Hello les lectrices ! Je m’appelle Cynthia, 35 ans et + (de toute façon, après 35 ans, on ne compte plus hein ?). Dans mon blog, je vais vous parler de PMA et tout ce qui l’entoure, et peut-être de mariage (si, un jour, on organise enfin la réception ! Wait and see :)). En espérant que mes témoignages vous aideront d’une manière ou d’une autre, bonne lecture ! Retrouvez tous les précédents articles de cette chroniqueuse sur le blog de Cynthia.
Réapprendre à aimer son corps pendant un parcours PMA
Lorsque l’on m’a diagnostiqué le Syndrôme des Ovaires Polykystiques (SOPK), je l’ai pris comme une punition. Le mot est fort, je vous l’accorde.
Non seulement mon corps développait des symptômes, certains inconnus jusqu’à présent. Mais en plus, mon mari et moi-même devions commencer un parcours PMA à cause des effets du SOPK. J’avais l’impression d’avoir fait quelque chose de mal dans mon passé et que j’étais punie pour cette erreur.
Oh bien entendu, dit comme cela, cela peut sembler ridicule. Je m’en rends bien compte. Mais j’étais persuadée qu’on me punissait avec cette condition, et encore plus, en m’empêchant d’être mère.
Mais avant d’aller plus loin, faisons un point sur le SOPK et ses effets.
Effets physiques du SOPK sur le corps
Rappelons rapidement ce qu’est le Syndrôme des Ovaires Polykystiques.
Au début de chaque cycle menstruel, l’ovaire de la femme contient une dizaine de petits follicules d’environ 5mm. Et l’un d’entre eux devient un ovocyte fécondable.
Néanmoins, pour la femme ayant le SOPK, cette transformation en ovocyte est bloquée par un excès de follicules qui s’accumulent. Et selon l’ampleur de ce symptôme, l’ovulation peut donc être inexistante, ne laissant aucun follicule évoluant au stade d’ovocyte.
D’où les difficultés de concevoir un enfant.
Et bien que cette condition soit invisible, elle vient avec quelques effets plus ou moins importants selon chaque femme.
Pour ma part, tous ces effets physiques se sont déclarés environ 6 mois après l’arrêt de la pilule. Certains progressivement et d’autres plus violemment.
Les effets physiques du SOPK sur mon corps
J’ai notamment subi une prise de poids, des douleurs plus intenses avant et pendant mes règles (et pourtant, j’ai toujours eu des règles très douloureuses), des changements d’humeur, une chute de cheveux, des états de fatigue importants…
Néanmoins, l’effet physique le plus dur à encaisser a été l’acné. Même si la perte de cheveux a été un sacré coup tout de même – elle est arrivée très rapidement et de façon intense en peu de temps (ma belle chevelure, où est-elle passée ? :D) -, cela a été un choc d’avoir de l’acné à presque 30 ans. Et pas qu’un peu…
Culpabilité et perte de confiance en soi
Même si je sais qu’il peut y avoir des centaines d’autres raisons pour que l’on n’arrive pas à avoir un bébé, en dehors du SOPK, la culpabilité est tout de même là. On pense tout de suite au fait que le problème vient de soi et plus particulièrement, de son corps.
Le cerveau part dans tous les sens.
- J’ai un corps qui ne fonctionne pas correctement, en d’autres termes j’ai un corps “cassé”.
- J’empêche en plus mon mari d’accéder à la paternité.
- J’ai forcément fait quelque chose de mal ces dernières années, c’est obligé : la prise de pilule contraceptive pendant 15 ans, le manque d’activités sportives, l’alimentation, les produits utilisés…
J’ai été obsédée par le fait que je ne méritais pas d’être mère. Mon corps, je l’avais sûrement maltraité. J’avais forcément fait quelque chose de travers. Et mon corps me le faisait payer d’une manière ou d’une autre : « ce que tu m’as fait subir, je te le fais subir maintenant ».
Et faut être honnête, j’avais certainement aussi besoin de trouver un coupable pour trouver la cause de cette situation.
Il faut également comprendre que j’ai déjà eu un rapport compliqué avec mon corps ces dernières années. J’ai un passif de troubles du comportement alimentaire (TCA). J’ai déjà eu des yoyos de poids très intenses (+ ou – 20 kilos en très peu de temps).
Le SOPK et la PMA n’ont, de ce fait, pas du tout arrangé mon amour pour mon corps.
Réapprendre à s’aimer
Quand on subit un parcours PMA, il y a une réalité que peu de personnes comprennent. C’est que notre corps et notre intimité ne nous appartiennent plus.
Notre cycle est suivi au jour près, ainsi que les relations sexuelles du couple. Les échographies abdominopelviennes (donc comprenez des échographies “internes” de l’utérus) s’enchaînent, les médecins également.
En un cycle, vous subissez prise de médicaments, injections, échographies, prises de sang… Les médecins “trifouillent” votre vagin et votre utérus constamment. Vous vous mettez à moitié nu pendant plusieurs jours.
Bref votre corps devient un canal pour procréer et rien d’autre. Votre corps devient en quelque sorte étranger avec tous ces effets physiques, dus au SOPK mais également aux médicaments/injections pendant le parcours PMA. Sans parler de la colère et la haine que l’on peut ressentir. Qu’elles soient justifiées ou non, elles sont bien présentes et, je dirais, presque inévitables.
Tout ceci nécessite alors un énorme travail de réappropriation de soi et de son corps.
De s’aimer à nouveau, de ne pas s’en vouloir, de chérir son corps malgré ses défauts et effets indésirables à gérer au quotidien.
La voie de la guérison ?
Mon changement a été progressif. Je ne peux pas affirmer que j’ai eu un déclic du jour au lendemain. Je ne me suis pas levée un matin avec un amour inébranlable pour mon corps et moi-même.
Cela a été un chemin qui est passé par beaucoup d’étapes.
Le premier pas, pour ma part, a été de changer mes produits de beauté et d’hygiène pour les troquer avec des produits naturels (en plus, la planète me remercie :D).
Finalement, même si mes nouvelles routines beauté et esthétiques ne changeaient rien physiquement, dans ma tête, je me sentais déjà plus en accord avec mon corps, avec une impression de lui faire du “bien” et non plus du mal.
Puis, ce changement a évolué vers une alimentation plus saine avec des produits plus bios. C’est vrai qu’avant ce fameux diagnostic, avec mon mari nous ne mangions pas forcément des légumes assidûment 😏
Enfin, j’ai repris des activités qui m’apportaient du bonheur : lire, écrire (comme maintenant avec cet article), profiter de mon couple et de balades ou de sorties à deux…
Et avec le temps, le changement a fait son œuvre. Apprendre chaque jour, m’améliorer et prendre du plaisir dans des activités du quotidien m’amenaient pas à pas sur la voie de la guérison et de la résilience.
Même si au départ c’était presque une obsession de « rapporter du bien » à mon corps, j’ai appris à lâcher prise et à me dire que je ne pouvais pas être parfaite. C’était OK de faire des erreurs, c’était OK de manger parfois gras, c’était OK d’avoir des coups de mou ou de ne pas se sentir au top tous les jours.
Être entourée d’un mari extraordinaire m’aide énormément. D’avoir le soutien indéfectible de ma famille et de ma meilleure amie également.
Aujourd’hui, j’ai compris que mon corps avait ses faiblesses. Personne n’est parfait. J’ai accepté mon acné, mes cheveux plus plats. Je vis à mon rythme et je ne subis plus les coups de mou, de fatigue, je les accepte et je rebondis.
Ce n’est pas facile tous les jours évidemment, j’y travaille encore. Surtout avec un parcours PMA qui est toujours en cours au moment où j’écris ces lignes.
Bien entendu, tout ceci ne concerne que mon ressenti et mon expérience. Je ne fais pas de généralités. Si vous trouvez la recette magique qui fonctionne pour vous, foncez ! Et venez m’en parler en commentaires, si l’envie vous en dit.
Vous souhaitez publier votre histoire ou vos conseils sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Laisser un commentaire