L’avortement est un sujet dont nous ne devons pas cesser de parler, jamais. L’IVG ne doit JAMAIS devenir un tabou, nous devons continuer de nous battre pour nos droits car ils ne sont JAMAIS acquis. Si vous en discutez autour de vous, vous vous rendrez compte qu’il y a énormément de femmes qui y ont recours, et qu’à chaque fois, c’est une extrême souffrance. Mais c’est un choix qui ne doit pas être remis en cause. M. est maman de deux enfant et après une nouvelle grossesse, cette fois-ci non désirée, elle a décidé d’avorter. Voici son témoignage.
{Témoignage} Nous sommes toutes concernées par l’IVG, quelle que soit notre situation
Bonjour,
Moi c’est M. j’ai 32 ans et je suis la maman comblée de 2 garçons de 5 et 2 ans.
Dans le contexte actuel que nous connaissons il me semblait important voir essentiel de partager mon histoire car je ne pensais jamais me retrouver dans une telle situation. Petit retour en arrière il y a quelques mois.
Nous sommes en février 2022, Je suis en pleine reconversion professionnelle et à mon compte. Je suis heureuse dans mon nouveau métier, je profite pleinement de mes enfants, mon conjoint me soutient à 100% : je me sens bien.
Fin février je suis chez mes parents quelques jours pour les vacances scolaires avec mes 2 enfants. Ces derniers jours je me sens un peu fatiguée et irritable. Je ne m’inquiète pas mes règles doivent arriver d’ici 2 jours. Je rentre chez moi et j’ai comme un pressentiment mais je me dis que c’est impossible nous nous protégeons avec mon conjoint.
2 jours de retard de règles ce n’est rien et pourtant j’en suis sûre : je suis enceinte.
Je fais un test de grossesse un dimanche matin qui est bel et bien positif. Le coup de massue. Ce n’est absolument pas prévu, planifié et je n’en éprouve pas l’envie. Mon conjoint se lève et je lui annonce : il est abasourdi. Le lendemain matin j’ai mon rendez-vous annuel chez le gynécologue qui tombe, pour le coup, à point nommé.
J’explique la situation à ma gynécologue qui me fait une échographie et bien sûr elle ne voit rien (c’est trop tôt). Elle me demande de faire 2 prises de sang à 48h d’intervalle pour suivre l’évolution des béta HCG et de refaire une echo dans une semaine.
Cette semaine à été terrible sur le plan émotionnelle… j’étais totalement perdue… les prises de sang montraient une évolution parfaite des taux et moi je me disais que c’était impossible. L’échographie arrive et là elle voit bien un sac gestationnel et une vésicule vitelline « tout est à sa place comme il faut ». Je lui explique la situation et avec une extrême bienveillance elle me dit qu’elle comprend, que c’est une décision que nous devons prendre ensemble mon conjoint et moi et que, quelque soit notre décision, elle nous accompagnera. Elle me remettra ce jour-là une lettre d’adressage pour le planning familial en vue d’une IVG.
Ce soir-là a été terrible… j’ai beaucoup pleuré : pleuré car je n’aurais jamais cru me retrouver un jour dans cette situation… pleurer aussi car je me remémore le post-partum et ma dépression suite à la naissance de mon deuxième. Mon conjoint a peur pour moi, nous pensons également à l’avenir et matériel (manque une chambre, changer de voiture, ma situation professionnelle encore précaire etc.) mais (surtout), nous n’en éprouvons pas l’envie aujourd’hui.
Nous parlons beaucoup et notre décision est prise nous allons avorter.
Oui « nous » car même si c’est moi qui vais subir l’intervention, c’est une décision commune et mûrement réfléchie, que nous avons prise ensemble.
Nous sommes accueillis au planning familial par une équipe formidable, nous sommes écoutés et à aucun moment nous n’avons été jugés. L’intervention est programmée quelques jours après,, je serais alors enceinte de 8SA. Tout se passe très bien.
Après cette avortement, j’ai été soulagée d’avoir eu le choix et de ne pas avoir risqué de mettre en péril notre équilibre familial. Oui ça peut sembler égoïste mais c’est mon ressenti. Alors nous devons nous battre pour nos droits car non ça n’arrive pas qu’aux autres… nous sommes toutes concernées quel que soit notre situation.
Aujourd’hui je vais bien et j’avance. Oui j’y pense mais je ne regrette pas mon choix, je n’aurais pas voulu imposer un bébé non désiré dans ce monde. Nous n’excluons pas d’avoir un troisième enfant un jour mais ce sera lorsque nous l’aurons décidé.
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Aurélia dit
Je vous comprends complètement. Maman d’un petit garçon, on décide de changer de vie. Mutation, vente de la maison, changement de boulot et malgré un stérilet cuivre je tombe enceinte. Heureusement je m’en rend vite compte et on décide que ce n’est pas le moment. l’IVG c’est bien déroulé soutenu par mon mari, un moment pas très agréable à vivre car pour ma part j’ai du attendre 1 mois au vu du planning chargé des interventions. C’était il y a un an et je ne regrette rien.
Butterfly dit
Bonjour je me retrouve complètement dans ce témoignage car il m’est arrivé la même chose il y a peu de temps… 2 enfants et le dernier de 6 mois à ce moment là ce n’était pas du tout envisageable pour moi de le garder. Fort heureusement la nature l’a senti et a bien fait les choses j’ai fait une fausse couche, le taux de hcg avait baissé. Mais j’étais prête à faire la même chose que vous donc je comprends tout à fait. C’est une décision lourde à prendre avec peur d’être un peu jugée mais elle n’est pas prise à la légère. Bon courage pour la suite.