lis ton témoignage qui m’émeut beaucoup. Je n’ai pas ton vécu mais je ne pouvais pas te lire sans t’envoyer un paquet d’amour et de soutien…
Nous sommes en essai depuis début janvier, les cycles sont très longs et les douleurs fréquentes. Je suis déjà énervée et déprimée au bout de 6 mois… Je n’ose imaginer tout ce que tu as traversé et traverses encore…
Je me dis qu’il va te falloir être forte et trouver peut-être d’autres personnes qui comprennent ta situation pour avoir autour de toi un cercle de bienveillance et d’amour.. Malheureusement, ce que vous vivez n’est pas toujours suffisamment compris et je crois qu’on peut se sentir bien seul-e-s.
Je vous souhaite que la seconde fois soit la bonne mais surtout que cela ne t’amène pas trop de douleurs, de difficultés et de stress. Je te souhaite qu’on ne te dise pas « n’y pense pas, c’est dans la tête ». Je te souhaite de pouvoir parler de tes craintes et je te souhaite un heureux dénouement.
Courage à toi. Reprends des forces déjà, repose-toi, laisse-toi envelopper de tout l’amour de ton amoureux… <3
Natacha dit
Je suis désolée pour vous et je me retrouve tellement dans ce témoignage. Nous avons essayé d’avoir un bébé pendant 2 ans, 2 longues années d’examens en tout genre. On arrive au point de l insémination, je prends mes hormones et mon mari se rend au labo pour le prélèvement mais on lui annonce qu’on ne peut pas faire l’insémination car nous sommes rentrés de voyage à Bali 5 mois plus tôt… je m’effondre, mon mari est adorable, il me change les idées et je tomberai finalement enceinte cette nuit la. Le début de grossesse se passe bien, pas de nausées, nous sommes très heureux, échographie de la 9e semaine, on entend son petit coeur, c’est magique, puis à la 13e semaine rendez vous pour l échograpgie du 1er trimestre, on nous apprend que le coeur s est arrêté, sans douleur, sans symptome, mon petit n’était plus là depuis 1 semaine et je ne m’en était pas rendue compte. Mon monde s’est effondré, j’ai eu un curetage puisque la grossesse était bien avancée, qui n’a pas suffit, il m’a fallu également prendre des médicaments. J’ai hésité à me relancer parce que la douleur était trop forte et que l’attente avait été si longue mais l’envie était si forte. Aujourd’hui je suis maman d’une merveille de 5 mois qui est arrivé comme un petit miracle 3 mois seulement après la fausse couche. La grossesse à été stressante c’est certain, mais ça en vaut tellement la peine. Ne vous découragez surtout pas, je ne regrette aujourd’hui pas une seconde de tout ça, ça m’a apporté l’amour de ma vie.