Sandra est tombée enceinte plutôt rapidement la première fois, mais elle a fait une fausse-couche et à l’échographie les médecins se sont rendus compte qu’elle était atteinte d’une malformation rare : un utérus arqué. Cette anomalie ne cause normalement pas de soucis d’infertilité mais la jeune femme a eu très peur que ce soit le cas et que pire, elle ne puisse pas mener de grossesse à terme. Voici son témoignage.
{Témoignage} Utérus arqué, endométriose, fausse-couche : je suis aujourd’hui maman
Bonjour,
Je m’appelle Sandra et je suis aujourd’hui l’heureuse maman d’une petite fille de 2 mois.
Mes sentiments vis à vis de la maternité ont toujours été contradictoires : pendant des années, j’ai cru ne pas vouloir d’enfant (la carrière, la planète, le temps pour soi…), mais j’avais en même temps un gros pincement au cœur lorsqu’une grossesse s’annonçait dans mon entourage. En vérité, je vivais avec la peur terrible et irrationnelle d’être infertile. Le fait est qu’avant même de lancer les essais bébé, je m’étais convaincue que ça ne serait pas simple, je me suis renseignée sur les FIV… bref, je suis une grande anxieuse et la machine infernale de l’anxiété était déjà en route.
On a 33 ans, pas tous jeunes non plus. Bref, j’avais finalement envie de tomber enceinte mais très peur que ça n’arrive pas.
Il nous aura fallu 7 cycles pour que le « + » s’affiche sur mon test de grossesse, le jour de mon anniversaire. C’était plutôt rapide au final, mais ces 6 mois au cours desquels toutes mes amies proches sont tombées enceintes facilement les unes après les autres, m’ont paru une éternité (le 1er confinement ne m’a pas aidé à penser à autre chose.)
Là encore, pas d’emballement : j’explique directement à mon mari que rien n’est gagné, qu’il faut attendre 3 mois pour éloigner le risque de fausse couche. Et la machine à anxiété se met en route : et si je faisais une fausse-couche ? Tout à l’air d’évoluer correctement… pendant 15 jours. Puis c’est le drame : en me levant un matin, des traces de sang. Échographie aux urgences, pas d’embryon mais c’est encore trop tôt. Les taux d’hormones augmentent, rendez-vous dans 10 jours dans un cabinet pour refaire une échographie et suivre l’évolution de la grossesse.
J’apprends par la même occasion que j’ai une malformation de l’utérus mais je ne sais pas encore laquelle, on m’informe que j’ai également des kystes d’endométriose (et je passe mes nuits sur le net). On est le 30 juillet et la nouvelle tombe : l’œuf n’évolue pas, l’embryon ne s’est pas développé, je vais donc faire une fausse-couche, ça peut prendre jusqu’à 4 semaines, et on donne un nom à ma pathologie : j’ai un utérus « arqué ».
Je m’effondre… je décide d’accélérer les choses : je repars du cabinet du gynécologue de garde dans un état misérable avec mes cachets pour provoquer la fausse-couche. Ils ne fonctionneront pas, et il me faudra attendre une semaine de plus pour subir un curetage sous anesthésie générale. En salle de réveil je pleure : on repart à zéro, avec une malformation, de l’endométriose et un curetage au compteur…
L’été sera très dur, les naissances se multiplient, mes amies sont absentes (une a perdu ses jumelles in utero, les autres sont à fond dans leur grossesse).
Puis le retour de couche et l’espoir renaît (il paraît qu’on est plus fertile après une fausse couche, mais ça c’est pour les autres). Miracle : 1 mois plus tard, le « + » s’affiche à nouveau… déjà ??? Mais le scénario se répète, je perds du sang. La suite par contre sera toute autre : cette fois il y a bien un petit cœur qui bat et un petit embryon de 2mm.
Il faut attendre… c’est Noël, je suis en sursis.
Le 31 décembre, j’entends pour la première fois le cœur de ce petit être.
La grossesse sera parfaite sur le plan physique mais un enfer psychologique : j’ai eu peur de perdre le bébé à chaque instant, peur qu’il ait des malformations, une trisomie. Je crois pouvoir dire que ça a été une des périodes les plus éprouvantes de ma vie. J’ai repoussé jusqu’au dernier moment les achats de bébé, la préparation de la chambre, et j’ai annoncé la grossesse à mes proches que très tard.
On est à nouveau le 30 juillet, ma fille est née par césarienne (la coquine s’est retournée), je suis dans la même clinique et la même salle de réveil que l’année précédente mais cette fois je souris et ce sourire ne m’a plus quitté depuis.
J’espère que ce témoignage servira à toutes les anxieuses, à toutes celles qu’une fausse-couche ou que l’annonce d’une pathologie a plongé dans la détresse : ayez confiance en la vie, elle joue parfois de mauvais tours mais sait aussi se faire pardonner.
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Nadege dit
Bonsoir
Je viens de voir que vous aviez un utérus arque mais quand même un p’tit bébé est arrivé. Avez vous fais une opération ou pas du tout ?
J’ai fais une première fausse couche et on m’annonce un utérus arque et possiblement besoin de faire une hysteroscopie… Mais envie de tester encore un nouveau transfert