Dès le début de sa grossesse, Jessica a commencé à avoir des saignements et le verdict est tombé : elle faisait une grossesse extra-utérine. Mais les soucis se sont enchaînés, sa trompe a rompu et elle a fait une hémorragie interne. Voici son témoignage.
{Témoignage} Grossesse extra-utérine : trompe rompue et hémorragie interne
Coucou tout le monde,
Je m’appelle Jessica, j’ai 28 ans et je suis maman d’un petit garçon.
Depuis quelque temps avec mon chéri, nous voulions agrandir la famille. J’ai donc arrêté la pilule que je prenais depuis 4 ans, après avoir eu mon fils.
Ma première grossesse s’est très bien passée, l’accouchement un peu moins bien puisque j’ai du avoir une césarienne d’urgence.
Donc pour cette nouvelle étape je n’étais pas plus stressée que cela. J’avais hâte d’être de nouveau enceinte, c’est tout.
Fin juin 2021 j’ai un retard de règles.
Je fais un test de grossesse et surprise : je suis enceinte ! Je vais chez le médecin afin qu’il me prescrive un test sanguin, ce que je fais : la grossesse est confirmée. Les taux de Bêta HCG ne sont pas dingues mais la médecin met cela sur le fait qu’on soit en début de grossesse.
La semaine qui suit je commence à avoir des pertes de sang. Je comprends toute suite que ce n’est pas normale, je pense toute suite a une fausse couche. Je pleure. Mon médecin me demande de refaire un examen sanguin 48h après : si c’est bien une fausse couche : le taux de bêta HCG doit baisser.
48h après je perds toujours du sang, mais mon examen sanguin indique que je suis toujours enceinte et en plus il a doublé. Mon médecin me dit qu’il faut que je me rende aux urgences gynécologiques pour que je fasse un suivi toutes les 48 heures afin de surveiller l’évolution de cette grossesse. Il essaie de me rassurer en me disant qu’en début de grossesse c’est normal de perdre un peu sang. Mais je ne suis pas super confiante : je sens que quelque chose cloche.
Me voilà au urgences gynéco, je fais un premier examen sanguin suivi d’une échographie.
Conclusion : à l’examen sanguin il a un taux qui évolue et a l’échographie on ne voit rien. Mais les médecins me disent que c’est normal que c’est le tout début de la grossesse donc qu’il ne faut pas m’inquiéter. Mais ils me rpéconisent de surveiller et de revenir toutes les 48h pour faire un examen, et cela pendant au moins 1 mois. Ce fût un mois horrible et extrêmement éprouvant psychologiquement et physiquement, je courrais entre examens et le travail, la maison, mon premier enfant… un moment donné je voulais juste que ça s’arrête.
Le 27 juillet lors d’un autre contrôle le verdict tombe : grossesse extra-utérine. Ils ne voient encore rien a l’échographie mais l’étude de mes examens sanguins indique une grossesse extra-utérine. Il me disent qu’il vont injecter de la méthotrexate pour stopper la grossesse et que la fausse-couche se déclenche seule.
C’set un moment difficile à vivre. Même si je savais que quelque chose n’allait pas dans cette grossesse, c’est dur à encaisser. Mais la vie continue, je sors, je vais travailler, je souris à tout le monde… J’essaie de ne pas montrer, je garde tout pour moi.
Je dois aller à l’hôpital le 3 août pour un contrôle de taux voir si le taux chute et si l’injection a fonctionnée.
Vendredi 31 juillet est mon dernier jour de travail avant les vacances, j’avais tellement hâte de pouvoir voir ma famille et profiter avec elle ! Sauf que je suis prise de violentes douleurs au bas du ventre. Je fais un gros malaise la douleur est insupportable ! Je prends un paracétamol plus un tramadol (on m’avait expliqué que je pouvais ressentir des douleur quelques jours après l’injection) mais je ne peux pas tenir, la douleur est trop intense, je demande à mon mari de m’amener à l’hôpital. On me prend tout suite en charge.
Ma trompe a rompu je fais une hémorragie interne.
Je suis opérée 1h30 après mon arrivée.
A ce moment-là, je veux juste qu’on en finisse avec tout ça, qu’on m’enlève tout. Je suis fatiguée de tout ça.
Je passe au bloc. Au moment de m’endormir, l’anesthésiste n’arrive pas a m’endormir car mon cœur bas trop vite : ils ont mis un petit peut plus de dose et pouf je me suis endormie pour l’opération.
Je reprends conscience en salle de réveille, je ne suis pas la seule : il y a 3 femmes à côté dont une maman avec son bébé. Je l’ai vue en partant pour aller dans la chambre, car le service avait eu la délicatesse de me mettre à part, séparée par un rideau.
Je suis déplacée en chambre, heureusement encore une fois le personnel médical est délicat : je suis dans le service maternité mais dans une chambre seule au fond du couloir, où je n’entends ni maman ni bébé qui pleure. Je les remercie encore pour cette attention.
Mon mari vient me chercher à 21h je peux sortir, sauf que je fais encore de gros malaises, donc je dois rester une nuit de plus.
Je subis une nuit d’atroces douleurs à causes des gazes injectés dans mon abdomen pour l’opération.
Le médecin vient me voir le lendemain pour me dire que c’est ok pour lui que je sorte, en m’explique qu’ils ont retiré la trompe droite et le fœtus.
Sur le coup, je suis tellement shootée par les médocs que je ne me rends pas vraiment compte de ce qu’elle dit. Je pars, je veux juste rentrer chez moi me reposer.
Nous sommes partis en vacances voir ma famille, j’ai pu penser à autre chose, cela m’a fait du bien. Mais je vois bien qu’il y a encore un blocage, que cette GEU a laissé des traces psychologiques.
Je me sens triste (même si je suis vivante car je sais que j’ai beaucoup de chance dans mon malheur on va dire ça comme ça), je me sens vide, je compte les semaines de grossesse auxquelles je devrais être…
Je tiens à remercier l’équipe médical qui a toujours été délicate et à l’écoute, sans jugements et qui a toujours pris en considération que même si c’était le tout début de la grossesse, c’était une épreuve lourde et difficile pour moi.
Bon courage à toutes celles qui traversent ce genre de moment.
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Milien Françoise dit
Merci beaucoup pour vos histoires, parce ce qu’en ce moment je vis cette même histoire tragique, j’étais enceinte de 6 semaines d’aménorrhée quand soudain j’ai senti une forte douleur à droite du bas du ventre, j’ai couru aux urgences et ils m’ont opérés de tte urgences et m’ont rétirés une trompe, je suis traumatisé à l’idée de ne plus avoir d’enfants 😭😭😭
Claire Cabréra dit
Je me retrouve dans votre témoignage (mis à part que ma trompe ne s’est pas rompue).
J’ai eu mon 1er enfant grâce à la pma et en janvier 2021 nous avons repris le chemin de la pma pour agrandir la famille. Nous avons eu 3 échecs d’embryons congelés dans l’année et nous avons dû reprendre la fiv à zéro suite à ça. J’ai eu ma ponction d’ovocytes le 9 décembre. Suite à ça il y a eu un premier ascenseur émotionnel par rapport à nos embryons. Il nous en restait que 2 au moment du transfert. 15 jours après la ponction, j’apprends que je suis enfin enceinte en faisant la prise de sang (le 24 décembre). Mon miracle de Noël… Dans la semaine qui suis je fais les prises de sang de contrôle prévues et mon taux n’augmente pas assez. Puis au bout de 10 jours il chute de quasiment la moitié pour remonter 48h après. Les montagnes russes niveaux émotions. J’ai 2 échos de contrôle qui ne montrent rien car mon taux n’est pas assez haut.
Ma gyneco de la pma commence à aborder le sujet de la geu. Et après plusieurs prises de sang toutes les 48h, je dois avoir l’injection de methotrexate pour arrêter la grossesse. La sage femme qui me l’a faite a été adorable et d’un grand soutien. 3 jours plus tard, j’ai fini aux urgences gynécologiques à cause de douleurs insoutenables. J’ai attendu pendant 3/4 d’heure dans la salle d’attente ďu bloc obstétrical où où plusieurs bébés tous juste nés pleuraien et où j’avais accouché moins de 2 ans auparavant. Pendant se laps de temps, un couple avec son bébé est passé devant moi pour remonter en chambre et un autre couple est arrivé pour donner naissance à leur enfant et ils sont restés dans la salle d’attente avec moi… Une torture alors que je perdais mon bébé. Le gynéco de garde m’a enfin occultée et n’a rien remarqué. Je suis sortie de là avec de gros saignements et toujours mes douleurs. Heureusement elles se sont calmées avec le traitement donné, et mon taux est bien descendu. 1 semaine plus tard, ma cousine m’a annoncé sa grossesse, sans pincette, alors qu’elle est au courant de mon parcours. Une autre claque en pleine figure. Grâce au suivi psy proposé par la pma, j’ai pu commencer à faire mon deuil de cette grossesse, ce n’est pas encore gagner mais ça commence à aller mieux. Mon bébé fera toujours partie de moi.
À toutes les femmes et même les couples qui vivent les geu et fausses couches, n’hésitez pas à aller voir un psychologue. En parler est nécessaire après un tel traumatisme. Je vous souhaite de n’avoir aucune séquelles ou le moins possible et de réussir à avoir à nouveau des enfants en bonne santé
Ana dit
Bonjour, Merci pour ton partage d’expérience, j’ai fait une GEU en 2017 et lorsque c’est arrivée j’ai eu beaucoup de difficultés à me documenter sur le sujet.
Moi je ne m’étais pas rendu compte que j’étais enceinte donc suite à de grosses pertes de sang et des douleurs très violentes mon conjoint m’a emmené aux Urgences, là le verdict tombe, je suis enceinte, mon conjoint se réjouit, moi je pleure car vu la quantité de sang perdu je ne peux pas imaginer qu’il y ait quelques choses de vivant. On me prend en charge et on me fait une ceolioscopie pour retirer l’œuf qui est coincé dans la trompe, à ce moment ils espèrent pouvoir sauver ma trompe, je rentre chez moi le lendemain très douloureuse de l’opération et choquée car tout a été très vite, je dois faire des prises de sang toute les 48h pour vérifier que mon taux d’hormones diminue. Au bout de 15 jours ce n’est toujours pas le cas, je gonfle à vue d’œil et on me prescrit du methotrexate pour terminer le travail. Je passe encore 15 jours comme ça sans que mon taux d’hormones diminue. Pour finir je ressens à nouveau des douleurs atroces plus des pertes de sang, je repasse par une anesthésie générale pour cette fois me faire enlever complètement la trompe, j’ai perdu trop de sang ils sont obligé de me transfuser.
Cette expérience m’a traumatisé, je suis tombée enceinte de mon premier enfant 6 mois plus tard avec le stress que ça se reproduise sur ma dernière trompe. J’ai depuis 2 magnifiques enfants mais même 5 ans après, cette expérience me laisse amère.
Les GEU sont bien plus courantes qu’on ne l’imagine et elles ne sont pas sans conséquences puisque notre corps éprouve les symptômes d’une grossesse sans pour autant aboutir au bonheur de serrer un bébé dans nos bras, j’ai pris 8 kg suite à cette GEU que j’ai perdu qu’après mon deuxième enfant. Cette prise de poid me ramenais sans arrêt à ce qui s’était passé plusieurs mois plus tôt , Même en étant très entourée tant qu’on ne l’a pas vécu il est difficile de comprendre cette épreuve.
Je te souhaite beaucoup de courage pour laisser ça derrière toi et que bébé n2 soit vite en route !
Gwladys dit
Merci ma belle j’espère avoir des nouveaux bébé également. J’ai été opérée d’urgence d’une geu le 28 décembre 2020.et on m’a enlevé une trompe et jusqu’à aujourd’hui j’essaie bb en vain mais je ne perds pas espoir. Ton histoire me fortifie d’avantage merci