Laurence pensait pouvoir accoucher sereinement, mais à la place, elle a eu une césarienne d’urgence, sous anesthésie générale car son bébé était en souffrance. La jeune maman a du mal à se remettre de cet évènement traumatisant : elle n’a pas vu ni senti son enfant naître. Voici son témoignage.
{Témoignage} Accoucher en césarienne sous anesthésie générale : mon ressenti
Bonjour à toutes,
J’ai accouché il y a peu, et j’ai du avoir une césarienne d’urgence sous anesthésie générale. J’ai besoin de vous exprimer ce que je ressens car c’est très dur à supporter. J’ai ce sentiment de trou noir pour la naissance de mon enfant.
Je n’ai pas vu mon bébé naître, je n’ai pas pu faire pas de peau à peau, je n’ai pas eu le bonheur de la prendre dans mes bras.
Ce fut un cataclysme terrible, c’était mon premier enfant et mon unique…
Je me suis posée cette question horrible : est-ce bien mon bébé que l’on me tend ? Je me suis posée tant de fois cette question de savoir si c’était bien ma fille ou pas… alors qu’au fond je sais que c’est bien mon bébé… Et puis j’ai eu très mal avec la césarienne, être privée de manger, ne pas avoir de photo de son enfant qui est en pédiatrie, entendre les bébés des maman autour qui avaient la chance d’avoir leur bébé auprès d’elle…
Toute cette souffrance à endurer alors que je m’étais préparée avant l’accouchement à ce qu’il pouvait se passer : cours de préparation, piscine, j’étais le bout entrain des réunions prénatales, je vivais bien ma grossesse, ma transition avec le fait de devenir maman…
Et puis le jour de l’accouchement, le cauchemar a commencé
J’ai des contractions toutes les 15 minutes, je file à l’hôpital, on m’ausculte pour me dire que je peux rentrer chez moi et me mettre un suppositoire, le col de l’utérus est encore long. Trouvant étrange d’avoir des contractions toutes les 15 minutes, dont certaines insupportables, je décide de rester, une chambre m’est attribuée et je souffre de ces contractions. Une infirmière vient me faire une piqûre dans la cuisse qui me calme les contractions, je peux m’assoupir…
Le matin une sage-femme s’occupe de moi, me met en condition pour accoucher. J’avais remarqué que mon bébé ne bougeait pas, ce qu’il faisait tous les matins d’habitude, je la sentais s’étirer dans mon ventre, là rien. J’informe la sage-femme de cette information qui me paraît important, mais elle me dit que ça va…
Mais en préparant la couveuse qui reçoit le bébé après l’accouchement elle constate sur le moniteur que quand j’ai une contraction, le rythme cardiaque de ma fille baisse dangereusement… Elle déclenche le protocole d’urgence et me voilà dirigée dans les couloirs froids en sous-sol avec le chirurgien courant à côté de la sage-femme qui rend compte de la situation avec les appareils à la mains.
Puis me voilà sur la table d’opération froide en inox, on aurait dit une table de dissection… Un docteur prépare une énorme piqûre, le personnel qui essaie de ne pas s’affoler, j’avais froid, je ressentais la tension et je me suis mise à trembler sans pouvoir m’arrêter. Je m’endors. Le black-out. Au réveil, on me dit que mon enfant va bien.
Retour dans la chambre, seule, pas de photo du bébé, l’appareil photo est introuvable. Je ne comprends pas ce qu’il se passe et puis un gynécologue vient m’expliquer : la piqûre qu’on m’a fait le soir des contractions a impacté ma fille : elle voulait sortir, mais cette piqûre l’en a empêché. Résultat le bébé a lâcher son méconium très épais et l’a avalé. Tout ça dans mon ventre, d’où la souffrance fœtale. Je devais déjà accoucher deux jours avant car c’était mon terme.
Il n’ont pas voulus me déclencher, ce qui aurait du atténuer le traumatisme : j’aurais eu une césarienne programmée et pu voir mon enfant naître. J’ai récupéré ma fille au bout de trois jours, stressée par le changement de son lait, plus liquide en pédiatrie et plus épais dans le service où j’étais.
On me propose une psy au bout du deuxième jour, je refuse car je pense que c’est trop tard. Tout le soutien moral vient de mon époux qui lui a pu voir sa fille pas encore lavée, la prendre dans ses bras et l’apaiser.
Les chocs psychologiques sont irréversibles, en tout cas pour moi c’est le cas
Il a fallu que je comprenne comment ma fille était née, que je puisse visualiser son arrivée, sa naissance. Je voulais voir la sage-femme, elle était bouleversée. Nous avons parlé et elle a pu me décrire l’accouchement. Elle et m’a dit que ma fille avait pleurer une fois sortie.
Il fallait que je mette des images sur ce trou noir, sur ce moment où je n’étais pas consciente et où pourtant j’ai donné naissance à ma fille, afin de pouvoir tisser un lien avec mon enfant, malgré l’inconscience.
Ma fille va bien c’est l’essentiel, mais le chemin sera long pour me remettre de cet accouchement catastrophe auquel je n’étais pas du tout préparée.
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Laure dit
Je comprends le traumatisme de cette naissance. J’ai accouché il y a 6 mois de ma fille, une césarienne d’urgence sous anesthésie générale 15 min à peine après être arrivée à la maternité… Lors de l’auscultation son cordon est sorti du col (elle était en siège) et la gyneco a a peine eu le temps de m’expliquer ce qui se passait avant que je m’endorme. Moi qui attendais la rencontre et le premier peau à peau j’ai vu ma fille (déjà habillée) 5h plus tard alors que j’étais encore vaseuse de l’anesthésie.
Je trouve que les cours de naissance ne nous préparent absolument pas à cette situation et c’est donc terrifiant quand ça nous arrive.
J’espère que vous arrivez à vous remettre de cet événement, on est des super mamans même si on n’a pas pu donner vie comme la plupart des femmes. Et n’hésitez pas à voir une psy ou sage femme pour parler de tout ça, ça aide