Karine était en tout début de grossesse lorsque les saignements ont commencé. Il y a eu un hématome, puis une fausse-couche. La jeune femme a eu du mal a en parler à son entourage et a décidé d’aller consulter une psychothérapeute. Voici son témoignage.
{Témoignage} Je suis allée consulter une psy pour parler de ma fausse-couche
Bonjour les filles
Je voulais partager mon expérience en espérant que celles qui vivent ou qui ont vécu ce qui m’est arrivé se sentiront moins seule…
J’ai fait une fausse-couche à 8 semaines de grossesse
Lorsque j’ai appris ma grossesse c’était l’an dernier, 15 jours avant Noël. Avec mon conjoint nous étions sur notre petit nuage : bientôt nous serions parents… Bébé était prévu pour août ce qui était parfait car ma famille habite loin de nous et pourrait venir facilement en vacances chez nous, en profiter pour rencontrer bébé. L’annonce de la grossesse sera faite à Noël quel beau cadeau ! On commence à se projeter, la manière dont nous allons annoncer l’heureux évènement… Même si on connaissait le risque de fausse-couche on se disait : « il n’y a pas de raison, je suis en bonne santé, jeune, pourquoi est-ce qu’une fausse-couche pourrait avoir lieu ? »… pas de raison de paniquer !
Mais voilà après quelques saignements j’ai été aux urgences, sous les conseils d’une sage femme. Verdict : j’ai un hématome. Les médecins sont prudents mais me disent que ça arrive très souvent. Je suis arrêtée avec beaucoup de repos, l’hématome devrait se résorber et le bébé devrait pouvoir se développer correctement. A cause de cet hématome je suis suivie plus régulièrement : chaque semaine j’ai une échographie de contrôle.
Une semaine à attendre c’est long, très long… surtout sans pouvoir rien faire, sans bouger à rester allongée moi qui suis une personne active… mais bon c’était pour la bonne cause. On a du annoncer à notre famille qu’on ne pourrait pas se déplacer à Noël et il fallait bien donner la raison : bébé s’accrochait et c’était le principal. On a dû annoncer dans la foulée la bonne et la mauvaise nouvelle.
Finalement 1 semaine après le nouvel an on nous a annoncé que le cœur du bébé s’est arrêté. Ça a été un choc pour nous. Il y avait beaucoup de tristesse, de colère et d’incompréhension. On nous a expliqué que l’hématome n’y était pour rien et que c’était fréquent surtout pour une première grossesse… On nous a dit « vous pouvez faire 3 fausses couches d’affilée sans qu’on s’en inquiète » « il vaut mieux faire une fausse couche maintenant que plus tard » « vous préférez cela ou un bébé handicapé ? » voici quelques phrases affreuses qu’on a pu nous entendre. je ne sais pas s’il existe des phrases réconfortantes quand une femme fait une fausse-couche, mais celles-ci n’en font définitivement pas partie.
J’ai choisi de prendre les médicaments pour provoquer ce que les médecins appellent « l’expulsion » ! Je déteste aussi d’ailleurs tout autant le terme de fausse-couche… comme si cela n’avait jamais existé ! Après deux tentatives (dans deux hôpitaux différents) l’expulsion s’est déroulée… on m’avait parlé de douleurs semblables à de grosses règles… mais c’était un euphémisme. Suite à cette épreuve mon conjoint s’est plus vite remis que moi, mais a su rester compréhensif.
Ma famille ne voulait pas en parler car ils pensaient que cela me faisait souffrir. Mais moi au contraire : j’ai eu besoin d’en parler pour extérioriser, exprimer ma colère, mon ressenti, mon sentiment d’impuissance. Alors un conseil les filles n’hésitez pas à le faire et aller consulter une psychologue : il n’y a pas de honte à avoir. De la honte, de la culpabilité voici les sentiments que j’ai ressenti et lire des témoignages sur des femmes ayant fait des fausse-couches m’a aidé pour aller mieux. Je n’étais plus seule, je me sentais moins coupable.
Aujourd’hui je suis enceinte à nouveau. J’ai ressenti une immense joie en l’apprenant mais je suis beaucoup plus prudente alors je continue de consulter ma psy.
A toutes celle qui traversent cette épreuve je pense à vous et je voulais vous dire que vous n’êtes pas seules. Parlez-en et prenez soin de vous. J’espère que l’avenir sera plus généreux pour vous.
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