Aurélie accouché deux fois. Une fois avec et une fois sans péridurale. Mieux préparée à son second accouchement, peut-être aussi par ce que le passage était déjà fait et la peur de l’inconnu était derrière elle, elle a largement préféré cette seconde naissance, vécue de façon naturelle. Voici son témoignage.
{Témoignage} Accouchement naturel sans péridurale : vécu et préparation
Bonjour,
Je suis maman de 2 enfants, un grand garçon de 5 ans et une petite puce de 3 ans… et enceinte de mon petit 3ème.
A l’heure où je me prépare à accueillir un nouveau petit bout, je suis heureuse de vous partager mes 2 premiers accouchements, avec un élément qui a tout changé entre les 2 et m’a permis d’avoir l’accouchement naturel rêvé pour ma 2ème.
Pour A., mon aîné, donc mon premier accouchement.
Je souhaitais accoucher sans péridurale.
Ma mère m’avait toujours dit que c’était mieux pour la mère et le bébé… et qu’un accouchement, finalement, c’est un peu comme des douleurs de règles. Hum hum !…
J’ai eu mes 1ère contractions vers 4h du matin, la veille du terme prévu. A 8h, les contractions n’étaient pas douloureuses mais bien rythmées toutes les 5 minutes. Je suis allée comme une fleur à la maternité, en me disant que si c’était ça les douleurs de l’accouchement… je pouvais gérer !
Evidemment, les sages-femmes m’ont accueilli avec un sourire en coin, en me disant que je n’étais dilatée qu’à 1 et que je pouvais rentrer chez moi.
Mon mari est allé au boulot et je suis rentrée à la maison, toute excitée. Au lieu de me reposer et de prendre des forces, j’ai passé la journée à faire des courses, ranger la maison, m’agiter en tous sens en sentant toujours mes petites contractions d’entraînement.
Vers 22h, les contractions ont commencé à devenir plus fortes, retour à la maternité : seulement 1,5 ma petite dame ! Allez marcher ! Durant 2h, nous avons fait 1000 fois le tour du parking de la maternité, avec des contractions de plus en plus douloureuses, et toujours autant d’excitation. De retour à la maternité, on m’annonce que le col a à peine bougé, et que je peux soit aller dans la chambre nature, soit rentrer chez moi.
Mon mari préfère que nous restions à la maternité. Nous sommes certes dans la chambre nature, avec une baignoire… mais j’ai froid, je n’apprécie pas la lumière soit trop forte soit trop sombre, mon mari ne sait pas trop quoi faire pour m’aider, il ronfle entre 2 réveils pour me faire couler des bains…
Le temps semble interminable, les douleurs de plus en plus fortes, et je commence à stresser, me dire que je suis fatiguée, que je n’aurai plus l’énergie de m’occuper de mon bébé après la naissance… plus je stresse, plus j’ai mal… j’ai le sentiment de ne plus avoir de pause entre 2 contractions. Je regarde les minutes s’égrener, je calcule combien de temps est censé durer un 1er accouchement pour mesurer le temps qu’il me reste à souffrir…
A 8h, je craque, je ne suis qu’à 4, et je demande fermement à mon mari d’aller me chercher l’anesthésiste pour avoir une péridurale ! Il tente mollement de me rappeler pourquoi je voulais un accouchement naturel (je l’avais briefé…) et ne termine pas sa phrase en voyant ma tête hargneuse !!
La péridurale me sauve ! Je me détends instantanément, profite de ce répit pour dormir et reprendre des forces, et à 12h30 je suis à 10.
J’ai la chance d’avoir une péridurale légère, je pousse sans difficulté et mon bébé naît à 12h59. On me le pose sur le ventre, mon mari et moi ne nous lassons pas de le regarder… et oublions de demander si c’est un garçon ou une fille !
Je sors un peu frustrée de ce 1er accouchement, de ne pas avoir su gérer la douleur, avec une jambe endolorie jusqu’à la moitié de la nuit, mais heureuse d’accueillir mon petit bout !
Mon second accouchement : j’étais mieux préparée
Quand je suis tombée enceinte de mon 2ème enfant, j’ai absolument voulu reprendre mon projet d’accouchement naturel. Outre une préparation avec de l’autohypnose, avec différents livres et praticiens, j’ai lu un livre qui a changé ma vision de l’accouchement et m’a permis de comprendre ce qui n’avait pas fonctionné pour mon 1er : L’accouchement naturel, de Ina May Gaskin.
J’ai compris à quel point l’état d’esprit de la maman et son environnement étaient importants !
J’ai préparé ma valise de maternité, avec un sac dédié à l’accouchement avec plein d’éléments pour m’apporter du confort : un peignoir tout doux, mon coussin de maternité, une playlist de musiques… j’ai même demandé à mon mari de télécharger plein de comédies, parce que le rire apporte de la détente et facilite le travail !
Quelques jours avant la date prévu de mon terme, j’ai parlé à mon bébé pour lui dire que j’étais prête à l’accueillir. Le lendemain matin, un dimanche, 2 contractions sont arrivées pendant que je faisais mon marché. Nous sommes rentrés à la maison, nous avons déjeuné tranquillement et j’ai couché mon fils pour la sieste pendant que mon mari finissait la peinture de la future chambre de bébé numéro 2 (oui… nous n’étions pas très en avance !)
Mes parents devaient venir dîner à la maison, j’ai décidé de préparer un trianon, un super dessert au chocolat avec plus de 2h de préparation !
Au fur et à mesure de la recette, j’ai senti les contractions arriver de manière de plus en plus régulières. Je les ai vraiment accueillies comme un entrainement pour tester quelles postures me permettaient de soulager la douleur.
Vers 15h30, j’ai dû me rendre à l’évidence : j’étais incapable de poursuivre ma recette !
J’ai prévenu mon mari que les contractions devenaient plus régulières, qu’il faudrait sans doute appeler mes parents pour venir chercher mon fils… et qu’il n’y aurait peut-être pas de dîner à la maison ce soir !
J’ai été prendre un bain et me suis mise dans ma bulle. A chaque contraction, je visualisais une fleur qui s’épanouissait, j’accueillais la douleur comme une vague qui me rapprochait de mon bébé… les exercices de visualisation étaient tellement puissants qu’il m’est arrivé de me rendre compte avec surprise que la contraction était terminée sans que je m’en rende compte. J’ondulais mon bassin pour faciliter le travail et ai commencé à faire des sons graves pour accompagner chaque vague, en me rendant compte que cela m’aidait à me détendre.
Mes parents sont arrivés vers 17h30 chercher mon fils (qui avait fait une sieste record !)… j’ai eu un petit moment de découragement quand il n’a pas voulu me faire de bisous avant de partir. Mais quelques gouttes d’huile essentielle de lavande sur mon poignet m’ont aidé à me détendre. Mon mari est parti ranger ce qu’il faisait et charger la voiture… je sens que le travail devient de plus en plus douloureux… et me rends compte que je ne peux plus sortir seule de la baignoire !
A 18h30, nous montons à bord de la voiture. J’arrive à me détendre pleinement entre 2 contractions, mais hurle à chaque vague : ces cris me permettent d’extérioriser la douleur, j’ai l’impression qu’ils accompagnent mon col qui s’ouvre.
Nous arrivons à la maternité à 18h50, une contraction, je suis dans ma bulle et n’ai plus encore de pudeur. Je me mets à 4 pattes dans la salle d’attente et pousse un cri qui accélère l’arrivée des sages-femmes ! On m’installe de suite en salle de naissance, je suis dilatée à 10 !
Je n’entends plus qu’une seule voix, celle de la sage-femme qui me coache au moment de pousser. Je tente de me mettre sur le côté, mais ne suis pas confortable, je finis par me mettre accroupie sur le lit. Les contractions sont douloureuses, je continue de crier, mais parviens à faire des blagues ou à m’endormir pendant les minutes de répit. J’ai un bref instant de découragement en me disant que je n’arriverai jamais à pousser suffisamment : je prends conscience qu’il s’agit sans doute de la phase de désespérance ! Je me reprends et pousse de toutes mes forces… c’est d’abord la poche des eaux qui sort (éclaboussant l’équipe au passage dixit mon mari)… et ensuite une petite puce toute rouge et hurlante. Ma fille.
Je suis heureuse, je la regarde avec admiration et me sens fière d’avoir réussi à accoucher comme je le souhaitais. Je me rends compte que l’accouchement repose moins sur une résistance physique qu’une résistance psychique, la force de rester focalisée sur la naissance et laisser passer toutes les peurs et angoisses.
Et surtout, j’apprécie le fait de récupérer mes forces beaucoup plus vite… le lendemain, je me sens déjà en pleine forme et fais même du yoga dans ma chambre !
J’espère vivre un accouchement aussi magique pour mon 3ème…
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Agnes dit
Wouah, c’est rêvé. J’aurai aimé être dans mon cocon à la maison mais j’ai malheureusement du être déclenché et il est vrai que l’hôpital n’est pas l’endroit le plus convivial, merci la confiance. J’ai eu mes premières contractions douloureuses dans la chambre que je partageais avec une femme qui était déclenchée depuis une journée sans effet, j’avais mal au cœur pour elle car en quelques heures c’était bon pour moi. Et la salle nature, pas vu passer les 2h mais l’eau était à peine tiède et refroidissait très vite. Bref, on est mieux chez soi.
Si c’est à refaire, je retiens l’idée du film de comédie ! Merci.