Je regrette ma césarienne de convenance

Suite à la publication du témoignage d’Alice sur le blog concernant sa césarienne de convenance, vous avez été nombreuses à réagir. Dans le flot de commentaires, nous avons également reçu le récit de Sophie, elle aussi a eu une césarienne de confort, mais elle le regrette car elle a eu de nombreuses complications ensuite. Voici son témoignage.

{Témoignage} Césarienne de confort : je regrette mon choix

Bonjour à toutes,

Je m’appelle Sophie, j’ai 33 ans et je suis la maman de 2 adorables petits garçons.

Mon premier bébé est né en 2019. L’accouchement a été rude : j’ai eu plus de 30 heures de travail, des anomalies du rythme cardiaque en fin de travail, 15 longues minutes de poussée et un départ en césarienne précipité afin de sauver mon bébé… La péridurale ne fonctionnait que d’un côté, l’intervention aura été traumatisante pour mon mari et moi.

Mais bébé va bien. C’est le principal non??

Enfin pour moi, oui je suis heureuse que bébé aille bien mais mon cœur et mon corps sont meurtris…. Sans compter que je n’aurai eu presque aucun soutien de mon entourage qui ne comprend pas ce que je vis ! Après plusieurs semaines de suivi psychologique, je guéris peu à peu…

Quand mon bébé a 1 an, l’envie de lui donner un petit frère ou une petite sœur se fait ressentir.

Ô joie, je tombe enceinte très rapidement et il sera grand frère pour son deuxième anniversaire.
Je commence à penser à l’accouchement, cela me replonge dans de sombres souvenirs et j’angoisse ! J’ai tellement peur de revivre ces longues heures de contractions pour rien. J’ai peur également que mon bébé soit en souffrance comme l’a été son grand frère. Je ne veux pas revivre cela et je décide donc, vu que j’ai le choix, d’accoucher par césarienne programmée. Une césarienne de convenance comme ils disent.

Je décide de faire une césarienne de convenance pour ne pas revivre l’accouchement précédent

C’est génial de pouvoir faire une césarienne de confort, je peux même choisir la date de l’accouchement et donc prévoir un mode de garde pour mon premier bébé ! Je me dis que c’est hyper pratique pour pouvoir s’organiser quand on est déjà maman.

Malheureusement tout ne se passe pas toujours comme prévu… 4 jours avant la date programmée pour la césarienne, le travail commence. Moi qui avais accouché après terme la première fois, je suis surprise de me mettre en travail aussi vite.

Je pars donc à la maternité et explique que je dois accoucher par césarienne dans 4 jours.
On me pose le monitoring et m’examine pour confirmer le début de travail.

« Bon madame c’est pour aujourd’hui mais là, voyez vous, on a des dames qui doivent avoir des césariennes en urgence.  On ne peut pas vous prendre de suite » Je comprends tout à fait, ayant été passée par là. J’attends donc sagement dans la salle de pré travail. Au final on m’aura laissée là toute la nuit avec mes contractions.

9h de travail sans péridurale, c’était loin de ce que j’avais imaginé pour cette césarienne de « confort » !

L’équipe de jour arrive et on vient enfin me chercher. Une petite voix dans ma tête me dit de leur demander si on peut vérifier mon col et tenter quand même une voie basse mais je me tais. Je n’ose pas, je suis vraiment traumatisée par mon précédent accouchement…

On m’installe, on pose la rachianesthésie et c’est parti ! Tout se déroule super bien, je ne ressens aucune douleur comparé à la première fois. Mon bébé n’aura été séparé de moi que quelques minutes. J’ai pu faire du peau à peau pendant toute la fin de l’intervention. On le donne à mon mari pour me transférer du bloc à la salle de réveil mais c’est tout.

Je suis heureuse, l’accouchement aura été beau et serein !

Tout se complique dans l’après-midi… J’ai mal. Une douleur anormale. Je le signale, on me dit que c’est normal. Ok, je fais confiance à l’équipe et prends docilement mes antidouleurs. Le surlendemain, j’ai une prise de sang et tout bascule.

Je fais une hémorragie interne !

S’en suivent plusieurs semaines de soins et de souffrance… Quand mon aîné est venu me voir à la maternité, je n’ai même pas pu le serrer dans mes bras… J’avais également beaucoup de difficultés à m’occuper seule de mon deuxième bébé. Les premières semaines, je ne pouvais pas rester plus de 5 minutes debout sans tourner de l’œil.

Sans compter que je regrette de ne jamais pouvoir connaître l’expérience d’ un accouchement physiologique.

Mon mari ne veut pas de troisième bébé, et s’il changeait d’avis, je ne pourrai pas accoucher par voie basse. Dans les hôpitaux près de chez moi, 2 césariennes = césarienne d’office.

En conclusion, si je pouvais remonter le temps, mon choix serait différent.

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