Alors qu’elle était enceinte de 21 semaines et de jumeaux, Océane a fait une fausse-couche. Au début, ils ont pensé pouvoir sauver l’un des bébés, mais très vite la future maman a fait une hémorragie et il a fallu tout stopper pour la sauver. Malgré cette expérience traumatisante, la jeune femme reste optimiste et admirablement positive. Voici son témoignage.
{Témoignage} La fausse-couche de mes jumeaux, à 21 semaines de grossesse
Bonjour à toutes et à tous
Je n’ai pas pour habitude d’écrire sur les blogs mais il est vrai que lorsque l’on vit ce genre d’épreuve dans nos vies on peut ressentir le besoin d’extérioriser. C’est mon cas, alors aujourd’hui je me décide à vous envoyer mon témoignage. Il est tragique, mais j’espère qu’il ne permettra de passer à autre chose.
Nous avons eu la chance d’attendre des jumeaux. Le choix du roi : un petit mec et une jolie princesse… on ne pouvait espérer mieux. Mais un soir, alors que je suis à 21 semaines de grossesse c’est le drame. C’est un lundi, et il restera gravé dans ma mémoire à tout jamais. Je me vois aller aux toilettes et ressentir une perte d’eau importante. Je me souviens de dire à mon conjoint « remets tes chaussures nous devons partir aux urgences » puis je nous vois calmes, vides sur le trajet qui nous mène aux urgences maternité. Arrivés là-bas nous avons été pris en charge très rapidement par un interne qui a énormément manqué de compassion mais qui a très vite été remplacé par le gynécologue de garde. En effet l’heure été grave.
Je viens de perdre les eaux de la première poche et ma fille a commencé à descendre dans mon vagin.
On me met en salle d’accouchement, il s’attendent à ce qu’il y ait des contractions et que le travail commence. Mais à 3h du matin le travail n’arrivant pas, mon mari et moi sommes remontés dans notre chambre pour « se reposer un peu. » Le lendemain un médecin se présente et nous réexplique la même chose que la veille. Il nous dit que notre premier bébé n’ayant plus sa poche des eaux, elle risque d’attraper toutes sortes d’infection et qu’elle finira par avoir son cœur qui s’arrête.
S’en est suivi une journée de doutes : peut-elle survivre quand même ?! Va t’elle en effet mourir? Que va t-il se passer pour le deuxième bébé ? Peut-on le sauver? Combien de temps va t-on attendre ?! Une journée d’horreur dans le questionnement et le flou le plus compliqué. Le mercredi suivant, le médecin vient nous voir et nous dit que les cœurs des bébés battent toujours mais qu’il faut maintenant essayer d’attendre la 24 ème semaine d’aménorrhée afin de pouvoir accoucher. A cette dates, les bébés devraient être viables et pouvoir être pris en charge. ATTENDRE 3 semaines dans le doute et le questionnement le plus complet, avec un membre de ma fille dans mon vagin ?! Il nous propose de réfléchir à rentrer chez nous pour patienter. Nous lui demandons quels seraient les risques de rentrer. D’après lui, il n’y a pas de risques. Le pire c’est qu’une fausse-couche se déclenche, dans ce cas j’ai deux heures pour me rendre de nouveau aux urgences. Ok nous allons y réfléchir. Nous nous laissions quelques heures pour savoir ce que nous allions faire mais notre bébé en a décidé pour nous. Elle a commencé à descendre et glisser de plus en plus. Le gynéco accourt dans la chambre et là tout s’enclenche sauf le travail. Nous devons laisser bébé glisser tranquillement pour ne pas déclencher le travail et donc éviter que deuxième bébé suive. On essaie de garder espoir pour notre deuxième. Au bout de deux heures le premier est sorti, déclaré décédé.
Nous pensions que le deuxième était en bonne voie. Il est resté dans sa poche, toujours pas de travail enclenché et le col avait l’air de se refermer. Ouah super est-ce que vraiment nous aurions réussi à en sauver un ?! Malheureusement cela n’a duré que l’espace d’un instant.
Une hémorragie s’est déclenchée, je me suis vidée de mon sang
En quelques minutes, j’ai perdu plus de 3 litres de sang. J’ai du partir au bloc opératoire, être endormie afin de sortir le deuxième bébé (déclaré décédé aussi) et stabiliser l’hémorragie. Transfusion et anesthésie générale… je me réveille avec le visage de mon conjoint penché au-dessus de mois, branchée de partout. je suis fatiguée, fragilisée mais moralement vide. Pas triste, pas dépressive… juste vide. Les médecins se suivent dans notre chambre. Les infirmières et les aide-soignantes. Chacun nous explique que le gyneco a eu très peur de me perdre car cela a été beaucoup trop vite.
Je prends rapidement conscience de la chance que j’ai de vivre encore, de pouvoir serrer mon mari dans mes bras, de continuer à pouvoir aimer. Et je suis pleine d’espoir qu’un jour je puisse retomber enceinte. Les quelque jours d’après, nous avons pris conscience de tout ce qui nous était arrivé et à la faiblesse du corps s’est associée la faiblesse du cœur et du moral. Cela a duré quelques jours. Puis nous avons décidé de prendre la vie du bon côté. C’est dur c’est vrai mais je suis vivante. Lorsque le château de carte s’effondre il peut toujours être remonté à partir du moment où les cartes sont encore présentes sur la table. Nous sommes plein d’espoir pour l’avenir. Nous n’oublions pas et n’oublierons jamais mais le futur sera beau. On y croit.
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sab dit
Très beau témoignage d’espoir malgré la douleur. Je vous souhaite un immense bonheur pour la suite.