M. a fait une fausse-couche. Pour pouvoir faire son deuil et dire au revoir à son bébé, elle a souhaité écrire un poème que voici.
Poème pour mon bébé : au revoir bébé
Mon bébé,
Aujourd’hui je t’écris car vivant tu n’es plus,
Tu t’étais installé, bien au chaud, qui l’eut cru ?
Dans le creux de mes reins, de mon ventre de mon âme.
Avec toutes les promesses qu’une telle venue réclame.
Des promesses de bonheur, d’abnégation, de vie,
Meilleure illustration de l’amour infini,
Que ton père chaque jour m’offre passionnément,
J’espère, sans en être sûre, vois-tu, que je lui rends.
Car ce qui me rend triste, c’est que tu ne l’ai pas connu,
Que la vie, si cruelle, ait tout interrompu.
Toi tu ne le sauras pas, mais elle fait miroiter,
Toute la majesté, qu’elle pourrait apporter,
Mais comme toute puissance qui dépasse les Hommes,
Elle peut, à tout moment reprendre toute la somme.
Comme si l’investissement, n’était pas assez bon.
Bien sûr nos rêves nos peines, insignifiants le sont.
Ils régissent nos vies, nos parcours, nos chemins,
Mais n’ont aucun impact sur que sera demain.
Ton existence pour nous, révolutionnait tout,
A peine ton cœur battait, qu’on t’aimait comme des fous.
Et pourtant tu n’es plus, et malgré notre souffrance,
Inexorablement, le monde poursuit sa transe,
Sans se soucier des Hommes, qui se pensent si puissants,
Qu’ils s’échinent à détruire le berceau du vivant.
Mon bébé, à mon tour, d’être mégalomane,
De penser, que tu savais ce que ce monde émane.
Que tu as refusé de rejoindre cette espèce
Constituée de monstres, avides, qui se repaissent,
De ressources, d’énergies qu’elle croit infinis,
Qu’elle consomme sans vergogne et sans parcimonie,
Et qu’elle transforme en fait en plastique stérile,
Et ainsi notre survie, ne tient plus qu’à un fil.
La force de notre esprit, est notre seule force réelle,
Car tu vois mon bébé, c’est juste grâce à elle,
Qu’en quelques lignes poètes, tu as pu devenir,
Militant engagé, écologiste martyr.
Malgré tout ça en tête, j’espère que la vie,
Te donnera un frère ou bien une sœur, qui,
Me diront que tout ça appartient au fantasme,
Que de tels propos participent au marasme,
Que la vie est ainsi, avec ses joies, ses peines,
Et que trop y penser, à rien de bon ne mène.
Ça serait la plus belle issue à cette histoire,
Ainsi je vais finir, cette lettre d’au-revoir,
Ce n’est pas un adieu, car je me souviendrais,
De ces quelques semaines partagées et jamais,
Je n’oublierai la joie qui nous avait saisi,
Ce jour où on a cru que tu viendrais ici.
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