B. a eu la surprise de découvrir qu’elle était enceinte alors qu’elle est sous pilule contraceptive. Son choix étant de ne pas avoir d’autre enfant, elle à eu recours à une IVG médicamenteuse et elle ne s’attendait pas à cette douleur physique pour une IVG que les médecins lui avait décrite comme une douleur de règles. Elle témoigne sur le blog…
{Témoignage} Je ne m’attendais pas à cette douleur physique
Bonjour à toutes,
J’ai 34 ans, je suis sous pilule contraceptive depuis mon adolescence, j’ai arrêté quelques temps il y a 6 ans pour avoir un bébé. Les choses se sont très rapidement enchainées et une fois l’accouchement derrière moi, j’ai repris ma pilule, ne souhaitant pas d’autre enfant. Cependant, il y a quelques semaines, surprise, pas de règles ! Je trouve vite ça anormal et je vais faire mes deux prises de sang à 48h d’intervalle. Et là, l’inattendu arrive ! Je suis enceinte ! Je ne comprends pas, je suis assidue sur ma pilule, et surtout, comme beaucoup, je pense que « ça n’arrive qu’aux autres » et pourtant, le « quasiment impossible » reste une science inexacte.
Nous sommes tout de suite raccord avec mon conjoint, nous ne souhaitons pas d’autre enfant. Pas besoin de longues discussions ou réflexions, c’est une certitude ni lui ni moi ne voulons de ce bébé. Les choses vont vite : échographie de datation et rdv chez ma gynécologue pour une IVG médicamenteuse. La sage-femme qui me fait l’échographie de datation respecte notre choix de ne rien voir et rien entendre (j’avais très peur de ça au vu de différents témoignages que j’ai pu lire ici). Je trouve que tout est assez simple au final et je pense que c’est sûrement dû au fait que c’est vraiment très clair pour nous cette décision.
Recourir à une IVG médicamenteuse
Au stade où en est la grossesse, et selon l’échographie de datation, nous avons tous les feux au vert pour procéder à une IVG médicamenteuse. Là aussi je suis rassurée, l’IVG chirurgicale me faisait peur, elle me semblait bien plus invasive et douloureuse. L’option de l’IVG médicamenteuse, je vois ça comme une prise de médicament toute simple, une solution rapide et efficace. J’étais très loin de me douter de ce que j’allais vivre !
C’est l’heure du premier rendez-vous chez ma gynécologue pour la prise du premier cachet. Jusqu’ici tout va bien, je rentre chez moi et j’attends la prise du second cachet. Je n’ai pas d’effet secondaire sur le premier donc je suis confiance et sereine. Sauf qu’après la prise du second cachet, l’histoire n’est plus du tout la même !
Je ne pensais pas que ce serait aussi intense et douloureux
Pour le second cachet, la gynécologue m’explique que c’est celui-ci qui va déclencher le processus des contractions et ensuite l’expulsion de l’embryon. Elle me parle de douleurs du genre « douleurs menstruelles », je m’imagine donc un mal de ventre tout à fait banal, comme il m’arrive parfois d’avoir, mais la réalité est tout autre !
Dès la prise du second comprimé, je sens que ça travaille, il ne faudra que quelques heures pour que je me retrouve pliée en deux sur mon lit, en pleurs tellement la douleur est intense. Les contractions sont bien loin d’une simple douleur de règles ! J’ai l’impression d’être à mon accouchement, quand la douleur arrivait et que je ne pouvais même plus réfléchir ou même bouger. Je passe seulement quelques heures comme ça mais personnellement, cela me parait une éternité !
L’embryon est expulsé, je n’ai aucune notion du temps qui s’est passé. Je me retrouve simplement là, dans la douleur, les jambes pleines de sang…
Je sais que cette décision est la bonne
Malgré tout, la douleur m’a presque fait douter de ma décision à un moment donné ! Je pensais que l’IVG médicamenteuse serait relativement indolore, que j’allais simplement rester une journée à la maison et que tout se passerait « bien ». Alors oui c’est vrai, ça s’est relativement bien passé, mais pour autant je trouve que ma gynécologue aurait dû me prévenir que ça pouvait faire aussi mal. On ne parle pas de « douleurs de règles » quand on sait qu’on peut ressentir les douleurs d’un véritable accouchement ! Alors peut-être que pour certaines femmes cette douleur est moindre, que les médecins minimisent pour ne pas nous faire peur, mais sur le coup, je peux vous dire que j’étais loin de m’attendre à ça !
L’impact émotionnel suite à l’IVG médicamenteuse
Je crois que même si la douleur physique a été très intense, la douleur émotionnelle laisse une trace indélébile. Je ne regrette pas ce choix, c’était une évidence pour nous deux, toutefois, ce que j’ai vécu tourne dans mon esprit depuis, j’ai du mal à me détacher de cette douleur, je me demande pourquoi, pourquoi je suis tombée enceinte alors que j’ai une contraception, pourquoi j’ai eu aussi mal alors que ma gynécologue me dit que pour certaines femmes on parle réellement de douleurs menstruelles…
Aujourd’hui, je voulais déposer mon témoignage ici pour partager mon expérience et que les femmes qui ont recours à une IVG médicamenteuse puissent savoir à quoi s’attendre, mais également parce que je sais qu’ici je vais peut-être trouver du soutien de femmes qui l’ont vécu elles aussi, et qui pourront me comprendre sans me juger… Après l’avoir vécu je me rends compte que j’ai très largement sous-estimé l’impact psychologique (et physique aussi en réalité).
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Maëlle S dit
Je ne comprends pas non plus pourquoi on ne préviens pas de cette douleur intense vécue par tant de femme sous prétexte que certaines ne sentent pas grand chose. C’est un manque de considération. Se préparer est tellement important, on le fait bien pour l’accouchement ! Et pour certaines, elles vivent l’IVG avant et peuvent être traumatiser au point de ne plus vouloir d’enfants du tout…
Personnellement, et pour ne jamais avoir à être dans cette situation (qui statistiquement est probable malheureusement), mon mari et moi avons fais le choix d’une vasectomie. Rapide, sans aucune question sur notre choix (car déjà des enfants…).
Je vous souhaite de retrouver la sérénité. Si besoin d’en parler à un professionnel…