Cancer des testicules, syndrome des ovaires polykystiques, les essais bébé étaient très mal engagés pour Manon et son chéri. Mais grâce à la médecine et aux FIV, ils ont pu avoir 3 magnifiques enfants. Voici le beau témoignage, rempli d’espoir de la jeune maman.
{Témoignage} Merci la vie (et la médecine) !
Bonjour à tous,
J’ai aujourd’hui 36 ans, mariée, trois enfants dont des jumeaux et j’ai envie de partager mon témoignage pour remercier la vie mais aussi pour donner de l’espoir à des personnes qui vivent peut-être le même parcours que nous.
J’ai rencontré mon mari à l’âgé de 22 ans dans le cadre d’un stage d’études. Si au début, nous ne voulions pas de relation sérieuse, nous nous sommes peu à peu confrontés à l’évidence que nous étions très amoureux. Nous avons beaucoup voyagé et profité pleinement de la vie à deux. L’envie d’avoir des enfants avait toujours été claire pour nous deux. Nous travaillons tous les deux dans le domaine de l’enfance et attachons beaucoup d’importance à la vie de famille. Mon mari souhaitait toutefois se marier avant de lancer le projet bébé. Il m’a donc demandé en mariage sept ans après notre rencontre. Toutefois, la joie a été de courte durée.
Un jour, mon mari me dit qu’il n’est pas à l’aise et que…
Il sent une boule dans un de ses testicules
Il décide de prendre rendez-vous chez le médecin. Le verdict est sans appel, il faut faire rapidement des analyses qui reviennent positives. Mon futur mari est atteint d’un cancer des testicules. Il faut immédiatement enlever un testicule. Mon mari a 30 ans, c’est un choc. Nous discutons avec le médecin de notre envie de fonder une famille. Pour lui, cela n’est pas la priorité. Il faut traiter la maladie. Mon mari se fait opérer. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait. J’hésite à annuler le mariage. Je ne me vois pas faire une fête avec un mari sous traitement. Mon mari préfère attendre et ne rien dire à personne. Il se fait opérer et le médecin nous annonce une excellente nouvelle. Le carcinome était localisé dans le testicule et rien ne semble s’être propagé. Une chance inouïe. Mon mari a le choix de faire de la chimio ou alors ne pas faire de traitement mais de contrôler chaque trois mois. Mon mari n’hésite pas une seconde. Il ne veut pas subir de traitement. Notre mariage approche et nous pouvons célébrer une magnifique fête entourés de toute notre famille. L’épée de damoclès reste toutefois au-dessus de nos têtes. Chaque trois mois nous sommes en stress de savoir si oui ou non le cancer s’est propagé.
En attendant, notre envie de fonder une famille est encore plus forte. J’arrête la pilule. Une année se passe sans que je tombe enceinte. Ayant une gynéco très à l’écoute, elle me dit qu’il faut rapidement investiguer car il est plus facile de démarrer des traitements à 30 ans qu’à 35 ans. Elle s’inquiète quand même pour le spermogramme de mon mari et nous demande de faire une batterie de tests à tous les deux. Verdict : j’ai le syndrome des ovaires polykystiques et mon mari à un spermogramme très faible en quantité et en mobilité. Elle nous dit de ne pas attendre et de prendre rapidement contact avec le centre PMA ce que nous faisons. Ils effectuent à nouveau différents tests et plus particulièrement chez mon mari. Certaines valeurs reviennent avec des indices inquiétants. Mon mari doit passer un IRM. Heureusement, tout finira par être normal.
En revanche, il faut directement passer à la FIV ICSI
Selon les médecins, la quantité de sperme est beaucoup trop faible pour tenter une insémination. Nous allons voir une psychologue spécialisée en PMA pour déposer tous nos doutes et nos inquiétudes. Cela fait quand même beaucoup de mauvaises nouvelles pour un couple de 30 ans. On s’imagine pas cela à cet âge-là… Nous sommes les seuls dans ce cas dans notre entourage.
Le protocole de la FIV commence. Ce sont les piqûres, les médicaments qui s’enchaînent. Je réponds très bien au traitement. Nous ponctionnons 13 ovocytes. 9 sont fécondés et 6 donneront un embryon J+2. La loi permettant de transférer 2 embryons à J2, nous optons pour ce choix. Nous abordons la question des jumeaux et nous en rigolons. Quelques jours après le transfert j’ai des douleurs horribles au ventre. Je ne peux plus me tenir debout. J’appelle l’hôpital qui me dit de venir immédiatement. Je fais une hyperstimulation et mon ventre est rempli d’eau. Les médecins m’hospitalisent. J’ignore si je suis enceinte ou non. Finalement au bout de trois jours je peux rentrer chez moi. Puis 14 jours après la date du transfert, je vais faire la prise de sang. Le laboratoire m’appelle et me dit : c’est positif ! C’est dingue. Premier transfert et c’est positif. Une semaine après, j’ai rendez-vous pour un contrôle. J’ai cette petite voix dans ma tête qui me dit : c’est sûr, ils ont tenu les deux. Cela n’a pas manqué, elle voit bien deux poches et deux embryons à l’échographie ! J’appelle immédiatement mon mari. On pleure au téléphone. On est tellement heureux mais aussi un peu inquiets. Des jumeaux !!! c’est inédit dans nos familles. Nous restons toutefois très prudents. A 8 semaines de grossesse, j’ai des saignements. Je suis paniquée et pense avoir perdu un des embryons. Finalement c’est une fausse alerte. Tout le monde se porte bien. Je mènerai cette grossesse sans trop de souci jusqu’à 37 semaines. Une césarienne est programmée car ils sont mal positionnés. J’accouche d’une petite fille et d’un petit garçon en pleine santé. Je vous passe ensuite tout le détail de la vie avec des jumeaux qui même si parfois est compliquée est tellement enrichissant et passionnante.
Quelques années plus tard, mon mari me parle d’un petit troisième. Sa santé est bonne.
Il est en rémission et doit fait un contrôle chaque cinq ans
L’envie de ce troisième me titille. J’aimerais bien connaître le fait d’avoir un bébé unique. Les jumeaux c’est génial mais on n’a pas le temps de pouponner. Par contre, je suis catégorique, je ne veux plus refaire de traitement. Il nous reste quatre embryons que nous avions congelé. On en discute beaucoup. On a sorti la tête hors de l’eau avec les jumeaux (les trois premières années sont quand même sport il faut le dire) et on a envie de clore la chapitre de la maternité. On reprend contact avec la clinique. Ils nous proposent de décongeler les quatre embryons pour voir leur évolution. Pour eux c’est assez rare que trois embryons issus d’une seule ponction aillent jusqu’à une naissance. Nous avons besoin de boucler la boucle et décidons de tenter le coup. Je n’ai pas d’attente. Pour moi, un troisième enfant est une cerise sur le gâteau. Je sais déjà la chance incroyable que nous avons eu d’avoir les jumeaux en bonne santé et mon mari qui va bien. Je recommence un protocole en vue d’un transfert. J’ai de la peine à supporter le traitement alors qu’il est beaucoup moins lourd que pour la ponction. La veille du transfert, le labo m’appelle pour me dire qu’un seul embryon a évolué. Nous décidons de faire le transfert et advienne que pourra. Durant deux semaines, je vis une vie tout à fait normale. Nous partons même faire du ski. Au bout de 10 jours, je fais la prise de sang. Elle est positive ! C’est incroyable ! La grossesse se passe super bien et j’accouche après terme par voie basse. Je fais une hémorragie mais heureusement l’équipe médicale est super. Je m’en sors et bébé est en hyper bonne santé.
Voilà notre histoire… sans la médecine nous ne serions sans doute jamais devenus parents. Merci la vie, comme quoi même si cela démarre mal, cela peut quand même se terminer dans la plus grande des joies.
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Agnes dit
Très joli témoignage !!