La chorioamniotite est une infection particulièrement dangereuse qui peut arriver pendant la grossesse. Transmise par une bactérie qui passe par le vagin, elle peut infecter le liquide amniotique et donc le fœtus, causant une fausse-couche. Mimi a perdu son bébé à cause de cela. Voici son témoignage.
{Témoignage} J’ai fait une fausse-couche à cause d’une chorioamniotite
Bonjour à toutes et à tous,
Mon histoire est comme celle de beaucoup de couples qui ont un désir d’enfant et pour qui tout ne se passe pas comme prévu.
Nous avons eu un parcours long et difficile pour devenir parents.
Quand enfin, au bout de 7 ans d’essais bébé et de patience, enfin : je suis enceinte.
Nous étions tellement heureux de cette nouvelle !
Et puis rapidement, tout a basculé. Nous venions tout juste d’apprendre de sexe de notre futur petit. C’était un garçon, nous étions aux anges. On se projetait pour son arrivée parmi nous. Enfin nous allions devenir parents.
Mais 3 jours après l’échographie, j’ai commencé à avoir un peu mal au ventre. Je ne me suis pas affolée : pendant les cours de préparation à l’accouchement que j’avais eu, la sage femme nous disait de ne pas paniquer et que c’était normal d’avoir des sensations. Le bébé bouge, il fait « sa vie » à l’intérieur de notre ventre. Il est vivant.
Donc ce ne n’est que lorsque j’ai eu des pertes vaginales bizarres et abondantes que ça a commencé à vraiment me tracasser. J’ai donc pris un rendez-vous. Mais il n’y avait pas de disponibilités avant 2 jours. Il fallait patienter et attendre. Mais le destin en a voulu autrement, dans la nuit les douleurs ont augmenté. Au petit matin j’ai téléphoné à mon médecin qui m’a donné un rendez-vous en urgence. Il était à une heure de route mais j’y suis allée. Je ne savais pas encore que les douleurs que je ressentais étaient des contractions.
J’étais à mon cinquième mois de grossesse.
Les urgences gynécologiques m’ont admises tout de suite. On m’a donné un traitement qui a arrêté les contractions. Et puis finalement, après une heure d’examens ils se sont rendus compte que la poche des eaux était fissurée. Le verdict est tombé rapidement et je suis restée sous le choc : ils m’ont dit que je devais accoucher maintenant par voie basse car le risque d’infection était trop grand. Je n’ai pas eu le choix, je ne comprenais pas ce qu’il se passait, c’était l’horreur.
On n’avait même pas encore choisi le prénom du bébé et je devais déjà accoucher.
Dans le couloir j’ai entendu un soignant ou médecin dire « on espère sauver la mère«
Donc mon fils et né. Il faisait 570 grammes. Il a rapidement été transféré en réanimation. Il s’est battu 3 semaines. J’ai tiré mon lait pendant ces 3 longues semaines pour lui donner le courage de se battre… C’était tellement dur émotionnellement.
Je me suis surtout sentie extrêmement seule car il n’y avait aucune prise en charge du papa. Qui d’ailleurs ne pouvait avoir aucun jour de congés et qui ne pouvait donc pas du tout venir m’aider à encaisser ce drame.
Je me suis sentie seule, isolée, sans famille ou amie à qui parler de tout cela. Cela a été très difficile pour moi, mon mari lui s’est encore plus plongé dans son travail pour ne pas souffrir.
Lors de la visite programmée 3 mois après j’ai revu le professeur qui m’avait fait la FIV. Il ne savait pas que j’avais perdu mon fils, il n’avait même pas ouvert mon dossier. Il m’a annoncé très froidement qu’il nous restait encore une FIV. Une dernière. Son discours manquait totalement d’empathie, il n’a pas cherché à savoir comment j’allais ou ce qu’il s’était passé. Je n’étais qu’un numéro dans sa journée, une patiente en plus pour qui ça n’avait pas marché. Il n’a même pas cherché à voir mon mari qui m’attendait dans le couloir.
Je suis donc sortie de son cabinet et j’ai pris le rendez-vous pour la FIV d’après. Celle de la dernière chance.
Heureusement ce dernier essai a fonctionné. Elle a été classée tout de suite comme grossesse à très haut risque. J’ai été alitée, hospitalisée, j’avais de nombreuses contractions. Et je me sentais toujours aussi seule…
Mais j’ai tenu bon, pour mon bébé. J’ai encaissé et je ne me suis pas laissée démoraliser même si parfois j’avais peur ou quand les doutes m’envahissaient. Et puis, mon miracle : avec 1 mois d’avance j’ai mis au monde ma princesse.
Il nous aura fallu 8 ans de patience et beaucoup d’aide de la science mais nous y sommes. Nous sommes parents, je suis maman.
Je n’oublierai jamais mon fils, qui serait encore là s’il n’y avait pas eu cette chorioamniotite. On ne saura jamais comment je l’ai contractée. Si cela s’est fait à cause de la sonde vaginale lors de l’échographie ou autre. Mais ce qui est certain c’est que cette infection a brisée ma vie. Heureusement, nous avons réussi à nous relever, grâce à noter princesse.
Vous souhaitez publier votre histoire sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Laisser un commentaire