Bienvenue sur le blog de Cynthia. PMA, maternité, elle vous raconte son parcours pour devenir maman.
Mon rendez-vous PMA traumatisant
Bonjour à toutes,
Au moment où j’écris ces lignes, j’ai 35 ans et je suis en parcours PMA aux côtés de mon mari depuis plus de 3 ans. Cet événement s’est déroulé avant d’entrer dans ce processus. J’ai subi un rendez-vous médical, avec un gynéco, traumatisant. Là où je cherchais des réponses et du soutien médical et psychologique, je n’ai reçu que du jugement, des termes atroces et de l’humiliation.
J’ai remonté la pente depuis et je me bats chaque jour pour fonder cette famille que l’on souhaite tant avec mon mari. Néanmoins, je me dis que certaines personnes plus fragiles passant par une même épreuve, voire plus violente encore, pourraient en ressortir brisées, perdues ou encore se sentant illégitimes.
Si mon témoignage peut les aider, ma mission sera remplie.
Symptômes et diagnostic du SOPK
Revenons un peu sur le contexte pour vous dépeindre ma situation.
Tout a commencé en 2018. Avec mon conjoint, devenu plus tard mon mari, nous avons décidé de fonder notre famille. Et par conséquent, d’arrêter ma pilule contraceptive.
On pensait encore que c’était un peu tôt mais, au final, j’arrivais à ma dernière plaquette (je faisais un peu n’importe quoi, je l’avoue, mention spéciale aux têtes en l’air :D). En plus, je savais que le temps de supprimer totalement la pilule de mon système et d’habituer mon corps, il pouvait se passer plusieurs mois.
On s’est alors lancé dans cette aventure des essais bébé.
6 mois passent, où je ne fais pas trop attention. J’entends par là que je ne compte pas les jours de mon cycle, je me laisse aller. On est également en plein déménagement vers la maison de nos rêves. Donc stress, tête bien occupée et tout le tintouin qui va avec.
Une fois complètement installés dans notre maison, nous sommes à peu près à 7 mois après l’arrêt de pilule. N’ayant toujours aucun signe de grossesse, je commence alors à porter attention à mes cycles. C’est à ce moment que je remarque leur anormalité. Ils sont longs (atteignant parfois les 40 jours !) et irréguliers.
En parallèle, de l’acné apparaît de plus en plus sur mon visage. Au point où le bas de mon visage en est rempli. Mes cheveux tombent en masse. Et le moral, bien entendu, commence sensiblement à baisser.
Je tente également les tests pour cibler mes ovulations. En vain. Un test sur 3 seulement me signale une ovulation. De quoi déprimer, quand on pisse sur son bâton tous les jours et qu’on en sort bredouille à chaque fois.
On atteint alors les 1 ans d’essai bébé infructueux.
Autour de moi, entre-temps, des collègues tombent enceintes, la compagne du meilleur ami de mon mari, des amies d’enfance… Bref la planète entière quoi. Ou du moins c’est mon ressenti.
Sans parler des remarques des uns et des autres : « vous avez le temps », « faut pas être pressé », « faut pas se prendre la tête« , « ça viendra quand ça viendra » et ma préférée “c’est psychologique de toute façon”.
Mentalement, c’est compliqué. Le temps passe, je ne me reconnais plus dans le miroir, avec ces boutons et ces cheveux tout plats. Je suis très fatiguée. Je me lève le matin, j’ai l’impression d’avoir couru un marathon. Malgré les cures de Berocca, les compléments aux plantes contre la perte de cheveux et autres vitamines en tout genre.
Je commence à me poser des questions, je ne comprends pas ce qui cloche chez moi. Spoiler alerte les filles : quoi qu’il arrive, rien ne cloche chez vous. Vous êtes tout à fait normales.
Nous décidons avec mon mari qu’il est temps de voir un médecin.
Au moins, un médecin généraliste pour comprendre ces pertes de cheveux et cette fatigue.
Je lui explique ainsi tout ce qui m’arrive. Et bien entendu, le fait que nous essayons d’avoir un enfant vient sur le tapis. Je lui détaille le reste des symptômes : les cycles longs et irréguliers, l’acné…
Après une bonne discussion, il suspecte le Syndrome des Ovaires Polykystiques, ce qui expliquerait la majorité de mes symptômes.
Ce fichu “SOPK”. Un terme barbare qui fait un peu peur. J’en avais entendu parler auprès des YouTubeuses que je suis régulièrement. Je savais que ce n’était pas dramatique mais ce n’était pas la joie non plus.
“Cela n’empêche pas de tomber enceinte mais cela peut être plus compliqué et plus long.”
S’ensuit une batterie d’examens divers : prise de sang, échographie, et re-prise de sang (et selon certains jours de mon cycle s’il vous plait, sinon, où est le fun là dedans ?).
Puis je retourne chez mon médecin traitant, avec tous mes résultats d’examen. Il me confirme alors le “SOPK”. Coup dur. Néanmoins, avec mon mari, on encaisse et on envisage déjà les différentes possibilités pour augmenter nos chances de concevoir.
Le médecin me prescrit tout d’abord des cachets pour réguler mes cycles et pour cibler un peu mieux mes ovulations. Un traitement sur 3 mois. Malheureusement, pas de changement.
Je signale qu’à ce moment, on vient de passer un confinement de 3 mois avec l’inconnu et l’angoisse du Covid. Et, cerise sur le gâteau : nous devions nous marier cette année-là mais nous avons dû le reporter (plusieurs fois).
Mon médecin traitant, comme il me le dit lui-même, atteint ses limites de compétences. Il faut maintenant consulter un spécialiste, à savoir un gynécologue.
Je fixe alors ce fameux rendez-vous avec ce gynécologue…. L’enfer sur Terre !
Le Rendez-vous de l’Enfer
Pour la petite précision, mon mari ne pouvait pas m’accompagner. C’était l’après premier confinement où on devait se rendre seul aux rendez-vous médicaux.
Ce gynécologue m’a pris de haut dès le début du rendez-vous quand il a constaté que le diagnostic du SOPK avait été donné par un généraliste et non par un spécialiste. Ah l’égo… Il peut faire des ravages, n’est-ce pas ?
J’étais perdue sur la procédure à suivre et je me posais beaucoup de questions. Les premières réponses que j’ai reçues ?
- Je suis une petite jeune capricieuse. Aujourd’hui tous les jeunes veulent tout, tout de suite….
- C’est un cadeau de la vie, on ne force pas Mère Nature…
- Je n’ai pas 40 ans non plus, donc pourquoi suis-je si pressée ? J’ai un planning à tenir ?…
- Et puis, si les 2 ans d’essai ne sont pas atteints, ya rien à faire…
Ses paroles, pas les miennes.
Je ne me considère pas du tout vieille, mais 30 ans passés, 1 an et demi d’essais bébés infructueux, avec des symptômes réels et assez frappants, je suis en droit de vouloir des solutions plus concrètes qu’attendre un miracle, non ?
Apparemment non.
J’avoue qu’après cette première amorce, je suis un peu agacée. Et je ne suis pas des plus chaleureuses. Et je lui pose alors cette question, avec une pointe de sarcasme, qui scelle mon sort :
“Ce que vous me dites, si je comprends bien. Je reviens vous voir une fois les 2 ans d’essai passés et là seulement, vous me donnerez des solutions concrètes comme la PMA ?”
C’est là qu’il choisit de me terrifier plutôt que de me rassurer et de comprendre mon état de santé complet.
- La PMA, vous êtes monitorées H24, 7 jours sur 7, vous croyez que c’est drôle ?
- Vos relations sexuelles deviennent commandées. Vous faites l’amour quand on vous le dit. Et si on vous ordonne de ne pas le faire, vous ne le faites pas. Vous êtes prêtes à ça, hein ?
- Et si vous en venez à devoir TUER un embryon, vous ferez comment hein ? Vous saurez bien choisir ?
Ses propres mots, pas les miens.
Bref, est-ce que j’ai besoin de préciser que je suis en pleurs en fin de consultation. Je ne comprends pas cet acharnement. Je demandais un guide et je me retrouvais avec un bourreau.
Je ne sais pas si c’est pour soulager sa conscience et arrêter mes pleurs, mais il finit quand même par me donner une ordonnance pour une hystérosalpingographie. En me précisant tout de même que c’est TRÈS douloureux. Donc si je suis pressée, c’est à mes risques et périls (et hop, on en rajoute une petite couche).
En résumé, cette échographie au nom imprononçable est là pour vérifier que mes trompes de Fallope ne sont pas bouchées. Re-spoiler alerte : je n’ai rien senti pendant cet examen (que j’ai fait plusieurs mois après ce rendez-vous).
Mon mari, en me voyant rentrer en pleurs et en détresse totale, m’écoute lui raconter le désastre de ce rendez-vous. Je lui annonce de but en blanc que je veux tout arrêter : les tests d’ovulation, les rendez-vous, je ne veux pas de PMA et je ne veux pas faire cette hystéro machin chose, vu que c’est “super douloureux”.
Je suis terrifiée, je suis déprimée, je veux tout arrêter. Je ne sais même plus si je suis légitime à demander des examens après “seulement” 1 an et demi d’essai. Après tout, des couples galèrent bien pendant 5 ans pour concevoir. Qui suis-je pour râler après 1 an et demi ?
Mon mari a été d’un support incroyable et, je crois qu’il a compris tout de suite que j’avais besoin de prendre du recul. Il ne m’a mis aucune pression. Il m’a laissé gérer à mon rythme toute cette épreuve.
Nous partions en vacances en famille quelques semaines après ce rendez-vous. Ce qui m’a grandement aidé à relativiser et à souffler un bon coup.
Vous l’avez compris, j’ai finalement pris rendez-vous pour cette échographie. Et nous sommes bien entrés en parcours PMA 1 mois avant les 2 ans d’essais bébés infructueux. Nous sommes tombés sur des médecins incroyables par la suite qui nous ont guidés et rassurés.
Et bien sûr, je n’ai jamais revu ou repris contact avec ce gynécologue.
Conseil pour les lectrices qui liront ce témoignage
Si vous êtes dans un cas similaire, sachez que ce n’est pas parce que vous n’avez pas 40 ans que vous n’êtes pas légitime à vouloir un enfant, même si ce n’est qu’un an après le début de vos essais bébés. C’est normal d’en avoir ras le bol et de vouloir comprendre pourquoi cela ne fonctionne pas.
J’aurais aimé qu’on me dise également : démarrer un processus de PMA ne veut pas dire attendre les 2 ans d’essai pile poil au jour près. Des médecins seront là pour vous écouter, vous soutenir et démarrer les premiers examens à vos côtés.
Sur votre chemin, vous croiserez des médecins qui vous amèneront au fond du trou mais, vous en rencontrerez également des extraordinaires qui vous donneront des ailes pour en sortir.
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Maya dit
Bonjour,
Je suis vraiment désolée et atterrée que vous soyons tombée sur un gynécologue comme celui-ci. J’espère vraiment de tout mon coeur que votre parcours PMA se passe bien. Je vous envoie plein de belles ondes.