Cat veut absolument faire un mariage religieux. Le problème ? Elle n’est pas baptisée et le couple n’est pas du tout à l’aise financièrement : il est impossible dans leur situation de supporter le coût d’un mariage. Comment faire ? Voici son témoignage.
{Témoignage} Etre mariée pour se faire baptiser ou être baptisée pour se marier
Bonjour chère Mariée en Colère et chères lectrices,
Merci pour ce blog déjà, il m’occupe bien depuis plusieurs mois !
Je m’appelle Cat, j’ai 24 ans et cela fait déjà plus d’un an que je m’arrache les cheveux avec notre projet de mariage. Petite mise en contexte : l’Homme et moi, après un début de relation pour le moins mal parti (en toute honnêteté: il m’avait mis un râteau.) nous nous sommes finalement mis en couple en 2020, nous nous connaissions depuis déjà 2 ans à ce moment.
En mai 2023, j’ai fini par le demander en mariage parce qu’après tout « Aide toi et le Ciel t’aidera », comme on dit. Une demande absolument pas planifiée, faite à deux heures du matin en pyjama, alors que nous étions allongés chacun de notre côté du lit et parés pour une bonne nuit de sommeil, autant vous dire que je n’avais pas de bague de fiançailles à lui présenter pour l’occasion. Mais ce n’est pas grave, c’était spontané, un peu brouillon mais au final il a dit oui sans hésitation et c’est le principal.
Bref, depuis nous sommes fiancés, on l’a dit à tous nos proches mais nous n’avons pas donné de date de mariage, tout simplement parce que ben… on n’en avait pas. Pour tout dire, je ne savais même pas qu’on devait avoir une date de mariage de fixée lorsque l’on annonce ses fiançailles ! En mai 2023, nous vivions déjà ensemble depuis un peu plus de sept mois car l’Homme avait décroché un contrat de travail de six mois dans la ville où j’avais déjà mon appartement. Et si vous avez suivi, en mai dernier, ledit contrat s’était terminé depuis un petit mois. L’un comme l’autre n’ayant pas de travail, nous en avions convenu que ce n’était pas le moment pour se lancer là-dedans. Mais nous sommes optimistes, monsieur va vite trouver quelque chose !
De mon côté, j’avais déjà commencé mes démarches pour me faire baptiser dans l’Eglise Catholique depuis 2022
Ce n’est pas le sujet de ce blog donc je ne vais pas m’étaler trop là-dessus, sachez juste que je viens d’une famille d’athées à tendances anticléricales et monsieur aussi. C’est un processus long mais je suis motivée. Au premier rendez-vous avec le prêtre qui me suis, je lâche accidentellement le sujet qui fâche : je vis en couple sans être mariée. Non pas que j’ai eu à quelconque moment l’envie de cacher ce détail, mais j’avoue que je n’avais pas pensé aux répercussions que ça aurait sur mon parcours de catéchumène. L’abbé a l’air un peu contrit en entendant cela, mais il est rassurant, me dit qu’il y a encore largement le temps de régulariser notre situation mais il entend mes inquiétudes, notamment financières (parce qu’un mariage, tous les lecteurs de ce blog peuvent le confirmer : ça chiffre.). Et puis, je cite, « si le Bon Dieu veut vous ramener à lui, Il trouvera les moyens.«
Alors okay, on s’en remet à la Divine Providence.
Je ne peux pas lui retirer ça, « mon » prêtre est très sympathique et très patient. Depuis plus d’un an maintenant il s’esquinte à essayer de trouver une solution à mon impasse, parce que les lois de l’Eglise étant ce qu’elles sont, on ne peut pas se faire baptiser si l’on vit en concubinage MAIS le mariage civil entre deux non-baptisés est reconnu comme licite, ouvrant donc la voie vers mon baptême. Super solution ! On n’a qu’à se marier civilement, un truc simple avec juste nos témoins, on s’en fout on y va en jean et on se fera une super fête de mariage plus tard, dans quelques années, quand on aura un travail et plus d’économies, parce qu’on fait les fines bouches, on ne veut pas non plus d’un mariage cheap ni s’endetter pour ça. Bon ben problème réglé me direz vous ? Et bah non, sinon je n’écrirais pas ça.
Raison numéro 1 : la famille.
Quand même, si on se marie, il faut quand même marquer le coup ! Le mariage de la seule fille et petite-fille de la famille, l’unique héritière de la lignée, réduit a une simple signature d’un papier ? On n’a jamais vu ça enfin ! Ce n’est pas qu’un banal formulaire administratif, c’est un évènement marquant dans la vie d’une femme, son premier mariage. Mais si, celui qu’on fête en grandes pompes et qui tiendra de deux à quinze ans avant de finir en un divorce terrible, comme tout le monde dans la famille ! Oui, je suis un peu amère en écrivant cela, à cause du double discours que me tient ma famille sur ce sujet. Tout le monde a divorcé au moins une fois dans mon arbre généalogique, et ce depuis l’arrière grand-mère née cent ans plus tôt, donc pour mes proches le mariage c’est bien joli, mais si c’est un premier c’est pas fait pour durer ad vitam aeternam. Le divorce serait une fatalité, mais en même temps il faudrait quand même faire une immense fête pour célébrer son mariage voué à l’échec selon eux ? Se marier en grandes pompes pour finalement tout annuler quelques années après, c’est donc ça leur vision de la vie. Dommage, je ne la partage pas ! Une fois mariée le divorce n’est plus une option, et sur ce point là l’Homme partage mon avis. On sait qu’on veut passer le restant de nos jours ensemble, fonder une famille, élever des enfants et rester unis jusqu’à ce que la mort nous sépare, on le sait et surtout on est motivés pour que ça soit le cas. Enfin, la pression familiale, passe encore. On pourrait décider de passer outre. Ca ferait très plaisir à mon curé et très plaisir à nous-même, parce que c’est encore nous, le couple, les premiers concernés dans cette histoire.
Mais, parce qu’évidemment il y a un mais…
Raison numéro 2 : nos revenus.
L’Homme est au RSA depuis que son dernier contrat s’est terminé. Alors je vous rassure, il n’a aucunement l’intention d’en faire une carrière, c’est uniquement le temps de trouver un autre emploi. C’est peu mais ça aide bien, parce que clairement toute seule je ne peux pas nous financer tous les deux au quotidien (alors organiser un mariage en grand, vous imaginez bien…). Sauf que, sauf que… Si on se marie, monsieur perdra ses droits au RSA et là, là ça mettrait tout notre foyer dans la mouise. Et pas moyen de resquiller un peu, les voies de la Caf sont assez impénétrables sur ce sujet. Une fois mariés, impossible de passer sous le radar. Au début ça ne m’inquiétait pas plus que ça, parce que c’est seulement temporaire, il va trouver du travail mon Homme, je suis positive, il va vite trouver quelque chose !
Passe Pâques 2023, je dis donc au revoir à mes compagnons de route du catéchuménat qui se font baptiser pendant la Vigile Pascale sans moi, parce que j’ai toujours pas le droit au baptême, moi. Mon curé, lui, est désespéré, probablement en train de se demander ce qu’il a fait au Bon Dieu pour ce retrouver avec un cas comme le mien. Alors, je ne lui en veux absolument pas, lui il est droit dans ses bottes, mais il est très très conciliant, de très bonne volonté et il essaye autant que moi de trouver une solution à mon impasse. Sauf que bon, à la fin des courses il a eu beau retourner le code de droit Canonique, ce n’est pas un simple prêtre de paroisse qui va changer quelque chose.
Pas de situation de couple considérée comme licite aux yeux de l’Eglise, pas de baptême.
C’est comme ça. C’est arbitraire, c’est dommage pour moi, mais il y a peu de chance que le Vatican change quoi que ce soit juste pour mon cas particulier. Alors pour Pâques 2024, j’ai deux choix : soit on est mariés civilement d’ici là et du coup tout va bien, soit on a arrêté de vivre sous le même toit et du coup nous vivons comme fiancés, c’est à dire chacun de son côté et du coup tout va bien aussi. Sauf que pour le premier choix, j’ai déjà expliqué pourquoi ce n’était pas possible et pour le deuxième, spoiler : ce n’est pas possible non plus. La famille de l’Homme habite loin, en pleine campagne, et pour lui ça a toujours été plus logique de venir me rejoindre là où j’habitais déjà et là où nous avons tous deux fait nos études, dans une grande agglomération avec, statistiquement, plus d’opportunités de travail. Donc le renvoyer chez ses parents, ce n’est pas vraiment envisageable. Qu’il prenne un autre appartement ? Dans une grande ville bien prisée avec un RSA comme seul revenu et pas de garant, on aurait plus vite fait d’aller directement supplier le Pape de me baptiser sans remplir les conditions préalables au sacrement. Que moi je retourne vivre chez mes parents l’espace de quelques mois, jusqu’à ce que Pâques soit passé ?Certes, mes parents habitent eux aussi dans la même grande ville mais euh c’est mon appartement, le bail est à mon nom et c’est sur mon compte qu’est prélevé le loyer alors merci bien mais j’ai aucune envie de devoir retourner chez mes parents tout en continuant à payer pour un appartement à côté (et l’Homme ne peut de toutes façons pas couvrir tous les frais de cet appart tout seul avec son RSA).
Retour à la case départ, donc.
Passe donc Pâques 2024 de la même façon que l’année précédente, mais je suis optimiste et l’Homme aussi : si les mois qui viennent de passer ne se sont soldés que par des refus et des échecs aux nombreuses candidatures de monsieur, là nous tenons enfin le bon bout ! Il a dégoté LE poste, celui taillée pour lui, tous les voyants sont au vert, on connaît l’équipe qui recrute, il a déjà bossé là-bas à l’exact même poste et avait été un employé modèle, bref sans rentrer dans les détails et en toute objectivité le poste lui était destiné et tout le monde, y compris ses ex collègues sont unanimes et confiants : cette fois c’est pour lui, c’est pour nous. On va pouvoir se marier bien comme il faut, faire une fête avec nos proches, on commence à faire les comptes, prospecter des lieux de mariages, on choisit une date vers février ou mars 2025, ma famille casse toujours les pieds mais je passe outre, sa famille est très heureuse, mon abbé est tout content aussi parce qu’il va finalement me baptiser aux prochaines fêtes de Pâques, tout va bien dans le meilleur des mondes et finalement, finalement j’entrevois le bout du tunnel.
Et puis : le pistonnage.
Un haut placé avait besoin de caser son petit neveu par alliance ou que-sais-je à un poste sous sa houlette, et manque de bol c’est tombé sur le poste promis à l’Homme. C’est profondément injuste, d’autant plus que ce n’est pas la première fois que ça lui arrive. Il est dans un secteur qui fonctionne beaucoup par piston, et malheureusement nous n’avons pas de relations avantageuses donc nous jouons à la loyale. La rage, la rage absolue. Déjà je dois enterrer tout mon projet de mariage, je dois aussi faire une croix sur le fait de couper les ponts avec mon père – abusif mais qui me tient par l’argent de sa pension alimentaire – (que nous avons convenu l’Homme et moi d’arrêter de recevoir le jour où il aurait un salaire) et cette relation forcée me bouffe moralement et mentalement, et en plus la perspective d’être enfin baptisée, de devenir enfin vraiment et pleinement chrétienne qui s’éloigne encore. Parce que les baptêmes d’adultes, c’est une fois par an, et là on aura jamais le temps ni l’argent pour s’organiser un mariage d’ici Pâques 2025 même avec toute la bonne volonté du monde.
Je sais, en vrai il me reste une possibilité
Dire merde au baptême, parce qu’après tout c’est vrai, pourquoi je me complique la vie avec ça ? C’est loin d’être un truc obligatoire, c’est vrai. Mais c’est très important pour moi, et ce depuis plus d’une décennie (je vous l’ai dit, la religion et moi on a une histoire compliquée), j’attends ça depuis longtemps et mine de rien je n’aime pas vraiment vivre dans une situation « illicite » aux yeux de ma religion. J’en ai marre d’avoir les fesses entre deux prie-Dieu à la Messe le dimanche, je voudrais juste pouvoir convoler en juste noces. Voilà, encore raté pour cette fois, mon brave curé va encore devoir me supporter pour une nouvelle année de catéchuménat – à moins d’un miracle, qui sait ! Mais encore une fois, je suis positive.
On est heureux, plutôt en bonne santé, on ne roule pas sur l’or c’est vrai mais on s’en sort bien, si vraiment c’est ça mon seul problème alors ce n’est pas vraiment un problème. Il y a plus grave. J’avais juste besoin de vider mon sac parce que je suis minée par cette injustice (non mais vraiment, le pistonnage est une pratique bien vilaine) mais ça me passera. Faut encore qu’on dise à notre entourage que fausse alerte, le mariage ne sera pas pour 2025, eh non c’est pas encore pour demain qu’on vous fera des petiots, désolé mais allez vous plaindre au chef du recrutement pas à nous !
Je dirais que ce qui m’attriste le plus c’est de devoir encore une fois repousser la « rupture » avec mon père, d’autant plus qu’il a décidé de la jouer mesquine lui aussi puisqu’il a saisi le tribunal pour cette histoire de pension alimentaire (aider son unique enfant à vivre alors qu’on a un revenu confortable c’est visiblement trop demander, bref.)
Mais je suis confiante, je reste positive. La roue va tourner à un moment, ce sera notre moment aussi. Bientôt je l’espère, le plus tôt sera le mieux évidemment, mais patience ! Patience et optimisme. On y arrivera, à se marier comme on le veut, et mon curé finira par me faire passer les fonds baptismaux, et même qu’il bénira notre mariage aussi.
Je suis positive, toujours positive !
Vous souhaitez publier votre histoire ou vos conseils sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Cassandre973 dit
Bah bah bah…Sincèrement, on n’a qu’une vie, tu as un projet qui te tient à coeur au niveau religion, tu as besoin juste d’un mariage civil…Mais marie toi ! A la mairie, en jean ou non, avec deux amis en tant que témoin ou bien les membres de ta famille moins obtus qui penseront à ton bonheur avant tout, façon fuite amoureuse… En semaine ou en week-end, en amoureux, sans le dire à personne …une journée à part.
Se marier, c’est aussi s’émanciper, créer sa propre famille, faire ses choix…
Et ton choix, c’est un mariage civil pour être baptisée, pour ensuite fêter, quand vous aurez l’argent, votre mariage religieux, celui qui aura vraiment du sens pour toi par rapport à ta foi. C’est un super projet ! Sois en fière ! Et les gens de la famille qui trouveraient à y redire montrent juste qu’ils ne t’aiment pas assez pour ne pas s’opposer à ton bonheur. Donc qu’importent ces gens. Et vivent les futurs mariés 2024 ou début 2025 ! Et vive la baptisée 2025 !
Sarah dit
Bonjour,
Vous pourriez je pense « tenter votre chance » dans une autre paroisse. Selon les obédiences certaines sont plus ou moins rigide sur la question du concubinage. Mon frère est actuellement en train de se faire baptiser, également en concubinage, et cela ne pose pas de problème.
Le « code canonique » n’est pas aussi rigide que votre curé le laisse entendre, votre paroisse doit être très traditionnelle.
Autre option vous pouvez aussi lui dire que vous retourner vivre chez vos parents dans l’attente du baptême même si c’est faux. Je pense que c’est une solution tout a fait acceptable même si elle implique de mentir mais je suis parfaitement athée donc peut être ne pouvez vous pas l’envisager, je ne sais pas.
Je vous souhaite de parvenir à vos fins et d’obtenir le mariage que vous souhaitez !
Viviane dit
Si vous souhaitez un mariage religieux, vous devriez contacter l’église protestante où les baptêmes d’adultes sont fréquents et même souhaités.