Je vous préviens, le témoignage de Marie est assez révoltant. Après une fausse-couche, son entourage lui met la pression pour qu’elle retombe enceinte à nouveau. Sa famille l’a accusé d’avoir tué son bébé, pire d’avoir avorté… On oublie trop souvent de dire aux femmes qui subissent des fausse-couche que la qualité des spermatozoïdes de leur mari peut causer cette mort prématurée du bébé. C’est dit. Voici son témoignage.
{Témoignage} Lors de ma fausse-couche on m’a accusé d’avoir tué mon bébé
Bonjour à toutes,
Moi c’est Marie, j’ai 30 ans, je suis mariée et en couple depuis presque 10 ans.
Il y a quelques temps, décidons d’arrêter la contraception.
Je tombe très vite enceinte et me sens déjà coupable vis à vis d’autres couples en essais bébé depuis plusieurs années. Je savais qu’il ne fallait pas s’enflammer, je le sentais. Et le verdict tombe rapidement : il n’y a plus de rythme cardiaque : je suis à 8 SA, ça arrive.
L’hôpital m’impose le curetage.
J’étais dévastée et c’était que le début de ma peine immense. J’ai été traitée avec très peu d’humanité par les gyneco de l’hôpital et par ma propre famille qui me considère comme une criminelle. Mon mari est la personne la plus gentille et attentionnée que je connaisse. Et pourtant ses réactions m’ont anéanties.
Je devais le remercier pour avoir pris congé le jour du curetage, et il a commencé à me faire des réflexions : « comment fait la belle-sœur (enceinte aussi) pour maintenir son bébé en vie ?elle y arrive elle ! » Avant même que mon utérus soit vide, pour lui il faut recommencer les essais au plus vite et surtout c’est mieux que je ne demande pas d’arrêt de travail.
Du côté de nos parents c’est pareil, je me sens démunie. La situation laisse ma mère totalement indifférente. Ma belle-mère quant à elle me demande des explications. Je réponds ce qu’ont dit les médecins : probablement une anomalie génétique / ou du développement cardiaque. La réponse ne la satisfait peu. Pour elle j’ai forcément mangé quelque chose qu’il ne fallait pas et ça l’a « tué ».
Elle qui 2 semaines avant affirmait que les restrictions alimentaires pendant la grossesse sont des bêtises, qu’à son époque ça n’existait pas et que ça n’a aucune conséquence. Elle a même honte de ma situation, il ne faut en parler à personne. J’étais immunisée contre la toxoplasmose et avais pris les précautions nécessaires.
Pour certaines personne, cette fausse-couche est liée au cours de sport auquel j’ai été dans la semaine. Or le jour où j’y étais je savais déjà que c’était une grossesse non-évolutive. Pour d’autres mon alimentation me provoque des carences or mes bilans sanguins sont impeccables et je prends les compléments que le gynécologue m’a prescrit. Enfin j’ai aussi entendu qu’un embryon c’est une vie qu’on ne peut pas avorter.
Mais ma fausse couche ce n’est pas un avortement
Nous n’avions pas pu cacher la situation à nos proches, pensant trouver du soutien. Je me suis trompée, en réalité je dois systématiquement me justifier, m’expliquer, rendre des comptes, répondre aux objections, m’excuser. Chacun mène son enquête et y va de sa théorie et je dois prouver mon « innocence » car je l’ai tué.
Heureusement certains témoignages sur le net m’ont permis de comprendre.
A l’hôpital, je me suis sentie mal. Le gynécologue était froid, il a préféré commander à manger devant plutôt que de m’expliquer ce qu’il se passait. Heureusement les infirmières, et aides soignantes sont adorables et je les remercie du fond du cœur.
Plusieurs semaines après, on me demande déjà où est le bébé suivant
Mon mari me dit qu’il serait temps, sa belle-sœur a mis 3 mois à tomber enceinte, alors pourquoi pas moi. Idem dans nos familles : on me met la pression. J’ai encore des hormones de grossesse dans le corps et je risque une hospitalisation / chirurgie suite à des complications… Je n’ai pas pour l’habitude de me plaindre et m’apitoyer sur mon sort.
Mais ça ne peut plus durer. J’ai même peur de voir des gens et de devoir répondre de ça, comme celles qui sont en PMA, ou qui ne veulent pas d’enfants. Mon mari a pris la mesure de ses paroles et s’est excusé à plusieurs reprises. Il a été présent malgré tout et à fini par me défendre. Nous restons soudés pour sortir la tête de l’eau et espérons que nous aurons prochainement une belle surprise à annoncer.
Je souhaite à tous les couples dans ce cas de rester unis, forts, d’être imperméables aux commentaires. Et de se battre. Après la pluie vient le beau temps et l’arc en ciel. Merci pour cette belle page et ces partages. C’est ici que j’ai trouvé du soutien.
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Londeix dit
Votre mari n’est donc visiblement pas si bon ni bienveillant que ce que vous pensiez.
Je le regrette amèrement pour vous.
Vous comparer à la belle-sœur (qui soit disant mène une grossesse à terme et de façon rapide) et vous faire porter la responsabilité de cette fausse couche constituent des violences psychologiques graves. Vous inciter à être de nouveau enceinte est un abus de pouvoir exercé sur votre corps.
Pour information, vous contraindre à une grossesse est un viol.
Je conçois que quitter un homme que l’on aime, qui plus est un mari avec lequel il y a un projet d’enfant, est difficile voire impossible. S’émanciper, on n’y parvient pas toujours, pour X raisons.
Mettez-le face à sa bêtise et sa responsabilité. Comme indiqué en introduction, c’est parfois le spermatozoïde qui est responsable de la fausse couche. Ce n’est pas de sa faute non plus, mais il faut qu’il ait conscience que ce n’est pas un problème uniquement féminin, et aucunement votre responsabilité.
Ne le laissez pas vous tourmenter.
Et envoyez sa mère dans les orties.
Claire dit
Pour avoir fait deux fausses couches d’affilée avant d’avoir mes 3 enfants, j’ai entendu ce genre d’idioties également. Ma belle mère m’a accusée d’avoir tué le 1 e parce que j’avais fumé un avant de tomber enceinte. Dixit celle qui a fumé dans les 80-90 pour ses grossesses. Pour la 2 e c’est parce que j’y pensais trop donc mon stress a provoqué ma fausse couche. Ah oui donc finalement pas besoin d’avorter suffit de stresser …. Évidemment mon mari n’a pas voulu la contredire pensant que ce que sa mère disait se tenait scientifiquement ( famille de scientifiques soit disant). Il m’a fallu des années de suivi psychologique pour venir à bout de ces remarques.
Marina SAVREUX dit
Je suis vraiment choquée par les réactions de votre entourage mais… pas surprise dutout..
En fait je connais plus ou moins ce genre de « réactions » malveillantes car en parcours PMA depuis déjà des années.
Donc visiblement ces personnes manque très très clairement de culture c’est évident. Sincèrement.. remettre la « faute » d’une fausse couche aux femmes, je trouve ça limite risible. Ils croient que la conception d’un enfant relève uniquement des femmes sous prétexte que c’est elles qui le porte ? Mais laissez moi rire…
Etant un peu informé sur le sujet que la moyenne… grâce (à cause) de la PMA, il faut savoir que la seule et UNIQUE phase qui est absolument non maîtrisé par le corps médical actuellement dans l’aide médicale à la procréation c’est justement l’accroche de celui-ci et le début de la grossesse car justement il y a encore beaucoup de paramètres que la science ignore dans ce processus.
Quand aux fausses couches, c’est triste à dire mais malheureusement dans la grande majorité des cas (sauf accident de voiture par exemple) quand cela arrive c’est simplement parce que l’embryon avait une anomalie génétique ou une malformation. S’il avait « tenu » plus longtemps cela aurait fini ainsi car la nature fait en sorte que la grossesse cesse car sent que l’embryon n’est pas viable.
Et ça.. eh bien cela peut venir à la base d’un soucis de l’ovule ou du spermatozoïde.. mais ça.. eh bien c’est absolument ingérable pour PERSONNE et pas plus pour vous que pour votre belle-mère d’ailleurs. Qu’elle blâme son fiston aussi parce que ça peut très bien venir d’un problème avec son sperme… si vous lui dites ça croyez-moi ça risque de la calmer.
Juste pour vous donner une anecdote.. ma belle-mère m’avais sorti des horreurs il y a quelques années car voyant qu’on avait toujours pas d’enfant elle me pensait stérile et m’envoyait des remarques blessantes à ce sujet.
Eh bien à ce jour cette mégère n’est pas encore au courant mais finalement c’est son propre fils (mon mari) qui stérile.. comme quoi avant de parler les vieilles sorcières feraient mieux d’y réfléchir à deux fois.
Dans tous les cas je vous souhaite bon courage mais je ne doute pas que ce moment difficile vous rendra plus forte et vous permettra de mieux vous entourer.
Sangouard dit
Je suis absolument choquée par votre temoignage. Les fausses couches concernent 1 femme sur 5 c est enorme et critiquer/ condamner un phenomene sur lequel personne n a de controle c est juste monstrueux! Comme si cette epreuve n etait pas suffisamment difficile comme ça. Je ne suis pas dans vos basquettes il me semble que des baffes se perdent dans votre histoire! Ne vous laissez pas faire, vous n etes coupable de rien! Prenez le temps qu il vous faut pour vous remettre physiquement et psyxhologiquement et pitié envoyez chier avec perte et fracas tous ces indélicats ( y compris votre mari!) qui ont une capacité d empathie de la taille d une petite cuillère!!!
Avec tout mon soutien,
N
Anne dit
Je n’ai qu’un conseil. Mettez-vous en colère. Envoyez tout le monde sur les roses, peu importe son lien au cocon familial. C’est anormal de subir cette vendetta en plus du traumatisme d’une fausse couche. Déjà retenter tant que votre bêta HCG n’est pas inferieur à 5, c’est déconseillé par le corps médical, et pour le moment où ce sera le cas, la décision vous revient à vous seule. Le mari a juste un droit de veto mais pas un droit decisionnel.
Des millions de femmes font des fausses couches précoce sans meme savoir qu’elles sont tombées enceinte, elles pensent à des règles tardives et abondantes. Belle maman a quelque chose à redire sur votre alimentation ou sur vos habitudes de vie, remerciez la de sa sollicitude et dites lui que si elle veut remettre le couvert, elle est libre de le faire, mais que vous êtes maîtresse de votre propre utérus. Et si elle est ménopausée, dites lui que puisque ses connaissances médicales sont aussi pointues, elle devrait trouver une alternative.
Cessez d’accepter ces injonctions néfastes, cessez d’en être la victime et, si pour cela, il vous faut devenir agressive, parfois ça apporte des résultats. Ils sont allés trop loins, tous. Mari compris. Remettez l’église au milieu du village et faites leur comprendre que c’est vous qui vous tapez les prises de sang hebdomadaires, qui avez supporté le curetage et leurs condamnations et que personne à part vous n’a porté cet enfant.
Pour ce qui est de votre culpabilité, elle est inutile et gratuite. Je suppose que vous n’avez pas fumé comme un sapeur ou trinqué au mojito pendant ces 8 semaines. Alors vous n’avez pas tué ce foetus. Vous n’êtes pas responsable et ne l’avez jamais été, comme celles qui sont en PMA ne sont pas responsables de leurs difficultés de conception. Si on parle de miracle de la vie, c’est bien qu’il y a un aspect absolument indépendant de quiconque, et scientifiquement il y a tellement de feux qui doivent être au vert, que ca relève d’une forme de magie de la nature que de procréer.
Plein de courage et d’ondes positives à vous
Adélaïde dit
Punaise je suis choquée par autant de bêtises et tellement désolée que vous ayez du chercher du réconfort auprès d’étrangers (merci internet et le personnel qui vous a accueillie).
La fausse couche est un phénomène naturel, très fréquent, c’est un mécanisme de protection. En règle générale, pour une raison ou pour une autre, la grossesse n’était pas viable, point. Et ce n’est la faute de personne !
Il y a effectivement des choses qu’on peut éviter (examens radiologiques entre autres choses) mais pour le reste, c’est un peu la loterie. Anomalie génétique, anomalie des gamètes, anomalie au cours de la division de l’embryon etc… ça, personne ne le contrôle hélas, et ça peut venir autant du côté du père que de la mère, sinon simplement être un accident en cours de route …
Une grossesse non à risque ne demande pas de changement dans vos habitudes de vie autres qu’éviter les sports violents, certains examens, quelques habitudes alimentaires etc. Quand bien même vous auriez fait cette séance de sport avec un embryon viable, si la grossesse était partie pour tenir, elle aurait tenu.
J’ai vécu une fausse couche spontanée, et probablement 1 ou 2 supplémentaires mais je n’avais pas encore fait de test, je compatis à votre douleur. Il faut pouvoir faire son deuil et c’est normal. Je suis tombée très bas (il faut dire aussi que c’est tombé avec un diagnostic tardif d’endométriose et 3 ans de galère derrière, si la mariée en colère veut un article j’ai de quoi raconter 😅) mais grace à mon entourage, j’ai pu traverser tout ça et avoir une fin heureuse.
Vous n’avez rien à justifier, prenez votre temps, laissez votre corps reprendre ses droits. Vous devez être prête autant physiquement que psychologiquement avant de retenter de tomber enceinte, c’est votre droit, personne n’a à vous mettre la pression.
Contente en tous cas que votre conjoint ait réalisé ses erreurs, j’espère qu’à l’avenir il saura toujours être derrière vous et que vous aurez une belle grossesse dès que possible.
Prenez soin de vous !
Sha'ouette dit
Courage à vous. Ce que l’on vous a dit est révoltant. C’est une épreuve difficile à vivre même quand l’on est bien entourée. Les médecins ne sont pas toujours compatissants et il y a parfois des violences obstétricales dans le cas le fausses couches en effet, alors ajouter à ça les commentaires comme ceux-ci a du être très dur à vivre.
De plus, c’est réduire la femme à un rôle de procréation. Cette vision est d’un autre temps et il est fort dommage que votre belle mère n’en n’ai pas conscience…
Je vous souhaite de mener à bien votre projet de grossesse mais avant tout à la vivre avec bonheur. Les accidents comme les fausses couches sont très fréquents malheureusement, surtout le premier trimestre alors ne culpabilisez en rien et prenez le temps dont vous avez besoin en tant que femme et future mère. C’est votre corps et cela doit se faire à votre rythme et non à celui des autres quelques soient leurs valeurs, croyances et/ou idéologies si peu empathiques.
Claiwe dit
Bonjour,
Vous cumulez les commentaires désagréables, injustes et blessants ! Et venant de plein de personnes ! C’est incroyable une telle situation, ça ne devrait pas exister.
J’ai déjà constaté que généralement les sages femme sont plus compatissantes que les gynécologues.
Malheureusement il ne suffit pas de vouloir être enceinte pour le devenir.
Et oui il faut faire attention à la nourriture et au sport (pas de sport violent) mais (sauf pb médical), on peut vivre à peu près normalement en étant enceinte. Les fausses couches arrivent, on n’y peut rien. Il faut aussi « vivre » le deuil.
Et dans le cas de fausses couches (plutôt dans le cadre de plusieurs pertes d’enfants), on peut faire des analyses. Et ds certains cas on détecté des dysfonctionnements.
Bon courage…
Agnès dit
Ce qui est dingue, c’est que vous avez trouvé du réconfort sur internet mais pas auprès de proches, vous n’avez pas de chance de ne pas avoir de personnes plus informées des risques de fausse couche et compatissantes auprès de vous. Heureusement que votre mari a compris son comportement injuste. Ca a dû être compliqué de gérer sa réaction alors que ça aurait dû être votre premier soutien. J’espère qu’il ne vous traitera plus jamais comme ça.
Prenez le temps de vous remettre avant de vous relancer, le mental c’est très important.