Jeminie avait envie de nous raconter ses deux accouchements, aussi différents l’un que l’autre, mais qu’elle a surtout vécu comme des moments formidables. Ce qui est top c’est que son récit rassurera toutes les primipares sur la future naissance de leur enfant : même si on a une césarienne ou une péridurale qui ne fonctionne pas très bien, on peut en garder un très bon souvenir. Voici son témoignage.
{Témoignage} Récit de mes deux accouchements aussi formidables que différents
Bonjour,
Je me présente Jeminie, 34 ans mariée et Maman de deux petites merveilles. Ma grande a 4 ans et est arrivée par césarienne programmée car bébé se présentait en siège décomplété, c’est à dire, en forme de U, avec les pieds au niveau de la tête et mon bassin était un peu juste. On a tenté le pont indien, l’acupuncture, la persuasion mais pas moyen, elle ne voulait pas se tourner. A l’époque, c’est un petit poids, je refuse la version car je ne veux pas provoquer l’accouchement dans le 8ème mois, elle fait à peine 2 kilos. Rendez-vous pris 15 jours avant le terme pour une césarienne.
J’arrive la veille à l’hôpital pour une césarienne programmée le lendemain à 14h. Si j’avais su, je serais restée dormir à la maison pour prendre un minimum de repos.
Je suis dans une grande maternité de la région parisienne, il y a de l’activité, pas de chambre solo disponible et donc, après avoir difficilement fermé les yeux, une dame et son mari arrivent, elle a fissuré la poche des eaux et souffre. Première nuit blanche d’une série qui durera 6 mois.
C’est l’heure de la césarienne, je pars enfin pour le bloc
J’ai faim mais je suis sereine, l’équipe est formidable. Mon mari est vêtu d’une tenue rose de sage femme de la tête au pied, c’est drôle. L’intervention commence et 5 minutes après on nous présente une adorable poupée. Yeux ouverts, rose et calme. C’est incroyable la plénitude que j’ai ressenti à cette instant.
Deux ans plus tard, je suis de nouveau enceinte mais quelque chose me chiffonne, je suis extrêmement angoissée, je sens un malheur se profiler et ce n’est pas pour rien : je ferai une fausse-couche la veille de l’échographie de datation. Nous sommes très tristes mais arrivons à nous consoler en pensant que la nature savait quelque chose que nous ne savions pas. En mars, j’annonce à mon mari qu’un petit pois s’est installé, nous sommes très heureux. La grossesse se passe très bien, hormis quelques étourdissements avec la chaleur et en restant trop debout. Il faut aussi gérer la grande qui est une pile électrique mais tellement fière de devenir grande sœur. A presque 4 ans, elle comprend très bien et pose mille questions. Nous avons eu tellement de bonheur à lui faire partager cette période bénie. L’automne arrive, la DPA aussi.
Je souhaite accoucher par voie basse
On m’y autorise, sous condition que j’accouche avant le terme car il n’y aura pas de déclenchement possible sur un utérus cicatriciel. A nous les balades, les câlins, le ménage à fond et le ballon. Les contractions arrivent le jour d’Halloween (à J-15 du terme) et ne s’arrêteront que quelques heures par jour pendant 3 jours. Elles sont parfois régulières pendant 2 heures et s’arrêtent tout à coup et reprennent 3 heures plus tard toutes les 20 minutes, puis toutes les 5 minutes et de nouveau un arrêt. C’est supportable, à condition d’être impérativement debout.
Sur le ballon, c’est insupportable, je ne comprends pas pourquoi cet objet squatte les salles de travail car pour moi il ne me soulageait pas du tout ! Nous faisons 2 passages à la maternité mais le col n’est ouvert qu’à 1. La série recommence, je suis un peu fatiguée parce déjà 2 nuits presque blanches et là, je commence à avoir sérieusement mal au niveau de la cicatrise. J’ai l’impression que cela s’intensifie au niveau douleur mais je mets ça sur le compte de la fatigue. Le travail à commencé le samedi à 1h, nous sommes le lundi soir. Nous repartons à la maternité à 22h. Col à 2,5 (comment est-ce possible ?!) mais la sage-femme me garde et appelle pour qu’on me pose la péridurale. J’avais imaginé un accouchement naturel, sans péridurale, mais là, entre la douleur et la fatigue : j’ai dit oui tout de suite ! Un réel soulagement, mais qui ne m’endort que sur la partie droite. Ce n’est pas grave, vue la douleur, je prends : c’est déjà ça et ça me fait vraiment du bien de pouvoir faire une pause.
Je ferme les yeux 1h. Le gynécologue vient me voir et me perce la poche des eaux pour soulager la pression sur la cicatrice. Mon corps tremble et mes dents claquent pendant 15 minutes. La manipulation n’est pas agréable, je ne souffre pourtant pas trop, mais plus ça va et plus j’ai un doute sur la péridurale qui à mon avis perd en efficacité au fur et à mesure.
Seuls dans la salle de travail, je demande à mon mari de sonner, j’ai un besoin pressant. L’auxiliaire passe la tête, un peu nonchalante et me dit : « Ok Madame, on va arriver » et là, je lui crie : « Non, c’est maintenant« .
La poussée spontanée commence.
Je ne contrôle rien, mon corps sait exactement ce qu’il a à faire
L’équipe est entrée en vitesse dans la chambre, mon mari me tenait la main et je continuais à pousser sans personne devant moi. J’avais peur que le bébé sorte sans personne pour l’attraper. Je dis à Manon ma super sage-femme qu’il faut qu’elle vienne vite. J’ai aussi peur que ma peau se déchire. Elles sont enfin en place, la tête est visible. Cet instant se fige et tout le monde regarde ce petit duvet. Mon mari demande le miroir que je voulais pour voir l’arrivée de ma pucinette mais pas moyen d’attendre, je pousse à nouveau, la tête sort avec un magnifique splah de liquide amniotique sur la blouse du gynécologue qui supervise. Le corps suit et c’est finit, en 5 poussés et 5 minutes, elle est là.
Un peu bleue à cause du cordon enroulé autour de son cou mais elle gigote, chouine et ouvre ses yeux. Un instant de grâce infinie et encore ce sentiment puissant que tout est parfait et que tout va bien. L’équipe et nous étions sous le choc. Il est 0h28, nous étions là depuis 2h50 à peine. Nous avons été la grande surprise du service et nous avons bien rigolé quand l’anesthésiste est passée pour remettre une péridurale efficace à 2h du matin !
Aujourd’hui, mon bébé à 6 mois, elle est vive et super tonique. L’allaitement a été aussi, une sacrée aventure mais ça, c’est une autre histoire. Je souhaite à toutes des accouchements aussi merveilleux et espère que mon témoignage donnera un bon feel good à toutes les futures Mamans. Voie basse ou voie haute, cela reste une expérience formidable.
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