Alors que le futur bébé de Julie se présentait tête en bas, quelques semaines avant l’accouchement, sa fille a décidé de se retourner. Les médecins ont donc proposé à la future maman un accouchement en siège par voie basse. Mais comment réagir quand on sait qu’à tout moment, cela peut partir en césarienne d’urgence ? Ne valait-il mieux pas opter pour une césarienne programmée pour ne prendre aucun risque ? la future maman s’est posée mille et une questions puis a fini par décider qu’elle tenterai l’expérience. Voici son témoignage.
{Témoignage} Accoucher par voie basse d’un bébé en siège
Bonjour La Mariée en Colère et toutes les lectrices du blog,
Je lis La Mariée en Colère depuis mes préparatifs de mariage avec mon chéri. Après cette superbe fête, j’arrête ma pilule et nous commençons les essais bébé. Après 16 mois d’attente très mouvementés et douloureux qui se termineront en parcours PMA, je tombe finalement enceinte fin 2018, après seulement quelques stimulations ovariennes. Passée l’angoisse du 1er trimestre, je profite de ma grossesse à fond : je suis heureuse, épanouie et je me sens bien dans mon corps.
Vers 30 semaines, je fais un contrôle à la maternité pour des contractions : rien de grave, on me dit qu’elles sont très certainement dues au fait que ma fille qui était jusqu’alors tête en bas… s’est retournée tête en haut !
Ma fille s’est retournée tête en haut à quelques semaines de l’accouchement
Lors de la T3, vers 33 semaines, ma fille est toujours bien installée en siège décomplété : pieds devant la figure et fesses en bas. La gynécologue nous dit qu’elle peut encore tout à fait se retourner. Sur ses conseils, nous tenterons tout : acupuncture, positions farfelues (pont indien, quatre pattes et autres acrobaties un brin complexes à 8 mois de grossesse !), mais aussi ostéopathie, piscine… on lui parle, on lui explique qu’il vaut mieux sortir tête en bas, mais rien à faire.
Ma fin de grossesse est du coup suivie par une gynécologue (et non une sage-femme) à la maternité. Par chance, ma maternité est formée aux accouchements en siège : on me dit donc que si mon bébé n’est pas trop gros et mon bassin pas trop petit, je pourrai tenter d’accoucher par voie basse. On me prévient cependant que c’est un accouchement plus « médicalisé », avec une plus grosse équipe et 50% de chance de partir en césarienne d’urgence, surtout pour un 1er bébé. Sur un siège, comme la tête sort en dernier, ils ne laissent pas durer le travail trop longtemps. S’il y a un couac, on part au bloc.
Tentative de version manuelle externe
Ma gynécologue me propose une dernière tentative pour que ma fille se retourne : la VME (version manuelle externe). Au début, je la refuse catégoriquement. Je trouve ça brutal et j’ai peur des conséquences pour mon bébé. Je changerai finalement d’avis, rassurée par ma gynécologue. Effectivement elle fera ça avec beaucoup de douceur : de toute façon au bout de 3 essais, impossible de faire bouger ma fille d’1 millimètre ! Je me dis alors qu’elle a ses raisons de vouloir rester dans ce sens-là, et je décide de lui faire confiance.
En parallèle, je passe mon scanner du bassin : les mesures sont bonnes et l’équipe de médecins me donne le feu vert pour tenter la voie basse si je le souhaite. J’ai donc 1 semaine pour me décider : soit je tente d’accoucher naturellement, soit ils programment une césarienne vers 38 semaines.
Ça a clairement été la partie la plus compliquée, je me suis torturé l’esprit pendant des jours, à n’en plus dormir la nuit. J’étais totalement motivée pour tenter la voie basse, mais je me demandais si c’était égoïste de ma part de faire peut-être courir plus de risques à ma fille pour mon envie d’éviter la césarienne. Je mettais sans cesse dans la balance une césarienne programmée contre une césarienne d’urgence. J’avais peur des risques, peur de prendre la mauvaise décision. Mon rôle de maman était de faire ce qu’il y avait de mieux pour elle, mais je ne savais pas quel était le meilleur chemin pour la faire naître. Alors j’ai lu : des articles, des témoignages de médecins et mamans (pas si faciles à trouver car ils ne représentent que 5% des accouchements!) sur le siège, sur la césarienne, et j’ai rediscuté avec ma gynécologue. J’en ai retenu que si j’avais eu le feu vert des médecins, c’était possible. Il fallait juste que je sois capable de m’adapter sans paniquer dans un contexte d’accouchement un peu plus « tendu ». Alors encore une fois j’ai fait confiance à ma fille et je me suis lancée : ce sera une voie basse.
J’ai choisi la voie basse, malgré les risques de césarienne
Finalement, je suis déclenchée à 39 semaines (eh oui, c’est possible en siège aussi !) car je n’ai plus assez de liquide amniotique. Le travail est très efficace, ma dilatation rapide et les médecins confiants. La situation se corse à dilatation complète : ma fille ne s’engage pas dans mon bassin. Après 3h d’attente (leur limite avant de partir en césarienne puisqu’en siège ils ne peuvent pas utiliser de forceps ou autre instrument), ils essaient de me faire pousser. Ma fille descend mais remonte à chaque fin de contraction. Je m’épuise et me décourage. Je sens que la situation tourne : on me dit qu’on va partir en césarienne mais il n’y a pas de chirurgien de disponible. On attend encore. Puis on me refait pousser. Puis on repart, ah mais non encore une césarienne plus urgente que la mienne, donc on attend à nouveau on repousse et ainsi de suite… Je fais ce qu’on me dit, mais je suis un peu perdue. Au final, ma gynécologue (même pas de garde ce jour-là, est appelée en urgence : elle débarque dans la salle d’accouchement en robe et sandalettes et me dit : « Allez, on va le sortir ce bébé ».
Je ne sais pas par quel miracle, mais en quelques minutes la situation se débloque : les poussées sont très difficiles mais ma fille descend soudainement, et en quelques minutes elle est là, et elle est en pleine forme.
Quand le calme revient, je réalise la chance qu’on a eue, à quel point les événements se sont enchaînés et imbriqués pour que cette césarienne n’ai finalement pas lieu. Et surtout je suis envahie par un sentiment de fierté absolument gigantesque : ma fille est née, JE l’ai fait naître. C’était dur, mais c’était beau. Et quelle coquine d’avoir absolument tenu à arriver les fesses d’abord, on trouve, mon mari et moi, que ça en dit long sur son futur caractère… !
Mes conseils pour un accouchement en siège par voie basse réussi
J’aurais 2 conseils à donner aux futures mamans qui doutent :
- le 1er c’est de trouver un professionnel en qui vous avez confiance : c’est aussi parce que l’équipe a été incroyable que j’ai vécu mon accouchement aussi bien malgré ses péripéties. Même fatiguée, même effrayée je n’ai jamais paniqué. Dialoguez, posez des questions, reposez-vous sur eux.
- Le 2e c’est de lâcher prise sur son accouchement : c’est bien d’imaginer son accouchement, c’est bien de se donner des objectifs, mais ne restez pas enfermée dans votre idée. Tout simplement parce qu’elle VA être bousculée. Il faut avoir conscience qu’une naissance ne se prévoit pas et on gère 1000 fois mieux les imprévus si on sait d’avance qu’il y en aura et qu’on est prête à les accueillir.
Je vous souhaite de merveilleux accouchements, que ce soit tête en haut ou tête en bas !
Vous souhaitez publier votre histoire ou vos conseils sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Laisser un commentaire