Voilà un récit d’accouchement qui vaut le détour ! Rien ne présageait que tout se passe aussi vite et G. a faillit accoucher dans les toilettes de la maternité, complètement oubliée par l’équipe médicale censée s’occuper d’elle. Voici son témoignage.
{Témoignage} L’équipe médicale chargée de mon accouchement m’avait oubliée
Bonjour La Mariée en Colère ainsi qu’à toutes les lectrices du blog,
Ce n’est pas la première fois que je témoigne ici et cette fois-ci j’aimerais vous raconter l’histoire de mon premier accouchement. Mon témoignage n’a pas pour but de « casser » le personnel médical des maternités, bien au contraire, il a pour objectif de dénoncer le système de santé actuelle plus que défaillant et attirer l’attention sur le manque de soignants en général…
Mon accouchement aurait pu mieux se passer et fort heureusement il n’y a pas eu d’issue dramatique… mais à quelques minutes près ça aurait pu être le cas ! On a évité de peu l’accouchement catastrophe.
Cet accouchement aurait pu tourner au drame
Nous sommes le 29 Janvier, il est midi. Je reviens tout juste de ma dernière prise de sang toxoplasmose, je suis déjà à 37 SA +5. En me penchant pour ramasser mes clefs tombées je sens un liquide tout chaud couler entre mes cuisses… est-ce que je me fais pipi dessus ?
Non, je réalise très vite que la poche des eaux à rompu, déjà ?!
Sans réfléchir j’appelle mon mari, il est actuellement à son travail et en pause déjeuner… à peine posé il prévient son chef qu’il ne sera pas présent l’après midi et prend la route pour me rejoindre.
Le temps qu’il arrive je me change, je mets une des protections hygiéniques pour ne pas en mettre partout, je mange vite fait une tranche de jambon dans du pain, et ramène la valise de maternité dans le couloir prête à partir.
Mon mari arrive, nous partons à la maternité
Nous arrivons à la maternité sur les coups de 13h30. Le liquide continue de couler, je suis prise en charge tout de suite. Une sage-femme se présente à nous, j’ai oublié son prénom mais elle est très sympathique. Elle me fait prendre conscience que je vais accoucher au plus tard demain. C’est le choc, cela peut paraître stupide mais je n’avais toujours pas réalisé qu’en rompant la poche des eaux, l’accouchement était en route ! J’allais accoucher ! Et rien ne présageait que ça se passerait 3 semaines avant le terme ! Je suis contente mais aussi déçue de moi-même de ne pas avoir pu tenir plus longtemps. Ai-je fait quelque chose qu’il ne fallait pas pour que bébé veuille sortir plus tôt ? La sage-femme présente me rassure et me déculpabilise m’expliquant qu’une poche des eaux peut percer n’importe quand.
Ensuite elle entame l’examen du col de l’utérus… Le premier d’une longue série car je ne suis ouverte qu’à 0,5.
Mon mari et moi ne réalisons pas tout de suite que le travail va être long, très long !
On attend. On n’a que ça à faire.
Enfin les premières contractions arrivent ! Il est un peu plus de 17h00 !
C’est désagréable mais supportable.
La même sage-femme revient nous voir dans la foulée, on lui signale que les contractions viennent d’arriver.
Elle me réexamine le col : je suis ouverte à 1. Je suis dégoûtée. Autant d’attente pour ça !
Elle comme nous réalisons que l’accouchement sera pour demain, et qu’il va falloir s’armer de patience.
Elle me donne un antibiotique étant donné que cela fait 6 heures que j’ai perdu les eaux, pour éviter le risque infectieux ainsi qu’un doliprane et elle repart.
Nous ne la reverrons qu’à 21h30 pour nous annoncer qu’elle débauche, la relève de nuit arrive. Entre temps je commence à souffrir, les contractions sont plus intenses. Elle me refait un dernier examen du col de l’utérus avant de laisser la place à sa collègue : col à peine ouvert à 2… je déprime.
Peu de temps après son départ, sa collègue se présente à nous : elle s’appelle Ophélie, elle beaucoup plus jeune mais tout aussi gentille. Elle me met juste un monitoring vu que l’examen du col venait d’être effectué.
Et elle repart.
L’attente commence à être longue, et la douleur est présente
Plus les heures passent et plus j’attends avec impatience la péridurale. Je l’attends avec plus d’impatience que l’accouchement. Mon mari trouve également le temps long et lutte pour ne pas s endormir.
Nous sommes le 30 Janvier : il est 1h du matin. Je souffre, je veux une péridurale nous n’avons pas revu Ophélie depuis la veille. Mon mari est avachi sur le fauteuil en train de lutter : il me fait plus de peine que moi-même.
Ophélie arrive enfin ! Ça y est je vais avoir une péridurale ! en fait non.
L’examen du col révélera que je suis ouverte à 2,5. La péridurale ne pouvant être posée qu’à partir de 3, c’est une plaisanterie ? Je vais souffrir comme ça encore combien de temps ?
J’insiste sur le fait que je souffre mais le protocole reste le protocole.
Elle me propose tout de même une piqûre de morphine que j’accepte avec plaisir.
Elle propose également un lit d’appoint à mon mari, il demande s’il peut rentrer chez nous se reposer un peu et elle lui répondra cette phrase que je n’oublierai jamais (vous comprendrez vite pourquoi en lisant la suite de mon récit) : « oui Monsieur vous avez le temps ce ne sera pas pour cette nuit, je vous demande juste d’être présent à 7 heures demain matin et nous aviserons, si nous procédons au déclenchement ou non en fonction de l’avancée du travail«
Mon mari me fait un baiser sur le front et s’en va.
Ophélie me donne la morphine.
Elle fera effet 15 minutes plus tard, je suis mieux, je m’endors… mais pas longtemps !
Environ une demi heure plus tard, peut-être une heure : je suis réveillée en sursaut par une terrible douleur qui me traverse le bas du ventre jusqu’à me faire hurler. La douleur revient vite, et très vite. Ce coup-ci je vais enfin avoir cette satanée péridurale.
Je sonne pour prévenir Ophélie. Elle arrive vite, je la vois à moitié en stress et me lance d’un ton sec qu’elle n’est pas disponible pour moi.
Toute l’équipe est mobilisée sur une urgence vitale.
Je comprends et culpabilise d’avoir osé sonner.
Elle me pose un monitoring et me prévient qu’elle revient dans 30 minutes pour réexaminer mon col de l’utérus.
Ce seront les 30 minutes les plus longues de ma vie. Elles vont vite se transformer en 1h, 1h30, 2h d’attente ! Je perds la raison, la douleur est tellement intense que je me mets à hurler n’importe quoi dans ma chambre, je me sens seule et abandonnée… et cette envie d’aller aux toilettes ! Je ne peux pas bouger le monitoring est toujours là.
Je vais mourir c’est une certitude, mon bébé tant attendu ne verra jamais le jour j’en suis convaincue…
4h30 environ du matin : je suis à bout, je vais me faire dessus… au secours !
Je n’ai toujours pas revu Ophélie et toujours pas vu l’anesthésiste.
Je n’en peux plus, je pète un câble. J’arrache le monitoring et cours aux toilettes…je pousse…
Un bruit flippant sonne dans la chambre.
Sur mes toilettes j’entends les soignants rentrer et paniquer :
« Madame ? Madame, où êtes vous ???!!! »
– Je suis là ! » je réponds bêtement sur mon trône, me tortillant de douleurs.
Je reconnais la vois d’Ophélie, je ne sais plus exactement ce qu’elle me raconte mais elle banalise ma douleur. Elle n’est pas seule, 2 ou 3 autres filles sont avec elle.
– « allez un examen du col et on appellera l’anesthésiste pour la péridurale »….
Elle m’examine et je revois sa collègue se décomposer. Elles marmonnent entre elles je ne comprends rien. Qu’est-ce qui se passe ?
« Madame nous vous emmenons immédiatement en salle d’accouchement : la tête est sortie ! »
Quoi ??????????????!!!!!!
Je commence à délirer à cause de la douleur. Je leur demande de prévenir immédiatement mon mari : ce qu’elles font. Et je supplie pour une péridurale sinon je meurs.
Elles ont due me répéter au moins 20 fois que c’était trop tard.
« il va falloir être courageuse «
Je souffre, je suis triste… non seulement je n’ai pas de péridurale comme je la réclame depuis le début mais en plus je n’ai pas mon mari à mes cotés.
Je me souviens avoir été transportée sur un brancard en salle d’accouchement, les filles couraient à côté. Je me souviens avoir entendu « le gyneco n’est certainement pas disponible« . C’est quoi cet accouchement ?.
Je souffre tellement que je n’arrive pas à pousser. Le gyneco se pointe.
Je ne suis bonne à rien, je suis convaincue que mon fils naîtra en césarienne… je suis désespérée. Le gynéco me menace d’utiliser les forceps, je lui hurle dessus que c’est ma hantise.
J’entends une voix familière : c’est mon mari. Il me redonne espoir et grâce à lui je me remets au travail.
Bébé naîtra à 5h44, il est magnifique.
La douleur est partie, je profite enfin du moment.
Pas longtemps, on me reprend vite mon bébé et on demande à mon mari de pratiquer le peau à peau : il reste le placenta à évacuer… ça ce terminera donc jamais ?
Heureusement il sort rapidement.
C’est fini… et mon fils est en bonne santé c’est qui compte.
2 jours après Ophélie viendra me voir dans ma chambre à la maternité pour s’excuser.
Suite à l’urgence vital, j’ai été oubliée… elles ont fait leur travail mais n’étaient malheureusement pas assez nombreuses pour assurer tous les accouchements qui sont tous arrivés en même temps. Ce’n est pas comme ça que j’imaginais mon accouchement mais je garde en tête une équipe bienveillante et surtout mon fils va bien !
4 ans plus tard je suis retombée enceinte. Et forcément avec ce que j’avais vécu pour mon premier accouchement, j’avais très peur de ce qui allait arriver. Heureusement cette naissance n’a rien eu à voir avec ma première expérience.
La sage-femme qui s’est occupée de moi se prénomme Justine. J’arrive je suis dilatée à 4 ! Pourtant la douleur semble supportable…. en lisant mon dossier concernant mon précédent accouchement, Justine m’emmène directement en salle d’accouchement.
J’ai perdu les eaux à 3h du matin… baby boy 2 naîtra à 11h40 en pleine santé… et moi aussi ! J’ai eu un très bel accouchement grâce à la présence de mon mari tout le long du travail et… de la péridurale tant attendue depuis 4 ans !
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Biscuit dit
J’ai également été oublié lors de mon 3eme accouchement.
Je suis arrivée vers 18h un dimanche soir avec la poche des eaux rompue, je devais être déclenchée le lendemain. Vers 00h20, après plusieurs heures de contractions douloureuses, la sage femme m’annonce que je suis à 3cm et que je peux passer en salle pour avoir la péri. Elle part préparer une salle, je ne la vois pas revenir, j’accoucherai 30min plus tard dans la chambre. 1 sage femme et 2 aides soignantes ont juste eu le temps de rentrer dans la chambre en m’entendant hurler pour attraper le bébé.
Je ne reverrais jamais la sage femme qui devait s’occuper de moi, et quand ils m’ont emmené en salle avec mon bébé dans les bras, il y en avait plein de disponibles…