En octobre 2019, L était venue nous parler de la perte de son bébé Babyshark comme elle l’appelle. 1 an plus tard, pile à la même date, elle donnait naissance à son fils. Voici son témoignage.
{Témoignage} 14 octobre : 1 fausse-couche, 1 naissance
Bonjour,
Je suis L et j’ai déjà publié un témoignage ici suite à une fausse-couche l’année dernière : Adieu Babyshark.
Je reviens vers vous pour raconter ce qu’il s’est passé depuis ce 14 octobre 2019…
Cette date c’est sûr je ne l’oublierai jamais, mon Babyshark non plus. Certains diront que ce n’était qu’un embryon mais pour moi c’est mon premier bébé, ma petite fille d’amour et elle aura toujours sa place dans mon cœur et dans ma vie.
Les semaines qui ont suivies la fausse-couche ont été très dures
A l’hôpital on m’avait prescrit un arrêt de travail de 3 semaines que j’avais refusés et finalement je suis restée cloîtrée sur mon canapé 2 semaines… Suite à cela je me suis faite violence pour reprendre une vie normale… Mais je n’y arrivais pas ! je pleurais beaucoup, j’étais l’ombre de moi même. Je vivais dans une bulle de tristesse, de culpabilité, d’incompréhension… Je continuais à avoir les symptômes de la grossesse, à avoir mal physiquement. Je n’arrivais pas à manger les aliments interdits aux femmes enceintes, je ne pouvais pas boire d’alcool….
Quand je repense aux médecins qui me parlaient contraception … J’ai mis plus de deux mois à avoir une intimité avec mon mari … Il a été d’une patience.. il a été présent et m’a soutenu dans toutes mes phases de deuil.
Lorsque nous avons évoqué les questions de contraception (quand je m’en suis sentie capable) ! je n’avais pas envie de reprendre la pilule, mais je ne savais pas si j’étais prête à retenter l’aventure de la grossesse… Nous nous sommes donc laissés porter…On s’est dit « on prend comme ça vient« …
Et surprise en ce 10 février matin : je fais un test suite à un ressenti bizarre durant le week end : test positif ! j’en refais un second : positif !
Je suis de nouveau enceinte !
Je fonce au labo faire une prise de sang, je ne veux pas faire de fausse joie à Monsieur. L’après-midi même au bureau je dois contenir mes émotions : je suis enceinte ! La peur mêlée à la joie…
Le soir je l’annonce à mon mari en lui offrant des petites baskets blanches. Il ne comprend pas sur le coup puis ne réalise pas et dit vouloir attendre avant de se réjouir… Ma fausse-couche était intervenue à 13 semaines, donc nous attendrons 14 semaines avant de se réjouir.. Mais au fond de moi je me sens bien, je me sens sereine (contrairement à la première fois) et je culpabilise… cette fois je suis en forme et je continue mes activités sportives !
Puis le confinement : une chance et une source d’angoisse. L’écho de datation était prévue ce fameux lundi où le confinement a été annoncé : rendez-vous annulé.
Je dois convaincre un centre d’échographie de me recevoir rapidement même si cette écho n’est pas indispensable pour eux, elle l’est pour moi !
Puis rendez-vous en visio et échanges par emails avec la gyneco durant le confinement. Les rendez-vous écho se font seule, sans M… à chaque fois j’ai la boule au ventre mais dès que j’entendais le cœur tout allait mieux.
Finalement le confinement nous aura permis de vivre en vase clos, de prendre soin de nous et c’était plus facile pour cacher cette grossesse !
Nous l’annoncerons à la fin du confinement, soit à 4 mois de grossesse.
Jusqu’à la fin je suis stressée, à l’affût du moindre signe positif ou négatif.
Au final ces 9 mois se sont bien passés : peu de nausées, active jusqu’au bout (dernière séance de sport 5 jours avant d’accoucher et s’il n’y avait pas eu les restrictions liées au covid cela aurait été la veille!) J’ai été alitée un mois durant l’été mais tout est rentré dans l’ordre dès que je suis passée en 100% télétravail.
Le terme était prévu le 25 octobre : ma hantise … accoucher le 14 octobre
Notre petit bonhomme a décidé de conférer une nouvelle saveur à ce 14 octobre. 2 heures du matin les premières contractions, je me dis que je rêve. A 4 heures je dois me lever car cela s’intensifie. 6 heures plus de doute je suis en travail.
Et voilà comment le 14 octobre sera à la fois le pire jour de ma vie mais aussi le plus beau.
Je souhaite plein de belles choses à toutes les mamanges qui ont connu la douleur de la fausse-couche <3
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