Lorsque j’ai fait ma dépression post-partum, je la décrivais comme un mûr de tristesse. Je ne voyais rien d’autre que la peur, l’angoisse et aucune lueur d’espoir, aucune brèche qui me laissait entrevoir qu’un jour ça irait mieux. Cela a duré plusieurs mois et puis, quand Miss Loulou est allée chez la nounou et que j’ai pu recommencer à reprendre un rythme « normal », alors les choses se sont apaisées. Pour M. la dépression a commencé quelques jours avant son accouchement et puis s’est prolongée après, pendant de nombreux mois. Alors comment envisager une seconde grossesse qu’elle désire pourtant plus que tout au monde ? Voici son témoignage.
{Témoignage} Envisager une autre grossesse après une dépression post-partum
Bonjour à toutes
Je suis une maman d’un fils merveilleux de 20 mois et aujourd’hui je vais vous parler d’un sujet très personnel : ma dépression prénatale qui a évoluée en dépression post-partum. Un mal-être qui touche beaucoup de mamans et futures mamans et qui laisse une trace indélébile sur notre rapport à la maternité. Du moins c’est mon cas, cas près de 2 ans après la naissance de mon enfant, je ne suis toujours pas remise psychologiquement.
De la maternité à la dépression
La dépression a commencé 10 jours avant d’accoucher.
Une sorte d’explosion s’est alors produite, sans rien n’y comprendre. Tout allait très bien avant, mais là, d’un coup, ça a été le drame. Je faisais des crises de panique, j’avais peur de ne plus être capable d’accoucher comme je l’avais imaginé pendant ces 40 longues semaines. J’étais terrifiée par tout ce qui allait arriver… Alors que j’avais un conjoint bien présent et aimant, de ce côté-là pas de soucis, mais je me sentais si coupable et tellement seule ! J’allais bien psychologiquement depuis le début de ma grossesse et toutes mes certitudes ont disparues en une fraction de seconde. Bref, j’ai fini par demander de l’aide. Mon anxiété était beaucoup trop vive.
Finalement j’ai eu MON accouchement de rêve. Alors les jours qui ont suivi, tout allait super bien. 7 jours sans aucune angoisse. 7 jours de légèreté où j’ai pu profiter de mon bébé malgré la fatigue. Et puis patatra, la dépression est revenue de plus belle ensuite.
J’ai tout essayé pour me sortir de cet état, 3 anti-dépresseurs différents, différentes psychologues /psychothérapeutes, l’acupuncture, l’hypnose, l’EFT, la reprogrammation neurolinguistique, etc… mais il n’y avait rien à faire, j’étais coincée dans un voile, un mal-être incessant. Et c’est malheureusement encore le cas : émotionnellement je ne me sens pas comme avant.
Et le soucis c’est que je veux un second enfant.
Mon fils vient d’avoir 20 mois, on veut se relancer dans les essais bébé et je refuse de tomber enceinte sous-antidépresseurs. Ce n’est pas envisageable pour moi.
Chaque jour est une bataille pour me retrouver. En ayant mon premier enfant, je savais que c’était pour en avoir 2. Mais je ne m’attendais pas à cette dépression maternelle qui me tiraille encore. Aujourd’hui mon souhait le plus précieux, est aussi ma plus grande incertitude… Vais-je retomber encore plus bas ? Ou alors me battre pour remonter à la surface ? J’ai peur, mais je me sens aussi très forte de vivre tout cela et de pouvoir en parler.
Toute cette histoire pour confirmer que nous les femmes sommes fortes ! Nous tenons bons, nous continuons d’aimer, d’être présentes, d’être fonctionnelles malgré cette souffrance. Chères mamans, vous n’êtes pas seules… Tenez bon, le nuage est parfois extrêmement dense, mais je vous assure qu’il fini par être plus vaporeux, même si ce n’est qu’une fraction de seconde. Vous êtes merveilleuses et vous vivez un moment difficile. Autorisez-vous ce moment, qu’il persiste quelques semaines, quelques mois ou années. N’oubliez pas, vous n’êtes pas seule.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Audrey dit
J’ai souffert d’une forte dpp à la naissance de mon fils, pendant quasi un an, avec suivi psy anti depresseur et anxiolitiques. Aujourd’hui je vais bien, mais je refuse d avoir un 2eme enfant et de pre’dre le risque de revivre cet enfer, et de le faire revivre à mon conjoint et à mon fils. C’est hors de question.
Alice dit
Bonjour,
Votre témoignage me touche.
J’ai vécu une très forte dépression suite à la naissance de mon fils en 2015.
Aujourd’hui mon cœur est déchiré entre le fait de le voir seul et le fait que je n’ai pas envie de revivre ces moments si difficiles à surmonter.
Quel âge à votre enfant ?
Culpabilisez vous de le voir seul ?
Angie dit
Merci de poser ses mots, de se libérer. Bébé vas avoir 3 mois. J’ai vécu ma grossesse assez bien mais avec des hauts et des bas et le post partum avec des coups durs. Je me posais ce matin la même question. Comment envisager (même si ce n’est pas pour tout de suite) une seconde grossesse avec déjà une expérience pas facile. Comment ne pas reproduire le même schéma ? Ou est-ce incontournable ? C’est une expérience de vie qui nous bouleverse, nous change à tout jamais. Est-on préparé à tout cela ? Je ne sais pas. Mais une chose est sûre on est pas assez accompagnée. En amont aucune sensibilisation, pendant il faut faire la démarche… (encore faut-il accepter, avoir du monde et oser). Soyons fière de nous, non on n’en sort pas indemne mais qu’elle fierté d’avoir mis un enfant au monde. Acceptons nous, accueillons nous, aimons nous. C’est la plus belle chose qu’on peut transmettre à nos enfants.
Melanie dit
Bonjour,
Je viens de lire votre témoignage qui me touche. Dans un registre un peu différent, je me reconnais en vous. Il y a quelques années, j’ai fait une dépression, rien à voir avec le post-partum, un burn out qui m’a mis KO. Des années d’anti-dépresseurs, de psy, sophro, hypnose et j’en passe. Lorsque je suis tombée enceinte en octobre 2020 après 2 FC j’étais très angoissée et la peur de retomber dans la dépression m’a beaucoup fait peur. J’ai accouché il y a 2 mois et j’ai retrouvé mes vieux démons. J’ai vu un médecin rapidement qui m’a conseillé de voir une psy spécialisée dans la dépression post-partum pour éviter de sombrer. Ce que je me dis c’est que je ne serai jamais « comme avant ». Les événements de la vie nous transforme et nous change. Alors j’accepte, mon corps est mon pire ennemi, je me sens angoissée mais je me résonne, je me répète qu’il faut se faire confiance, que l’on ne soupçonne jamais assez la force qu’il y a en nous et si un jour je me sens angoissée ce n’est pas grave, c’est le nouveau moi et demain ira mieux. Ça m’aide beaucoup. Je ne cherche plus à me « retrouver » mais plutôt a bien vivre avec mon bébé et mon nouveau moi. L’acceptation a été pour moi la clé. Même si ce n’est pas tous les jours facile chaque jour est une nouvelle étape vers le nouveau moi dans une nouvelle vie à 3.
Bon courage à vous dans cette nouvelle étape de l’essai bébé 2 qui va encore vous transformer vers un nouveau « vous ».