De nombreuses lectrices témoignent pour nous rapporter des violences obstétricales lors de leur accouchement. Le récit de Marina est particulièrement violent. Il démontre à quel point, certaines équipes médicales peuvent oublier la femme qui est en train de souffrir en face d’eux pour ne se focaliser que sur le côté technique. Sans aucune sentiment ni empathie. (Primipares je vous mets en garde, ce récit est nécessaire car il soulève un sujet tabou, mais si vous stressez déjà à l’idée d’accoucher, allez plutôt lire ces témoignages.) Le récit de Marina est juste ci-dessous.
{Témoignage} On m’a annoncé que mon bébé était mort lors de l’accouchement
Bonjour à toutes les lectrices du blog,
Je m’appelle Marina et j’ai 31 ans. Je vous raconte ce passage de ma vie qui me paraît important pour moi et pour toutes les femmes.
J’étais enceinte de mon 3ème enfant, un petit garçon. Nous l’attendions avec énormément d’impatience, ce petit bout nous faisait vraiment patienter puisque j’avais dépasser mon terme depuis 3 jours.
Quand enfin je viens à ressentir les « vraies » contractions ! Enfin toute heureuse, je me disais que j’allais enfin avoir la joie de rencontrer mon petit garçon. Je suis arrivée à la maternité vers 21h. Aussitôt après m’avoir occultée on m’a posé la péridurale, mon col de l’utérus était ouvert à 3.
Malheureusement pour moi, comme pour mes précédents accouchements, la péridurale ne fonctionne que d’un côté et je vomis, j’ai des sueurs froides, la tête qui tourne… bref je ne fais pas une très bonne réaction à la péridurale. Mais le travail avance bien. Vers 1h du matin je suis à 8 donc ça ne devrait plus tarder ! Vers 2h15 du matin on me dit qu’on va s’installer, que je vais commencer à pousser. Je m’exécute, je donne tout.
Mais bébé a du mal à supporter cet accouchement
La sage-femme appelle donc la gynécologue de garde, qui a son arrivée ne se présente pas et ne m’adresse aucun mot. J’arrive à sortir sa petite tête et là tout le monde s’arrête. Je les vois juste discuter entre elles face à moi sans que personne ne fasse attention à moi. Et j’entends une phrases qui restera à jamais gravée. La sage femme demande à la gynécologue « qu’est ce que l’on fait ? » Et elle lui répond « il est coincé appelez le pédiatre mais il est mort ! »
Oui oui vous avez bien lu. Ces mots m’ont glacé le sang, je ne pouvais croire que c’était fini.
Je lui demande « je pousse ? Je peux pousser ? » Elle me répond avec une froideur sans précédent : « ne poussez plus madame, il est mort« . La sage-femme lui dit « mais ont ne peut rien faire ? » La Gygy lui répond qu’il faudrait que je me mette en position 4 pattes mais qu’avec la péridurale ce n’est pas possible. Quand j’ai entendu ces mots je n’ai pas réfléchi j’ai attrapé les barres du lit et commencé à me retourner. Mon mari a vu la petite tête toute bleu de notre bébé et s’est mis à hurler.
Dans ma tête c’était le tout pour le tout. Je me répétais « n’abandonne pas ! »
La sage-femme a fini par m’aidé à me mettre en position 4 pattes comme l’avait suggéré la gynécologue. Je pense que sans cette péridurale ratée je n’y serais jamais arrivée ! La gynécologue a commencé à tirer sur mon bébé et moi je m’accrochais à tout ce que je trouvais. Elle lui a déboîté les 2 épaules mais a fini par sortir son petit corps. Quand j’ai regardé derrière moi la salle était pleine de monde. Il y avait plein de personnes qui couraient dans tous les sens.
J’aperçois mon bébé, bleu et inconscient, amorphe.
Ils sont sortis en courant pour aller essayer de le réanimer. Je hurlais « mon bébé !!!« .
Mon mari avait suivi les personnes dans le couloir j’avais l’impression d’être seule, impuissante. Pendant que la gynécologue finissait sont travail sur moi je n’avais qu’un mot « mon bébé ! Donnez-moi mon bébé« . Quelques minutes après (des minutes qui m’ont paru être une éternité), ils ont réussi à le réanimer.
Mon mari est arrivé en hurlant, il a crié « chérie, il a crié ! il est vivant ! »
Je ne voulais qu’une choses le voir ! Ils me l’ont ramené une demie-heure plus tard. Bien sûr il avait des machines et tout un tas de choses sur lui mais il était la et vivant ! Aujourd’hui mon bébé va bien et dieu merci n’a gardé aucune séquelle de ce qu’il s’est passé, mais pour moi, c’est une autre histoire.
J’ai voulu vous raconter ce qu’il s’est passé lors de mon accouchement car je souhaite dire au personnel médical que nous les femmes qui accouchons, nous ne sommes pas des sacs que l’on vide de leur bébé. Nous sommes des êtres humains avec des sentiments. La gynécologue qui m’a accouchée n’avait aucune empathie, je l’ai trouvée monstrueuse. La prise en charge de la maman qui est sur la table d’accouchement devrait être une priorité car c’est elle qui donne la vie. Et avec un bon accompagnement nous sommes capables de miracles.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Emilie dit
Quel courage vous avez eu… Vous avez tout tenté et avait eu une lucidité d’esprit impressionnante. Votre petit bébé est un guerrier, il avait envi de vivre. Je vous souhaite le meilleur à vous et votre famille. J’espère que cette expérience deviendra une force pour vous, même si c’est traumatisant. Prenez soin de vous
Virginie dit
Longue vie pleine de bonheur à votre petit garçon et toute votre petite famille. Je ne vais même pas m’étendre sur le reste. Gardons le meilleur 🥰
Banane dit
Je suis sidérée.
Comment est-ce qu’elle peut juste dire « il est mort » et laisser tomber??!?
J’espère qu’il y a eu un signalement pour que ça ne se reproduise plus.
Franchement, incompréhensible de ne rien tenter pour sauver votre bébé.
Je suis plus que ravie de lire qu’il n’y a pas eu de séquelle physique.
Merci pour ce témoignage.
Camille dit
Bravo pour votre témoignage et votre sang-froid. Une amie a dû subir une césarienne en urgence code rouge pour son aîné et le gynécologue a trouvé nécessaire de lui expliquer que c’était nécessaire car son bébé était en rythme « pre-mortem ». Elle était encore plus paniquée et son mari a été traumatisé, pendant de longs mois il a eu beaucoup de mal à dormir et rêvait que leur fils était mort.
Expliquer ce qui se passe, c’est bien mais il faut réfléchir au poids des mots !
Leati dit
Ton temoignage est tres dur mais necessaire! Tu as sauvé la vie de ton bébé par ta réactivité. La force dont tu as fait preuve est épatante.
As tu fait un courrier à l l’hopital ? Es tu suivi par un psychologue ? Bises à toi
Melanie dit
Quel courage quelle sagesse et quelle force tu as eu raison de témoigner ici pour partager cette expérience très douloureuse et qui doit faire changer les choses. A tu penser à porter plainte contre cette Gynecologue ? Elle n’est pas intouchable et des avocats sont spécialisés dans ces dommages de l’accouchement.
Cette femme ne doit pas continuer elle doit faire des formations psychologiques afin de ne pas être un coeur sans vie !
Berenice dit
Heureuse de voir l’issue heureuse de cette histoire !
Mais qu’est ce qui a bien pu passer par la tête de ce médecin ?
C’est juste incroyable !!
Justement si détresse il y avait, c’est la rapidité d’action, de réaction qui aurait dû s’imposer à ce moment là !
Heureusement vous l’avez eue, vous , la maman !
Et le Papa par la suite !
C’est pour des situations comme ça que je ne voulais pas de la péridurale.
Vos hormones ont fait de vous une fulgurante femme, en pleine possession aiguë de son esprit et cela a surpassé tout !
Cependant ne négligez pas le traumatisme de cet accouchement sur vous et la relation à votre enfant. Je ne sais que trop que cela semble être réglé, mais ne l’est jamais totalement…
Nounart dit
Bravo pour avoir trouvé le courage de témoigner. J’avoue que je suis soulagée pour vous de l’issue. Ce manque d’humanité est glaçant, mais c’est peut être aussi ce choc qui vous a permis de trouver la ressource de vouloir tout tenter là où le personnel abandonnait. Je vous félicite pour votre courage et surtout, prenez soin de vous car ce genre de vécu est un véritable traumatisme, même si l’heureuse issue permet de s’en remettre un peu plus vite. Votre témoignage me donne encore un peu plus envie d’accoucher sans péridurale, choix que j’avais déjà depuis un moment, mais c’est en lisant ce genre de témoignages que je suis persuadée que je fais un bon choix et que je dois m’y tenir quoi qu’il en coûte, le tout est maintenant de trouver en moi les ressources. En tout cas bravo et merci, car votre témoignage m’a beaucoup touchée.
Agnès dit
Je suis absolument bouleversée par votre témoignage. Par votre grand courage surtout, cette réaction immédiate et cette force. Bravo pour ne pas avoir désespéré !! J’ai été vraiment ravie à la fin de votre témoignage de voir que votre bout de chou allait bien.
Mais cette réaction de la gynéco ! Je ne comprends pas comment elle a pu rester les bras ballants comme s’il n’y avait rien à faire. Il y a un monito du bébé, si le personnel médical n’a pas réagi pendant que vous poussiez c’est que le cœur battait encore. Comment un médecin peut oser prononcer une mort alors qu’il n’a rien fait pour essayer de l’empêcher. Je connais des histoires de personnes qui ont survécu à une crise cardiaque car la première personne a ses côté et les pompiers par la suite ont fait un massage cardiaque pendant 30 minutes, sans lâcher. Un médecin ne doit pas lâcher.