Ce n’était pas une fausse-couche mais une grossesse extra-utérine

Chloé pensait faire une fausse-couche, mais elle se vidait de son sang. Quand les douleurs insupportables se sont rajoutées, elle a été transportée aux urgences où les médecins se sont rendus compte qu’elle faisait une grossesse extra-utérine. Une opération en urgence, une trompe droite retirée et une trompe gauche à surveiller. La jeune femme encaisse les coups durs. Voici son témoignage.

{Témoignage} Je pensais faire une fausse-couche, je faisais une grossesse extra-utérine

Bonjour à toutes,

J’ai 28 ans et je suis maman d’un petit garçon de 16 mois. Il y a maintenant 5 semaines j’ai été opérée pour une grossesse extra-utérine dont j’ai du mal à me remettre.

Au mois d’Avril nous décidons avec mon mari d’arrêter la pilule pour avoir un deuxième petit bébé. Vient le mois de Juillet, mes règles tardent à arriver. Je m’empresses de faire un test de grossesse, bonne nouvelle il est positif !!!

Pour la première grossesse nous avons eu la chance : je suis tombée enceinte rapidement et la grossesse s’est extrêmement bien passée. Je ne me suis jamais imaginée qu’il puisse en être autrement. J’avais bien conscience que ce n’était pas si évident pour tout le monde j’avais, lu pleins de témoignages mais bêtement j’avais le sentiment que tout ça ne m’arriverait pas. Et ce fut le cas pour la 1ère grossesse en dehors de quelques nausées au début, tout s’est passé simplement.

Je me suis donc tout de suite projetée avec sérénité dans cette nouvelle grossesse, j’étais si heureuse.

Mais une semaine après, je commence à perdre du sang

Prise de panique, je vais faire un test sanguin qui est bel et bien positif. A ce moment-là nous étions en vacances et ne je ne pouvais donc pas me faire ausculter par ma sage-femme. Cependant j’ai continué à perdre beaucoup de sang, j’ai refait une prise de sang a 48h, et le résultat du taux de beta HCG n’était pas bon… mon taux n’avait pas doublé comme il aurait dû.

A distance j’en discute avec ma sage-femme, qui me confirme que j’ai fait une fausse-couche… à ce moment nous étions de retour et j’avais repris le travail. Je me suis littéralement vidée de mon sang pendant une semaine. Je perdais du sang toute la journée, et je le cachais du mieux que je pouvais à tous le monde. N’ayant jamais fait de fausse-couche j’ai pensé que c’était normal. Et très honnêtement j’étais tellement triste que mon état n’avait que peu d’importance, je n’avais en tête que la perte de cette grossesse.

Puis à la fin de la semaine, je me suis mise à avoir des douleurs intenses du côté droit. Mon mari a proposé de m’amener aux urgences de la maternité ou j’ai accouché de mon premier. Mais pendant 1h j’ai refusé, je ne me sentais pas capable de me retrouver entourée de femmes enceintes alors que moi j’avais perdu mon bébé. Les douleurs sont devenues trop fortes, alors j’ai accepté. Nous sommes arrivés dans cette salle d’attente remplie de mamans prêtes à accueillir leur enfant. Et moi assise là, me tordant de douleur avec mon ventre vide.

Quand ce fut notre tour, une première gynécologue est venue m’ausculter. Au début je la sentais un peu agacée, ce n’était peut être pas contre moi, de sa journée sûrement, peut importe. Elle insistait sur le fait qu’elle ne comprenait pas que je ne me sois pas faites ausculter avant. Mais aucun des médecins à qui j’en avais parlé m’avait dit de le faire. On m’a dit « c’est une fausse couche ça va s’évacuer tout seul ». Elle commence l’échographie, et là plus un mot.

Je vois son visage se fermer. Je lui demande ce qu’il se passe, elle me dit qu’elle doit faire confirmer le diagnostic par son chef de service, mais qu’il semblerait que je fasses une GEU et qu’il y ait beaucoup de sang. Le deuxième gyneco arrive rapidement, refait l’échographie, confirme le diagnostic. Je m’effondre en larmes. On m’explique qu’il faut m’opérer tout de suite. Que si tout va bien on nettoie et on garde tout. Et que si la trompe est trop endommagée alors on devra la retirer. En l’espace de 20 minutes tout à basculé. La fausse couche n’était pas facile à encaisser mais ça …

La GEU est confirmée je dois être opérée en urgence

Les médecins, sage femme, anesthésiste, infirmière se sont empressés de me préparer pour le bloc et dans les 30 minutes me voilà allongée dans cette salle froide..

Quand je me suis réveillée, le chirurgien s’est assis au bord de mon lit. Mon mari était là lui aussi. Et moi j’étais encore à moitié endormie par l’anesthésie. Je l’entends dire que la grossesse était plus ancienne que ce que l’on pensait, que le bébé était sûrement là depuis le mois de Juin. Ma trompe droite avait rompue, il y avait beaucoup de sang et ils ont dû la retirer.
La trompe gauche était très abîmée elle aussi, ils ont essayé de la conserver pour le moment, mais je devrai la faire contrôler et si elle ne s’est pas remise alors on devra m’opérer à nouveau.

Le chirurgien a essayé de me rassurer sur les grossesses futures, en m’expliquant que si nous devions retirer la 2eme trompe, il y avait d’autres solutions. On a commencé à me parler de PMA. Mais pour l’heure il y a trop d’information à digérer. J’ai horriblement mal au cœur. Les médecins ont essayé de me faire prendre conscience de la gravité de ce qu’il s’était passé pour moi. Et qu’aujourd’hui le plus important était déjà que je sois en vie. Mais pour le moment il n’y a qu’une chose qui tourne en boucle dans ma tête : et si mon corps l’avait permis, est-ce que ce bébé irait bien ?

Je suis une femme très réservée, je n’ai jamais trop su ce que je voulais faire de ma vie. Mais la seule chose dont j’ai toujours été certaine c’est que je souhaitais être mère. J’ai la chance d’avoir déjà un bébé absolument adorable. Et j’espère sincèrement qu’un jour je pourrai lui offrir des frères et sœurs.

Nous voilà 5 semaines après l’opération et mon cœur lui saigne toujours autant. Je n’accepte pas ce qu’il s’est passé. Il n’y a que ma famille très proche qui est au courant. Je n’ai pas eu le courage ni la force d’en parler. Je m’en veux terriblement de ne pas avoir pu faire grandir ce tout petit être.

J’espère que ce témoignage ne sera pas trop long. Merci à ceux et celles qui auront pris le temps de lire mon histoire, et merci à vous pour ce blog que je suis depuis ma première grossesse.

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