Léa souhaitait partager avec les lectrices du blog le récit de son premier accouchement. Voici son témoignage.
Nous sommes le samedi 5 juin
Il est 10h du matin : je perds du liquide bizarre. Cela m’inquiète un peu, j’appelle la maternité pour leur expliquer, elle me demande de venir vérifier si la poche des eaux s’est percée. Je me douche, je m’habille et je prends la direction la maternité seule. Maxime (le futur papa) travaille le matin, il me dit de le tenir au courant au cas où ce soit le jour j. Arrivée à la maternité je suis accueillie par une sage-femme, qui se présente sous le prénom de Sandrine. Elle me met tout de suite à l’aise. Je lui explique ce qui m’arrive et elle me dit que nous allons faire tous les tests nécessaires pour vérifier la poche des eaux et contrôler les contractions. Ni une ni deux, un coton tige dans le vagin qui sera mis dans un tube pour contrôler si la poche des eaux est rompue. Elle me dit qu’il faut attendre 30 minutes avant d’avoir le résultat et que pendant ce temps, elle me lance le monitoring .
Cela dure 40 minutes, mais il n’y a rien, pas une contraction. Le test revient négatif pour la rupture, et après vérification du col, celui-ci est long et effacé. Sandrine me dit gentiment que malheureusement ce n’est pas le jour J et que je peux rentrer chez moi car pour eux bébé n’arrivera pas encore, en tout cas pas pour aujourd’hui ni pour demain mais plus tôt pour dans une dizaine de jours.
13h bredouille, me voilà en route pour la maison . Ou je passerai l’après midi tranquille et idem pour la soirée où je me couche à 23H.
Samedi 5 juin 00h00… je sens comme des douleurs de règles dans le bas de mon ventre, des fois fort et des fois un peu moins fort. Je me lève pour faire pipi et voila que du liquide me coule le long des jambes. Comme j’étais allée l’après midi à la maternité et que rien n’envisageait un accouchement, je me recouche tranquillement sans me poser de question.
Mais impossible de me rendormir jusqu’à 2h du matin parce que ces douleurs ne me lâchent pas. Je regarde sur internet quels sont les signes d’accouchement, et je comprends que ces douleurs sont en fait la douleur de contraction de pré-travail. Je me met à calculer chaque contractions pour voir à quel intervalle elles se produisent. Au début c’est toute les trente minutes et petit à petit toute les 20 à 15 minutes. Je me relève faire pipi à 3H du matin et du liquide coule toujours le long de mes jambes. J’ai bien compris que la poche des eaux étais rompus, je réveille le futur papa pour lui dire. Je le vois pas motivé pour se lever du coup je prépare quelque affaires dans la maison et me recouche jusqu’à 6H du matin où on décide enfin de partir pour la maternité.
Dimanche 6 juin : départ pour la maternité
6h30. J’appelle la maternité pour les prévenir que j’arrive et nous partons. La voiture est chargée, je fais une dernière caresse aux chiens avant notre retour à trois à la maison.
30 minutes plus tard, nous arrivons à la maternité. C’est Sandrine qui nous ouvre. Elle me dit « je ne m’attendais pas à vous revoir, mais peut-être que le jour J c’est aujourd’hui ? ». Je lance un petit sourire parce que je sais au fond de moi que notre Charlie va arriver d’ici les prochaines heures. La sage-femme nous installe dans une pièce où je m’allonge sur un lit pour faire un monitoring (45mn). Effectivement les contractions de pré-travail on commencées mais sont encore irrégulières et non douloureuses. Petit test dans l’éprouvette pour vérifier si la poche des eaux et fissurée et effectivement c’est le cas. Sandrine ‘me m’explique que nous ne pouvons pas rentrer à la maison, que notre séjour à la maternité commence maintenant car quand la poche est rompu : il y a un risque d’infection pour le bébé. Si à 14h00 je n’ai pas accouché je devrai recevoir des antibiotiques en perfusions pour éliminer le risque d’infection.
Je me mets à pleurer, un mélange de joie et de peur.
Une sage-femme prend le relais de Sandrine et nous monte dans notre chambre où nous y passerons 4 jours après l’accouchement.
On s’y installe tranquillement, nous déjeunons, Maxime file faire les papiers administratifs…
Il est midi et il ne se passe toujours rien. Je n’ai pas de contraction douloureuses. Maxime me dit de me reposer parce que ça risque d’être long et fatiguant.
Petite sieste de 13h à 15h. A 15h30 les contractions commence à être douloureuses… je demande à descendre en salle de travail pour contrôler mon col.
Nous y allons tranquillement car je commence à avoir très mal, ma tête à changée, mon visage se crispe.
La sage-femme m’examine et me dit que le col est effacé et ouvert à 2
Il faut attendre qu’il soit ouvert à trois doigts pour que la péridurale puisse être posée. Elle me propose gentiment de prendre un bain chaud dans une baignoire, ce qui aidera le col a s’ouvrir plus facilement et me conseille d’y rester une heure minimum.
Nous acceptons. Mon chéri fait couler le bain, me voila à barboter, les contractions sont de plus en plus douloureuse mais la chaleur permet de détendre les muscles et de me relaxer. Maxime est à coté de moi, il me parle, me rassure et me motive. Mais la douleur est intense.
Je vomis deux fois à cause des contractions qui deviennent insoutenables.
18h nous sortons du bain, contrôle du col : il est ouvert à 3 ! OUF soulagement ! La sage-femme me propose la péridurale et me dit qu’on peut y aller de suite car l’anesthésiste a tout préparé.
19h : direction la salle d’accouchement pour la péridurale. L’anesthésiste se présente, m’explique le déroulé. J’ai tellement mal de toute façon que même quand j’aperçois l’immense aiguille qui va rentrer dans ma colonne je n’ai pas peur. Ils demandent à Maxime de sortir le temps que la péridurale soit posée.
Je m’assois, et applique els instructions : je fais le dos rond. L’anesthésiste me désinfecte le dos et me dit de le prévenir dès que j’ai une contraction qui arrive. Il me dit qu’il ne faut surtout pas bouger pendant cet acte.
Il commence à introduire l’aiguille de la péridurale, on ne sent rien du tout d’ailleurs. Je le préviens qu’une contraction arrive, il stop net et attend. Puis on reprend.
Je l’entends dire « ouf j’aime pas ça »… moi qui ne peux pas bouger je me mets à paniquer quand je l’entend dire ça.
Silence dans la pièce. L’anesthésiste me dit qu’il a terminé, que je vais sentir une sensation de fourmillement dans les jambes et que mon ventre va se contracter mais que la péridurale va m’enlever les douleurs.
Il n’a même pas le temps de finir ça phrase que je suis paralysée des jambes jusqu’aux bras. Je ne peux plus bouger. Je commence à crier et à paniquer. Ma tension tombe à 6, mon cœur se met à battre très fort, mon corps devient tout chaud et je commence à tourner de l’œil.
J’entends l’anesthésiste crier j’ai piqué en « en RACHI »
Le personnel commence à courir dans tous les sens, et me branche à des machines avec des électrodes, l’anesthésiste appelle le gynécologue d’urgence, Sandrine la sage femme court partout et a l’air désemparée. Moi je suis paralysée de tout le corps et allongée sur le lit comme une crêpe. Je ne sais pas ce qui m’arrive, j’entends le cœurs du bébé qui bat de plus en plus vite sur la machine à côté de moi, je pense à maxime qui est dehors dans le couloir et qui doit être inquiet, je me concentre sur ma respiration pour ne pas m’évanouir, je souffle fort pour faire remonter ma tension et ne pas faire augmenter mon taux de stress. Je regarde la machine à côté de moi qui indique que ma tension tombe de plus en plus 6, puis 5.
L’anesthésiste à côté de moi m’injecte des produits et me surveille avec une attention tellement extrême que je me demande si je vais pas mourir….
Au bout de 15 minutes ma tension remonte à 9 puis 10… ouf.
Mais problème : je suis toujours paralysée des orteils jusqu’au ventre.
Le personnel se calme un peu et l’anesthésiste fait rentrer Maxime, il me prend dans ses bras et m’embrasse je lui explique que je ne peux plus bouger. Il me regarde avec des yeux écarquillés.
L’anesthésiste m’explique la situation, il a piqué en rachi ce qui veut dire qu’il a piqué plus loin que ce qu’il aurait dû.. il a malencontreusement effectué un acte pour les césariennes d’urgence. Du coup il doit me surveiller pour être sûr que l’anesthésie s’efface petit à petit sinon on partira au bloc pour une césarienne.
Nous voilà parties pour deux heures de surveillance. Effectivement l’anesthésie de la péridurale finit par s’estomper, je peux bouger mes bras, ma poitrine, je sens à nouveaux les contractions qui sont régulières toutes les 5 minutes. Seul petit souci l’anesthésie ne quitte pas mes jambes, je sens toute la douleur et tout le haut de mon corps sauf mes jambes. Je suis paralysée, impossible de sentir ma peau quand on me pince et bien évidement impossible de bouger et me déplacer. Le personnel et Maxime sont obligés de me lever les jambes pour qu’on puisse me sonder pour que je fasse pipi, parce que à ce stade j’ai le col seulement ouvert à 4 et la sage femme nous dit que ça va être encore très long. Plusieurs heures il paraît.
Il est à peine 20h et nous voilà parties pour une longue soirée et nuit d’attente.
Au bout de trente minutes, je ressens tout. Je grimace, je pleure tellement la douleur des contractions est forte. A cause de l’erreur de l’anesthésiste je ne pourrai pas avoir à nouveau la péridurale, le personnel doit trouver une autre alternative pour m’aider à supporter les contractions. Toutes les heures ils m’injectent un antidouleur qui fais effets 20 minutes et puis après qui s’estompe.
21H , 22H, 23H , 00H et toujours pas d’accouchement en vue. Chaque heure la sage femme vient contrôler mon col pour s’avoir à combien je suis .
4H du matin, après 11H de contractions régulières toutes les trois minutes, de douleurs, de pleurs, de gémissement et de vomissement, la sage-femme m’annonce que mon col est enfin dilaté à 10. Elle touche enfin la tête de notre fille mais elle m’explique qu’il faut encore attendre 3H de plus pour que le bébé descende… je fonds en larme, 3 heures de plus de douleurs insoutenables, je lui hurle que je vais mourir de douleur, que je veux que ça s’arrête, qu’il faut qu’il me la sorte de là.
Maxime me fait un énorme câlin, m’encourage et me rassure, la sage-femme me prend la main pour me parler et me dire des paroles positives.
Je pleure, je n’arrive plus à m’arrêter .
Lundi 7 juin : 7H…
Bébé Charlie n’est toujours pas descendue. Le personnel commence à s’inquiéter à nouveau, ils appellent la gynécologue pour partir en césarienne d’urgence par peur que le cœur du bébé souffre…
Je ne panique même plus, j’ai les yeux à moitié ouverts tellement je suis éreintée, je dis à Maxime que je ne suis même plus là, je sais pas où je suis mais je commence à partir dans un autre monde. J’ai l’impression que je délire un peu, je réponds à côté de toute les questions qu’on me pose…
7h30 la gynécologue arrive, elle connaît la situation et sait que depuis hier je suis en train d’en baver avec la douleur vue que je n’ai pas de péridurale. Je l’entend dire à son personnel que vu que je souffre depuis hier il est impossible pour elle de me faire une césarienne, ce serait m’achever et surtout après toute cette souffrance je ne pourrai même pas voir mon bébé car elle devrait m’endormir sous anesthésie générale. Alors que je suis si près du but la gynécologue vient me voir et me demande une seule chose : « Madame, est-ce que vous voulez pousser ? » avec conviction je lui réponds un grand « OUI » !
Elle me dit alors c’est maintenant ! Poussez !
La sages-femme et Maxime m’attrapent les jambes qui sont toujours paralysées pour me les poser sur les étriers.
Et ni une ni deux, je pousse, 3 poussées d’affilée. A chaque fois, le personnel m’encourage.
La gynécologue attrape les ventouses car Charlie ne veut pas venir. Elle me fait aussi une épisiotomie.
Je n’entends plus rien, je ne sens plus rien, je suis dans ma bulle, je ne pense qu’au bébé, notre fille va bientôt être là et ce cauchemar va enfin terminé. Maxime me serre fort le bras, me tient la nuque quand je pousse, m’embrasse .
Au bout de 40 minutes, ce petit bébé d’amour sort enfin
Elle crie de toute ses forces. Je pleure, Maxime a des yeux remplis d’émotions. Il coupe le cordon, et me pose Charlie sur la poitrine. Elle est là, enfin elle est là, merci à la vie, merci mon dieu. Je pleurs, je lui fais des bisous sur sa jolie petite tête toute fripée, Maxime nous embrasse toutes les deux, il se met à lui parler pour la rassurer et qu’elle arrête de pleurer.
La gynécologue sort le placenta, il est entier , pas d’hémorragie en vue, ouf.
Il donne du Doliprane à Charlie car elle a souffert avec les ventouses, je m’enlève le tshirt pour faire dû peau à peau avec elle. Elle s’est déjà endormie, elle est pleine toute gonflé et toute rouge mais nous la trouvons déjà plus belle que jamais. Notre fille est née.
8H38 le 7 juin nous sommes enfin 3, notre famille vient de se créer.
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