Bonjour ! Moi c’est Claire, j’ai la trentaine et maman depuis 2021 d’une petite puce. Grossesse, accouchement, devenir maman, futur mariage (si Monsieur se décide un jour ^^)… sont des sujets sur lesquels je témoigne pour peut être aider d’autres femmes et aujourd’hui je vous parle de ma culpabilité de maman qui crie sur sa fille…
Ma culpabilité de Maman qui crie
Bonjour à toutes les mamans
Si vous avez lu mes autres articles, vous savez que je ne suis pas là pour enjoliver la maternité ou dire que ce n’est que du bonheur, bien au contraire. Je suis heureuse d’être devenue maman mais je trouve que cela reste quand même assez difficile et surtout qu’on le cache un peu trop à mon goût 🙂
Aujourd’hui, pour toujours plus de transparence, j’ai envie de parler d’un sujet qui me trotte dans la tête depuis quelqu’un temps : je crie (beaucoup) après ma fille et je m’en veux d’être « ce type de maman ». Alors il faut savoir que ma fille n’est pas du tout extrême, elle n’est pas hyperactive, n’a aucun souci d’attention ou de respect des règles etc. Pour avoir côtoyé beaucoup d’enfants et en voir beaucoup, je suis consciente qu’elle est dans la « normalité » (si on peut parler de normalité en éducation ?) dans son comportement. A savoir que je sais que certains enfants sont très difficiles (qu’importe les raisons) et que leur comportement peuvent vraiment générer des confusions pour des parents qui ne « savent plus quoi faire ». Ici ce n’est pas le cas, Elise est une petite fille qui écoute, surtout quand il y a du monde, et qui est adorable 80% du temps. Je vais sortir la règle des 80/20 qui fonctionne pour beaucoup de situations.
Sauf que voilà, pour ces 20% où : elle teste, elle essaye, elle fait des colères, elle dit non, elle dit « attends », elle fait le contraire de ce qu’on lui dit, elle nous regarde bien dans les yeux quand on lui dit de ne pas le faire mais elle le fait quand même, bref quand elle apprend la frustration et que c’est dur, alors je perds rapidement patience et je crie. Elle a 3 ans et n’a jamais reçu de fessées. Nous ne sommes pas contre, au contraire, mais nous avons opté pour une approche punition/coin ou assise sur une chaise pour réfléchir à sa bêtise plutôt que la fessée. Bien que parfois, cela me démange en toute transparence 🙂 Alors du coup, je crie. Je le faisais déjà quand elle était bébé. Quand elle pleurait ou hurlait et que je ne savais plus quoi faire. Par besoin d’extérioriser ma colère (et je pense mon incompréhension face à ces nouvelles émotions de maman), je criais. Et je continue. Quand elle ne m’écoute pas, je crie, parfois très fort au point de la faire pleurer.
A chaque fois, après, je m’excuse, et je lui dis pardon d’avoir crié. Je lui explique que je n’aime pas cela et je lui demande si elle sait pourquoi j’ai crié (je fais la même démarche quand nous la mettons au coin). Elle me répond et me donne exactement la raison de pourquoi j’ai crié et elle dit à son tour pardon. Donc voilà, la situation est « positive » mais n’empêche qu’à chaque fois je me dis que la prochaine fois je ne crierai pas et que je prendrai sur moi mais je n’y arrive pas.
En fait, j’ai l’impression parfois d’attendre d’elle qu’elle se comporte comme un adulte, qu’elle ait les réactions « normales » que j’attends d’elle face à une situation, et je sais que cela est impossible et que le cerveau d’un enfant n’est pas capable d’analyser de la même manière qu’un adulte et surtout de prendre du recul, mais j’attends toujours cela d’elle.
Pour gérer ma propre frustration d’avoir face à moi un petit être qui n’écoute pas, je crie.
En soi, cela fonctionne dans le sens où elle sait que quand je crie, c’est qu’il faut arrêter et si vraiment elle ne le fait pas, alors il y a punition. Mais je ressens vraiment de la culpabilité à chaque fois. Je ne suis pas du tout dans la démarche d’une éducation dite « positive », sans aucune frustration créée etc, même si je ne la remets pas du tout en question (encore une fois, chacun son éducation, chacun son enfant), mais cet excès de cris parfois me fait me sentir telle une « mauvaise maman ».
J’ai déjà pris le temps de lire de nombreux articles sur internet, je vois les démarches qu’il existe pour éviter justement d’en arriver là mais, machinalement, la plupart du temps, je finis toujours pas me mettre à crier et surtout, surtout quand je suis seule avec elle. J’ai quand même l’impression, depuis que j’ai cet article en tête, de faire des petits efforts pour ne pas crier de suite, ou pour « m’énerver » de mon côté, mais bon, j’ai l’impression que je resterai cette « maman qui crie » et ça m’attriste.
Alors je vous demande, à celles qui étaient comme ça pour leurs enfants en bas âge : est-ce passé ? Avez-vous trouver un moyen pour cela? On dit « petits enfants, petits problèmes donc grands enfants… », je ne voudrai pas que plus tard elle dise « ma mère faisait que crier » alors je me dis que c’est maintenant qu’il faut que je change mais comme c’est dur de prendre sur soi et d’aller contre sa nature et ses réactions basiques.
Merci de m’avoir lue et souvenez-vous : en tant que maman, nous sommes fortes et courageuses et nous faisons au mieux ! Je tire le chapeau, vraiment, aux mamans de famille nombreuse 🙂
Vous souhaitez publier votre histoire ou vos conseils sur le blog ? Déposez votre témoignage mariage ou témoignage maternité ici.
Je suis d’accord avec Laura, tu es très dure avec toi-même.
Je me souviens d’une semaine où mon mari était parti une semaine avec des copains, mon fils avait 3 ans. Il fallait donc gérer les repas, aller à la crèche en respectant l’horaire, le bain, les courses en plus du boulot, on n’a pas de pause car on est sollicité tout le temps par le petit et personne ne prend le relais (big up aux parents solo). J’étais très fatiguée et quand on est fatigué, on est moins patient . Le 2ème jour j’étais excédée, je criais, mon fils aussi. Et je me suis calmée soudainement pour demander à mon fils s’il criait parce que je criais. Il m’a répondu oui et j’ai vu la boucle infernale dans laquelle on était rentré. Le reste de la semaine s’est bien passée, même s’il faut parfois se fâcher.
Parfois quand l’enfant est dans son excitation, il ne peut pas prêter attention à ce qu’on dit. Mais comme tu le dis bien, il faut expliquer calmement le problème une fois l’enfant lui aussi calmé. Ce n’est pas toujours simple et en tant qu’adulte, on doit être celui qui empêche la situation de dégénérer. Maintenant j’ai l’impression de moins crier alors que mon fils vit plein de frustrations.
Merci de ton retour. j’ai écris cet article il y a plus de 6 mois (il y a tjs un décalage) et j’ai l’impression de moins crier aussi parce qu’elle a grandi et qu’elle comprend mieux. Et des fois je reste calme et je lui dis : arrête maintenant sinon je vais crier et je n’ai pas envie. C’est vraiment pas évident j’essaye de faire au mieux mais je suis souvent la seule a gérer les « mauvais moments » alors ma patience est mise a rude épreuve. Et encore elle est vraiment gentille au fond et n’a pas de soucis de comportement donc je vais pas me plaindre. Je pense que c’est juste mon quota de patience qui n’a jamais été bien haut qui a du mal a s’ajuster au rôle de maman. Mes copines trouvent pourtant que je suis très patiente avec elle car je prends le temps de faire plein de choses etc mais c’est une autre patience je trouve.
Merci de m’avoir lue et d’avoir pris la peine de répondre
Je suis de celles qui disent de leur mère qu’elle criait beaucoup. Mais l’éducation de ma mère a été terrifiante de brutalité. Elle aimait pourtant son père. J’adore ma mère. Vu son histoire, je me dis que j’ai de la chance d’avoir juste reçu des cris.
Par contre, moi je ne crie pas. Parce que oui, j’ai pas aimé ça enfant. Je me sentais coupable en permanence sans rien pouvoir faire – parce que je n’étais qu’une enfant.
Je recommande aussi Parents Chasseurs Cueilleurs. Il est top.
Je recommande aussi Marion Cuerq sur les réseaux sociaux – et son livre, une enfance en Nord. Elle m’a définitivement vaccinée contre les cris. L’éducation bienveillante n’a rien à voir avec la suppression de la frustration. C’est juste admettre que l’adulte est toujours en position de pouvoir, qu’on dicte le monde des enfants, en permanence – garder ça en tête même quand ils nous tiennent tête justemment. C’est moi l’adulte.
Courage pour votre cheminement, c’est pas facile. On baigne dans une culture qui nous pousse à voir les petits comme des manipulateurs en herbe, des petits enfants rois. Notre société nous mets en état d’échec en nous contraignant à gérer seuls ou à deux des enfants tout en travaillant, tout en stressant, tout en gérant tout. Mais tout chagement commence avec des questions…
Il faut faire attention à l’éducation à la suédoise, la réalité n’est pas toujours si rose qu’on peut la décrire sur les résaux sociaux.
J’habite en Suède et j’y élève mes enfants et la réalité n’est pas toute rose.
Il y a des choses géniales, beaucoup moins de cris et de violences mais aussi beaucoup plus de confiance dans les capacités des enfants.
Par contre, il y a aussi pas mal de problème qu’on met souvent sous silence. Pour éviter de crier, beaucoup de parents cèdent tout à leurs enfants, ils attendent 45 min à la sortie de l’école que les enfants aient envie de partir, voir des enfants de 1 ou 2 ans non attachés en voiture… Il est quasi impossible de dire à un enfant qui nous rend visite qu’il n’a pas le droit de sauter sur notre canapé, il risque de pleurer et ses parents ne l’accepteront pas.
Et on remarque aussi que les adolescents / jeunes adultes ont souvent plus de mal à accepter de ne pas obtenir ce qu’ils veulent (un amoureux, un job d’été…). Ca cause pas mal de petite depression.
Il ne faut pas idéaliser la situation en Suède. C’est une enfance différente mais pas parfaite.
Merci pour votre retour, c’est super intéressant; Seriez-vous d’accord pour nous en parler plus longuement dans un témoignage que l’on pourrait publier directement sur le blog ? Je vous remercie pour votre retour
Bonjour,
je t’ai envoyé un mail avec mes idées sur l’éducation suédoise sur ton adresse contact.
++
Comme dans toute parentalite il y a des gens qui font preuves de laxisme ça n’est pas pour autant que certains modes éducatifs comme ce qu’il y a en Suède, au Canada ou dans d’autres civilisations ne sont pas les bonnes et qu’il faut continuer à faire comme nous c’est à dire à être dans la domination et dans la violence avec nos enfants. Il n’y aura jamais d’éducation à 100% idéal car chaque famille à sa propre éducation. Vous avez raison en revanche sur le fait que les gens se font des idéaux ou au contraire se font des fausses idées sur la Suède et le mode éducatif. Tout comme la parentalité positive et la pédagogie célèbre montessori alors que plus de 80% des gens ne savent même pas ce que c’est la véritable pédagogie montessori.
Bonjour,
J’étais comme toi surtout avant d’avoir un enfant. Mais comme toi je ne voulais pas être la maman qui crie. Du coup j’ai commencé à me former et m’informer. Aujourd’hui j’adapte ce que j’apprends a moi et mon fils. Car il n’y a pas 1 recettes mais bien plusieurs. Depuis que j’ai appris que le problème était nous (moi et mon mari) et que nous ne savions pas nous même gérer nos émotions car pas appris et bah ça a énormément changé (attention je parle de mon cas et pas du tient). Aujourd’hui je prône l’éducation positive (et la vraie pas celle que tu écris plus haut, car l’éducation positive au contraire encourage la frustration et toutes les émotions, la seule différence c’est qu’on accompagne différemment). Je suis en train de lire chasseur cueilleur parents. C’est une mine d’or et d’informations! Clairement tout ne nous correspond pas mais je prend facilement des tips que je modèle à ma façon et notre vie à littéralement changé. Ça n’est pas parfait et je crie toujours quand je suis fatiguée, à bout, avec moins patiente mais ça n’est plus la norme mais l’exception.
Fais toi confiance et si tu souhaites changer et améliorer ça tu le peux en te faisant AIDER c’est la clé. Les personnes qui arrivent aussi bien se sont celles qui ont du soutient et de l’aide. Aujourd’hui je me rend compte que nous sommes très individualistes et seuls face à l’éducation hors depuis des millénaires les enfants sont éduqués et grandissent en contact de plusieurs personnes c’est ce qui fait notre richesse.
(Juste attention à la fessé c’est aujourd’hui puni par la loi il faut tout de même éviter de penser que cela est une option car ça ne devrait même plus être un sujet, on ne tape pas un être vivant même si je comprends bien évidemment que ça démange surtout qu’on vient d’une éducation majoritairement violente dans nos pays).
Je te souhaite beaucoup de courage et de bienveillance envers toi même.
Je te trouve dur avec toi même. Tu ne passes pas ton temps à crier, tu cries quand tu es à bout quand elle passe dans les 20% où elle n’écoute pas. Elle ne retiendra donc pas que ça. Vous partagez probablement beaucoup de moments de qualité qui comptent aussi.
Pour moins crier, j’essaie devant mes enfants de mettre en place les solutions que je leur suggère quand ils sont en colère : les confier à leur père le temps de me calmer, respirer, changer de pièce, crier dans un coussin ou lire un livre. Et je leur explique ce que je fais. Ca marche parfois mais pas toujours.
Sinon, parmi toutes mes lectures sur l’éducation il y a vraiment un livre qui m’a beaucoup aidé. Parler pour que les tout-petits écoutent, de Joanna Faber et Julie King (et la version pour les plus grands aussi de Faber et Mazlish).
Ca a fait diminuer grandement ma frustration car ca m’a donné des idées pour que mes enfants fassent plus facilement ce que je leur demande (sans crier).
Courage