Bienvenue sur le blog de Cynthia. PMA, maternité, elle vous raconte son parcours pour devenir maman.
On ne m’avait pas prévenue de la douleur lors d’une fausse-couche médicamenteuse
Je ne sais pas comment aborder le sujet des maltraitances médicales et avoir les bons mots. Mais peut-on avoir vraiment les “bons” mots pour un événement tel qu’une fausse-couche ?
Après l’expérience que j’ai vécue, je souhaite, non en fait, j’ai besoin d’ouvrir le dialogue à ce sujet. D’autant plus que j’ai tellement peu été accompagnée et informée par le personnel médical que j’ai ressenti le besoin d’exprimer ma colère par écrit.
Au moment de ce témoignage, j’écris à “chaud”. Cela ne fait que 3 semaines. J’essaie toujours de m’en remettre et de mettre des mots sur cette fausse couche. Mais finalement c’est peut-être le meilleur moment pour exprimer ce que je ressens à vif.
Si vous souhaitez comprendre mon parcours jusqu’à la PMA dont un rendez-vous traumatisant avec un gynéco de l’enfer, je vous invite à lire l’article Le Chemin vers la PMA – Quand un RDV vous traumatise
Fin 2022, je suis tombée enceinte grâce à la PMA
Après un premier transfert d’embryons (suite à une FIV), après 4 ans d’essais, 2 ans de PMA et, parlons franchement, de galères, nous avons enfin eu un test de grossesse positif.
Avec mon mari, même si nous savions qu’il ne fallait pas que nous nous emballions trop vite puisque c’était très tôt dans la grossesse (2 semaines), nous ne pouvions nous empêcher d’être enthousiastes. C’était comme si on avait enfin une lumière au bout de ce tunnel noir et sombre que nous traversions depuis 4 ans.
Enfin, c’était peut-être notre tour, après avoir vu tous nos amis, les membres de nos familles avoir eu leur bonheur de leur côté.
C’était la première fois que nous pouvions enfin nous projeter un petit peu, souffler après ce parcours PMA éprouvant, toutes ces inséminations et cette FIV éprouvantes.
Malheureusement, si j’écris cet article, notre petit miracle à nous ne s’est pas produit, vous vous en doutez.
Au bout de 6 semaines, lorsqu’il a fallu faire la première échographie, pour vérifier qu’il y avait un battement cardiaque, la nouvelle est tombée. La grossesse s’était arrêtée. L’interne qui nous a reçus a voulu tout de même pousser jusqu’à la 7e semaine de grossesse pour en être sûr et certain.
Autant dire que cette semaine, après avoir reçu la mauvaise nouvelle, mais où je devais tout de même faire attention “au cas où”, n’a pas été de tout repos.
Néanmoins, nous avons patiemment attendu la 7e semaine de grossesse… pour que l’on nous confirme finalement que c’était réellement bien fini.
La grossesse s’était bien arrêtée
Bien entendu, il a fallu, dans la foulée, aborder le sujet de l’expulsion du foetus. 3 possibilités nous ont été proposées :
1/ Il était possible d’attendre que mon corps fasse le travail tout seul naturellement
2/ Il y avait la solution par les médicaments pour déclencher la fausse couche
3/ et enfin, l’opération médicale pour aspirer le tout au bloc opératoire
J’ai choisi la 2e solution : une fausse-couche médicamenteuse
Le médecin gynécologue nous explique alors la procédure : 1 cachet puis un 2e, 3 heures après le 1er. Ils agiront comme des règles douloureuses (ce sont ses termes et vous comprendrez plus tard que c’est important) avec des pertes de sang abondantes (plus abondantes que des règles). On me prescrit des Doliprane et du Spasfon au cas où.
Mon mari a l’intelligence de demander, avant de partir, un arrêt de travail si possible pour que je puisse tout de même avoir quelques jours pour m’en remettre. Ils acceptent. Je suis dans un état second, fatiguée, je n’y avais même pas pensé.
Mais n’est-ce pas leur rôle d’en parler finalement ?
Bref, je ne m’inquiète pas plus que cela. Je veux en finir au plus vite. Et puis des règles douloureuses après ma ponction d’ovocyte, j’ai connu, je peux le supporter facilement.
Si j’avais su….
La fausse couche médicamenteuse à la maison
Je décide de prendre les cachets le lendemain matin pour avoir une journée “difficile” et puis, mettre tout cela derrière moi rapidement. Je prends donc le 1er cachet. Confiante, je ne prends pas d’anti douleurs, Doliprane ou Spasfon. Après tout, des règles douloureuses je gère cela depuis mon adolescence.
Au bout de 2h, les douleurs s’accentuent mais c’est encore supportable. Et, au bout de 3 heures, je prends donc le 2e cachet.
Et là, le cauchemar commence.
Comme je disais plus haut, ce que le médecin appelle des règles douloureuses, ce sont en fait des contractions ! Et les premières n’ont rien à voir avec ces dernières.
Des contractions telles un “petit” accouchement comme je les appelle. Où vous perdez des litres, des litres de sang. Où vous vous tordez de douleur, vous avez des nausées, de la diarrhée, des frissons. Vous avez tellement mal que vous êtes à deux doigts de tomber dans les pommes.
Malheureusement à la fin de cet “accouchement”, vous n’avez pas de récompense, seulement vos yeux pour pleurer.
Vous hurlez de douleur pendant des heures, vous courrez aux toilettes toutes les 5 minutes pour évacuer ce que votre corps vous force à expulser et vous priez tous les dieux et les saints pour que tout s’arrête enfin.
Est-ce que j’ai besoin de préciser que les Doliprane/Spasfon ne servent à rien du tout face à des contractions ? Surtout quand ils sont pris trop tard puisque vous n’auriez jamais imaginé une telle douleur.
Comment est-ce possible, venant d’un docteur expérimenté, d’annoncer que ce sont de simples règles douloureuses ?
A quel moment j’aurais pu supporter ces heures de douleurs et travailler en même temps ?
Alors oui je ne suis pas idiote, je me doutais que cela ferait mal. Mais à ce point ? Honnêtement non, jamais de la vie.
L’état psychologique est au plus bas à ce moment, vous n’êtes pas en état de prendre des décisions cohérentes ou de réfléchir correctement. Comment est-il possible de laisser une patiente dans l’ignorance et ne pas s’assurer de son bon accompagnement ?
Heureusement, de mon côté, je n’étais pas véritablement seule, mon mari était présent ce jour-là (et tout le reste de la semaine même). Même si malheureusement pour lui, il était impuissant et ne pouvait rien faire, mis à part me regarder souffrir et essayer de me réconforter.
Peut-être que certains trouveront le mot fort en appelant cela de la maltraitance.
Mais imaginez 2 minutes. C’est tout de même nous (enfin mon mari car moi-même je n’étais pas en état de réfléchir) qui avons demandé l’arrêt de travail. A aucun moment, il n’a été suggéré par le médecin. A aucun moment, il ne nous a prévenu de la réelle douleur et des effets que cela pouvait engendrer. A aucun moment, on nous a proposé un accompagnement quel qu’il soit (psychologique, médical). A aucun moment, on ne nous a mis en garde et conseillé de prendre par précaution les anti douleurs dès l’apparition des premiers signes de douleurs.
A quel moment, un médecin envoie une femme chez elle subir une fausse couche sans s’assurer qu’elle a conscience de tous les effets associés ? Surtout comme je disais plus haut dans un état mental affaibli à ce moment-là.
Et vous, quelle a été votre expérience de votre côté ? Avez-vous eu un suivi psychologique ? Vous l’a-t-on proposé ?
Bazin dit
Bonjour. Je pense en effet que vous n’êtes pas tomber sur le bon medecin. Pour avoir choisi comme vous la fausse couche médicamenteuse après une grossesse arrête à 7 semaines. Les médecins pour ma part m’ont parler de règles douloureuses, prescrit un anti douleur plus fort que le Doliprane, proposer l’arrêt de travail et obligé la présence d’une autre personne dans les 48h qui suivait la prise du médicament pour risque d’hémorragie. Le suivi psychologie m’a été proposer la deuxième fois (les cachés non pas fait d’effet j’en ai repris 10jours plus tard). Pour ma part je n’ai pas eu de douleur et je pense que cela dépend des personnes. Vous avez été mal conseillée et mal renseigné par le médecin. Je suis sincèrement désolé pour vous et vous souhaite de réussir vos projets.