Je suis toujours impressionnée par la force des femmes, tout ce qu’elles sont capables d’endurer pour donner la vie. Stéphanie fait partie de ces mamans pour qui accoucher n’a pas été une mince affaire, au contraire même. Elle a eu de nombreux problèmes qui ont failli lui coûter la vie. Voici son témoignage.
{Témoignage} Toutes les catastrophes de mes accouchements
Bonjour à toutes,
Je m’appelle Stéphanie, j’ai 38 ans et je suis maman de 2 merveilleux enfants. Une petite fille qui va avoir 5 ans et un petit garçon qui a 7 mois.
Je vais vous parler de mes accouchements.
Premier accouchement : une hémorragie de la délivrance
Pour ma fille, j ai été déclarée en MAP (menace d’accouchement prématuré) à 4 mois et demi de grossesse. La sage-femme avait déjà senti la tête de bébé lors d’une simple consultation. J’ai donc été très surveillée tout le long de ma grossesse avec cette peur de perdre ma fille à tout instant. Mais à ma grande joie elle a tenu bon. Même trop bon. 4 jours avant le terme, ma sage-femme a décidé de me faire un décollement pour enclencher l’accouchement. Le jour du terme, contrôle. Et là on me demande de rentrer en hospitalisation car mon bébé n’a plus de liquide pour la protéger. Du coup je rentre le soir même et le corps médical décide de me déclencher. 2 gels, 1 tampon pour finalement me déclencher par syntocinon (un traitement pour renforcer l’intensité des contractions) 4 jours après. Déclenchement sans péridurale, perçage de la poche des eaux à 2 reprises. Une horreur. L’anesthésiste arrive en courant et en râlant. Il n’est pas content que l’on ai déclenché l’accouchement sans péridurale. Ma fille naît 12 heures après, avec l’aide des cuillères. Elle est magnifique et pète la forme. Je deviens maman pour la première fois et je suis heureuse. Sauf que ces 4 jours de déclenchement ont épuisé mon utérus. Je fais une hémorragie cataclysmique. Je convulse. Et je finis en soins intensifs avec 4 mèches et un ballon de Bakri, qui est un instrument qui sert à contrôler une hémorragie de la délivrance. Mais je suis costaud. Je ressors vivante de ce traumatisme mais bien vivante.
Deuxième grossesse : cholestase gravidique
4 ans après, l’envie d’avoir un second enfant me turlupine. C’est maintenant ou jamais. Mon mari a 47 ans et moi 37 ans.
Je tombe donc enceinte. On m’apprend que c’est un garçon. Que demander de plus ? Il fallait maintenant penser à l’accouchement, et vu le premier, nous ne voulons prendre aucun risque. Un ami chirurgien nous pousse à aller consulter sur Montpellier pour les dernières visites afin que j’accouche là bas. Ce que l’on fait. Nous habitons Narbonne.
Je déclenche une cholestase gravidique, une maladie du foie chez la femme enceinte qui normalement n’est que passagère (elle provoque de fortes démangeaisons) mais qui peut par contre être toxique pour le bébé. J’apprends en même temps que mon père est hémophile (le sang ne coagule pas). Nous prévenons le gynécologue et l’anesthésiste.
Je fais un rendez-vous le 18 janvier pour revoir mon gynéco. Celui-ci me demande de rentrer en hospitalisation dès le lendemain pour grossesse à hauts risques car la cholestase est complètement instable et risque de tuer mon fils.
Donc me voilà hospitalisée.
Le lendemain, 3 médecins arrivent dans ma chambre en blouse blanche. Le 1er médecin me aborde le sujet de la cholestase gravidique qui s’aggrave « Madame, votre cholestase est très instable et trop dangereuse pour votre fils, on doit vous accoucher« . Le second enfonce le clou avec le problème d’hémophilie « Madame, vous avez une thrombopathie, nous devons vous transfuser des plaquettes avant toute opération car le risque hémorragique est trop élevé« , et le troisième m’annonce que nous ne pouvons faire ni péridurale, ni rachianesthésie à cause de ces pathologies. En fait j’ai déjà eu « chaud » lors de mon premier accouchement car j’ai eu une péridurale et cela aurait pu mal tourner.
Donc, pour ce second accouchement, on décide de faire une césarienne sous anesthésie générale. Le lendemain mon fils naît. Il est magnifique. J’en rêvais tellement. Je rentre dans ma chambre. Je suis patraque. Mais bon, après une anesthésie générale c est normal ! Le surlendemain je ne suis pas bien du tout. Des douleurs. Puis le jour d’après tout se dégrade. Je ressens des coups de poignards sous le sein gauche. On me donne de l’acupan. « Ça va passer » tentait de me rassurer l’interne en gynécologie. Ce sont les organes digestifs qui se remettent en place. Le midi je rappelle. Toujours la même réponse « ça va passer ». Le soir mon mari nous laisse. La seule fois car j’avais oublié le livret de famille. Je pars à la douche. Il me rappelle. « Tout va bien mon ange, pas de soucis« . Puis d’un coup les coups de poignards reviennent.
Mon mari me dit d’appeler les médecins en urgence. Le gynécologue de garde ne viendra qu’au bout de 3 appels car la pauvre était sur une hémorragie de la délivrance. Quand elle arrive je me mets à hurler « je vais mourir !« . Tout était mauvais, 6.3 de tension, 34,9 de température.
Je faisais un choc hémorragique.
Tout le monde arrive en courant dans ma chambre. Il fallait me stabiliser avant de me transférer. On m’emmène en urgence en salle de déchocage. Scanner et résultat : je faisais une hémorragie de la rate avec un hématome sous-capsulaire de 7 cm. Ils me gardent en réanimation, forcément ! 2 jours après les médecins digestifs décident de me faire l’ablation de la rate car l’hémorragie ne s’arrête pas. Splenectomie ça s’appelle. De retour en réanimation pour 2 jours puis je repars enfin en gynécologie car où aller ?
Si on résume : je suis une dame qui vient d’accoucher avec un nouveau-né de quelques jours et qui a eu une splenectomie.
Aucun service n’était très chaud pour me recevoir. Finalement tout se termine bien.
Je sors 15 jours après mon entrée en urgence gynécologique avec mon fils, mon mari, et moi qui ai passé les pires jours de ma vie. 2 sondes urinaires à vif, une sonde gastrique à vif, un cathéter artériel, une césarienne et une splenectomie. Un traitement pendant 2 ans, des soucis de foie ou de vésicule biliaire (encore à déterminer). Sans compter la peur de ne pas ressortir vivante de tout ce parcours.
J’ai la chance d’être en vie donc je vais en profiter. Par contre, je ne veux plus d’enfant, ça c est sur ! Mais quoi de plus beau que de donner la vie 2 fois ? Pour rien au monde je regrette. Ah ça non.
Vous souhaitez publier votre histoire ou vos conseils sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Agnès dit
Juste, warrior