Je me souviens que je décrivais ma dépression post-partum comme un mur de tristesse. Cette impression que rien ne s’arrangera, jamais. C’est comme si tout était sans espoir. Et puis un jour, le soleil revient, les sourires aussi. Mélina a elle aussi vécu la dépression post-partum. Elle a cru pouvoir s’en sortir mais ses insomnies et la fatigue ont eu raison d’elle. Elle a trouvé le courage de se faire aidé et aujourd’hui, tout va mieux. Voici son témoignage.
{Témoignage} Insomnies et dépression post-partum : comment je m’en suis sortie
Bonjour à toutes,
J’écris ce témoignage pour toutes les jeunes mamans qui sont en dépression post-partum et qui pensent ne jamais s’en sortir. Les choses finissent par s’améliorer et un jour, tout va bien.
Après une grossesse sans difficultés, ma fille vient au monde à la suite d’un accouchement rapide. Les deux premiers mois se passent bien malgré les nuits hâchées et la fatigue qui s’accumule. L’allaitement s’est mis en place facilement. Bien sûr ce n’est pas facile d’apprendre à s’occuper d’un bébé mais je fais face.
Lors du troisième mois de bébé, la fatigue commence petit à petit à m’écraser, les tétés sont longues, les journées également. A deux mois et demi, ma fille fait globalement des nuits complètes. Mais moi, je n’arrive plus à dormir. Je suis très fatiguée, je m’endors relativement facilement mais je me réveille au bout d’une heure ou deux et je n’arrive plus à me rendormir. Je tourne en rond toute la nuit et le matin, je pleure de fatigue à l’idée de la journée qui arrive.
Lorsque ma fille a trois mois, je reprends le travail.
Tout le monde me dit que ça me fera du bien, que ça me changera les idées. Les débuts chez nounou sont faciles et c’est plutôt sereine que je reprends le travail. Mais je n’arrive toujours pas à dormir. Au bout de deux semaines, je suis littéralement épuisée. J’ai des idées noires, je n’en peux plus.
Je décide d’en parler à un médecin qui me dit de prendre des cours de yoga pour me détendre, un deuxième médecin décide de me mettre sous antidépresseur après 10 minutes de rdv. J’arrête l’allaitement, je prends l’antidépresseur, je fais une crise d’angoisse affreuse (ne jamais commencer un traitement sans quelqu’un pour vous surveiller, les effets secondaires peuvent être très difficiles), je décide de ne pas recommencer.
Les nuits sont de pire en pire, je ne dors quasiment plus, le travail devient très difficile, je n’arrive pas à me concentrer. M’occuper de mon bébé est très compliqué mais je fais mon maximum, je la promène beaucoup en poussette, prendre l’air fait du bien. Au bout de quelques temps, je commence à avoir des crises d’angoisse, de plus en plus souvent. Mes saignements, suite à l’accouchement et à la reprise d’une pilule en continu, ne se sont jamais arrêtés.
Au bout de trois mois et demi, je ne tiens plus, je demande de l’aide à toute ma famille. Tout le monde m’aide, je vois un psychiatre, je prends un somnifère pour recommencer à dormir. Ce n’est pas magique mais ça aide. Je fais des prises de sang de contrôle suite à l’avis d’un autre médecin, je suis anémiée, je suis supplémentée en fer. Je suis en arrêt de travail pendant cinq mois suite à ça. Avec l’aide de ma famille, de mon psychiatre, je sors petit à petit la tête de l’eau. Le sommeil revient petit à petit même si j’ai un rythme totalement anarchique (je me réveille définitivement à 3 h du matin pendant plusieurs mois).
Mon bébé a dix mois. Je reprends le travail. Je suis en forme, je suis contente d’y retourner. Mes capacités intellectuelles sont totalement revenues. J’arrive globalement à dormir correctement. Les idées noires ont disparu et les crises d’angoisse aussi après plusieurs mois à en faire tous les jours.
Ce qui m’a aidé pour sortir de ma dépression post-partum
– En parler, se faire aider par les professionnels, par sa famille, par ses amis. Vous n’êtes pas la seule à pouvoir vous occuper de votre bébé, vous êtes fatiguée, malade et vous avez besoin d’aide.
– La prise de somnifères pour relancer le sommeil. Je n’en ai pas pris longtemps mais cela m’a aidé à reprendre un rythme.
– La prise de fer pour corriger l’anémie et l’arrêt de la pilule en continu qui m’a fait saigner tous les jours pendant des mois.
– Prendre beaucoup l’air, se promener beaucoup quand l’angoisse et les idées noires montent.
Ce qui n’a pas aidé :
– les cours de yoga qui ont été totalement inutiles pour moi
– Les gens qui disent que c’est normal pour une jeune maman d’être fatiguée et que tout le monde passe par là.
Aujourd’hui, tout va très bien. Et pourtant, j’étais vraiment convaincue que plus rien n’irait jamais bien. La dépression, c’est affreux mais on en guérit. Demandez de l’aide autour de vous, ne restez pas seule. Il y a des beaux jours à venir. Prenez soin de vous.
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