Mon premier accouchement

Un premier accouchement est toujours une expérience incroyable. Certaines mamans gardent de cette première naissance un bon souvenir, alors que pour d’autres accoucher pour la première fois est une épreuve pleine d’angoisse : celle de l’inconnu. Emma a souhaité nous raconter en détail son premier accouchement. Voici son témoignage, pour les lectrices de La Mariée en Colère.

{Témoignage} Accoucher pour la première fois : mon expérience

Bonjour, je m’appelle Emma,

J’ai aujourd’hui 23 ans et une magnifique petite fille de 2 ans en pleine forme.
Avant d’avoir ma fille je n’avais que des rêves et aucune intention de les réaliser. Aujourd’hui je réalise mon rêve d’enfant, je suis chauffeur Poids Lourds, j’ai une fille adorable et une maison pour ma petite famille. Ma fille m’a donné la force de faire ce que je voulais faire dans la vie et je la remercie pour tout le courage qu’elle me donne chaque jour.

Sentir qu’il y a un soucis, même quand on n’a encore jamais accouché

Aujourd’hui nous somme le 11 juin, cela fait exactement 1 mois et 2 jours que j’ai fêté mes 21 ans (je suis une jeune maman n’est-ce pas). Un jour comme tous les autre dans un mois spécial, le mois de Juin. Je suis enceinte et l’arrivée mon premier bébé, Naora est estimée au 21 juin, c’est dans 10 jours. À 10h j’ai rendez-vous chez la sage femme pour le cours de préparation à l’accouchement, j’entre dans son cabinet, m’assoie, on est 3 femmes en plus de la sage-femme. Je suis la plus jeune et surtout la novice, aucun accouchement au compteur, c’est la première fois que je vais donner la vie. Depuis le début des séances, ces deux femmes me conseillent et me raconte leur expérience sur l’accouchement car elles sont déjà maman.

Les informations qu’on me donne sur le premier accouchement

Les jeunes mamans me disent que pour un premier accouchement il faut compter au minimum 10 heures de travail et de contractions. On me parle de déchirure du périnée, de douleur post-partum, du bonheur de devenir maman, et d’enfants qui grandissent vite. J’ai la chance d’être accompagnée par une sage femme particulièrement engagé, très gentille et attentionnée.
Aujourd’hui je leur explique que mon ventre me fait particulièrement mal, ma peau et tellement tendue, mon corps a l’air d’être étiré à son maximum, je me demande si ce n’est pas un signe d’accouchement imminent. Il faut savoir que de base je mesure 1m57 pour 41 kg, à mon 9ème mois de grossesse, je pesais 56kg. J’étais fine, avec un ventre énorme, j’ai tout pris dans le ventre, rien ailleurs. Les jeunes mamans rigolent de moi, etla sage femme me rassure. À ma sortie du cabinet, direction la plage, oui je vis sur une île (à Le Réunion) autant en profiter. En pleine nage je me souviens de quelques chose d’important que j’ai oublié de dire à ma sage-femme, je décide de sortir de l’eau et de l’appeler. « allô Mme Camille, je voulais vous parler d’un sujet important ce matin, je l’ai complètement oublié, mon ventre tout tendu vous savez ! Et bien ça fait 1 semaine que je sens ma fille bouger de moins en moins, pourtant depuis le tout début c’est un vrai kangourou« .

Un premier accouchement dans une maternité toute neuve

Je me souviens m’être retrouvée à 15h en consultation au Centre Hospitalier Ouest Réunion, tout nouvellement ouvert, des docteurs, infirmière et sage-femme pas encore habitués à leur lieux de travail mes des gens formidables, qui m’ont beaucoup aidé pour ce merveilleux premier accouchement.
Le médecin « effectivement bébé ne doit plus trop bouger au vu du manque de place » je regarde l’échographie et n’y comprends rien. Ne devrais-je pas m’adapter ? Mon ventre ne doit-il pas grossir autant qu’il le faut pour mon bébé ? Le médecin propose de me déclencher l’accouchement, la maintenant, bébé et déjà bien gros, le terme n’est que dans 10 jours à vous de voir : c’est maintenant ou quand bébé le voudra.
11 juin 2019, 19h je me souviendrai toujours de cette sensation froide, le gel, c’est difficile de comprendre en quoi un gel va déclencher mes contractions.

Bébé n’a pas assez de place : ce sera un accouchement déclenché

J’ai attendu ces contractions pendant des heures mais rien n’y a fait. Il est 22h, je me dirige vers la salle de travail avec 0 contraction, un long couloir, qui me mène à une grande porte bleu qui ne s’ouvre que de l’intérieur. J’attends qu’on me laisse entrer pour un décollement des membranes (j’en ai très peur, j’ai lu beaucoup de chose sur cette acte douloureux). Je ne sais pas si c’est la peur du décollement ou le stress de voir cette porte bleu s’ouvrir mais il est 22h10 la porte n’est pas encore ouverte et je sens ma première contraction, je suis heureuse, puis une deuxième, et je retourne sur mes pas, je fais les 100 pas dans ce couloirs et la porte bleu s’ouvre enfin et je m’écris « pas besoin de décollement des membranes, j’ai des contractions« . Je n’aurai jamais penser être si heureuse d’avoir des contractions.

On ne peut pas manger pendant l’accouchement, normalement

Il est maintenant 23h30 j’ai faim, très faim. Je suis installée en salle de travail, le père de ma fille est assis à côté de moi, je lui dit de m’apporter à manger, malgré l’interdiction de manger des sage-femme à cause de la péridurale. Je suis sous monitoring, j’ai des contractions, c’est vraiment douloureux sur le moment. Mais aussitôt ma collation avalée, je rigole, tout roule pendant 1 heure.
Ma maman est venue me tenir compagnie, à 00h30 l’anesthésiste entre. La Péridurale est installée, il repart, je n’ai rien, aucun bouton pour appuyer, des contractions de la même intensité, je n’ai rien osé dire mais en fait, la péridurale n’était pas bien posée : je sentais tout. Mais comment savoir qu’est ce qui est normal quand on accouche pour la première fois ?

Les sensations quand on accouche pour la première fois

Il est 1h du matin je n’en peux plus, j’ai encore faim, et quand je pense au 7 heures minimum de travail qu’il me reste à enquiller je me dis que ça va être encore super long.
Nous sommes tranquillement en train de discuter avec le futur papa quand une sage-femme viens vérifier une énième fois le monitoring.
Il est maintenant 2h, le travail s’intensifie je sens que je dois pousser, JE VEUX POUSSER. Mais je me dis que ce n’est pas possible, ce n’est pas ce qu’on m’avait raconté sur l’accouchement, je n’ai des contractions que depuis 4 heures ! J’appuie pour qu’une personne vienne, on me contrôle et la col complètement ouvert ! Attend comment c possible? On m’installe en salle d’accouchement et je commence déjà à pousser, il est 2h25 le cœur de bébé fait des siennes. On m’inquiète et me presse en me disant : »mademoiselle il faut pousser maintenant ou c’est césarienne« .

Je ne veux pas accoucher par césarienne ! Hors de question j’ai déjà beaucoup trop mal à cause des contractions, je ne veux pas accoucher autrement que par voie basse. Je pousse 3 ou 4 fois, on m’annonce que l’on va utiliser la ventouse, je pousse 2 fois et la tête et dehors. Enfin ma fille est là, je pousse encore 1 fois et elle est là, dans mes bras.

Je l’ai fait ! J’ai accouché !

Naora et né le 12 juin 2019 à 2h35, 6 jours après l’anniversaire de mamie, 9 jours avant date estimée et 1 mois et 3 jours après mon anniversaire. Sont poids estimé était de 2kg500 elle pesait 3k500 et faisait 55cm, un bon gros bébé dans un petit corps de maman.
Lors de mon accouchement, il y avait donc 3 sage-femme à mes côtés pour m’aider à donner la vie à ma fille. Une qui m’a autorisée à lui mettre les pieds dessus pour pousser, une qui me tenait la main et m’encourageait, et une jeune sage-femme encore en apprentissage et qui m’encourageait. Ces 3 femmes étaient formidables, elles m’ont tout expliqué et m’ont accompagnées pour que ce premier accouchement se passe bien.

La découverte du post-partum

Une gynécologue est venue me recoudre, 3 points de suture m’a-t-elle dit. J’ai eu une petite déchirure lors de l’accouchement, et la ventouse n’a pas aidé. Papa et parti avec bébé pour prendre les mesures, la prise de poids, et lui faire une petite toilettes. Les attendre jusqu’à ce qu’ils reviennent m’a paru être une éternité.
Bébé m’a était rapporté avec une genouillères coupée au niveau des pieds. Elle était trop grande et trop grosse pour les vêtements qu’on avait prévus pour sa naissance. J’ai fait mon retour en chambre dans un fauteuil avec bébé dans mes bras. Après tant de souffrances pour la mettre au monde je ne la lâcherai plus, ma fille. Je suis encore jeune, je ne connais encore rien de la vie, mais maman va grandir et devenir une super maman, pour toi.
Je suis dans une chambre seule avec mon bébé il est 5h je n’est pas encore dormi, papa et parti à la maison chercher des vêtements à la bonne taille pour notre fille.

Mon conseil : prévoyez une tenue en taille naissance mais aussi une tenue en taille 1 mois au cas où.

Première toilettes et premiers soucis de maman

Après tout cela, je me dis qu’enfin je vais pouvoir me reposer. Je ne savais pas encore que quand on devient maman, on ne se repose plus jamais (ou presque).
A 9 heures je n’ai toujours pas dormi, on vient m’apprendre à donner un bain à ma fille, mais je vois bien que quelque chose tracasse cette infirmière. « Votre fille et un peux jaune ». On m’annonce une jaunisse et 6h de lampe en continue pour un bébé qui n’a pas 1 jour.

Dans l’après-midi, ma fille est enfin mise sous lampe, 6h plus tard, en plein milieux de la nuit on vient me la rendre. J’ai suivi les indications, je ne l’ai retiré que pour la tété. C’était un vrai supplice. Je me suis enfin endormie avec mon bébé à côté de moi sur le lit, malgré les indications de l’infirmière « laissez-la dans le berceau ». Le lendemain un énième docteur passe pour me dire qui faudra la remettre sous cette foutu lampe encore 6h. Cette machine qui m’a l’air très inconfortable revient, mais 6h encore en ne lui tenant que la main, ça m’est impossible. Je la retire aussi souvent qu’elle me le demande. Et aujourd’hui elle va très bien.

Je suis sortie de l’hôpital 1 semaine plus tard, Naora ne prenait pas de poids comme il fallait, elle avait les jambes toute recroquevillées et un peut tordues à cause du manque d’espace dans mon ventre. On a pu sortir quand tout était ok pour elle.

Ma fille aujourd’hui

Aujourd’hui Naora est en pleine forme elle va avoir 2 ans. Je viens d’avoir 23 ans, on a grandi ensemble comme convenu, elle a eu ses premières dents à 6 mois, elle a marché à 9 mois et elle a commencé à parler à 11 mois. Elle perd beaucoup l’équilibre, ses jambes sont légèrement courbées, j’ai un léger pincement au cœur quand je pense avoir attendu 1 semaine avant de dire qu’elle bougeait moins, c’était clairement de l’insouciance vous pensez pas ? Mais comment savoir ce qui est normal quand c’est la première fois ?
Naora pèse maintenant 14kg300 pour 82cm et moi 46kg600 pour 1m57. Je suis toujours un petit gabarit ça n’a pas changé.
On vit bien, je n’aurai jamais cru m’en sortir seule mais j’y arrive (on s’est séparés avec le papa), mamie aide beaucoup en la surveillant quand je travaille. J’ai beaucoup de mal à apprendre à mon petit monstre à être propre, elle me fait beaucoup rire là-dessus.

Mon premier accouchement, ce que j’en retiens

Je suis plutôt fière de mon accouchement, du travail de l’équipe médicale, de cette fin heureuse. Qui d’ailleurs n’est pas une fin mais un commencement heureux. Ma petite me donne la force chaque jour de faire mieux, pour elle, pour moi, et pour toutes ces mamans qui galèrent, croyez moi tout est possible. Pour toutes les jeunes mamans, un enfants ne signe à aucun moment l’arrêt de votre carrière. Non ma fille a était mon tremplin, ma force, pour nous offrir une meilleure vie.

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